Jane, un sachet de croissant bien chaud à la main, s'arrête en plein milieu de la place pour lever les yeux vers le ciel – ou plutôt vers l'imposant monument qui se dresse devant elle. La tour en métal qu'elle a, enfant, longtemps assimilé à l'Europe est encore plus belle en vrai. Elle qui n'a que très rarement eu l'occasion de voyager la regarde donc comme s'il s'agissait d'une chose merveilleuse alors que sa main libre vient taper l'épaule de son meilleur ami – le si parfait Joshua Tyrel qui est à l'origine de leur présence ici. Elle ne le remerciera sûrement jamais assez – elle ne le veut pas, ça risquerait d'être néfaste pour son ego déjà trop important – mais elle peut dire sans problème qu'elle est heureuse de pouvoir découvrir la capitale française en compagnie du français.

— Oh mais, Joshua, regarde c'est la tour Eiffel, dit-elle d'un ton qui trahit son excitation alors que ses yeux ne quittent pas le symbole français. C'est vraiment elle. La vraie Tour Eiffel, l'originale, pas celle de Vegas. Elle a beau ne jamais n'y être allée, elle sait que quelque part dans son pays d'origine des hommes ont reproduit ce monument. Josh, faut qu'on monte. Faut vraiment qu'on monte. Elle lui met dans les mains le paquet de croisant pour prendre dans son sac son appareil – elle a promis à Hazel et Donnie de leur en envoyer des photos une fois rentrée. Quelques clichés plus tard – dont certains de Joshua – elle jette un coup d'œil à sa montre. La question reste la suivante : avant ou après le goûter ?, demande la jeune médicomage alors qu'elle vient attraper un croissant dans le sachet en cherchant des yeux un banc libre à proximité à l'attraction touristique.

Ses raybans sur le nez, son trench et ses bottines en cuirs en d’autre terme la tenue parfaite du parisien. Ainsi, Joshua se mêlait parfaitement à la foule qui les entouraient et aurait aucun mal à devenir un habitant de cette célèbre ville. Contrairement à sa meilleure amie, il avait déjà vu chaque monument de Paris une bonne vingtaine de fois et même si plus rien ne l’étonnait, il devait avouer adorer s’y promener. C’était la première qu’il s’y promenait avec la brune et essayait de lui montrer le maximum de choses en peu de temps, tout en profitant le plus possible de tout ça. Jane semblait heureuse de découvrir la célèbre dame de fer et cela suffisait pour faire sourire l’irlandais. « Oui, la vraie et l’unique. » Rapidement, elle lui colla le sachet dans les mains et dégaina son appareil prête à mitrailler la capitale.

« On peut monter et goûter en même temps. » Il rigola légèrement, avant de lui attraper la main. « Pas contre comme c’est ta première fois ici, va falloir le faire à pied. » Évitant au passage la longue des ascenseurs, il se dirigea en direction des escaliers, un effort qui vaudra le détour. « Prête pour mille six cent soixante cinq marches ma belle ? » Un rapide sourire avant d'entamer la marche en tenant la main de sa meilleure amie.

Jane ne lâche pas la main de son meilleur ami alors qu'elle commence à monter les mille six cent soixante cinq marches qui les attendent. Ce n'est pas un détail pareil qui va supprimer le sourire qu'elle affiche depuis que l'avion a atterri sur le sol parisien. L'américaine a toujours aimé voyagé bien qu'elle n'en a jamais vraiment eu l'occasion alors maintenant qu'elle est sur place, elle veut profiter pour en voir un maximum de choses sans pour autant gâcher les visites en partant trop tôt. Pour ça, elle est une touriste exemplaire – pas trop pressée mais refusant de rester stupidement à ne rien faire. Elle se rend compte qu'elle a beaucoup de chance, Joshua semble beaucoup connaître la ville et il lui prouve depuis qu'ils sont arrivés.

— Sérieusement ? Autant de marches ? Je pensais pas. C'est super cool. Jane n'est pas la personne la moins sportive au monde et elle espère pouvoir tenir sans trop mourir – du moins jusqu'à la deux-cent-cinquième marche au moins. On peut faire une pause ? Je vais mourir, finit-elle par dire alors qu'ils ont fait une bonne moitié de la montée. Elle lui tire la main pour qu'il s'arrête. Allez Josh, sois adorable, comme d'habitude.

« On verra bien jusqu’à quand tu vas trouver ça super cool. » Un petit sourire en coin tandis qu’il commença l’ascension de la dame de fer, tenant tranquillement la main de Jane, sans même penser un instant qu’ils pourraient de cette manière passer pour le petit couple parfait. Joshua était encore assez sportif et même s’il savait déjà qu’il dormirait comme un bébé cette nuit, il n’avait aucun doute sur sa réussite à gravir toutes ses marches et encore moins à les descendre -un détail qu’il annoncera plus tard à la brune, histoire de ne pas l’achever directement. Quand elle le supplia de faire une pause, il ne manqua pas de rire, avant de se mettre sur le côté des marches en la tirant vers lui. « On fatigue ? »

Il lui sorti une bouteille d’eau de son sac. « Heureusement, comme je suis adorable j’ai pensé à tout. » L’anglais lui adressa un sourire, tandis qu’il se recoiffa à l’aide de sa main. Alors qu’ils se trouvaient en pause, deux jeunes françaises très charmantes passèrent devant eux et le blond ne manqua pas le spectacle, tournant même la tête sur leur passage. « J’adore la France. » Un sourire en coin, avant de boire à son tour et de ranger la bouteille. « On repart ? » Sans vraiment attendre de réponse, il lui attrapa la main et enchaîna les marches en racontant sa vie comme il avait l’habitude de le faire. Après quelques longues minutes, ils arrivèrent en haut et pouvaient enfin admirer la vue. « C’est bon, on l’a fait. » Il s’appuya contre une rambarde et lui tendit un pain au chocolat pour la récompenser de tout cet effort.

L'ascension de la Tour Eiffel est bien plus compliquée qu'elle en a l'air. Heureusement pour elle, son meilleur ami est réellement la personne la plus merveilleuse du monde – bien qu'elle soit sans doute l'une des seules personnes sur terre à penser ça – et la pause qu'il accepte de faire à mi-chemin lui permet de reprendre son souffle, en grande partie grâce à la bouteille d'eau que l'irlandais a eu l'intelligence d'amener. Jane garde donc ce sourire émerveillé scotché au visage. Rien ne pourra atténuer sa joie d'être dans la capitale française en compagnie du blond.

— On se demande même pas pourquoi, répond l'américaine en rigolant face à la réaction de son amie au passage des deux françaises. Joshua ne changera sûrement jamais sur certains points mais elle n'est de toute façon pas du genre à juger la façon de vivre des gens, encore moins si elle les aime autant qu'elle aime l'irlandais. Une fois arrivée en haut, elle pousse un soupir de soulagement. Elle observe rapidement la vue, en profitant au passage pour reprendre son souffle avant d'attraper le pain au chocolat que lui tend son ami. C'est vraiment magnifique. Je suis amoureuse de cette vue Josh, c'est officiel. On a l'impression d'être au-dessus du monde. Elle croque dans son pain en chocolat avec un grand sourire. Et ça, c'est trop bon. Ils appellent ça comment ? Chocolat pain ?, demande-t-elle à l'irlandais qui a évidemment commandé pour eux dans la petite boulangerie.

Monter toutes ses marches n’étaient pas vraiment la chose la plus insurmontable pour lui, surtout avec la jolie vue que leur offrait les deux française devant eux. Bien sûr, il se concentrait plus sur sa meilleure amie, lui tenant la main dans la montée comme pour l’encourager. Le plaisir d’arriver en haut était plus grand par les marches que par les escaliers et il ne manqua pas lui aussi de sourire en voyant les grands boulevards à leurs pieds. Jane semblait aux anges et cela lui suffisant largement, si bien qu’il posa ses mains sur les épaules de la plus petite, en se tenant juste derrière elle et regardant le paysage. « Je croyais que c’était de moi que tu étais amoureuse. » Il rigola un peu, avant de lui ébouriffer les cheveux et de manger lui aussi son pain au chocolat. Ce voyage était plutôt revigorant et il se sentait d’attaque pour entamer le reste de l’année. Après tout, les affaires n’allaient pas marcher toutes seules et il y avait tout un monde à conquérir.

Jane prenait goût à la vie du pays de la mode et de la gastronomie, s’essayant même à la langue de Molière -effort qu’il félicita d’un joli sourire. « Exactement ! Une vraie française, tu vas pouvoir te trouver un vrai copain. Mieux que ce nain de jardin à qui tu as laissé ton nouveau chat. » Une boutade sur le fameux russe qui faisait à chaque fois beaucoup rire l’ancien serdaigle. Bien sûr, il se doutait déjà que ce n’était absolument pas le cas de la brune qui préférerait sûrement l’oublier une bonne fois pour toute. Seulement, Joshua était quelqu’un de très endurant, malheureusement pour son entourage d’ailleurs.

L'américaine lâche un petit rire face à la remarque de son ami – du grand Joshua, ramener l'amour qu'elle puisse porter à un paysage à sa petite personne. Ce genre de comportement aurait habituellement tendance à la fatiguer, mais avec le blond tout est différent. L'irlandais est tellement génial qu'elle pourrait tout lui pardonner – c'est d'ailleurs ce qu'elle fait, elle ne s'offense plus de sa façon de traiter les filles qu'il rencontre en soirée, et elle se contente de lever les yeux au ciel quand il lui parle des autres d'une façon qu'elle trouve agaçante. Le meilleur exemple de tout ça sont sûrement les remarques à répétition qu'il a envers Vladimir. Jane a souvent regretté de lui avoir parlé du russe – elle aurait dû se douter qu'en lui annonçant qu'elle avait couché avec le benjamin des Bolgarov, elle n'aurait plus jamais la paix – mais elle a stupidement espéré que son meilleur ami apprenne la gentillesse. C'était évidemment sans espoir mais par chance les remarques de Joshua la font plus rire qu'autre chose, surtout qu'elle s'acharne à répéter qu'elle ne porte pas le langue-de-plomb dans son cœur.

— Mais bien sûr que c'est de toi que je suis amoureuse, dit-elle en rigolant. Tu passeras toujours avant tout le reste mon chou. Jane se permet sans souci de faire ce genre de blagues, justement parce qu'elles le sont. Elle ne pourra sûrement jamais tomber amoureuse de Joshua, et ça même si elle répète souvent qu'il est l'homme de sa vie. Mais les choses sont sans ambiguïté – son meilleur ami restera à jamais son meilleur ami même si tout le monde doit penser qu'ils sont plus ou moins en couple. Josh, on avait dit quoi ? Pas de blague sur monsieur nain de jardin. Elle prend un petit air agacé qui ne dure pas longtemps – comment pourrait-elle lui en vouloir alors qu'ils passent les vacances les plus parfaites du monde à Paris ensemble. Je vais prendre quelques photos de ce côté, tu viens ? Elle termine son pain au chocolat et lui attrape la main pour le tirer de l'autre côté de la Tour Eiffel. Une quinzaine de minutes plus tard, ils redescendent – à pied pour son plus grand malheur, même si Jane trouve ça beaucoup plus simple – pour aller à la découverte d'autres monuments parisiens.