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Driiiiing. Le doigt de la psychologue appuie plusieurs fois sur la sonnette en attendant que quelqu'un vienne lui ouvrir – elle n'a aucune pitié pour les oreilles des résidents de l'appartement qui se trouve pile en face du sien. Elle tente difficilement de remettre en place une mèche de cheveux qui lui tombe devant les yeux – hélas, elle se rend compte que la technique souffler dessus en priant pour qu'elle se déplace d'elle-même n'est pas la plus efficace de la terre – tout ça sans faire tomber le lourd plat de lasagnes végétariennes  qu'elle tient dans les mains. Une semaine qu'elle a de nouveaux voisins et elle n'a toujours pas eu le temps d'aller les saluer. Pour sa défense, elle a eu des tonnes de choses à faire – la soirée au Deus par exemple, une montagne de chose à régler pour un de ses patients qui a fait une rechute et une énième tentative pour faire aimer les sushis à sa petite amie qui refuse toujours de goûter à ces choses divines.

La porte s'ouvre sur un visage qu'elle a déjà vu plusieurs fois – souvent dans le dernier exemplaire du Sorcière Hebdo, et une autre au Deus. Les yeux de la galloise s'ouvrent en grand alors que son cerveau tente de remettre un nom sur celui qu'elle sait être un joueur de Quidditch sûrement mondialement connu – son amour pour le sport se termine à la porte du bureau de Dimitri Bolgarov.

— Eh mais. Wolverine !, crie-t-elle d'un ton enjoué, abandonnant pour l'instant sa tentative de faire bonne impression en lui ressortant un prénom qu'il sait de toute façon apprit à ses dépens dans un journal beaucoup trop intrusif. Non, je t'ai pas stalké. C'est pas du tout mon genre. Elle entend d'ici le rire de sa meilleure amie qui tente de lui expliquer depuis des années que son obsession pour l'actuel directeur des sports magiques est tout sauf sain, ou celui de sa petite amie qui est au courant pour les tentatives d'effraction à répétition qu'elle commet – tout ça pour se faire virer à chaque fois par un elfe de maison trop soucieux de son travail. En fait, je suis ta voisine d'en face. C'est génial, tu trouves pas ?

Elle entre dans l'appartement du mexicain en souriant – sans réellement lui demander son avis d'ailleurs – et se dirige vers la cuisine pour y déposer le plat bien trop lourd. Alors oui, elle a l'habitude de porter des charges importantes – entre sa collection de pins ou ses dossiers qu'elle trimballe trop régulièrement entre chez elle et son cabinet – mais si elle peut éviter lors de ses heures de repos, elle ne s'en plaindra pas un seul instant. Elle se retourne vers le maître des lieux, un grand sourire aux lèvres.

— Nemo, c'est ça ? Le prénom lui revient dans un flash, Raphaëlle est fière d'elle.C'est joli ici. Si tu as besoin d'un coup de main pour finir d'emménager, tu n'hésites pas à me demander. Je t'ai fait des lasagnes végétariennes, parce que manger de la viande, c'est mal. Elle entend un rire qui vient du haut des escaliers en colimaçon. Ses yeux se lèvent pour apercevoir un garçon parlant un espagnol beaucoup trop rapide pour qu'elle le comprenne – surtout qu'elle ne parle pas un mot de cette langue qu'elle considère comme exotique – avant de rentrer dans sa chambre. Elle déduit que c'est le frère du garçon qu'elle connaît déjà – celui qui a de bon goût en matière de comics, parce que quand même, Wolverine est plutôt classe.

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Drriiiiing. Le nez encore plongé dans un carton, Némo manqua de peu de se manger l'étagère en sursautant face à cette sonnerie. Une visite plus qu'inattendu, étant donné que les frères ne connaissaient pas encore grand monde sur le continent anglais. « Ca va, j'y vais. » Son frère trop occupé à finir son niveau de tetris ne bougea pas d'un centimètre, laissant le plus âgé descendre d'un pas rapide l'escalier en colimaçon afin d'aller ouvrir la porte d'entrée qui ne cessait de retentir. Un comportement que le mexicain attribua tout naturellement à un enfant de huit ans qui devait très certainement jouer les malins dans les couloirs de l'immeuble. Il soupira légèrement avant de tourner le verrou et tomber nez à nez avec une rousse plutôt familière. Il reconnut immédiatement son odeur et son visage -et il n'était de toute évidence pas le seul, puisque la jeune femme le nomma directement par son déguisement de la fameuse soirée d'anniversaire. Il semblait un peu surpris de la croiser sur son paillasson et pendant quelques secondes, il se demanda comment elle avait trouvé son adresse et s'il devait demander à son frère de téléphoner à la police ou pas. Il aurait peut-être fait si la jeune femme ne justifia pas aussi rapidement sa présence, ce qui soulagea largement le plus jeune.

« Voisine. Okay, je suis désolé, on -enfin je suis encore un peu dans les cartons, mais tu peux rentrer si tu veux. » Sans vraiment attendre sa proposition, la jeune femme entra dans l'appartement et se dirigea directement vers la cuisine afin de déposer un énorme plat. « Ouais, Némo et toi ? » Même si elle semblait plutôt énergique et bruyante, la rousse dégageait une aura sympathique et d'après la lycan c'était une excellente chose, à l'instar de son cadeau. Des lasagnes végétariennes -typiquement le genre de choses qui rendait le mexicain méfiant, ce que son frère savait parfaitement au vue du rire qui résonna du haut de l'escalier. « On ne t'a pas sonné gamin, retourne dans ta chambre. » Un espagnol bien trop rapide pour être compris, une habitude que les frères avaient toujours eu, histoire d'embrouiller les anglophones. « Merci, mais on arrive bientôt à la fin des cartons -et pas grâce à l'autre, donc je pense qu'on va se débrouiller. » Ne préférant pas lancer un débat parfaitement inutile sur la question de la nourriture, il se contenta d'ouvrir le frigo. « Tu veux une bière ? »

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— Raph, dit-elle d'un ton enjoué, pas vexée une seule seconde que son nouveau voisin ne se rappelle pas de son prénom après leur rapide rencontre en boîte de nuit. Elle sait qu'elle ne l'aurait sûrement pas retenu sans l'article sur lui dans le Sorcière Hebdo et sa longue conversation téléphonique avec Sacha dès qu'elle a réussi à faire le rapprochement. En fait, tu m'as pas dit que tu étais joueur de Quidditch. J'ai vu l'article de Sacha le lendemain tu sais ? Je l'ai appelé pour lui dire aussi, elle est cool Sacha. Tu sais qu'elle était au Deus ? C'est dommage qu'on l'ait pas croisé, je crois qu'elle t'aime bien. Elle en est même sûre, et c'est pour cette raison qu'elle évitera d'annoncer le soir même à son amie qu'elle est la toute nouvelle voisine du célèbre Nemo Desario.

Elle devrait peut-être se sentir gênée Raphaëlle. Débarquer comme ça dans l'appartement d'un voisin n'a rien d'inhabituel pour elle mais il s'agit aujourd'hui d'une célébrité. Il y a une différence existante mais la psychologue s'en fiche. Elle a trouvé Nemo très gentil durant leur première rencontre – très simple même – et elle se doute qu'il n'est pas comme l'autre joueur dont la presse a parlé durant plusieurs semaines à cause d'un scandale – un sale gosse qui n'a aucune idée de ce que c'est la valeur du travail. Elle hoche donc la tête en entendant la proposition de son nouveau voisin. Quelqu'un qui a de la bière dans son frigo est forcément quelqu'un de bien, dirait son père.

— Merci, c'est cool. Tu vis avec ton petit frère ? Raphaëlle a toujours été trop curieuse pour son bien. Elle n'a jamais compris pourquoi elle n'aurait pas le droit de poser des questions aux inconnus – c'est de cette façon qu'ils ne le seront plus, est-elle capable d'affirmer avec un grand sourire. C'est chouette. Vraiment chouette. Elle sautille presque sur place en regardant avec attention chaque centimètres carré de la cuisine devant elle afin de découvrir un secret caché et totalement intéressant – sans succès, évidemment. Si un jour tu as besoin de quoi que ce soit, tu hésites pas à venir me demander. J'adore aider les gens, c'est pour ça que je suis psy, et je veux pas te mentir mais les autres gens de l'immeuble sont un peu chiants. Elle soupire un peu en repensant aux conversations qu'elle a parfois devant la boîte aux lettres avec la sorcière sénile qui n'aime que ses trois crapauds – Gaspard, Melchior et Balthazar. Ils sont un peu vieux tu vois, genre très vieux. Elle a conscience de ne plus être une adolescente mais les autres ont clairement dépassé un cap.

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Sans même prendre la peine d'écouter la réponse de la rousse, il attrapadeux bières dans frigo avant de les ouvrir et d'en tendre à la jeune femme -Raph. Cette dernière parlait de la soirée et d'une des deux journalistes un peu barges qui l'avaient interviewé quelques semaines plutôt, lors de son arrivée au pays. Parfois, il regrettait cet article, surtout quand Isahia lui citait certains passages ou même son frère d'ailleurs. Cela dit, pour des raisons assez logiques de popularité, il avait été plus ou moins forcé d'accepter cette interview pour satisfaire la presse anglaise. « C'est rare les gens qui ne me reconnaissent pas, alors j'en profite. » Némo n'était pas le genre de gars à jouer de sa notoriété, c'était d'ailleurs pour ça que les gens l'appréciaient, pour une certaine simplicité -de toute manière, il aurait trop peur de voir la tête d'abuela s'il prenait la grosse tête. « Vas-y, poses toi sur le canapé si tu veux. » Recevoir était tout de même une spécialité mexicaine.

La question de la rousse n'était pas très surprenante, depuis l'article tout le monde savait qu'il avait quitté son pays pour s'installer avec son frère et en plus elle en avait eu un rapide aperçu depuis l'escalier. « Ouais avec mon petit frère, le truc que tu as entendu. » Bien qu'il ne la connaissait absolument pas, Némo ne sentait aucune onde négatif provenir de sa nouvelle voisine et comme il était du genre à écouter son instinct, il décida de se détendre un peu et passer enfin du temps avec quelqu'un du pays. La description des voisins que la rousse lui offrit, le fit naturellement sourire. « D'accord, je note. » Il n'avait pas croisé beaucoup de voisins depuis qu'il vivait dans l'immeuble, mais n'en avait bizarrement plus du tout envie. « Du coup tu es psy ? Sympa. » Faire la conversation n'était pas toujours facile, mais il fallait bien un début.

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— Je m'en doute, dit-elle en allant se poser dans le canapé – très confortable au passage, mais il est sûrement préférable qu'en compagnie d'un nouveau voisin, elle évite de dire tout ce qu'elle pense. Ça doit être bien chiant autant de notoriété. Je te plains. Genre tu dois pas pouvoir aller manger des sushis tranquillement sans qu'on te demande un autographe. Elle semble presque horrifiée par ce qu'elle vient de réaliser – elle qui ne s'imagine pas être privé de son plat préféré. En fait, c'est pour les gens comme toi qu'on a inventé la livraison à domicile, réalise-t-elle en avalant une gorgée de sa bière. Elle part peut-être loin, se dit-elle finalement en observant la réaction de son tout nouveau voisin. En tout cas, si ça peut te rassurer, je suis pas du tout du genre fan intrusive. Quelle ironie quand on sait qu'elle s'est à plusieurs reprises fait virer de chez Dimitri Bolgarov. Enfin, surtout pas avec les joueurs de Quidditch. Je suis pas trop sport. Je regarde un match de temps en temps dans un bar, mais je savais même pas qui tu étais avant de voir l'article, te vexe pas. Elle grimace, réalisant que ce qu'elle vient de dire peut être mal pris – Raph, experte en boulettes.

Ses yeux se posent par moments sur le mexicain – elle ne peut pas s'empêcher de le trouver gentil. Normalement, Raph évite ce genre de personne – des célébrités, des sportifs professionnels – pour la simple raison qu'ils lui semblent toujours odieuses, un peu trop sûres d'elles-mêmes et bien loin des priorités qui devraient être ceux de personnes de leurs statuts. Mais Nemo semble différent – bien plus gentil, bien moins amoureux de la célébrité. Beaucoup plus simple, ce qui pour la galloise est la chose la plus importante qu'on puisse trouver chez un individu. C'est peut-être parce qu'il vient du Mexique, se dit-elle stupidement, les gens là-bas sont gentils et joyeux. Elle réalise que cette pensée est peut-être un peu stéréotypé – mais elle est bien la première à dire que les gallois ne sont pas assez fêtard et bien trop sérieux pour leur propre bien.

— Ça doit être cool de pouvoir vivre avec son frère, dit-elle avec un air un peu rêveur sur le visage. L'époque où elle partageait son appartement avec Joy a tendance à lui manquer – elle a vécu avec sa meilleure amie des années magnifiques qui ont réussi à lui faire passer la tristesse d'être fille unique. Elle soupire alors qu'il mentionne son travail. Elle a beau l'adorer, les patients qu'elle a en ce moment sont d'un ennui mortel – même si le pire reste les séances d'Alexandre, elle hait cet être stupide. Ouais, psy. C'est plutôt cool mais bon, des fois on a des patients qu'on a juste envie de baffer. Enfin, je suis pas violente tu vois, et j'aide toujours les gens qui viennent me voir. Mais je te promets, il y en a qui font de la merde, et qui te trouvent une explication pour se justifier et avoir bonne conscience, c'est hallucinant. Au lieu de faire autant d'effort là-dedans, ils devraient penser à rattraper ce qui va mal. Elle lève les yeux au plafond. Enfin bref, pas important. Tu comptes faire quoi toi maintenant ?, demande-t-elle en regardant la décoration du salon.

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L'histoire des sushis amusa l'ancien joueur de quidditch qui ne s'était sûrement pas posé ce genre de question dans sa vie. La rousse était quelqu'un de très originale, mais qui ne manquait définitivement pas d'humour. « Heureusement dans le monde moldu je ne pas célèbre, du coup je peux manger autant de sushis que je veux. »  Malgré sa notoriété, Némo était parfaitement tranquille dans le monde moldu, à condition de ne pas croiser un groupe de sorciers fanatique dans une ruelle. Les gens étaient tellement aveuglés par la célébrité qu'il demandait parfois une photographie ou un autographe sans même savoir qui il était. Bien qu'il ne soit pas du genre méprisant, Némo ne pouvait s'empêcher de trouver ce genre de comportement parfaitement stupide et superficiel. Simple était sûrement le meilleur mot pour définir le mexicain, qui malgré son compte en banque bien gonflé se contentait d'un appartement humble et se satisfaisait des plaisirs simples de la vie, comme une bière entre voisin ou un camping avec son petit frère. « Ca ne me vexe pas du tout, j'étais juste joueur de quidditch, pas ministre. » Il lui adressa un sourire avant de s'asseoir à son tour dans le canapé, avec sa bière.

Il se sentait étrangement bien avec la rousse et trouvait que la conversation était facile avec elle, contrairement à certains anglais qu'il avait déjà rencontré. « Ouais c'est plutôt cool, on passe du temps ensemble ce qu'on avait pas forcément l'occasion de faire avant. » Vivre avec Elias lui permettait plus ou moins de compenser ses longues absences quand ils étaient enfants et intérieurement il essayait de se rattraper. Même s'il semblait toujours parfaitement serein, il téléphonait presque tous les jours à sa grand mère pour lui demander conseil et pour savoir s'il se comportait comme il fallait avec son petit frère. Némo était très proche de sa grand-mère et était sûrement la personne qui lui manquait le plus de l'outre atlantique. « Ouais je vois, ça doit être compliqué des fois de garder son calme. Il parait que le yoga c'est efficace. » En matière de calme, il s'y connaissait très bien et avait développé un nombre incroyable de méthode pour que ses yeux ne virent pas aux rouges quand il était en colère. La question de la rousse était quelque peu inattendue et le brun ne savait pas encore quelle réponse donner. « Pour le moment on s'installe avec Elias puis après je verrais, je connais peut-être un type qui pourrait m'aider à trouver un truc à faire. » Némo pensait à Charlie, celui qui l'avait orienté de l'ordre, cela dit, il ne savait pas lui-même ce qu'il pourrait bien faire de sa vie après tant d'années sur les terrains.

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— Ouf, lâche-t-elle en le regardant comme s'il venait de lui annoncer qu'on avait enfin trouvé le remède contre le cancer. On parle de sushis là – ce qui est d'après elle le meilleur repas au monde. Parce que quand même, ne pas pouvoir en manger ça serait d'une tristesse. D'ailleurs, je connais un endroit où ils en font des super bon. On pourra y aller si tu veux. Elle lui lance un grand sourire. Raph n'a que très peu de personnes susceptibles d'avoir du temps pour l'accompagner manger un bout. Sa meilleure amie est toujours trop occupée avec des histoires sérieuses, et les autres personnes qu'elle côtoie ont forcément trop de choses à faire. Alors trouver un voisin qui pourrait hypothétiquement dire oui, c'est le rêve. Enfin, euh. Raph se tourne vers le mexicain un peu inquiète – ce qu'elle vient de lui dire a enfin réussi à remonter et elle percute. C'est pas des avances. C'est le problème récurrent quand elle rencontre de nouvelles personnes pas habituées à sa joie de vivre – surtout des hommes qui voient autre chose dans ces propositions de sorties. Pour deux raisons en fait. Déjà, t'es pas mon genre, genre pas du tout. Tu es clairement trop masculin pour moi, pas assez de poitrines, tout ça quoi si tu vois ce que je veux dire. Raph sourit, elle n'a jamais eu honte de parler de ça à des inconnus. Et puis, tu es mon voisin. Même si j'avais pas préféré les filles, tu es mon voisin, ça serait trop bizarre, on habite en face.

Raph n'est peut-être pas la personne la plus calme et posée du monde, et son voisin est encore loin de réaliser à quel point. Mais il ne l'a pas encore mis à la porte donc elle suppose que c'est un bon début dans cette hypothétique amitié – elle a toujours rêvé de pouvoir être ami avec la personne vivant de l'autre côté du palier qu'elle, encore plus depuis qu'elle a regardé les premières saisons de Friends. La série américaine lui a presque donné envie d'aller sympathiser avec les vieux, avant de se rappeler qu'ils n'avaient aucune envie d'entendre parler d'elle à cause de ses sujets de conversations soi-disant loufoques – un comble d'après la psychologue. Elle voit donc dans l'emménagement de Nemo une chance de réaliser son rêve – chance qu'elle ne compte pas lâcher.

— C'est cool ça. J'aurais bien aimé avoir un petit frère mais tristesse, je suis fille unique. Elle n'est pas triste en disant ça – elle en a l'habitude maintenant. Quand on atteint ses trente-deux ans, ce genre de choses ne nous déprime plus autant qu'avant, heureusement. Oh, ça serait cool le yoga c'est vrai. Tout semble cool pour la rousse et Nemo va très vite s'en rendre compte. Tu en fais toi ? Si tu veux, on pourrait essayer ensemble. Vu ton frère, je pense que tu dois parfois en avoir besoin. Elle n'a qu'à peine conscience de dire des choses qui pourraient être déplacé. Mais ce n'est pas de sa faute – pour le peu qu'on vient de voir, le plus jeune des Desario a l'air turbulent, pas méchant mais un bon exemple de petit frère bien chiant avec son aîné. Oh c'est cool, un boulot en rapport avec le quidditch ou tu as vraiment décidé d'arrêter ?

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Ça ne le dérangeait pas le moins du monde de boire une bière avec une parfaite inconnue, en fait cela avait même un côté banal chaleureux. La définition de la vie par Némo était assez simple et ce genre de moments en faisaient très largement parti. « Ouais pourquoi pas, je n'ai pas encore fait de restaurant à Londres pour le moment. » La rousse souleva le fait que cette proposition n'était pas du tout dans un but charmeur et le brun ne put cacher un sourire devant les explications de la galloise. « Je vois très bien, mais ne t'en fais pas, je ne l'avais pas du tout pris ainsi. » Bien qu'il n'y avait pas pensé un seule seconde, cela rendait les choses encore plus simples -au moins il n'avait pas à se poser trop de questions et pouvait se comporter naturellement sans passer pour un dragueur du dimanche.

Raphaëlle avait vraiment l'air sympa et il était plutôt content qu'elle ait frappé à sa porte. « C'est sympa oui, un peu épuisant parfois, mais c'est cool. » Némo n'échangerait jamais son frère contre un autre, même quand ce dernier le réveille le matin à coup de pistolet à l'eau. Il rigola vaguement. « Ouais, si tu veux on pourra faire ça. » En fait, il en avait déjà fait, mais on ne pouvait pas vraiment dire qu'il était doué pour cet art. La dernière question était un peu moins simple pour le brun qui après avoir bu la moitié de sa bière lui offrit une réponse. « Non je compte quitter le Quidditch pour de bon, mais j'ai aucune idée pour le moment. Tu je suis en équipe pro depuis que j'ai dix-sept ans, du coup j'ai pas vraiment touché à autre chose. »  Némo avait connu qu'une seule chose dans sa vie et en sortir était un peu compliqué tout de même.

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— C'est parfait, annonce la psychologue avec un grand sourire. Elle n'a aucune honte à affirmer au bout de seulement quelques minutes de conversation qu'elle apprécie déjà énormément son nouveau voisin. Raph a l'habitude des cons et ça depuis bien des années. Entre ceux qui se moquent d'une née-moldue issue d'une famille de mineurs gallois, et ceux qui accumulent les blagues vaseuses sur son homosexualité, elle en a vu pas mal – sans parler de ceux qui critiquent le mode de vie végétarien, et là dommage Raphounette, mais Nemo c'est le grand méchant loup alors il va bien te faire chier parce que lui, son beefsteak il le mange saignant. Dans ce cas, je te propose qu'on y aille jeudi soir ? Il y aura pas grand monde. Ou alors, on peut prendre à emporter, mais je pense que c'est important de célébrer cette nouvelle amitié.

Elle est bien trop heureuse à l'idée d'avoir enfin trouvé une personne qui accepte de l'accompagner manger des sushis. Parce qu'elle a beau adorer ses amis mais ceux-ci sont toujours un peu trop occupés pour lui accorder du temps – sans parler de ceux qui refusent d'avouer que ce plat japonais est simplement la meilleure chose de tous les temps. Au final, peut-être que c'est la seule chose qui manquait à son quotidien, de rencontrer quelqu'un comme Nemo. Une personne qui accepte de faire du yoga avec elle, c'est ce qu'elle pouvait rêver de mieux comme voisin et elle espère que l'ancien joueur arrivera à la supporter plus que quelques jours.

— Ça doit être dur comme sentiment, dit-elle en faisant une petite grimace. Elle est bien incapable de le comprendre – depuis qu'elle a quitté Poudlard, elle a touché à des tonnes de choses hormis son actuel métier de psychologue, et même si c'est plus des passe-temps qu'autre chose, elle a le sentiment d'être un peu pluridisciplinaire. Mais je suis sûr que tu trouveras quelque chose de super cool. On a tous des aptitudes cachées. Regarde, mise à part le fait que tu es du coup super sportif, je suis sûr qu'être joueur pro ça développe plein de trucs. L'esprit d'équipe sûrement ? Et puis, tu as dû être un mentor pour les plus jeunes qui vous rejoignaient ou je sais pas ? Tu pourrais devenir chef scout ? Je connais quelqu'un qui fait ça, dit-elle un peu trop joyeuse en pensant à Dimitri. Ou pas en fait, j'en sais rien on se connaît pas encore assez. Mais je suis sûre tu trouveras. Elle lui lance un sourire un peu réconfortant. Et si tu as besoin d'aide, hésite pas. J'ai pas que des idées de merde en fait.

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L’enthousiasme de la rousse était plus que communicative et assez naturellement, Némo se détendait acceptant de plus en plus que cette dernière pourrait devenir une très bonne amie avec le temps. La bonne humeur de Raphaëlle était partagé et le brun ne se fit pas prier pour accepter l’invitation. « Jeudi ? Pas de problème, on peut y aller ! »  Le mexicain termina sa bière au même moment et la posa sur la table basse du salon. « J’espère qu’il sera à la hauteur, parce que là, tu me donnes l’eau à la bouche. » Un rapide sourire en direction de la jeune femme avant de s’enfoncer un peu dans le canapé. Parler projet professionnel n’était pas vraiment l’idée qu’il se faisait de sa première soirée entre voisins -pour dire vrai, il n’avait jamais imaginé de soirée entre voisins.

« Je pense vraiment arrêter le Quidditch, du coup je ne pense pas me tourner vers le statut d'entraineur. » Sans surprise, comme tous joueurs de quidditch approchant la trentaine, il avait déjà envisagé cette reconversion, mais il était réellement décidé à changer d'air une bonne fois pour toute. Sa voisine semblait presque plus motivé que lui à trouver un travail, ce qui le faisait plutôt sourire. « Je m'inquiète pas trop pour ça, puis pour le moment je profite un peu pour passer du temps avec mon frère, mais merci. » Au même moment, il frappa dans ses mains et se leva. « Je propose qu'on mange, je suis sûre que pour des lasagnes végétariennes elles sont pas si mauvaises. » Une boutade obligatoire pour un garçon comme lui, qui mangeait de la viande à presque tous les repas -bien sûr il acceptait de manger autre chose. Il se dirigea vers la cuisine et haussa le ton pour que son frère l'entende. « Hermanito ! Tu viens mettre la table, on va manger ! » Il placa le plat au four, histoire de le réchauffer et sortit trois bières, une soirée sympathique pouvait commencer.

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