I’ve been calling you

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Sybella n’était pas réellement stressée. Elle n’était d’ailleurs pas plus que ça rongée par l’inquiétude. Oh non, elle savait parfaitement ce qu’elle faisait, et c’était ce qui expliquait sa démarche déterminée tandis qu’elle foulait le trottoir londonien.

Sa discussion et la soirée passée en compagnie de Seamus, ainsi qu’une nuit sans rêves lui avaient apporté un œil nouveau sur la situation. Après la lettre explosive de Dean, l’évidence même d’avoir une conversation avec lui s’était imposée, mais davantage pour faire une crise d’hystérie que pour parler posément. Après réflexion et pléthore d’avis et arguments de la part de son camarade irlandaise et meilleur ami du coupable, la sentence était sans appel : il fallait qu’ils s’expliquent. Même si le moment serait loin d’être idyllique et même si elle avait prévu de crier quand elle sentirait ses limites dépassées, Syb’ ne pouvait prétendre que la missive de Dean ne l’avait pas légèrement blessée et touchée. Quelque part, cette lettre arrivait bien trop tard, mais elle avait eu l’effet escompté : elle allait réagir et faire comprendre à Dean qu’il devait choisir.

Trouver l’adresse de son ex avait été un jeu d’enfants : elle connaissait trop bien Seamus pour qu’il lui refuse quoi que ce soit, surtout si cela pouvait arranger les affaires de la colocation et les leurs. Elle avait donc choisi de s’y rendre le lendemain, et n’avait négligé aucun détail dans son apparence, quitte à passer trois quarts d’heure dans la salle de bains. C’était un point d’honneur que d’avoir l’air au sommet de sa forme et de rayonner – déjà parce que ça lui rappellerait à côté de quoi ce cher Dean était passé, et ensuite parce que c’était toujours mieux d’aller voir son ex bien habillée plutôt qu’en jogging-baskets.

Maintenant qu’elle y était, et maintenant qu’elle reconnaissait au loin la façade que lui avait décrite Seamus avec une précision effarante, la blondinette sentait un regain d’adrénaline gonfler ses poumons. Elle n’avait pas peur, elle était une Serpentarde – idée légèrement contradictoire – et elle n’allait pas se laisser bouffer par quoi que ce soit.

Ce leitmotiv, elle se le répéta durant les cinq premières minutes tandis qu’elle était arrivée devant le perron des Thomas. Jugeant que sonner chez eux alors qu’il n’était pas encore rentré chez lui d’après ses sources, ne servait à rien, la journaliste se mit à faire les cent pas. Les dix minutes suivantes, la blonde commençait à voir sa patience décroître et ses petons se plaignaient peu à peu de piétiner. Il ne va jamais arriver, par Merlin, pesta intérieurement la blonde. Ce fut lorsqu’elle commença sérieusement à penser à s’en aller que la haute silhouette familière de Dean apparut dans son champ de vision – et que tout à coup, une panique anormale se diffusa dans tout son être.

Bras croisés, plantée juste à côté de la boîte aux lettres, Sybella ne le lâcha pas du regard. Lorsqu’il la remarqua, il sembla au moins plus étonné qu’elle de la voir ici – ce qui était quelque peu rassurant. « Salut. On peut parler ? Je crois qu’on a des choses à se dire. » Loin d’être chaleureuse, la jeune fille ne manquait néanmoins pas de confiance dans sa voix. « J’attends depuis vingt minutes, en fait. Donc c’est pas vraiment une question. » se permit de rectifier la jeune femme afin d’être sûre qu’il n’allait pas tenter de se soustraire à ce traquenard.

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Sa valise roulait sur les petites ruelles pavés de la capitale dans lesquelles se trouvait la grande maison familiale de Thomas, à l'écart de voitures et pourtant en plein centre. Autrement dit, le quartier où tous les anglais rêvaient de vivre. De base, il n'avait absolument pas prévu de rentrer, du moins pas avant les fêtes de Noël, mais il ne se voyait pas du tout retourner à la colocation après cette lettre et ressentait le besoin de se vider l'esprit -et Dean ne connaissait pas meilleur remède qu'un week-end en famille pour cela. Malheureusement pour lui, son petit frère lui avait envoyé un message pour lui dire qu'il ne pouvait pas rentrer de son internat ce week-end et qu'il devra se contenter des quatre autres frères et soeurs -autrement dit, pas de quoi s'ennuyer.

Depuis quelques jours, Dean se sentait un peu mal et avait de plus en plus de mal à le cacher. Déjà, il avait largué sa copine, parce qu'il savait qu'il en aimait une autre. Malheureusement, il avait repoussé cette dernière et se doutait qu'un retour en arrière était impossible. Enfin, il y avait eu cet article dans le sorcière hebdo et cette lettre, il la regrettait déjà, mais ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était la meilleure chose à faire. L'anglais ne savait plus vraiment quoi faire, ou quelle était sa place désormais dans la vie de Sybella.

Alors que ses pensées étaient, comme depuis des jours, porté sur la blonde, il posa soudainement ses yeux sur une silhouette devant sa maison. Au début, il pensa que c'était sa petite soeur, mais il se souvenait que cette dernière était encore au conservatoire et ne rentrait pas avant au moins deux heures. En regardant plus attentivement, il hallucina tout bonnement, Sybella se tenait devant chez lui et ne semblait pas du tout ravie de le voir. « Salut, euh… Oui bien sûr. » L'anglais ne préféra pas s'opposer et attrapa ses clefs dans sa poche. « On peut entrer, je pourrais faire du thé et on pourra parler. » Sa famille n'était pas encore là, ce qui leur laissait bien assez de temps pour mettre les choses à plat. Après avoir traversé le jardin, Dean tourna la clef dans la serrure, retira ses chaussures dans le hall et déposa sa valise, avant de se diriger dans la cuisine de la maison. « Tu veux un thé à quoi ? » En même temps, il démarra la bouilloire.

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Rien, eut-elle envie de répondre mécaniquement. Sybella n’avait pas soif, encore moins faim. Elle avait la gorge sèche, la langue râpeuse et la bouche acide du fiel qu’elle voulait déverser. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était des explications. Elle aurait même pu se contenter de rester sous le porche tant qu’il acceptait enfin d’être franc et de lui expliquer cette lettre complètement dénuée de sens. Mais Dean en avait décidé autrement. Il l’avait faite entrer chez lui, l’avait invitée à boire un thé – et à parler, parce qu’il semblait évident qu’ils n’étaient pas là pour déguster des scones.

Mais à peine eut-elle mis le pied à l’intérieur de la maison des Thomas que Sybella sentait qu’elle n’était plus en terrain conquis. Forcément, ils étaient chez lui, et forcément, cela impliquait qu’indirectement, inconsciemment, Dean était en position de force. Elle n’était que l’invitée, celle à qui on avait permis d’entrer. Pitié, qu’ils ne croisent ni Jude, ni Cerridwen, pensa la blonde en suivant son colocataire. Et si ses parents débarquaient au beau milieu de leur dispute ? Non, impossible. A cette heure-ci, ils devaient travailler. Syb’ raisonna son esprit légèrement tendu et prit une profonde inspiration avant d’enfin se décider à sortir de son silence fermé. « A la vanille. » répondit-elle du bout des lèvres, plus distante que jamais.

Si le jeune anglais semblait se concentrer sur sa tâche pour peut-être éviter de déclencher une explosion émotionelle de la part de l’irlandaise, cette dernière supportait de moins en moins l’absence totale de discussion. Comment croyait-il qu’elle aurait réagi ? Elle n’attendait qu’une chose, c’était qu’il parle, qu’il justifie ce hibou hors de propos. Au lieu de ça il faisait du thé comme si sa vie en dépendant ou qu’il allait le déguster avec la reine d’Angleterre. La blonde croisa les bras, plantée face à lui, refusant de s’asseoir ou même d’ôter son manteau afin de bien montrer qu’elle n’était pas là pour s’étendre. « Dean, tu m’expliques ? » Elle avait ouvert les hostilités, même si elle n’était pas en train de crier, elle lui laissait encore quelques minutes avant de déverser son sac.

La jeune fille chercha son regard, presque dans la provocation. Elle voulait voir s’il allait être capable d’assumer ses écrits. Dean n’avait jamais agi de la sorte avec elle auparavant, elle n’avait donc pas de réel point de comparaison pour deviner ses réactions – avait-il déjà été aussi macho avec une fille ?. « Alors ? Par quoi on commence ? Par Sofia ou par le fait que je te déçoive ? » Hors de question de rester calme et mesurée : Sybella ne comptait guère épargner quoi que ce soit à Dean.

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Sans traîner, il attrapa un sachet de thé vanille et le plaça dans une des deux tasses, avant de la poser devant la blonde qui semblait ni plus, ni moins bouillonner de l'intérieur. C'était la première fois qu'il énervait réellement quelqu'un et il s'en voulait déjà rien qu'en la regardant. Un léger soupire et il s'adossa contre un des meubles de la chaleureuse cuisine des Thomas, la blonde demandait des explications et il fallait mieux pour lui qu'il en trouve rapidement. « Déjà, je m'excuse pour les choses blessantes que je t'ai dis, ce n'était pas le but. » Dean ne se cherchait en aucun cas des excuses, mais il tenait avant tout à s'excuser sur certaines tournures de phrase dont-il n'était vraiment pas fier.

La blonde forçait le regard, ce qui mettait l'anglais extrêmement mal à l'aise, même s'il jouait à domicile. Seulement, ce n'était pas le moment de faire son lâche et assumer un peu son sang de Gryffondor -autant mettre les choses à plat maintenant, plutôt que repartir sur des années de disputes. « Je voulais te dire que j'étais plus avec Sofia, mais … C'était gênant. » Instinctivement, il se gratta l'arrière de la tête. Il ne savait pas quoi dire pour ne pas l'énerver plus, en fait il ne savait pas quoi dire tout court. « Okay, j'ai merdé. » L'admettre était déjà une belle preuve de sagesse, surtout que Dean n'avait jusqu'ici, jamais été du genre à mentir -la franchise lui allait si bien. « J'ai quitté Sofia, parce que j'ai encore des sentiments pour toi. » Sa voix était incroyablement calme et posée, ce n'était pas des paroles en l'air, il savait que c'était véridiques, il y avait longuement réfléchit. « Alors, j'étais en colère quand j'ai lu que tu … Enfin avec Icarus. » Il baissa un peu les yeux, avant de retirer son sachet de thé aux fruits rouges de sa tasse et dans boire quelques gorgées, tandis qu'il gardait un oeil sur Sybella, guettant ses réactions.

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Dean céda finalement à la pression imposée et osa enfin parler. Ses excuses avaient le mérite de prouver sa bienveillance, mais le mal avait été fait et ce n’était pas exactement ce à quoi s’attendait Sybella. Qu’il puisse s’en vouloir la soulageait au moins sur un point : Dean n’avait pas perdu toute sa tête. En revanche, il restait une large obscurité sur le pourquoi de cette lettre.

Syb s’obligea donc à ne pas décrocher un seul mot, laissant Dean seul maître de la suite des événements. Une fois la première phrase dite, le reste commença péniblement à suivre. Ces aveux paraissaient aussi difficiles pour lui qu’elle, mais qu’il avoue enfin lui avoir caché sa rupture avec l’ex-Serdaigle n’était en rien une surprise. « Non vraiment ? » rétorqua la blondinette, ne faisant même pas semblant de cacher son sarcasme. Elle ne toucha pas une seconde à son thé – il allait avoir largement le temps de refroidir avant qu’elle n’y trempe les lèvres.

Ce qui se produisit ensuite ne fit que plonger l’irlandaise dans un grand bain d’incertitude où elle n’avait ni pied, ni bouée. Dean avait donc été sincère dans sa missive lorsqu’il lui avait parlé de sentiments. Il n’était donc pas insensible à elle. C’est un peu tard, commenta acidement son subconscient. « Il aurait fallu peut-être me dire ça y a un ou deux mois, tu crois pas ? » fit remarquer la jeune fille, incroyablement déçue de constater que si elle avait pu se réjouir en temps normal d’apprendre que son ancien petit ami éprouvait encore quelque chose pour elle, à cette heure-ci, elle n’en avait strictement rien à faire.

Il ne put même pas finir sa phrase ; il avait visiblement été bien trop énervé de savoir qu’elle était avec un autre, même s’il n’y avait aucune histoire de sentiments avec Icarus. L’entendre et le voir réagir ainsi lui procurait un fourmillement malsain, une satisfaction dont elle était peu fière, comme si elle prenait sa revanche sur toutes les fois où elle-même avait été victime de sa jalousie à l’égard de Sofia. « Comment tu as pu m’en vouloir de passer à autre chose ? » Il n’en avait plus le droit, et il aurait du le savoir. « Tu pensais que j’allais attendre un miracle de ta part ? J’étais persuadée que t’en avais plus que pour Skogar, je te signale. » Et là-dessus, Thomas n’avait pas été clair du tout, ce qui était au fond le principal reproche de Sybella. « Je sais pas quoi te dire, je … Je suis énervée. » soupira l’ancienne Serpentarde, légèrement confuse par ce qu’elle devait gérer – à la fois la joie de voir Dean se repentir et revenir vers elle, et la colère d’être une fois de plus menée en bateau. « T’es plus avec elle depuis combien de temps ? » La réponse, elle s’en doutait un peu, mais elle voulait l’entendre de sa bouche. « Les autres le savaient déjà ? »

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La colère de la blonde se lisait aisément dans son regard et dans son ton de voix faussement calme, une certaine froideur émanait d'elle et Dean regrettait d'en être l'origine. D'habitude, il était le gars qui réconfortait gens, pas celui qui les mettait en rogne. Il avait fauté, il le savait -en fait, il le savait au moment même où il avait envoyé ce hiboux. Jamais, il n'avait eu ce genre de réaction totalement démesuré et irréfléchie -normalement, c'était lui le sage du groupe, celui qui réfléchissait avant d'agir. La jeune femme lui reprocha rapidement son timing laborieux et il soupira légèrement. « J'étais en couple, je ne pouvais pas lui faire ça. » Non, parce que Dean était ou dû moins l'avait été, un gentleman qui se souciait réellement de ses partenaires. Finalement, la seule avec qui il ne l'avait pas été, c'était celle qui se tenait dans sa cuisine, celle pour qui il avait des sentiments, celle avec qui il voulait être. Seulement, il avait tout fait foiré et il le savait.

La question suivante le mis étrangement mal à l'aise et rien que d'en reparler l'énervait au plus profond de lui. L'article lui avait donné envie de frapper dans un coussin -pas trop de violence non plus, si bien qu'il avait couru pendant presque deux heures sous la pluie en essayant de se rafraîchir les idées, ce qui n'avait pas été de toute évidence un franc succès. « Je ne suis pas en colère que tu passes à autre chose, simplement que … Sybella tu sais très bien que ce n'est pas une vraie relation, comme tous les autres. » En fait, ce qui l'énervait s'était qu'elle faisait de mauvais choix, seulement, il réalisait peu à peu qu'il y avait largement contribué. « Je suis désolé de ne pas avoir répondu à ta lettre de Noël. » Dean n'avait pas oublié cette lettre, comment pourrait-il d'ailleurs ? Il se sentait à la fois coupable de ne pas avoir répondu, mais là encore tout était une question de timing. Il serait vraiment temps que les deux amis règles l'heure montre sur le même fuseaux horaire.

La dernière question de la blonde était parfaitement compréhensible et il se doutait que la réponse n'allait pas vraiment lui plaire, mais il était temps d'arrêter les mensonges. « Je l'ai quitté peu de temps avant la soirée à Edimbourg et les gars le savent depuis. Si je n'avais rien dit, c'était parce que je pensais que je ne voulais pas que ça devienne trop compliqué, enfin je veux dire, on a passé une bonne soirée tous les deux... » En terme de galère, Dean ramait seul dans une mer déchirée avec une planche de bois en guise de rame.

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« Quoi ? Que je couche avec un autre type ? » le coupa t-elle non sans agressivité. Autant appeler un chat un chat. Voir qu’il pouvait être aussi peu à l’aise avec cette histoire la rendait encore plus dingue. Comme si elle lisait le dégoût dans le regard de son ex par rapport à cette histoire avec Icarus, Sybella soupira en levant les yeux au ciel. Tout le monde ne rêvait pas d’un amour digne de Walt Disney. Ou alors elle se voilait juste la face. « Non, je ne suis pas amoureuse de lui. Peut-être que c’est pas quelque chose de sérieux. Mais ça me suffit, à moi. » Elle mentait plutôt bien sur ce coup, même si quelque part, elle avait assez donné en matière de relations. A force de devoir prendre son mal en patience, Syb’ avait préféré la solution de facilité.

La jeune fille fuit le regard de Dean dès qu’il aborda le sujet de la lettre qu’elle lui avait envoyé l’an dernier. Elle regrettait d’autant plus de s’être ouverte de cette façon à quelqu’un qui n’avait pas su comprendre à temps ce message. Dire que Seamus lui prétendait tout le temps que la vérité payait, c’était une belle connerie. Avec Dean, rien n’avait marché dans ce sens. C’était même plutôt l’inverse. « Un an après, hein ? » L’irlandaise inspira profondément, balayant ce souvenir d’un geste de la main. « Laisse tomber. Ca vaut plus la peine. » Elle tentait de se durcir pour ne pas céder, pour ne pas se laisser aller à une tristesse qui en aurait dit trop sur ses états d’âme.

La réponse de l’ancien rouge et or correspondait avec ce que Seamus lui avait dit le soir-même où elle avait reçu la missive. Tout le monde avait donc été au courant sauf elle, ce qui la faisait se sentir d’autant plus manipulée qu’elle n’appréciait guère cette position d’ignorance. Même s’il était honnête, Dean avait commis une erreur de taille sur l’instant. « Je comprends mieux pourquoi tu voulais me voir ce soir-là. » La colère avait laissé place à de l’amertume. « Oui, on a passé une bonne soirée. Mais tu sais ce qui est incroyable ? C’est que quand c’est pas moi qui décide de ruiner nos tentatives pour rester amis, c’est toi qui t’y colles. »

Elle avait conscience de l’accuser de tous les maux, tout comme elle réalisait qu’il était véritablement encore amoureux d’elle et qu'il n'avait pas besoin de ses reproches. La culpabilité qu'il éprouvait envers lui-même était tellement évidente que même la blondinette la ressentait. La joie d'apprendre que tout était enfin possible entre eux deux n’était tout simplement pas au rendez-vous, elle était étouffée par une tonne de regrets et de rancœur. « Je suis pas Sofia, Dean. Je ne suis pas gentille, je ne pardonne pas tout et n’importe quoi. Je suis chiante, je suis dirigiste, je suis fière, et je mens beaucoup. Si tu t’attends à ce que je devienne un ange juste parce que tu me dis tout ça, tu te plantes. » Elle attrapa son thé avant de le vider d’une traite. Il était déjà trop froid pour être agréable, mais de toute façon rien ne l’était à cet instant précis.

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« Ouais, ça. » La blonde montrait déjà les crocs et il ne manqua de lui faire comprendre qu’elle était très énervée contre lui. Néanmoins, même si Dean s’en voulait réellement, il ne pouvait s’empêcher de sentir un léger agacement, parce que rien ne se passait comme prévu -ou plutôt, d’une manière convenable. Parce que Dean n’était définitivement pas un calculateur et agissait selon ce que lui dictait son coeur. « Ca te suffit ? » L’anglais semblait attristé par cette nouvelle, parce qu’il avait peur qu’elle soit vraie. Il ne savait pas vraiment quoi dire ? Avait-il déjà le droit de dire quelque chose ? Au fond, elle avait raison, il n’était personne pour lui dire ce genre de choses -enfin, seulement quelqu’un qui lui voulait du bien.

Sans surprise, le sujet de la lettre fit des vagues et la jeune fille ne rata pas une seconde pour lui souligner son mauvais timing. « En même temps, c’est toi qui m’avait largué et tu avais explicitement précisé que cela ne devait plus recommencer. » Son ton était un peu moins sympathique que la plupart du temps et on pouvait entendre une légère colère dans sa voix. Quand elle lui annonça que cela ne valait plus la peine, il ne savait pas vraiment comment le prendre. De quoi parlait-elle ? C’était ainsi que leur relation devait se finir ? Une dispute dans une cuisine autour d’un thé ? Ils auraient difficilement pu faire exprès. Mécaniquement, il baissa les yeux sur le carrelage de la cuisine, avalant difficilement sa salive.

« Faut croire que c'est une manie chez nous. » Une sorte de fatalité déconcertante, ils ne pouvaient définitivement pas être amis -ils en étaient tout bonnement incapables. Dean avait encore des sentiments pour elle, et se doutait que d'une certaine manière elle aussi. « Si j'ai voulu te voir, c'était simplement parce que j'aime bien passer du temps avec toi. J'ai rien tenté, parce que je savais que ça ne se faisait pas. » Sa voix était calme et posée, il ne le disait pas pour se justifier, mais parce qu'il pensait important de le préciser. Seulement, c'était trop tard pour dire des choses gentilles, la blonde craquait et il avait envie de disparaître.

Elle lui replaça rapidement le contexte, contexte qu'il connaissait suffisamment pour l'avoir déjà fait et refait dans sa tête. Finalement, entendre Sybella parler de cette manière, comme si elle le prenait pour un bisounours de service l'agaça. Si bien qu'il posa sa tasse sur la table avant de s'avancer un peu. « Arrête. Tu sais très bien que ce n'est pas ce que je pense et ce que je te demande. Faut que tu arrêtes de penser que je suis un bisounours ! » Il s'avança encore vers elle, la regardant droit dans les yeux. « Okay, j'ai foiré, tu es contente ? Mais me sors pas que je t'aime pas pour ce que tu es ! D'ailleurs, je crois que je te connais plus que tu ne le penses ! » Dean sentait que ses paroles n'allaient pas faire plaisir, mais au moins c'était dit.

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Sybella commença à perdre le peu du calme qui restait. En revenir à leur cinquième année n’était pas le meilleur argument qu’ait pu sortir Dean pour la convaincre de sa culpabilité dans cette histoire « Franchement, Dean ?! Tu vas me dire que tu obéis à ce que je te dis, maintenant ? J’avais quinze ans ! J’étais débile ! » cria t-elle presque au beau milieu de la cuisine, levant les yeux au ciel. Parce qu’évidemment, elle avait maintenant conscience de la futilité de leur rupture. Elle avait été une ado, et comme beaucoup elle avait grandi. C’était même en partie grâce à la colocation qu’elle avait, mine de rien, évolué sur certains points de vue. Même si elle avait encore quelques difficultés à assumer ses choix et certaines de ses positions, elle apprenait lentement ce que c’était que se moquer du regard des autres – et c’était loin d’être gagné.

Sybella pensait qu’il finirait par capituler, mais c’était une toute autre bataille qui s’annonçait. Il avait commencé à élever la voix, chose rare, si rare que les seuls moments où cela s’était produit, c’était à chaque fois à cause d’elle. La blonde souffla, à bout de nerfs. « Voilà ce qui arrive quand on essaye de plaire à tout le monde et de ne blesser personne. On se foire. » Amer constant qu’elle partagea de force avec lui, tandis qu’elle croisait les bras en le dévisageant. Ses remarques lui faisaient mal, d’autant plus parce qu’elles étaient véridiques. « Oui regarde, je suis ravie, ça se voit pas ?! » rétorqua t-elle vivement en montrant son propre visage. Elle poussa un profond soupir, détournant la tête en murmurant tout bas. « T’es vraiment trop bête. » La jeune fille déglutit pour ravaler la boule douloureuse qui enflait dans sa gorge ; ce n’était absolument pas la réaction souhaitée. Elle qui avait voulu punir Dean se retrouvait à devoir se justifier sur des actes qu’elle ne pensait pas aussi dramatiques.

Lorsqu’elle releva le menton, Dean n’était plus si loin d’elle mais elle ne recula pas pour autant. Quelque chose dans ses iris avait changé, et lorsqu’elle se remit enfin à parler sa voix était de nouveau forte ; cette fois-ci elle parla sans peur et sans mentir. « Tu comprends pas. Tu comprends pas que toi, tu peux faire des erreurs, personne t’en voudra jamais très longtemps. T’es ce garçon irréprochable et prévenant à qui ça peut arriver de faire une bêtise, c’est rien. La preuve, même quand t’écris une lettre odieuse, au final t’as toujours une bonne raison derrière. » Sybella aurait pu rire, mais le cœur n’y était définitivement pas. « Quand je me foire, c’est mon boss qui me dit que je réfléchis pas aux conséquences et que je pourrais y perdre mon job. C’est ma mère qui a honte de moi. C’est juste une étiquette de traînée collée sur mon front et pas grand-monde pour me dire que c’est rien, que c’est pas grave. J’avais tout sauf besoin que tu te rajoutes à la liste des gens que je déçois. » C’était admettre en quelque sorte qu’elle aurait préféré mille fois son soutien plutôt que son jugement. Il avait eu tort, mais même si elle lui en voulait, elle aurait presque pu accepter qu’il retourne sa veste, même si c’était avec plusieurs jours de retard. « Alors oui, je t’ai largué, et oui je m’envoie en l’air avec d’autres mecs parce que c’est plus simple pour essayer d’oublier qu’on aurait du rester ensemble pour pas que tout ça arrive. T’es content, toi, maintenant ? »

Ce ne fut que lorsque l’irlandaise eut fini sa phrase qu’elle se rendit compte que Seamus lui en avait sans doute appris bien trop sur la franchise.

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« Et Halloween aussi tu étais débile ? » L’anglais posa sa tasse sur le comptoir de la cuisine, d’un mouvement sec qui trahissait son agacement grandissant. La blonde commençait légèrement à dépasser les limites, il avait certes fauté, mais au dernières nouvelles elle n’avait pas les mains plus propres que lui. Cette situation foireuse, ils y avaient largement contribué et cette conversation n’avait été que reporté au lendemain depuis maintenant trop de temps pour se passer calmement. Sybella perdait patiente et montait d’un ton la conversation, l’obligeant à faire pareil. Dean n’aimait pas élever la voix, mais cela ne voulait absolument pas dire qu’il n’en était pas capable -bien au contraire d’ailleurs.

Les remarques permanentes de l’ancienne serpentarde le rendait dingue, si bien que son point se crispa légèrement. Une grande inspiration, Dean récupéra son calme, ce qui était préférable dans une situation de crise, si on ne voulait pas que cela dégénère. « Je préfère me foirer en essayant d’être gentil que l’inverse. » Il serait parfaitement incapable de dire si cela était une constatation ou un reproche, mais une chose était sûre, la remarque n’était absolument pas anodine et n’allait sûrement pas plaire.

La suite s’avéra étrangement surprenante et attristante, si bien que l’anglais resta tout bonnement planté là à la regarder. Ne sachant pas trop s’il devait la prendre dans les bras ou s’il devait lui expliquer un peu sa manière de penser. Il ne comprenait pas vraiment la jeune fille, mais arrivait à admettre certaines choses. Elle lui déballa une montagne de choses et par respect, il ne la coupa pas, écoutant toutes ses paroles. Lorsque cette dernière arriva à la fin, Dean ne savait pas trop quoi faire et avait vraiment envie de la prendre dans ses bras, ne supportant pas la voir aussi triste. Cependant, ils ne pouvaient plus se permettre d’éviter cette conversation et il fallait arriver au bout. « Je ne pense pas que tu es une traînée ou que tu sois stupide, ceux qui le pensent sont des idiots et méritent pas de te fréquenter. Je pense juste que tu mérites mieux parce que je te connais, peut-être même plus que tu ne le penses. » Mécaniquement, il lui attrapa la main et le serra légèrement dans la sienne. « Je suis désolé pour cette lettre, mais j’étais en colère, parce que je n’arrivais pas à passer à autre chose et j’étais enfin prêt à refaire le premier pas et lire ça… m’a énervé. » Il soupira légèrement, trouva la situation de plus en plus gênante. « Sybella, de faire ton caliméro. Il y a des choses sûrement plus grave et tu sais très bien qu’il y a pleins de gens qui t’aiment. Hannah, Seamus, ton frère, Justin et moi. » A l’aide de son pouce, il caressa doucement la main de la blonde, comme pour la rassurer.

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Le bruit de la porcelaine est un son désagréable et grinçant qui n’augure rien de bon, mais Sybella ne se démonte pas. « Tu veux jouer à ça ? » Elle n’a rien oublié de la soirée d’octobre dernier, pas plus que lui apparemment. Il paraît presque vouloir lui reprocher de n’avoir rien fait suite à cet écart – un écart qu’il a lui aussi cherché à minimiser, car à l’époque aucun des deux n’était vraiment prêt pour quoi que ce soit de sérieux. « Non, j’étais pas débile à Halloween. Moi, je ne regrette rien de ce qui s’est passé à Halloween. » Sybella se retient de ponctuer la phrase d’un petit « espèce d’imbécile », pas sûre que cela convainque Dean de sa bonne foi.

Elle vient néanmoins de faire un pas en avant monstrueux, un pas que n’aura peut-être pas remarqué l’anglais – encore qu’il aurait fallu être sourd pour ça. S’il a beau s’énerver et montrer qu’il n’est pas lisse et docile, la blondinette n’en attend pas moins du jeune homme. Qu’il se défende un peu, qu’elle comprenne enfin ce qu’il cache depuis le début sous ce calme de façade. « Tu me fais rire, Dean. Tu crois sérieusement que je vais me vexer parce que tu sous-entends que je suis la méchante de l’histoire ? » Elle secoue la tête, pas même touchée par sa réflexion qui se veut piquante. Sybella n’a jamais été tendre à Poudlard, elle ne comptait pas se ramollir avec le temps. Etre un peu plus honnête, pourquoi pas, mais devenir sottement gentille, hors de question. « J’ai été comme ça pendant sept ans. Ca changera rien que tu me le rappelles. » Le jeune professeur n’était donc pas au bout de ses peines.

Après sa tirade, l’irlandaise réalisa qu’elle était à bout de souffle et qu’elle n’avait plus rien à rajouter pour la défense qu’elle n’avait jamais imaginé devoir se constituer. Lui qui était en tort avait bie réussi à inverser la vapeur – elle le détestait d’autant plus pour ça, mais sentait bien que cette dispute ne concernait pas que la lettre de la veille.

Peut-être Dean l’avait-il enfin comprise. Sa main qui vint emprisonner la sienne attira son regard, nerveux, avant qu’elle n’observe le jeune homme avec une lueur d’incompréhension dans le regard. Basculer de l’énervement à la tendresse ne l’aidait pas y voir plus clair. « Ah oui ? Et bien je me demande comment tu peux savoir ça. » répondit-elle un peu faiblement à celui qui prétendait la connaître mieux que d’autres.

Elle baisse la tête, comme une enfant fautive, avant de s’expliquer à son tour. Sa voix est moins forte, moins chargée de rancune – elle n’a pas totalement décoléré, mais quelque part, elle commence à saturer de ces disputes versatiles. « Je pensais pas que ça se saurait. Je veux dire, j’étais censée faire quoi ? T’en parler ? » Impossible de s’imaginer se confier à lui sur ses histoires d’amour quelconques. C’aurait été lui manquer de respect, d’une certaine façon. « Et quand bien même les autres m’aiment, quand bien même toi tu m’aimes. » Maintenant qu’il l’avait lui-même dit, le répéter rendait la chose incroyable et pourtant réelle. La blonde respire longuement. « Qu’est-ce qui va se passe après ? Tu vas sortir avec une autre fille que moi ? » Derrière la douleur et la colère, une note de peur, tenace.

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For your precious love means more to me

Than any love could ever be.

Peu importe ce qu’il pouvait dire, elle le prenait mal. Lui qui avait l’habitude de se faire comprendre, de calmer les situation délicate se retrouvait en pleine mer sur son radeau de la méduse. L’ennui, c’était qu’il aurait aimé pouvoir lui faire comprendre ce qu’il ressentait, il était persuadé que si elle le savait, tout serait plus simple, pourtant c’était sûrement bien plus compliqué que cela. « Sybella, je ne regrette pas du tout ce qu’il s’est passé à Halloween, mais je regrette la manière dont ça c’est terminé. » Dean n’était réellement pas du genre coup d’un soir et encore moins avec la personne pour qu’il ressentait le plus de sentiments depuis maintenant presque un an. Le côté singulier de ses sentiments pour elle, lui faisait indirectement qu’il en était amoureux et assumait très largement cela maintenant. Seulement, maintenant qu’il l’acceptait, tout semblait de plus en plus compliqué avec la blonde. « La seule personne qui te fait passer pour la méchante, c’est toi. » Dean était le premier à dire qu’elle n’était pas si mauvaise et que sous cette façade de pimbêche, se cachait une jeune femme fragile qui méritait autant d’amour qu’une autre. « Arrête de penser que je te veux du mal... » L’anglais avait bien plus d’estime pour Sybella qu’elle en avait pour elle même et c’était peut-être bien ça le problème.

« Je le sais, c’est comme ça. » Tenant toujours la main de la blonde, il essayait comme il pouvait de faire redescendre la tension. Et même si c’était sûrement loin d’être le cas, cela semblait fonctionner. Cette dernière baissa la tête, comme une enfant et tentait se justifier. L’ancien gryffondor trouvait la situation de plus en plus dramatique et ne voyait vraiment plus comment en sortir. Sybella était bien moins en forme qu’il ne l’aurait pensé et rien ne semblait paisible pour l’avenir. « Je vais sortir avec personne d’autre Sybella, j’en suis pas capable. » Un constat sans appel qu’il ne pouvait définitivement pas nier, surtout après avoir larguer sa petite amie. A l’aide de sa main libre, il lui releva légèrement la tête, pour la regarder dans les yeux. « Et toi ? Tu vas faire quoi ? » La grande question du jour, de quoi sera fait demain.

electric bird.

I’ve been calling you

I’m missing you

« Pourquoi tout ça n’est pas arrivé plus tôt … » soupira la jeune fille en écoutant chacun de ses mots avec une attention telle qu’elle n’était pas prête de les oublier. Impossible de revenir en arrière, et pourtant c’était exactement ce qu’il leur aurait fallu pour régler tous leurs problèmes.

Sybella pourrait finalement dire qu’elle est rassurée. Elle a gagné, c’est elle qu’il a choisi et pas une autre. Elle pourrait sauter de joie, céder à la facilité et lui dire que tout est oublié, qu’elle attendait son retour depuis le moment pile où elle avait réalisé qu’il lui fallait Dean Thomas et qu’aucun autre garçon n’avait vraiment d’intérêt à ses yeux. Mais l’amertume de découvrir trop tard que le jeune homme partageait ses sentiments prenait le dessus sur le reste. Est-ce que ça valait encore la peine de sacrifier le peu qu’elle avait réussi à reconstruire pour se lancer là-dedans ? Elle n’avait pas seulement peur qu’il se lasse d’elle, non, en réalité Sybella craignait tout autant qu’elle ne finisse par faire foirer les choses entre eux – elle avait un don pour ça.

Sa voix vacilla tandis qu’il lui demandait une réponse. « Je … Je sais pas. » L’envie de dire oui et d’aller dire au reste du monde d’aller se faire voir mourut tristement sur ses lèvres. Ca n’arriverait pas aujourd’hui. « Je n’ai pas envie d’avoir l’impression d’être le lot de consolation dans l’histoire. Je sais que c’est pas ce que tu penses - » s’obligea t-elle à le couper, sachant très bien que ce n’était pas lui qui était responsable de cette sensation. Elle le regarda au plus profond de ses yeux. « Mais je ne veux plus faire n’importe quoi. Pas avec toi. » Au fond, pouvait-il la blâmer de vouloir faire attention au moins une fois dans sa vie à lui ?

« Il faut que je réfléchisse. » Elle prit doucement ses mains pour les garder prisonnières dans les siennes, pensant que ce contact ne rendait rien de tout cela simple. L’irlandaise aurait préféré de très loin une véritable engueulade plutôt que ce qu’elle était en train de faire. Ca ne lui ressemblait pas, mais au moins et pour une fois quand cela concernait Dean, elle sentait qu’elle faisait le choix de la raison pour eux deux. Même si ça faisait mal et même si ça ne ressemblait absolument pas à la happy end qu’imaginait certainement Seamus Finnigan et son optimisme rêveur à leur sujet. « Je suis désolée. Je peux pas te dire ça là, maintenant. » il lui en voudrait, peut-être. Elle prenait le risque.

Sybella se redressa pour déposer un baiser sur la joue de l’ex-Gryffondor avant de relâcher ses mains, nerveuse. « Merci pour le thé. » C’était idiot comme elle pouvait avoir l’impression qu’une toute autre fin aurait pu avoir lieu si elle n’avait pas été une trouillarde complète. « Je te promets qu’on en reparlera. » Elle referma son manteau avant de le quitter du regard, de sortir de la cuisine et de prendre la porte pour se retrouver au dehors, encore plus perdue et moins sûre d’elle qu’auparavant. Elle avait encore de beaux jours devant elle pour remettre en ordre le bazar que venait d’instaurer Dean dans sa tête.

electric bird.