It's a world of hopes

and a world of fears

Au beau milieu des allées bariolées, des enfants qui criaient et des fausses décorations de rues, la blonde marchait, sans réaliser tout à fait où elle était et avec qui. La sensation était curieuse : avoir proposé et accepté ce week-end à Disney avec Dean demeurait la chose la plus bizarre qu’elle ait pu faire en ce début d’année 2000.

Elle n’avait pas complètement réfléchi lorsqu’elle s’était jetée à l’eau. Depuis leur dispute – ou du moins depuis ce qui ressemblait à un règlement de compte en demi-teinte – chez le jeune homme à Londres, Sybella n’avait cessé de retourner le problème pour l’observer sous tous les angles. Il était amoureux d’elle, il avait quitté Sofia, et même s’il avait en quelque sorte menti pendant un temps pour ne pas la braquer, il s’avérait qu’elle ressentait la même chose pour lui. Mais la frustration de ces derniers temps couplée au petit scandale du Sorcière-Hebdo avait biaisé leur relation et éloigné de nouveau les deux sorciers, comme s’il y avait toujours quelque chose pour se mettre entre eux.

Et ils se retrouvaient, aujourd’hui, au beau milieu d’un parc d’attractions, en France, à jouer au jeu du couple qui n’en était pas un. Syb’ se sentait à sa place sans l’être et n’arrivait même pas à imaginer la réaction des autres quand ils reviendraient. Elle ne savait même pas ce qui se passerait pendant ce week-end. Ils étaient tous les deux tellement capables du pire comme du meilleur que ces quelques jours en tête à tête pouvaient tout ruiner ou tout résoudre entre eux.

La silhouette pelucheuse d’un chien géant orangé s’avança vers eux et coupa ses pensées, se mettant à gigoter en tout sens. La journaliste se mordit la lèvre pour ne pas rire – à la fois peu à l’aise avec ces faux personnages qui se baladaient pour venir vous voir et amusée par le ridicule de l’homme qui devait mourir de chaud sous ce costume – et jeta un coup d’œil à son ami. « Tu veux une photo avec Dingo peut-être ? »  lança t-elle. Dans un français approximatif, Sybella sortit son appareil photo, et se tourna vers l’homme-chien pour lui parler. « Je peux ? »  Elle regarda ensuite le Gryffondor, un petit sourire au coin des lèvres : non, il n’allait pas échapper à son petit souvenir personnel.

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Retour en enfance, dans un monde ultra coloré et avec une musique de fond permanente provenant des meilleurs Disney de son enfance. Ce n’était pas sa première fois dans ce lieu mythique, mais il savait déjà qu’elle n’aura rien à voir avec les autres, pour une seule raison : Sybella. Ses yeux se posèrent sur la blonde, avec un sourire sincère. C’était vraiment bizarre de se retrouver ici avec elle, surtout après les derniers événements, néanmoins il avait réellement envie de profiter de se voyage pour améliorer une bonne fois pour toute leur relation. Maintenant qu’elle connaissait la nature de ses sentiments pour elle, l’anglais se disait que cela serait plus simple, mais il savait que ça ne serait sûrement pas le cas. A chaque fois que tout allait mieux entre eux, quelque chose venait tout détruire et même s’il était de nature optimiste, il ne pouvait se mentir plus longtemps. Dean était arrivé à un moment de sa vie où tout était devenu plus compliqué et il devait avouer avoir un peu de mal à gérer, raison pour laquelle ce voyage tombait à pic.

L’arrivée de Jordan dans sa vie avait plus que jamais chamboulé son quotidien. Il n’en avait pas encore parlé à sa mère, de peur de la rendre triste, mais il ne pouvait s’empêcher de se demander si elle était au courant pour la mort de son père. Devait il accepter la proposition de son cousin et partir quelques temps aux États-Unis pour rencontrer sa famille paternel ? En était il tout simplement capable ? Un flot incessant de question qu’il comptait bien chassé pour le moment, se concentrant simplement sur la blonde qui semblait s’amuser d’un personnage Disney qui s’approchait d’eux, proposant à l’ancien gryffondor de le prendre en photo. « Si tu veux, mais par contre, c’est pas Dingo, mais Pluto. » Un clin d’oeil, avant de poser à côté de la mascotte en offrant un joli sourire. « Tu veux une photo aussi ? Ou on se lance dans le Labyrinthe d’Alice ? » Une activité plus calme, histoire de marquer une pause dans se magnifique week-end entre ami -à moins que ce ne soit déjà plus.

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La blonde leva les yeux au ciel. Pour une fois qu’elle faisait un effort et connaissait une référence moldue, il fallait que Dean la corrige. Il ne savait vraiment pas la chance qu’il avait d’avoir Sybella Tyrel prête à faire des photos d’eux dans un parc d’attraction non-sorcier. « Si tu le dis ! C’est des chiens tous les deux. Cheeeeese ! » Un clac ! plus tard, le flash électrique les avait ébloui une fraction de seconde et la photographie était faite.

« Oh non, je déteste être prise en photo. » mentit-elle éhontément. En réalité l’irlandaise n’avait absolument pas envie que Dean garde un souvenir d’elle aux côtés du personnage dodu et coloré costumé, elle qui aimait et espérait encore secrètement avoir l’air d’une fille classe – même avec un probable casque d’oreilles Minnie pour défaire sa jolie coiffure. « Va pour le labyrinthe par contre. » La jeune fille rangea son appareil dans son sac et se remit en marche à ses côtés pour prendre le chemin de l’attraction – ou plutôt du répit qui leur serait bénéfique après les sensations fortes du matin.

Ce week-end n’était pas si terrible qu’elle l’avait imaginé, d’ailleurs Sybella s’amusait plutôt bien. Même si elle avait l’étiquette d’une fille rabat-joie et franchement peu divertissante, un lieu aussi régressif que celui-ci la rendait plus rieuse, plus détendue. Elle ne pouvait pas dire qu’il n’y avait pas parfois quelques moments gênants ou des silences plus ou moins longs entre eux dans certaines situations, mais cela faisait sans doute partie du voyage quand on décidait de partir à deux du jour au lendemain pour passer du temps ensemble.

Et puis tant qu’ils ne parlaient pas de cette histoire d’ami-mour, tout irait bien, pensait la blonde. Elle ne comptait pas aborder le sujet d’elle-même, bien trop peureuse. L’entrée du labyrinthe d’Alice se signala au lointain, les tours roses et mauves ainsi que les hautes haies regorgeant de personnages loufoques s’ouvrant à eux.

Pour la troisième fois au moins de la journée, la blondinette s’empêcha de prendre la main de Dean – un réflexe plutôt à éviter sous peine de créer à nouveau des malaises qui n’avaient pas besoin d’exister – et accéléra le pas pour s’engouffrer dans les sillons dessinés par les fourrés. La jeune fille en oubliait qu’elle n’était pas seule et elle avait été si prompte à vouloir trouver son chemin qu’elle songea à appeler son ami pour qu’il la rejoigne. « Par ici ! » Personne ne lui répondit, et lorsque Syb’ se retourna seuls quelques enfants criards apparurent dans son champ de vision – le brun, lui, n’y était pas. « Dean ? » appela t-elle, plus hésitante, avant de se remettre à marcher plus lentement. Elle se hissa sur la pointe des pieds en vain – impossible de distinguer par delà ou dessus les buissons par où était passé l’ex-Gryffondor. Ben voyons, grommela t-elle en son for intérieur. « C’est pas vrai … Dean ? T’es où ? » osa t-elle à peine crier, continuant d’avancer de manière beaucoup moins amusée maintenant qu’elle se retrouvait toute seule.

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Un charmant sourire en compagnie de la mascotte avant de s’avancer un peu verre la blonde qui rangeait son appareil photo, déclinant la proposition de l’anglais, d’une manière très amusante. « Tu détestes être prise en photo ? Je note. » Un rapide sourire avant de regarder en direction de labyrinthe où la blonde venait d’accepter d’entrer. Une pause bien mérité dans leur week-end qui se trouvait bien moins explosif qu’il ne l’avait imaginé dans l’avion. L’anglais évitait les sujets difficiles et se contentait d’être le plus naturel possible en compagnie de la blonde en espérant qu’elle n’abordera pas non plus les sujets tabous du moment. Après quelques minutes de marche, il entrèrent enfin dans le célèbre Labyrinthe et Dean garda sa main le long de son corps, de peur de faire une erreur en attrapant celle de Sybella.

Malheureusement, il regretta rapidement ne pas l’avoir fait, parce que la jeune femme plus petite que lui n’eut aucun mal à se faufiler entre la foule et disparaître dans la multitude de couloirs qui se trouvaient autour d’eux. L’anglais lâcha un soupire, se doutant que la suite allait très certainement être moins marrante et que chaque seconde supplémentaire allait lui pourrirent son week-end. Gardant son calme et sa légèreté, il se contenta de chercher un peu partout sa blonde favorite, en espérant que le hasard les mettra sur le même chemin. C’est après quelques minutes de solitude complète qu’il vit passer devant lui, une petite blonde marchant rapidement, en moins de temps qu’il en faut pour dire quidditch, il avait reconnu Sybella et la suivie.

Elle marchait tout droit, sans se donner la peine de regarder les chemins perpendiculaires et alors qu’elle s’arrêta dans un carrefour, il la rattrapa par derrière et posa ses mains sur les yeux de la blonde. « On est perdu ? » Dans un français approximative, non sans un sourire sur le visage, content d’avoir retrouvé l’irlandaise et en espérant qu’elle ne lui passera pas un savon. Après quelques secondes, il la libéra et lui sourit. « Tu sais que je suis trop grand pour me faufiler aussi vite ? » Sa taille n’était à ce niveau là plus un détail et il espérait qu’elle ne lui en tiendra pas rigueur.

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Toujours pas la moindre trace du rouge et or à l’horizon. Sybella commençait à se demander s’il n’avait pas fait exprès de la perdre ou s’il était juste planqué derrière une haie, se bidonnant et attendant le moment fatidique où elle piquerait une crise pour sortir de nulle part et la taquiner.

Elle n’avait vraiment pas envie de rire, parce qu’elle n’avait pas non plus envie de passer le restant de la journée à devoir faire le pied de grue et attendre le jeune professeur. Prête à faire demi-tour pour aller voir à l’entrée du labyrinthe ou au moins rebrousser chemin, elle freina des quatre fers mais crut faire une attaque cardiaque lorsque deux mains vinrent imposer le noir complet à sa vue. Une voix amusée chuchota à son oreille et la blonde s’exclama sans même avoir besoin de le voir pour deviner l’auteur de cette blague. « Dean ! » Sa voix trahissait tout à fait l’anxiété par laquelle elle était passée et le léger nuage de réconfort qui l’entourait maintenant qu’il était là.

Elle se retourna, faisant très visiblement la tête. La moue de Sybella, Dean la connaissait par cœur et c’était normal : il devait en être responsable la moitié du temps – et ça ne s’était pas arrangé depuis ces derniers mois. « C’est malin. J’ai eu peur ! » Oui, la jeune fille s’était inquiétée et l’avouait sous le coup de l’irritation. Le jeune homme pourrait s’en féliciter plus tard.

Faisant remarquer que de toute façon il n’était pas physiquement fait pour se perdre dans un labyrinthe aussi rapidement qu’elle, Syb’ lui adressa une grimace – elle était aussi petite que lui était grand, ce qui leur offrait d’ailleurs un amusant contraste. « Très bien alors reste avec moi. » lui suggéra t-elle avec une pointe d’autorité, non sans lui accorder un petit coup d’œil du genre « c’est bien parce que c’est toi ».

Ils se remirent à marcher jusqu’à l’intersection suivante où cette fois-ci, l’irlandaise glissa sa main dans le creux de celle de l’anglais. Avant même qu’il n’émette la moindre réflexion, la blonde qui fixait obstinément un point devant elle répondit du tac-au-tac. « C’est juste pour pas qu’on se perde encore, ok ? » Son regard, qui daigna enfin se tourner vers le visage de l’ex-rouge et or, rajouta un pas de commentaire qui donnait envie de tout sauf de ne justement pas faire de commentaires. Mais c’était trop tard, Sybella avait choisi qu’ils ne parlent pas de tout ça, elle repoussait encore l’échéance et elle le ferait jusqu’à ce qu’elle se sente à l’aise avec cette chose si difficile à admettre – que Dean puisse l’aimer. Devant eux, la route qui menait au cœur du labyrinthe s’annonçait pour le moins tortueuse.

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Pour une fois -ce qui était rare avec la blonde, il n’avait absolument rien à se reprocher et pouvait se contenter de sourire, tandis qu’elle râlait pour la forme. Elle avait eu peur, ce qui était aussi amusant que mignon aux yeux de l’anglais. « Tu avais peur de me perdre ? Avec mon mètre quatre-vingt quinze ? Je pense que tu m’aurais retrouvé. » Un sourire sympathique, tandis qu’il accepta la proposition de la blonde avec un hochement de tête sincère. « Oui chef, je te suis. » Sagement et sans rien dire, il lui emboîta le pas, direction le coeur du labyrinthe, jusqu’à une intersection, où la jeune femme jugea bon de lui attraper la main. Un certain étonnement se lisait sur le visage de l’anglais, qui aurait bien fait un petit commentaire, mais qui s’en passa après la réplique de la blonde. Cette relation était définitivement très compliqué, surtout maintenant qu’elle connaissait la nature de ses sentiments pour elle.

Sans rien dire et regardant les touristes aux passages, il ne lâcha pas la main de la jeune femme. Sa vie n’avait jamais été aussi compliqué que depuis quelques temps et comme si sa relation avec la blonde n’était pas suffisant, il avait du faire face à l’arrivée d’une partie de sa famille oubliée, qui apportait avec elle son lot de problèmes et secrets. Dean n’en avait pas encore parler aux autres et commençait un peu à en ressentir le besoin. « Sybella ? Je peux te parler d’un truc ? » Soudainement, il réalisa que sa phrase pouvait paraître gênante, surtout dans leur relation actuelle, du coup il se rattrapa rapidement. « J’en ai pas encore trop parlé, mais j’ai croisé mon cousin la dernière fois, du côté de mon père. » Il guetta la réaction de la blonde, attendant de savoir si elle acceptait de l’écouter un peu ou si elle s’en fichait royalement.

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Admettre qu’elle avait peu de chances d’égarer un grand dadais d’un mètre quatre-vingt quinze ans un jeu pour enfants relevait de l’effort suprême pour l’irlandaise qui continuait de marcher comme si de rie n’était. « Faut croire que non. » marmonna Sybella, gênée par sa propre peur. Elle avait toujours une manière bien à elle de faire les choses – elle avait l’habitude de diriger, de contrôler, ce qu’elle faisait exactement à cet instant en ayant pris la décision elle seule de tout à coup lui tenir la main et de rester près de lui. Si Dean s’échappait et quittait son champ de vision, ce n’était pas seulement la crainte de se retrouver toute seule dans un lieu étranger où elle ne connaissait personne qui al rongeait. C’était bien plus que cela. Quelque part, la métaphore du labyrinthe lui parlait beaucoup plus qu’elle ne l’aurait soupçonné. Dean avait sans doute choisi sans penser au moindre sous-entendu cette attraction, mais elle était ironiquement bien adaptée à leur cas.

Alors que le calme était plus ou moins revenu, l’anglais prononça la phrase qui suffisait à faire frémir la jeune femme de la tête aux pieds. C’était vraiment très mal choisi de vouloir en discuter maintenant, et en plus elle avait cru bien lui faire comprendre par une multitude de signaux qu’elle ne voulait sous aucun prétexte parler d’eux maintenant. Prête à répliquer que non, il n’y avait pas à parler de ça et qu’il fallait qu’ils s’amusent et pensent à autre chose – tu parles -, la jeune femme se retrouva l’herbe coupée sous le pied lorsque le jeune professeur explicita sa demande. Il avait visiblement perçu son attitude soudain alerte et préférait l’avertir : ça n’avait rien à voir avec eux. « Oh. » se contenta de dire Sybella, malgré tout contente d’apprendre qu’il pouvait encore lui confier des choses et qu’il la comprenait bien mieux que prévu.

Dean lui avait déjà parlé de son père. Lorsqu’il avait évoqué le sujet, le jeune homme avait parlé d’une figure absente, qui n’avait jamais été là pour lui – et il s’en était très bien sorti sans lui, c’était une chance pour le sorcier. Cependant, la blonde ignorait qu’il pouvait encore avoir de la famille paternelle, et surtout, un cousin qui aurait pu le rencontrer. L’irlandaise arqua un sourcil, ne sachant pas vraiment par quoi commencer. « Il ... est sympa ? » C’était une entrée en matière comme une autre, mais la jeune journaliste voulait lui faire sentir qu’elle était plus à l’écoute et disponible pour lui qu’il ne se le figurait. « De quoi vous avez parlé ? De ton père ? » osa t-elle demander tandis qu’ils suivaient sans s’en rendre compte un chemin que seuls leurs pieds semblaient connaître.

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« Eh bien, la preuve que si. » L’optimisme était définitivement la marque de fabrique de l’anglais. Il voyait toujours le verre à moitié plein plutôt que l’inverse et relativisait souvent les choses. C’était ce qui le rendait si calme et modéré dans ses actions, bien que ses derniers temps cela soit un peu plus compliqué, même pour un garçon comme lui. S’il faisait le choix d’en parler à la blonde, c’était avant tout parce qu’il savait qu’elle pouvait écouter et qu’il n’avait pas encore eu la chance de croiser son meilleur ami dans un état convenable pour avoir une véritable conversation. Puis Dean était du genre à ne pas vraiment pouvoir garder ce genre de chose pour lui et avait besoin de mettre des mots sur ses sentiments. Autrement dit, il ressentait réellement le besoin de parler de cette nouvelle famille. « Ouais, il est vraiment sympa, il vient de brooklyn. » La petite fierté de pouvoir enfin prouver qu’il vient de là-bas lui dessina presque un sourire, avant de reprendre un air vaguement plus sérieux.

La blonde devina sans surprise le sujet de la conversation qu’il avait pu avoir avec Dexter, ce qui facilitait un peu la suite de la conversation. « Ouais, de mon père... » Il marqua une pause avant de reprendre tranquillement. « J’ai appris qu’il était mort. » Le dire semblait parfaitement irréaliste à ses yeux, si bien qu’il ne l’avait même pas encore dit à sa propre mère, de peur de la rendre triste. « J’ai toujours pensé qu’il s’était barré, mais finalement il était mort. » Dean regardait au loin, comme pour avoir l’air détaché de cela, mais ce n’était pas le cas. Cette nouvelle remettait beaucoup de choses en doute et son père qu’il avait appris à haïr, comme un être déshumanisé prenait peu à peu la forme d’un être humain.

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Il n’était presque jamais arrivé que Dean aborde le sujet de sa famille avec elle. Les rares fois où il l’avait néanmoins fait, Sybella se souvenait d’une fratrie plutôt unie et surtout d’un père biologique absent. La blonde n’avait pas pour habitude d’aborder des thèmes sérieux avec le jeune professeur, en tout cas pas au point où il lui dévoilait une telle nouvelle – et la jeune fille était persuadée que même Seamus ignorait ce récent détail de l’existence de Dean.

Aujourd’hui n’était pas forcément le jour où elle aurait cru parler avec lui de tout ceci. Main dans la main ils discutaient, ou plutôt elle l’écoutait vider son sac progressivement. Sybella avait une oreille attentive pour qui méritait son attention et même si ces derniers temps leur relation avait été chaotique, elle ne se voyait pas ignorer royalement l’anglais. L’existence d’un cousin américain avait créé la curiosité chez la blonde, qui poursuivit. « C’est aussi un sorcier ? » Peut-être que ce fameux nouveau membre de la famille pouvait en savoir plus sur la branche paternelle de Dean, et c’était ce qu’elle pouvait lui souhaiter de mieux : que quelqu’un soit en mesure de répondre aux dizaines de questions qu’il devait se poser.

L’enthousiasme qu’il aurait pu pourtant éprouver à l’annonce de l’existence d’un Monsieur Thomas fut douchée par la suite de ses révélations. « Oh. Je suis désolée. » murmura simplement la blonde, qui ne voyait pas quoi rajouter d’autre. Même si quelque part elle n’avait jamais vécu une situation similaire qui aurait permis de le comprendre, Sybella supposait que la frustration et la déception avaient du être fortes. « Au moins il ne vous a pas abandonné volontairement. » Cette remarque n’était qu’un maigre lot de consolation par rapport à ce que l’absence d’un père pouvait déclencher chez quelqu’un, et Sybella avait conscience que le jeune homme ne sauterait pas de joie. Mais au moins, il y avait l’espoir que son feu géniteur n’était pas quelqu’un de mauvais, peut-être même l’inverse. On ne pouvait pas avoir un fils comme Dean et être un monstre ; quand Sybella faisait le parallèle avec ses propres parents, elle n’avait pas à chercher bien loin pour savoir d’où lui venaient certains de ses traits de caractère si particuliers.

La blonde ne s’était clairement pas attendue à aborder des sujets aussi profonds et sérieux, mais cela était loin de la perturber. Elle se sentait même plutôt flattée et investie de découvrir que Dean ressentait suffisamment de confiance envers elle pour se confier sur sa vie familiale. Le savoir rendait la chose encore plus délicate ; Sybella ne voulait pas dire quoi que ce soit de travers et ne voulait pas le brusquer, surtout s’il avait besoin de parler. « Tu vas pouvoir rencontrer d’autres membres de ta famille paternelle, c’est une bonne chose. Enfin, j’imagine. »

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« Ouais, un sorcier. » Le premier sorcier de sa famille qu’il rencontrait, la seule personne qui pouvait prouver qu’il n’était pas né-moldu venait de débarquer dans sa vie, sans prévenir. Le genre de chose qu’on ne sait jamais comment gérer et parfois la meilleure solution était encore d’en parler. Sybella n’était pas forcément la personne qu’il aurait imaginé comme la confidente idéale, mais pour une raison qui lui échappait vaguement, c’était de sa voix qu’il avait besoin actuellement. Il lui balança la nouvelle sans même y mettre les formes et la jeune femme répondit naturellement la phrase bateau que tout être humain sur terre aurait sortie dans un moment pareil. « T’excuses pas, c’est inutile. » Sybella n’y était pour rien et culpabiliser était une perte de temps évidente. La remarque qui suivit le fit vaguement soupirer, tandis qu’ils tournèrent sur un chemin qui le tentait plutôt bien. « Tu sais, il a très bien pu se barrer, puis mourir après. L’un n’empêche pas vraiment l’autre. » Tout le problème se tenait dans cette interrogation et l’anglais ne savait même plus quoi penser et pour dire, il n’osait même pas en parler à sa mère.

Les allées du labyrinthe s'enchaînaient, tandis qu’il ne lâchait plus la mains de la blonde comme si cela était parfaitement naturel. Dean ne savait pas vraiment comment définir sa relation avec l’ancienne serpentarde, mais il aimait pouvoir marcher main dans la main avec elle, dans un séjour loin de leur vie de tous les jours. Prendre un peu l’air était exactement ce qu’il lui fallait, ce dont ils avaient tous les deux besoins d’ailleurs. « Ouais, j’espère qu’ils sont tous aussi sympa que mon cousin alors. Le truc, c’est que j’ai prévu d’aller aux états unis pendant les vacances de février, mais j’ai toujours pas dit à ma mère pourquoi. » Il se frotta le visage, comme si le simple fait d’en parler rendait la chose compliqué. Son regard croisa celui de la blonde et il soupira légèrement avant de lui sourire. « Enfin, je vais pas gâcher ce merveilleux week-end. Regarde on arrive au château ! » En effet, juste au bout de leur allée se trouvait le fameux château de la reine de coeur.

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Le scepticisme – ou bien la prévoyance, au choix – de Dean laissait peu de place à de meilleurs mots de réconfort. Sybella ne savait pas vraiment ce qu’elle pouvait dire ou non sur la famille de son ami, néanmoins elle n’avait jamais eu pour habitude de partir défaitiste. Au mieux se préparait-elle à toute éventualité pour contrôler au maximum ce qui l’entourait, ce qui était déjà bien suffisant et révélateur de son besoin de maîtrise sur tout et n’importe quoi. « Oui bien sûr. En fait tout est presque possible. Ca t’aidera sûrement de pouvoir en parler avec eux. » tenta de tempérer l’irlandaise avec une sagesse qui la surprenait un peu. C’était si rare de s’entendre parler ainsi qu’elle aurait presque voulu s’enregistrer pour plus tard – dans les moments où elle faisait vraiment n’importe quoi.

Quelque peu touchée d’en apprendre plus sur Dean et sa famille, la blonde allait cependant être légèrement mise à l’épreuve quand l’ancien rouge et or déclara spontanément qu’il allait sans doute partir aux Etats-Unis pendant deux semaines pour mieux connaître les cousins qu’il venait de se dénicher. Un petit pincement au cœur pour la blonde qui tenta de faire comme si de rien n’était en dépit de la curiosité grimpante qui lui donnait envie de poser mille questions. « Tu pars là-bas tout seul ? Enfin, juste avec ton cousin ? » L’une était déjà sortie et le reste n’allait pas tarder mais Sybella refusait catégoriquement de passer pour la fille à moitié flippée qui avait peur de laisser son intérêt amoureux depuis plusieurs années lui filer sous le nez pour aller fricotter avec une américaine quelconque – oui, Syb’ avait parfois vraiment l’imagination trop fertile. « Il faudra bien le dire à ta mère, de toute façon. Elle va s’inquiéter sinon. » Ce n’était pas elle qui pouvait donner un exemple convainquant de comment ne pas être une source d’anxiété chronique pour ses parents au vu de son comportement durant ces deux dernières années. Néanmoins, Syb’ savait ce qui se faisait et ne se faisait pas en matière de parents : et cacher un tel voyage à sa mère, c’était un peu trop gros, surtout pour Dean.

Finalement ils étaient arrivés au cœur de l’attraction et la blondinette ne s’en était même pas rendue compte, ce qui la fit sourire non sans une petite pointe de fierté. « Comme quoi on n’est pas obligés de se perdre quand on fait attention et qu’on suit mes conseils ! » S’attendant déjà à ce que Dean lui fasse une remarque pour dégonfler son égo, la jeune fille mena de nouveau la marche pour les faire entrer dans le monument qui s’imposait face à eux. « Un peu petit, ce château. » commenta la blondinette, jouant les pinailleuses de service alors qu’un sourire venait démentir ses propos. Lâchant finalement la main du jeune homme une fois qu’ils s’étaient engouffrés dans la demeure bariolée et biscornue, la volée de marches qu’ils grimpèrent les mena à une première avancée, une sorte de balcon qui donnait sur l’immensité du labyrinthe et sur les horizons proches du parc. La vue arracha à Sybella un petit sourire satisfait – un peu comme une reine dans son palais, en quelque sorte.

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En temps normal, Dean était toujours celui qui voyait le verre à moitié plein et celui qui relativiser pour les autres, mais il devait avouer que quand cela touchait au sujet de son paternel, il le prenait bien plus à coeur. Il avait un peu peur de ce qu’il pourrait bien apprendre là bas et pour dire vrai, il avait même imaginé le scénario que tout cela était un piège et que son père n’était pas du tout mort, mais ce la coulait douce de l’autre côté de l'atlantique. Au peut-être que ce fameux Dexter n’était pas vraiment son cousin mais son demi-frère -il devrait sûrement arrêter de regarder la télévision d’ailleurs. « Tu as sûrement raison, je verrais bien avec eux. » En fait, même s’il avait peur de l’admettre, il était totalement stressé à l’idée de rencontrer cette famille et osait à peine y pense, raison pour laquelle il était heureux de passer du bon temps en France. Le seul point positif pour le moment, c’était qu’il allait enfin pouvoir visiter Brooklyn, chose dont-il avait toujours rêvé. « Oui, je pars deux semaines avec mon cousin là-bas, ça va être bizarre. » Bizarre était peut-être pas le mot le plus adéquate, mais sûrement celui qui définissait le mieux la vie de Dean depuis quelque temps, ce qui s’apparentait aussi à sa relation avec Sybella.

Le gryffondor se confiait à elle sans le moindre problème alors qu’ils étaient depuis quelques temps en froid total. Bien sûr, il s’était excusé depuis pour son comportement, mais se doutait bien que cela ne changeait pas tout si simplement. Néanmoins, malgré l’amertume certaine, elle acceptait de l’écouter et s’offrit même le luxe de donner son avis sur la question, ce que l’anglais appréciait grandement. « Je sais bien, mais tu comprends, pour elle il est juste parti du jour au lendemain et elle a refait sa vie. » Il s’en voulait beaucoup de ne pas en parler à sa mère, mais il avait peur de la rendre triste, alors qu’elle vivait le parfait amour avec son nouveau mari et sa nouvelle famille. Avait-il le droit de tout détruire du jour au lendemain en parlant de l’homme dont elle ne parlait jamais ? Un dilemme existentialiste qui n’aidait définitivement pas les choses et rien que pour ça, il aménagerait bien dans ce château pour le restant de ses jours.


« Oh ouais, c’est grâce à ton sens de l’orientation ça. » S’ils étaient arrivés si rapidement au pied du château, c’était plus par chance que par talent. Parce que cela faisait un moment qu’ils avaient commencés à marcher dans le vide, tournant au petit bonheur la chance dans les dédales du labyrinthe. Une fois arrivé au lieu tant désiré, il était temps de profiter un peu de la vue qu’offrait le lieu. Dean ne manqua pas de rire en écoutant la blonde critiquer la taille du château. « J’avoue qu’il n’est pas assez grand pour quelqu’un comme toi, tu devrais viser Versaille. » Dean imaginait sans le moindre soucis la blonde dans une robe de princesse dans les jardins du plus célèbre des châteaux. Comme un parfait touriste, il dégena son appareil photo pour immortaliser la vue, avant de se tourner vers Sybella. « Une photo ensemble ? » Sans vraiment lui demander son avis, il passa son bras autour des épaules de la plus petite et attendit un instant qu’elle prenne son plus joli sourire avant d’appuyer sur le bouton. Un souvenir était dans la boîte. « Bon va falloir faire cette partie du parc maintenant. » Il pointa du doigt un côté du parc encore inexploré, ce qui comblera parfaitement leur après midi.

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« Ca se passera bien. » répondit Sybella en ayant la sensation qu’elle voulait davantage se persuader qu’elle vivrait bien l’absence de Dean plutôt que lui son voyage aux Etats-Unis. Le jeune anglais avait bien plus à appréhender qu’elle mais la blonde ne pouvait se priver d’un léger accès d’égoïsme en se disant qu’il allait être absent pendant deux semaines, une durée un poil longue à son goût. Après tout ce n’était pas son petit copain, il faisait bien ce qu’il voulait et tant qu’il pouvait se permettre ce genre de voyages, Sybella n’avait rien à lui redire.

L’irlandaise n’avait aucun problème à concevoir les doutes fondés de son ami à tout avouer à sa mère. Mais elle restait sa famille et bien que Syb’ ne portait pas forcément la sienne dans son cœur au complet, elle savait ce qu’il lui en avait coûté d’essayer de les berner. « Tu sais ce que dit Seamus ? Que la vérité ne fait pas toujours plaisir mais au moins elle t’évite d’être dans une galère bien pire. » L’ex-Serpentarde s’arrêta d’elle-même avant de secouer doucement la tête et de sourire, amusée par sa propre répartie. « Ok je pensais jamais le citer, j’avoue. »

Au moins le rouge et or, s’il n’était pas présent avec eux, avait contribué à ce voyage et faisait partie de leur conversation. Sybella devait autant de chandelles à Seamus que de claques qui se perdaient ;  ce garçon étant la preuve vivante qu’on pouvait passer la moitié de sa vie à gaffer et l’autre à tenter de les réparer. La blonde sourit à l’évocation de Versailles, d’une dimension toute autre et bien plus vertigineuse. « Ca me plaît bien, ça. » Elle s’y voyait déjà, conquérante, surveillant son petit monde souverain du haut de son balcon royal. Avec un peu de chance elle pouvait même caser Dean en roi dans son imagination fertile.

La jeune fille ne dit mot lorsqu’il réclama une photo, se contentant de sourire à l’objectif pour le cliché et aussi sans vraiment avoir besoin de forcer. Une fois le déclencheur pressé, la petite boîte avait capturé leur image et la blonde tourna le dos au restant du labyrinthe qu’ils dominaient pour suivre Dean dans son idée. « Allons-y, alors ! » L’instant d’après, ils se dirigeaient vers les escaliers pour quitter le labyrinthe et retourner vers les rues enchanteresses du parc.

* * *

Ils arrivèrent dans la chambre d’hôtel en toute fin de journée, Sybella la première, et celle-ci se jeta sur le lit pour s’y étaler de tout son long dans un soupir qui venait du cœur. « Je suis crevée ! » L’après-midi avait été riche en attractions à sensations fortes et elle s’était bien plus amusée que ce qu’elle n’aurait pensé, ce qu’elle devait reconnaître sans trop de difficultés. Ce week-end était une vraie parenthèse inespérée dans leurs vies et la jeune femme regrettait quelque peu de ne pas avoir eu l’occasion et l’idée de s’absenter plus souvent de la colocation avec Dean. Cela leur aurait sans doute permis de mieux se supporter et de se rappeler que lorsqu’ils n’étaient qu’à deux, les soucis s’effaçaient d’eux-même. « Cette journée m’a achevée. » Un bâillement plus tard, la blonde se redressait, assise sur le rebord du lit, en regardant le téléphone posé sur la table de chevet.

« J’ai même pas la force d’aller manger. » fit mine de se plaindre la blondinette en agitant ses doigts de pied encore fatigués de toute la marche qu’ils avaient effectués. Sybella laissa quelques secondes passer avant de poursuivre d’un ton dégagé tout à fait calculé. « Ils ont un room-service, tu crois ? » Bien sûr qu’il disposaient de ce type de prestations – tous les hôtels en avaient normalement un. Syb’ ne faisait que de la rhétorique, et maintenant qu’ils étaient de retour dans leur cocon, la journaliste avait envie d’en profiter un peu pour se reposer loin de l’agitation du parc, que l’on retrouvait parfois jusque dans les restaurants.

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Posant la carte de l’hôtel servant à ouvrir la chambre sur une petite commode, il retira sa veste et sa montre pour les poser juste à côté. La journée dans les nombreuses allées du parc l’avait fatigué et il ne doutait pas un seul instant qu’il allait finir par domir comme un loir, surtout que le lit semblait très confortable. D’ailleurs, la blonde n’avait pas attendu très longtemps pour se jeter dedans, ce qui le fit sourire. Mécaniquement, il attrapa a télécommande et alluma la petite télévision de l’hôtel trouvant que le français possédait définitivement un certain charme. « Moi aussi, je suis mort, mais ça valait le coup. Surtout l’attraction des poupées, elle est trop trop cool. » Il se tourna vers Sybella en souriant, trouvant que c’était vraiment parfait de passer un peu de temps avec elle, loin de chez eux et loin de leurs disputes habituelles. Ici tout semblait plus joyeux et cruellement plus enfantin.

La jeune femme n’avait pas l’air décidé à bouger du lit et le garçon regarda rapidement l’heure avant de lui sourire. « On peut commander si tu veux, comme ça on a pas besoin de bouger. » Dean savait très bien que c’était exactement ce qu’elle souhaitait et il attrapa la carte du room-service avant de s’assoir à côté d’elle avec. Il s’arrêta sur la page gastronomique, regardant les images avec envie. « Tu veux quoi ? » Sybella était sûrement plus habituée que lui à la nourriture française et il jugea que ses conseils seront sûrement des plus agréables.

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Sybella éclata de rire. L’attraction des poupées avait été un vrai bonheur après l’après-midi passée – le labyrinthe d’Alice n’ayant été qu’une très courte parenthèse de calme au beau milieu du nombre de manèges à sensations qu’ils avaient fait. La blonde n’avait jamais autant eu peur et ri en si peu de temps, vivant une vraie montagne russe en matière d’émotions. Peu habituée aux parcs de ce style, la jeune fille devait avouer qu’elle appréciait se faire des frayeurs. « De très loin la meilleure invention de Disney. Juste avant le Space Moutain. » Ca, elle avait adoré, et elle comptait le refaire dès que possible. Ou en tout cas, la prochaine fois qu’ils reviendraient en France. « Au fait. Interdiction de raconter que j’ai hurlé à Seamus ! » rappela la blonde avec un petit air à peine menaçant. De toute façon son camarade irlandais n’allait certainement pas se soucier de savoir à quel moment elle avait crié comme une fillette – ses questions se porteraient sans doute davantage sur les moments un peu plus ambigus du week-end.

Faisant mine de ne pas du tout avoir suggéré très fortement l’idée d’un repas directement dans leur chambre, la jeune femme approuva les dires de son comparse, ingénue au possible. « Ah oui tiens bonne idée. » Au moins elle n’aurait pas besoin de passer une heure dans la salle de bains à bien s’habiller et à se remaquiller convenablement. De toute manière Dean l’en aurait empêché, tout comme il l’avait déjà fait ce matin-même en lui rappelant que dans un grand huit, personne ne mettait de jupe et surtout, personne ne se souciait de la tenue de son mascara.

L’anglais s’assit à ses côtés, dégainant le sésame de leur dîner. « Ils font quoi ? » La blonde leva la tête par-dessus l’épaule de son ami pour observer la carte en même temps que lui. Ses yeux parcoururent le menu uniquement quelques secondes avant que son index ne vienne pointer directement une ligne. « Je vais prendre … Ca. De la salade. » Inutile de vérifier : Dean avait l’air parfaitement sceptique sur ce choix de repas et son estomac semblait d’accord sur le fait qu’il avait besoin, sinon de consistance, de cuisine française. Pas d’une vulgaire laitue. Sybella étouffa un rire moqueur, pas peu fière de sa blague. « Je plaisante ! On a qu’à prendre un peu de tout, tout a l’air trop bon … Des Saint-Jacques, c’est super ça. Quoiqu’ils font du saumon. Ou alors du foie gras. Tu en as déjà mangé ? » Les souvenirs des nombreuses fois où elle avait déjà mangé dans des restaurants d’inspiration française lui revenaient et si Syb’ n’était pas une fanatique absolue de la nourriture en général, la gastronomie des froggies étaient, elle devait l’admettre, incroyable - même si cette histoire de « foie gras » contenait le mot gras.

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Même si le séjour en France touchait déjà à sa fin, les sourires étaient au beau fixe et Dean se sentait définitivement à sa place en compagnie de la blonde. Les autres allait sûrement poser un milliard de questions au retour, mais ça n’avait pas d’importance pour l’anglais, du moment que Sybella lui reparlait comme avant. « D’accord, ça restera entre nous, enfin si tu es sage. » De toute manière, il n’était pas sûr que c’était le genre d’informations qui plairaient à leur meilleur ami mutuel -à l’instar de celles concernant leur relation actuelle. L’ancien Gryffondor ne serait dire ce qu’il y avait réellement entre eux et évitait d’ailleurs de se poser trop de questions, il verra bien le moment venu, pour le moment la question tournait plus au sujet du repas. Le doigt de la plus petite se posa sur la salade et Dean lui lança un regard sceptique, avant d’exploser de rire en canon avec elle. Si elle avait réellement commandé cela, il serait sûrement allé dans un fast-food aux environs.

Elle lui énonça plusieurs plats, qu’il n’avait jamais goûté, mais qui lui semblait divin. « Non j’ai jamais mangé ça. Bah écoute, tu prends ce que tu veux d’accord ? » Il lui tendit le téléphone de l’hôtel, il fallait mieux qu’elle commande elle-même. Son regard se posa sur le visage fin de la blonde et il lui adressa un sourire sincère avant de lui recaler une mèche derrière l’oreille. « Merci pour ce cadeau en fait. » Remercier la jeune femme pour son cadeau lui semblait infiniment naturelle, si bien qu’il lui colla un bisous sur la joue avant de se laisser tomber dans le lit le temps que cette dernière commande le repas du soir. Chose que son estomac encourageait grandement, criant véritablement famine. Sans même s’en rendre compte, il chantonnait encore la petite chanson des poupées.

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« Mais je suis sage. » répliqua la journaliste avec une moue innocente. Bon, bien sûr il y avait plusieurs définitions à ce mot et la jeune demoiselle pouvait se montrer disciplinée dans ses meilleurs jours. Mais elle n’était pas pour autant un ange, loin de là.

Ravie de faire profiter de son savoir en termes gastronomiques, Sybella obtint le droit de commander ce que bon lui semblait. Le jeune professeur lui faisait confiance et la blonde salua cette initiative par un petit sourire caractéristique. Sourire qui vacilla une fraction de seconde lorsque Dean se risqua à glisser une mèche de ses cheveux derrière son oreille, le plus naturellement du monde avant de la remercier par un chaste baiser sur la joue pour ce séjour. « De rien. » balbutia t-elle, restant quelques secondes sans bouger avant de se tourner vers le téléphone posé sur la table de chevet pour masquer son trouble.

Une fois la commande passée – ce qui se résumait par prendre un peu de tout ce que l’anglais n’avait encore jamais pu goûter et qui serait susceptible de rendre la cuisine française inoubliable pour lui -, la jeune fille raccrocha et jeta un coup d’œil à son ami qui s’était installé de tout son long sur le lit et chantonnait une des musiques entêtantes qui avaient rythmé leur séjour dans le parc d’attraction. L’ombre d’un sourire amusé traversa son visage tandis qu’elle l’informait du temps qu’il restait avant que son estomac ne soit rassasié. « Ils nous apportent ça dans vingt minutes. »

La blonde lissa de la main un pli de la couette, son regard se perdant dans le vide quelques secondes. Maintenant que le calme régnait dans la chambre et que ni l’un ni l’autre ne parlaient, elle se sentait un peu gênée sans savoir pourquoi – peut-être était-ce la fin imminente de leur voyage qui lui rappelait aussi que bientôt, il faudrait qu’ils abordent ce dont elle ne voulait jusqu’ici pas parler. « Je vais me refaire une beauté. » Elle se releva du lit, se réfugiant dans la salle de bains. Ce ne fut qu’une fois la porte fermée qu’elle put souffler un peu et se rasséréner.

Tout en sortant sa brosse à cheveux et sa trousse de toilettes, la blonde cogitait, faisant le point. Elle avait fait beaucoup d’efforts durant ce week-end et avait progressivement réussi à mettre de côté toutes les ambiguïtés et toutes les complications qui existaient entre eux à ce jour. Mais il avait suffi d’une toute petite et ridicule attention pour que Sybella se retrouve chamboulée ; et cette perte de contrôle la gênait. Au fond elle savait qu’elle était toujours amoureuse de Dean, tout comme lui l’était. Le simple fait que ces deux jours se soient déroulés à la perfection entre eux, sans aucune anicroche ni dispute, relevait à la fois du miracle et du possible : ils pouvaient devenir quelque chose.

Mais qu’est-ce qui se passerait quand ils reviendraient de France et que toute la colocation serait au courant ? Sybella avait l’impression que pour que les choses fonctionnent entre Dean et elle il fallait que le reste du monde n’existait plus. Et ça, c’était tout bonnement impossible. Terminant de se recoiffer, la blonde rangea la brosse et acheva quelques retouches maquillages pour avoir l’air un peu moins fatiguée et plus jolie, des signes qui, elle le savait, la trahissaient. Mais franchement, elle en était à ce point où la jeune femme était prête à assumer de vouloir plaire à l’anglais.

L’ex-verte et argent sortit enfin de la salle d’eau, la mine rafraîchie, et referma doucement la porte derrière elle sans vraiment regarder son ami. « J’espère que tu ne t’es pas endormi, le repas ne va pas tarder. » lança t-elle simplement pour le taquiner.

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Son simple bisous déposé sur la joue de la blonde changea radicalement l’ambiance et il pouvait lire sans difficulté la gêne dans le regard de la journaliste. Pour s’échapper, elle attrapa le téléphone pour commander, tandis qu’il s’allongea sur le lit la regardant du coin de l’oeil. Tout c’était divinement bien passé pendant le séjour et ce n’était aucunement le moment de gâcher cela. Si bien qu’il garda ses distances chantonnant sa chanson et écoutant l’adorable français de la blonde. Après le coup de téléphone, cette dernière annonça le temps restant avant de goûter à la si fameuse cuisine française. « D’accord, vingt minutes de souffrance alors. » Sa faim ne faisait que grandir depuis qu’il avait gagné la chaleur de l’hôtel et l’espace d’un instant, il se demanda s’il ne pourrait pas trouve un dernier gâteau dans son sac. Malheureusement, ces souvenirs étaient très clairs, il avait jeté le carton parfaitement vide dans la poubelle faisant face au train de la mine. Alors qu’il était déjà en train de saliver sur le futur repas, son amie se leva en direction de la salle de bain pour se refaire une beauté. Dean cacha un sourire, avant d’attraper la télécommande. « Ok. » Si elle souhaitait se faire belle, alors qu’elle restait dans cette chambre d’hôtel en sa compagnie, sous-entendait qu’elle souhaite lui plaire à lui. Une idée qui lui plaisait beaucoup, même si elle n’avait pas besoin de tout ça pour lui plaire.

Au bout d’une bonne dizaine de minutes, la blonde sortit de la salle de bain, avec une mine sans surprise radieuse. Dean la trouvait comme toujours, sublime et se demander comment il était censé résister à ce genre de choses. Tandis qu’il la contemplait, elle s’amusa à tenter une boutade, ce qui lui fit lâcher un petit rire. « Ah non, je ne vais pas dormir avant de manger des Saint Jake. » Un accent français mémorable, avant de se redresser sur le lit et de baisser le son de la télévision. Comme si elle était douée de capacités extra-sensorielles, quelqu’un à la porte frappa et il supposa que c’était effectivement le repas. Sans tarder, il se leva. « Je vais ouvrir. » Le Loby-boy installa le repas avec son petit chariot, avant de les laisser en tête à tête pour ce doux repas. Tous les plats lui donnaient l’eau à la bouche. « Miam, ça à l’air délicieux, comme toi ce soir. » Un rapide sourire, histoire de relever la mise en beauté de la plus petite. Le compliment n’était pas anodin, mais au pire ça ne serait pas la première fois qu’il se prendrait un vent par l’irlandaise.

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Soumise à son regard, la blonde ne savait pas vraiment où se mettre. Elle oscillait entre la satisfaction un peu stupide d’avoir atteint son but - être l’objet de son attention - et la peur fondamentalement idiote de ne pas du tout lui plaire. Sybella n’était pas totalement dupe et savait pertinemment qu’on ne pouvait pas ressentir de telles contradictions pour quelqu’un qui nous laissait insensible.

Préférant donc songer à autre chose et ne pas se concentrer sur ce qu’elle arrivait à lire dans les yeux de l’anglais, la blondinette ne put néanmoins qu’éclater de rire le plus spontanément du monde face aux efforts linguistiques aussi touchants qu’hilarants de Dean. Il y avait encore un peu de progrès à faire mais son français était meilleur que lors de leur arrivée. « C’est Jacques. corrigea t-elle sans à priori. Mais bravo pour la mémoire. » souligna la blonde dont les joues étaient creusées par un petit sourire partiellement attendri. Elle le suivit du regard tandis qu’il allait ouvrir la porte au jeune employé d’hôtel. Le repas arriva sur un large chariot roulant et autant à la vue qu’à l’odeur, l’appétit de l’irlandaise était vigoureusement réveillé.

Elle s’installa à table, faisant ainsi face au jeune professeur qui bien sûr ne manqua pas d’y aller de son petit compliment à peine déguisé. « T’es bête. » souffla t-elle avec un sourire mi-amusé mi-gêné avant de leur servir deux verres d’eau et de reposer la carafe sur la table. Intérieurement son subconscient faisait la danse de la joie mais elle n’allait pas céder à la première jolie chose qu’il lui dirait. « Bon appétit ! » lança la jeune irlandaise avant d’attaquer la première bouchée de son assiette.

C’était une découverte pour l’ex-rouge et or qui n’avait encore jamais dégusté ces quelques mets. Sybella le laissa goûter aux fruits de mer et au foie gras avant de l’observer avec un petit sourire malicieux. « Alors, tu trouves ça bon ? » Personne ne pouvait décemment ne pas aimer ce genre de nourriture à moins d’être totalement allergique au bon goût – mais Syb’ comptait sur l’esprit dandy qui sommeillait en Dean pour adorer leurs plats.

Elle en était au milieu de son assiette quand la journaliste reposa ses couverts et but une gorgée d’eau avant de poursuivre sur un autre ton, sans prévenir. Sybella se sentait enfin décidée à parler à cœur ouvert. « Dean, je voulais te dire que j’ai passé un très bon week-end avec toi. » Elle quitta du regard le pied translucide de son verre pour plonger ses yeux dans ceux du jeune homme, en quête d’une réaction qu’elle souhaitait la plus réceptive possible.

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Sa prononciation était toujours aussi dramatique, mais l’important c’était de participer et ce n’était pas lui qui allait dire le contraire. Il se corrigea rapidement, ce disant qu’un jour il y arrivera peut-être. « Jacques, d’accord. » Pour lui c’était un peu une langue d’extraterrestre, mais étrangement écouter la blonde la parler avait un charme certain et rien que pour ça, il adorait ce pays. Le repas arriva rapidement et comme tout anglais qui se respectait un minimum, il laissa un bon pourboire avant de s’installer à table. Les plats donnaient très clairement l’eau à la bouche, si bien qu’il ne savait même pas par quoi commencer. Le compliment qu’il adressa à Sybella, fut accueillit avec un petit sourire, même si elle se contenta de le rejeté gentiment. Néanmoins, il savait très bien qu’il avait marqué un point et comptait bien ne pas le perdre. « Non, je le pense. » Oui, il l’avait toujours pensé, Sybella Tyrel était magnifique et c’était ainsi. Il quitta un peu des yeux la blonde et commença par la même chose qu’elle, histoire que si un sens existe, il le respecte. « Merci, à toi aussi ! »

Première bouchée et premier sourire, il venait de goûter pour la première fois de sa vie du fois gras et se demandait bien comment il avait pu s’en passer aussi longtemps. Quand l’irlandaise lui demanda son avis, il lui répondit d’un large sourire. « Wouah ! Je viens de tomber amoureux de la France je crois, on mange ça quand tu veux ! » Matin, midi et soir. Dean exagérait à peine et ne manquera pas d’en parler à sa mère pour les prochains repas de famille. Il se doutait déjà que Cerridwen tomberait sous le charme de ce met délicat et qui Jude le tartinerait sûrement comme du pâté. L’anglais appréciait le repas en compagnie de la blonde, tout autant de que le reste du week-end. Alors qu’il allait entamé la deuxième partie du repas, le jeune homme fut coupé par l’irlandaise avec une réplique plutôt surprenante. Un sourire un peu niais s’afficha sur son visage tandis qu’il s’enthousiasmait à l’idée qu’elle puisse avoir passé un bon week-end, au point de le lui faire savoir. « Tant mieux non ? C’était le but. J’ai passé un super week-end aussi, et voilà... » Voilà, il ne savait même pas quoi dire après, parce qu’il savait bien que tout était dans les mains de la jeune femme, qu’il ne pouvait que attendre et faire de son mieux pour lui donner envie de faire le pas.

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La bonne humeur ambiante de la journée puis de la soirée s’estompait peu à peu pour laisser place à un drôle de sentiment, comme un torrent de gêne et d’adrénaline. Sybella n’avait sans doute pas eu autant peur à l’entrée du Space Mountain ou dans la file d’attente du Grand Huit. Et pourtant ce qui l’attendait n’en était pas moins un challenge pour elle. Le sourire qui éclaira le visage de Dean l’invitait à poursuivre, même si elle n’était jamais sûre que tout puisse vraiment se dérouler comme prévu. « Oui … » approuva t-elle du bout des lèvres, songeant que sans ce week-end, les relations entre eux seraient encore fortement tendues.

La blonde reposa sa serviette sur la table avant de se racler la gorge, un peu sur des charbons ardents. « Je sais qu’on n’avait pas vraiment décidé d’en reparler mais, par rapport au Sorcière-Hebdo et à notre dernière dispute … » La thématique n’avait plus rien de très réjouissant, surtout quand on se rappelait de la virulence de leurs échanges et de l’amertume que Syb’ avait éprouvé. « Quelque part ta lettre m’a beaucoup touchée. » Il s’en était rendu compte, mais n’avait très certainement vu que la partie visible de l’iceberg, la plus simple à montrer. « Je te parle pas d’être blessée ou déçue. Je t’en voulais, ok, mais il n’y avait pas que ça. Ce qui me rendait vraiment dingue c’était de me dire qu’on était encore en train de rater quelque chose. Qu’on était encore comme en cinquième année à se voiler la face alors que … » Qu’ils étaient tous les deux bornés, persuadés que ce n’était rien de sérieux, que ça ne pouvait pas durer, que ça n’était que du jeu.

Au final ça n’en était pas un. Elle n’avait pas réussi à passer à autre chose, et lui non plus. Et en dépit de ce simple constat, ils continuaient à attendre que quelque chose, quelqu’un les empêche à nouveau d’être ensemble. « On ressent juste la même chose, depuis le départ. » Elle n’était pas encore parfaitement capable de tout lui dire sans rosir ni trembler, mais au moins elle était honnête. Et elle comprenait à présent à quel point Seamus pouvait être dans le vrai quand il parlait des bienfaits de la franchise. « Je sais que je peux être impossible, et qu’on fait parfois de très mauvais choix. Souvent même. » Elle n’eut même pas besoin d’un sourire ou d’un rire pour rappeler la vague de souvenirs et de bêtises qu’ils avaient commis, en couple ou célibataires. Ils n’étaient vraiment pas doués en amour,  « Mais quand on est juste à deux … Tu sais, tout paraît beaucoup plus simple. Et ça fait du bien. » Elle esquissa le début d’un sourire avant de se reprendre, légèrement moins sûre d’elle. « Peut-être que c’est trop tard pour toi. Mais moi je pense qu’on a encore une chance. »

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Alors qu’il était en train de terminé un des plats divins, la blonde se stoppa dans l’action, reposant sa serviette sur la table et indiqua d’un raclement de gorge qu’elle avait envie de parler. Dean était un garçon bien élevé et posa lui aussi ses couverts pour l’écouter avec un regard curieux. Objectivement, il aimerait l’entendre dire qu’elle ressentait encore des choses pour lui, qu’elle pourrait envisager une remise en couple, mais l’anglais n’était pas du genre à se faire des films et attendit simplement la vérité. Un vérité étonnante et bien au delà de ses espérances. Sybella ressentait la même chose que lui. Rien que de le penser, suffisait à faire naître un sourire sincère sur son visage. « Vraiment … ? » Le mot était sorti tout seul, sûrement parce qu’il avait du mal à réaliser ce qu’elle venait de lui dire. Histoire de gagner du temps avant de reconnecter tous les neurones entre eux. Au bout de quelques instants, le jeune homme réalisa que c’était infiniment mal poli de ne pas répondre aux aveux de Sybella pour qui cela n’avait pas dû être très facile. « Je veux dire, bien sûr que je pense qu’on a encore une chance ensemble. » Dean était quelqu’un d’optimiste et croyait en un éventuel eux. Bien sûr, l’idée que cela n’arriverait jamais, mais quand ils passaient de moments aussi parfaits, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il existait un réel lien entre eux.

Seulement, il fallait arrêter de jouer les enfants et enfin se comporter comme deux adultes en âge de vivre une véritable relation. Dean le savait, c’était leur dernière chance, après ça, tout sera sûrement définitivement cassé. Plus le droit à l’erreur. Ses yeux se plongèrent de ceux de l’ancienne serpentarde, avec une tendresse énorme. « On pourrait peut-être réessayer, en faisant les choses correctement. On est pas obligé de le dire, mais pas non plus de s’en cacher. Et si pour une fois, on faisait les choses simplement ? » Simple. C’était finalement la chose qu’il avait retenu de ce week-end en sa compagnie. Les choses étaient parfaites avec l’irlandaise, seulement si elles étaient simples. L’anglais ne pouvait que souhaiter que cela continue, maintenant qu’ils venaient de passer un cap dans leur relation. Timidement, il lui attrapa la main qui traînait sur la table et la caressa un peu. « Je pense qu’on en est capable et que ça vaut le coup. » Bien sûr que Sybella en valait le coup, encore plus que toutes les autres, simplement parce que c’était elle qu’il aimait.