Ses mains déposèrent doucement le vinyle sur le tourne disque, tandis que le prochain animateur s’installait tranquillement au poste radio. L'émission touchait à sa fin, il était temps de rendre l’antenne et de rentrer chez lui pour une autre insomnie. Benjamin ne sortait plus vraiment de cette sorte de routine si bien installé, et d’une certaine manière, elle lui convenait presque. Il occupait presque tout son temps libre, l’évitant ainsi de trop penser et surtout d’affronter la réalité. Depuis pas mal de temps, il ne parlait plus à grand monde ou de manière plutôt rapide, comme pour fuir toute interaction. Au départ, c’était simplement parce qu’il ne voulait pas entendre parler de son petit frère, puis maintenant c’est aussi pour ne plus parler de lui. Dernières secondes du morceau précédent et le voilà en train d’approcher le micro de sa bouche pour conclure d’une voix calme qui passait si bien sur les ondes. « Voilà, on se quitte sur un super morceau de Marley et vous retrouverez bientôt Ernie pour la suite. » Sans plus tarder, Small Axe’ se lança et l’anglais se leva tranquillement et attrapa sa veste et son sac, ainsi que la boîte contenant tout ce qu’il avait passé dans la soirée.

Après avoir saluer Ernie, il ouvra la porte du studio pour se retrouver dans la grande salle où se trouvait au moins un millier de vinyles en tout genre. Il monta à la mezzanine afin de ranger les siens, quand il aperçut une tête qu’il connaissait très bien. Son meilleur ami, où du moins ce qui l’avait été et qui d’une certaine manière le restait. « Tommy ? Tu rentres pas chez toi ? » La relation entre les deux étaient un peu délicate, parce que Benjamin jouait aux abonnés absents, évident l’autre en permanence. Pourtant, à ses yeux, il restait la personne avec qu’il se tenait le plus proche au monde et savait que leur amitié perdurerait indéniablement. Enfin, il se doutait qu’il pourrait bien le perdre à force de le fuir, comme il le faisait avec tout le monde depuis la mort de son petit frère.

Thomas replaça les dernières pochettes de la rangée des L avec un sourire satisfait quand une voix lui fit tourner la tête et écarquiller les yeux. Non, ce n’était pas l’apparition d’un fantôme ou d’une hallucination qui l’étonnait, mais l’identité de celui qui venait lui adresser la parole après des mois d’esquive. Benjamin Eddington.

« Oh c’est toi ! Salut Ben ! » Penaud, ou plutôt vraiment pris au dépourvu, Tommy lui adressa un salut de tête qu’il aurait pu rendre plus vif et enjoué. Mais l’heure tardive et les dernières heures passées dans la salle des vinyles l’avait fatigué et il y avait fort à parier que sans cette interruption étrange dans le déroulé de sa nuit, le gallois était prêt à regagner ses pénates et dormir d’un sommeil profond.

La question de son ami avait du sens, lui qui connaissait très bien les horaires de tous n’ignorait pas que cela faisait un petit moment ce soir que Tom avait clos son créneau horaire et qu’il aurait du être avec sa famille ou en train de sortir s’amuser dans un bar plutôt que d’errer dans les locaux comme une âme en peine qu’il n’était pas. « Je faisais du tri … » Tommy n’était pas forcément quelqu’un de connu pour sens de l’organisation ni même du rangement, mais parfois faire l’inventaire des vinyles était une bonne excuse pour ne pas avoir rentrer chez lui et tomber sur sa sœur qui lui demande encore et toujours des nouvelles de Benjamin. J’en sais rien, on est pas plus ensemble que toi et lui, lui avait-il dit la dernière fois, un peu sur la défensive. Pour le coup, il n’avait pas épargné Hannah et il le savait – mais même si elle s’était vexée sur le coup, il avait apprécié de voir ses questions oppressantes disparaître du jour au lendemain.

Benjamin était devenu une sorte d’étranger pour lui et bien qu’en prendre conscience faisait clairement un mal de chien à Tommy, il restait un homme et ce n’était certainement pas son style d’aller pleurer sur les souvenirs de leur bonne vieille camaraderie ou de ressasser cette époque bienheureuse où tout allait bien. Ce qui lui aurait plu, c’était de prendre son courage à deux mains, de coincer Eddington entre deux murs et de lui demander clairement de lui parler. Son meilleur ami n’allait pas bien, il le voyait. Mais il avait choisi de s’emmurer dans ses conneries, il préférait le fuir comme la peste – par peur, par gêne, ou pour une raison débile qui échappait très clairement à Tom. Il n’avait jamais perdu quelqu’un de sa famille, Dieu merci, et ne pouvait donc sans doute pas tout à fait comprendre la position de son collègue, mais il ne voyait pas en quoi toutes ces choses pouvaient être autant liées à eux et à leur amitié. « Enfin je traînais quoi. » rajouta t-il dans un automatisme vague, histoire de ne pas passer pour ce type bizarre qui était susceptible de bougonner dans l’obscurité d’une salle de la radio en solitaire. Si Thomas pouvait être plein de choses, il n’était jamais de mauvaise humeur.

Le jeune homme s’écarta du rayonnage pour finalement observer Zombie. Les cernes étaient le premier signe de distinction qui sautait au visage quand on voyait le jeune homme, maintenant. Il regrettait les temps où ce visage qu’il avait face à lui respirait d’autres sentiments bien plus positifs. « Et toi alors ? T’as fini ton émission ? » Putain ce que cette discussion était nulle. Thomas avait envie de se donner une claque mentale – ou physique aussi en fin de compte. Depuis quand leurs rares conversations se réduisaient-elles à un échange de banalités plates et sans saveur ? A quel moment les choses avaient foiré ?

Les silences entre chaque phrase étaient incroyablements longs, trahissant la mécanique rouillée des échanges qu’ils n’avaient plus eu depuis trop longtemps. « Tu … » commença un Tommy hasardeux avant de finalement changer d’avis et de poursuivre sur un sujet complètement différent de celui prévu. « T’as vu Astoria au fait ? Il fallait que je lui demande un truc. »

Le garçon semblait un peu étonné de le croiser à la radio, bien que ce soit son créneau horaire et que c’était normal qu’il se trouve ici. Cela dit, il se doutait que c’était un moyen comme un autre de faire la conversation, ce qui était bien triste après autant d’année d’amitié. Même s’il le considérait toujours comme son meilleur ami, Benjamin avait littéralement l’impression de parler à un étranger, tellement il ignorait ce qu’il pouvait devenir. Finalement, meilleurs amis, ils n’en avaient plus que le nom. Pour ne pas rester comme un débile debout à l’entrée des escaliers, l’étudiant en runes s’avança vers une commode et posa la caisse, pour commencer à ranger. D’ailleurs, la présence de Tommy s’expliquait effectivement devant ses yeux, puisque l’étagère semblait bien mieux organisée. « Ah bonne idée en effet, si tu veux tu peux me laisser le fond, je pourrais le faire. » Après tout, il passait suffisamment de temps ici pour ranger un peu, surtout si ça pouvait profiter à tout le monde.

Alors qu’il évitait parfaitement le regard de l’autre garçon en rangeant quelques vinyles, celui ci lui posa une question bateau qui prouvait encore une fois la distance qui s’était installé entre eux. « Euh ouais, je viens de terminer, Ernie s’installe pour la suite. » Benjamin savait bien que son ami connaissait parfaitement les horaires de tout le monde dans la radio et que s’ils se croisaient ici, cela voulait effectivement dire qu’il avait terminé son émission. Un silence plombant s’installa dans la pièce et le plus petit s’attendait à voir partir l’autre, mais étrangement, ce dernier ne bougea pas, relançant même la conversation. Benjamin s’en voulait tellement d’être un pote aussi déplorable et osait à peine le regarder dans les yeux. Entre deux vinyles, il se frotta un peu les yeux, usé par la fatigue, avant de répondre à la question de son ami. « Bah je l’ai vu tout à l’heure rapidement, mais je pense qu’elle est partie chez elle. » Il avait conscience d’être froid et distant, et pour une fois, il voulait se rattraper. « Tu voulais lui demander quoi ? » Benjamin était souvent seul, mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’aimait pas spécialement l’être et pouvait apprécier la présence de Tommy, même si elle était pauvre en conversations palpitantes.

Contrairement à ce qu’il aurait pu penser, Ben avait l’air d’accepter sa présence à ses côtés. Ce n’était pas tout à fait habituel aussi Thomas se méfiait, aussi prudent qu’un chasseur face à son gibier le plus dangereux. Il s’agissait de ne pas dire n’importe quoi, au risque qu’il reparte comme il était venu. « Ouais, je t’en prie. Tu veux de l’aide ? » Si ça pouvait lui donner une raison de rester avec lui plus de cinq minutes sans qu’il ne décide de détaler comme un lapin, Tommy saisissait cette occasion sans hésiter.

Ils se mirent au travail, sortant les pochettes pour les reclasser et les positionner dans une ambiance plus ou moins studieuse qui ne leur ressemblait absolument pas. Un beau témoignage du malaise actuel qui flottait dans l’air. « Mh. » Astoria était toute nouvelle dans la radio et c’était une amie qu’il voyait bien s’inscrire dans le paysage de la troupe qui s’occupait de la radio. Il avait envie qu’elle s’y sente le mieux possible et surtout qu’elle trouve facilement ses repères et ses marques. Avec un peu de chance, il se pourrait qu’elle puisse co-animer un de ces quatre avec Ben – Thomas songea à quel point la jeune fille aurait levé les yeux au ciel devant une remarque pareille. Elle avait toujours tendance à bouder un peu quand il lui parlait de son vieux coup de cœur d’adolescente pour Eddington ; même si lui trouvait ça mignon et espérait toujours un peu que peut-être ces deux-là finissent ensemble, la blonde n’était plus vraiment amoureuse de celui-ci. « Je voulais juste savoir si elle avait encore des difficultés avec certaines commandes. Et puis si elle s’en sortait bien pour ses débuts. » Il restait un type attentif aux autres, même si ça Benjamin ne pouvait plus forcément le constater vu qu’ils ne se voyaient plus du tout. « Ca doit être crevant au début pour elle. Je me souviens même plus comment on s’est fait à ce rythme. » songea à voix haute le jeune homme en rangeant quelques vinyles. Au démarrage, les deux ex-Serpentards adoraient littéralement passer leur temps à l’antenne – même s’ils rentraient tard, voire parfois veillaient la nuit, leurs débuts en tant qu’animateurs restaient des souvenirs positifs. Ceux-ci s’étaient éteints progressivement, un peu comme son ami.

A nouveau, le silence. Cette fois Thomas commençait à s’y accommoder – cela lui laissait au moins le temps de trouver une façon d’amener la conversation là où elle devait véritablement aller. « Sinon, t’as des trucs de prévu ce week-end ? » Bizarrement plus la conversation restait engluée dans ces généralités déprimantes, plus Tommy se demandait si Ben avait réellement envie de papoter avec lui. Même s’il restait là, même s’il répondait à ses questions, il n’avait pas vraiment l’air de vouloir parler des choses sérieuses, celles qui leur tenaient tous deux à cœur.

Le gallois proposa naturellement de l’aider et comme Benjamin n’avait pas forcément envie de se retrouver seul, il accepta rapidement. « Si tu veux. » Sans trop regarder Tommy, il rangea tranquillement les vinyles sur les étagères, installant au passage un silence assez lourd. Loin était l’époque où ils passaient l’heure temps à rire, sans aucune limite dans les dortoirs de Poudlard. Une époque qui ressemblait à un doux rêve qu’il n’arrivait plus à regagner. Pourtant, il aimait toujours autant passer du temps avec Tommy, même si c’était pour ne rien dire. Bien sûr, c’était difficile de se dire qu’ils en étaient arrivés là et que c’était entièrement sa faute à lui. Simplement parce qu’il arrivait pas à faire le deuil de son frère, il était en train de ruiner son amitié avec la personne avec qui il avait toujours été le plus proche. Pourtant, toutes leurs conversations tournaient désormais autour de banalités comme celle concernant Astoria, la petite dernière de l’équipe. Alors qu’il était en train de ranger les derniers vinyles, il adressa un petit sourire à son ami. « Parce qu’on s’y est fait ? » Les touches d’humour de Benjamin n’étaient pas fréquentes, mais rappelait légèrement à quel point il avait pu l’être.

Ces week-ends ressemblaient pour la plupart à ses semaines, autrement dit déambuler sans réel but, attendant juste que le temps passe. « Non pas spécialement, la routine quoi. » La routine, un mot qu’il détestait et qui représentait pourtant parfaitement sa vie actuelle. Il le savait, il fallait qu’il se ressaisisse avant de partir en dépression. Dans un soupire lourd de sens, il s’appuya contre une des étagères se frottant un peu le front. Les maux de tête ou saignements de tête à cause du manque de sommeil était devenus une habitude pour lui, si bien qu’il n’avait plus besoin de doliprane pour tenir le coup. Après quelques secondes, il releva la tête en direction du gallois. « Tu veux boire une bière ? » Sans tarder, il marcha vers le frigo un peu chancelant et attrapa de bière avant de s’asseoir dans un des fauteuils. Il posa les bières sur la table basse et s’en ouvrit une en regardant Tommy avec un léger sourire sur son visage.

A la réplique de son camarade, l’étudiant sourit. Il se rappelait encore de leurs premières heures d’antenne. Elles avaient été aussi difficiles à encaisser le lendemain que mémorables. Dans son esprit il se souvenait encore plutôt bien des fous rires et des déboires qu’ils avaient du essuyer – pas assez pour les décourager, mais on ne débutait jamais sans faire quelques erreurs de base. « Carrément ! Regarde, j’ai bu que cinq cafés ce soir. » plaisanta t-il avec ce même air de gamin faussement sérieux qu’il avait constamment quand il sortait une ânerie. Même si Tommy était plutôt intégré à la bande de ceux qui carburent aux boissons énergisantes moldues ou aux Bièraubeurres, il avait depuis le temps pris ses habitudes nocturnes à la radio.

A force de ranger les vinyles dans les racks appropriés, la soif de l’un s’était attisée. Comme à la bonne vieille époque où ils pouvaient passer des nuits blanches à s’occuper de détails ridicules à la radio simplement pour prétexte afin de passer plus de temps ensemble entre amis, Benjamin suggéra qu’une bière ne pourrait pas leur faire de mal. Il en proposa naturellement une au brun, qui acquiesça tout simplement. « Ouais, je veux bien. »  Ne sachant pas si c’était un effort qu’il s’obligeait à faire pour rendre le temps moins long entre eux ou s’il tendait inconsciemment une main vers son meilleur ami, Tommy songeait simplement qu’il fallait saisir toute bonne opportunité de renouer des liens sains avec lui. Il attrapa sa bière sans rechigner, se saisissant du décapsuleur une fois que l’autre eut terminé. « Merci. »

Le bruit de la capsule de bière qui sauta du goulot fit l’effet d’une madeleine de Proust pour Tommy qui leva les yeux vers Ben, esquissant avec lui un sourire de connivence. Voilà qui rendait cette discussion encore plus bizarre. « Mec, tu sais depuis combien de temps on a pas fait ça ? » La nostalgie froissa ses paroles, ne pouvant totalement chasser l’ombre du regret qui teintait ses mots. Parfois Tommy se savait être un parfait connard avec les autres – et surtout les filles -, mais ses vrais amis n’ignoraient pas à quel point son véritable caractère était si éloigné de cette image qu’il s’était amusé à construire. « Je veux dire, ça te manque pas, parfois, quand on sortait entre potes ? » Lui, en tout cas, ça lui manquait. Un trou béant dans l’espace qu’avait toujours occupé Benjamin Eddington, ses moues blasées et ses plans foireux qui se finissaient en soirées à refaire le monde. Ca lui avait fait mal pendant un temps, mais Thomas avait fini par faire comme on compose avec une plaie qui cicatrise difficilement : on s’accommode, on tente de ne pas trop y penser. On se dit que ça finira bien par passer un jour. Et mine de rien, ça  a l’air de fonctionner – jusqu’à ce qu’on reprenne contact avec l’autre. Alors là, les souvenirs reviennent en rafale et le manque, mine de rien, renaît de ses cendres. « J’ai l’impression d’être un petit vieux qui regrette sa jeunesse. » fit-il semblant de plaisanter d’un ton léger.

Le canapé était certainement vieux d’une bonne vingtaine d’année, mais pas moins le plus chaleureux qu’il connaissait -bien que ce ne soit pas très objectif, étant donné que c’était sûrement le seul où il se posait pour se détendre. Sa bière à la main et les pieds posés sur la chose qui servait de table basse, il regardait son meilleur ami, même si ce n’était peut-être plus le cas, qui s’installait en face de lui avec la grâce d’un sumo. Comme le faisait remarquer ce dernier, cela faisait un bon moment qu’ils ne s’étaient pas tout simplement posés tous les deux pour boire un verre et malgré ce que l’on pouvait penser, cela manquait cruellement à Benjamin. « Au moins mille ans. » L’époque où ils étaient tout le temps ensemble semblait désormais lointaine et pourtant il se souvenait aisément de tous ses moments partagés qui rendait Tommy si unique à ses yeux. Avec les années, il était devenu comme un frère et même si aujourd’hui ils se parlaient bien moins qu’avant, il n’imaginait pas sa vie sans lui.

Dans la question de Tommy, il sentait largement la nostalgie et il savait très bien que tout était entièrement de sa faute. Après la mort de son frère, il s’était renfermé sur lui-même et il avait parfois l’impression de voir plus souvent Hannah que lui. Une idée qui s'attristait un peu, non pas qu’il n’appréciait pas la soeur de son ami, mais plutôt qu’il était en train de perdre sa plus belle amitié. « Si, bien sûr que ça me manque. » Comment cela ne pourrait pas lui manquer ? Eux qui quelques années en arrière se sentaient invisible ensemble, de véritables rois du mondes qui avaient toutes leurs vies devant eux. Seulement, rien ne s’était passé comme prévu et il comprendrait parfaitement si Tommy se trouvait un autre meilleur ami. Pourtant il restait et souhaitait lui aussi revenir à la bonne époques, des paroles chaleureuses qui donnait presque le sourire à Ben.

« J’ai déménagé, tu pourras venir plus souvent, ça sera plus simple. » Si son ami faisait un effort en imposant cette conversation, il souhait lui aussi en faire à l’avenir, histoire de préserver leur lien. Bien sûr, il avait oublié de préciser qu’il avait une colocataire, qui refusera sûrement de voir débarquer tous les jours un inconnu chez elle. « Et on pourrait… faire des trucs plus souvent. » Un vague sourire en direction de son ami, avant de porter sa bière à sa bouche pour en boire quelques bonnes gorgées.