[Anniversaire de Victory] Kids in the dark { Lichuan
Jessie M. Joyce
~ ID du thug
~ Age : 37 ~ Fonction : Employée au département de la coopération magique internationale ~ Messages : 93
Sujet: [Anniversaire de Victory] Kids in the dark { Lichuan Jeu 10 Sep - 23:35
What a shame, what a shame
Beautiful scars on critical veins
Assis par terre, les genoux légèrement repliés contre lui, Jessie contemple le vide d'un regard triste. Il n'a pas lamentablement échoué ce soir. Il a réussi à tenir la promesse qu'il s'était faite – s'amuser, sourire à toutes les personnes qu'ils croiseraient et honorer les vingt-neuf de Victory. Mais ses sourires sonnent faux pour ceux qui le connaissent, ces mêmes personnes qu'il a évité toute la soirée au même titre que tous les Batman présent dans la boîte de nuit. Chose des plus compliquées quand on se retrouve déguisé en Robin – une promesse faite à Basile datant du nouvel an qu'il n'a pas eu la force de briser. Un comble après tout ce qu'il a fait, il l'a pleinement réalisé au cours de la soirée. Il fume sa cigarette d'un geste lent. Il est bien ici, dans une ruelle presque vide. Quelques personnes passent parfois, elles lui crient quelque chose qu'il a déjà entendu toute la soirée. Alors Robin, il est où ton Batman ? Parti, il vit désormais sa vie une dague en moins plantée dans le cœur à cause d'un traître. Jessie ne pleure plus le départ de son ami – c'est ce qu'il essaye de se faire croire – il se répète à longueur de journée qu'il l'a mérité.
Il relève la tête en entendant les pas pressés d'une personne qui arrive dans sa direction. Jessie a cet air blasé qui ne le quitte plus depuis des mois. C'est celui qui de quelqu'un qui est perdu, qui erre à la recherche d'une bouée de secours, celle qui n'arrivera jamais, celle à laquelle il n'a pas le droit. Il a fait trop de mal autour de lui, il se contente désormais de ce qu'il a – un appartement prêté par Victory et la chance de pouvoir voir son amie de temps en temps. C'est assez, il ne mérite pas plus, que ce soit la présence ou le pardon. Il croise sur cette pensée le regard du passant. Chacun de ses mouvements se stoppe, même son cœur en rate un battement. Devant lui se tient la dernière personne qu'il avait envie de croiser – Basile compris. Lichuan lui fait face dans un costume de Batman pas à sa taille et Jessie a envie de transplaner, de disparaître de la terre. De s'injecter dans les veines tout ce qu'il trouvera d'assez fort pour oublier la douleur provoquée par ces retrouvailles.
— Lichuan, dit-il à voix basse. Il ignore si l'asiatique l'entend, il doute qu'il en ait envie. Lichuan l'a abandonné, laissé à son propre sort. Et Jessie a failli y laisser sa vie, il y a laissé son âme. Tu comptes partir encore une fois ? La phrase sort d'elle-même, elle l'étonne. Il y sent toute sa rancœur. Il en veut à l'ancien mangemort comme à personne d'autre. Parce que si Basile n'est plus à ses côtés, c'est normal, il l'a mérité. L'absence de Lichuan est différente, c'est une trahison – le genre qu'il déteste, la seule qu'il ne pense pas avoir mérité. Il aurait donné sa vie pour son ami mais celui-ci a préféré écouter le diable en personne. Il reste là, incapable d'oublier les insinuations de Sherkan. L'asiatique l'a ignoré tout ce temps pour accepter de passer des moments avec le français. Il aurait même préféré que tu meurs. Son cerveau continue le jeu malsain, celui ayant pour but de lui faire perdre toute confiance. J'avais besoin de toi. Il se rallume une nouvelle cigarette, le tabac le calme, empêche les larmes de couleur le long de ses joues. Mais tu les as tous choisi sauf moi.
Les larmes perlent à ses yeux. Pour Jessie, Lichuan est mort depuis ce jour où Victory est entrée dans le squat pour venir le chercher. Il a abandonné l'idée de revoir son ami, a tenté un nombre incalculable de fois de supprimer les souvenirs de sa mémoire. Mais comme Basile, l'asiatique est trop ancré dans le cœur du petit anglais. Maintenant qu'il l'a en face des yeux, il craint la vérité. Il sait qu'un seul mot de celui qu'il a longtemps considéré comme son frère d'armes et il ne pourra pas résister. Jessie pardonnera encore une fois, il lui pardonnera tout à condition de pouvoir combler ce manque lui comprime le cœur. Il a besoin de Lichuan comme il a besoin de cette cigarette à laquelle il s'accroche, comme il a besoin de cette drogue qui rend ses journées plus lumineuses.
electric bird.
A. Lichuan Whitelaw
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~ Age : 38 ~ Fonction : Ancien Langue-de-plomb, Mangemort en fuite ~ Messages : 30
Sujet: Re: [Anniversaire de Victory] Kids in the dark { Lichuan Dim 13 Sep - 18:25
Who will fix me now?
Who will make me fight?
Il flotte, Lichuan, dans son costume comme dans sa propre peau. Ils ne sont pas à sa taille, ni l'un ni l'autre. Le premier n'est rien de plus qu'un rêve, une façade, une illusion. La seconde a été si abîmée par la vie qu'il a fini par se demander si c'était bien la sienne et pourquoi il ne pouvait pas l'échanger. Tout recommencer. L'idée est tellement séduisante qu'elle menace de lui faire perdre la tête — parce que sa vie n'est qu'une succession d'erreurs malheureuses, il a voué son temps à s'accommoder du passé, le rejetant avec une violence désespérée, le transformant en une chose abstraite sans conséquences. Il a enchaîné les actes terribles que son esprit instable sublimait. Sans jamais penser aux autres — sans même penser aux rares qui comptaient vraiment. Il effleure son visage d'une main distraite, comme pour s'assurer que ces traits sont à lui ; baisse ses yeux noirs sur ses mains et sent une vague de plaisir incongru l'envahir alors qu'il constate que le teint pâle de Basile Flaversham a cédé la place à la peau brune des Whitelaw. L'air frais lui fait du bien. Les rires et la musique ont failli lui faire oublier qu'il existait un monde à l'extérieur du club, un monde sans vacarme et, d'une certaine manière, apaisé. Il se sourit à lui-même tandis qu'un silence étrange submerge ses pensées, remplaçant le bruit et le chaos. S'il le voulait, il pourrait presque se mettre à réfléchir. S'il avait une cigarette avec laquelle occuper ses doigts, s'il avait une drogue capable d'enfumer suffisamment ses sentiments pour chasser la culpabilité écrasante alors peut-être qu'il prendrait le risque de philosopher. Penser aux causes et aux conséquences avait toujours été une activité dangereuse à ses yeux. C'était ainsi que vous — même si vous voulez dire plutôt les autres — définissiez la fragile frontière entre les monstres et les héros.
Lichuan, croit-il entendre à la lisière de sa conscience. Il frissonne et il ignore si c'est à cause de la fraîcheur de la nuit ou d'autre chose, d'une chose qu'il refuse de nommer. Cette voix, il pense la reconnaître. Allié à un visage, elle a été l'un de ses piliers les plus solides. Mais rien n'est éternel, surtout pas l'amitié, alors il préfère faire comme si nul (J E S S I E) ne l'avait interpellé (supplié) et s'apprête à continuer son chemin (l'abandonner), parce qu'il c'est de cette façon qu'il a toujours agi, Lichuan. C'est de cette façon qu'il a survécu, échappé à l'emprise de Sherkan, joué un mauvais tour dans le dos des Mangemorts, mené sa cavale d'une main de maître, d'artiste même. Il aime bien croire qu'aucun homme ni cause ne vaut la peine de sacrifier sa vie pour lui et pourtant — Tu comptes partir encore une fois ? demande l'incarnation et cette fois, son regard se pose sur elle, poussé par une curiosité malsaine, une obsession maladive qui trouve sa source dans des années de compréhension mutuelle et de confiance absolue. Lichuan, il a besoin de voir pour accepter, de savoir pour comprendre et c'est pourquoi, lorsque ses yeux enregistrent la présence de la silhouette douloureusement familière recroquevillée au sol, il refuse de reconnaître son existence. Car cela voudrait dire qu'il devrait assumer les conséquences de ses actes et plus que la mort, cela le terrifie. Il préfère croire à un mirage, à une invention nouvelle de son cerveau malade, et c'est ces vaines certitudes en tête qu'il accueille le reste des accusations dont les cruels accents de vérité le fait tressaillir : J'avais besoin de toi. Mais tu les as tous choisi sauf moi.
Il a envie de crier, c'est faux ! Mais sa langue reste collée à son palais tandis qu'il le dévisage, impuissant. Dans un monde idéal, Jessie serait mort, enterré six pieds sous terre et il n'aurait plus à se soucier de ses sentiments, juste à regretter le sort d'un vieil ami — sans être obligé de se souvenir que Jessie avait toujours été plus que ça et qu'il l'avait abandonné. Pourquoi abandonne-t-on quelqu'un ? À quel moment la folie s'ancre si loin dans votre esprit qu'elle vous pousse à négliger ceux qui vous sont chers ? Lichuan aurait aimé prétendre que tout ça, les trahisons, les double-jeux, les mensonges, il l'avait fait pour lui, son allié de toujours. Mais la vérité, c'était qu'il s'était montré aussi égoïste qu'on pouvait l'être. Il n'avait rien de beau dans ses décisions, rien de noble dans ses actes. Il n'est pas le chevalier, non, il est le vagabond qui, caché dans un fourré au bord du chemin, l'a fait tomber de sa monture avant de le dépouiller de son armure ; et s'il faut continuer dans les analogies absurdes, Jessie est celui qui, quoi qu'il arrive, demeurait auprès de lui pour continuer à faire durer la supercherie. Il s'était laissé grisé par le succès. Il avait tout perdu en chemin.
Que lui restait-il, sinon l'opportunité de lever les masques face à un mirage et de trouver dans ce drame inespéré l'espoir fou d'un pardon ? Alors Lichuan s'assoit à côté de ce pur produit de son imagination, de cette chose issu de son esprit qui a pris la forme de Jessie pour mieux le torturer, et il fixe le vide en silence, ignorant les larmes qui menacent de noyer les joues de son compère. La fumée de la cigarette de Jessie flotte dans les airs entre eux comme la plus infranchissable des murailles. Pour la première fois depuis longtemps, Lichuan ne sait pas quoi dire. « Je ne pensais pas être aussi important, finit-il par murmurer à l'apparition. Je crois même que je m'en moquais. Je ne pensais qu'à moi. Je fais partie de ce genre de personnes qui réalisent la valeur des choses une fois qu'elles les ont perdues. » Il laisse planer le silence sans oser l'observer, craignant de voir la mince limite entre rêve et réalité se briser. Il a besoin de demeurer dans cet entre-deux pour ne pas fuir. « C'est pas pareil sans lui. Il manque une étincelle de folie à la vie. Tout le monde est si sérieux, comme s'ils allaient mourir demain. » Dans la rue, un chat noir passe sans les dévisager et Lichuan ne peut s'empêcher de sourire.
Il y a quelque chose d'irréel dans le fait d'être simplement là, assis par terre, et le silence tout autour de lui, d'eux.
electric bird.
Jessie M. Joyce
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Sujet: Re: [Anniversaire de Victory] Kids in the dark { Lichuan Lun 12 Oct - 20:49
What a shame, what a shame
Beautiful scars on critical veins
Il ne comprend pas Jessie, et qu'est-ce qu'il aimerait crier, lui dire de dégager. Il n'a pas sa place ici, lui le responsable de tous ses problèmes, celui qui a abusé de sa confiance, celui qui a trahi l'amour naïf et sans failles qu'il lui portait. Mais pourtant il reste là, à ne rien dire, jetant des regards bien trop timide à celui qu'il a trop longtemps considéré comme un frère. Il n'a pas le droit. Lichuan ne peut pas s'asseoir à côté de lui, il ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé, comme s'il ne l'avait pas détruit entièrement. Il aurait dû partir avec sa classe habituelle, faire comme s'il n'existait pas et le tuer une énième fois au passage – psychologiquement, il n'est plus que l'ombre de celui qui a tenté de se tuer quelques mois plus tôt. À la place de lui permettre d'entrevoir une fin à ce cauchemar, il l'y replonge sans raison. Il aurait pu finir par abandonner Jessie, il aurait envisagé d'oublier son ami, s'étant fait à l'idée qu'il n'existait plus pour lui. Mais Lichuan est un traître, Lichuan cherche à le torturer encore une fois. Peut-être n'a-t-il pas assez souffert, peut-être que c'est sa punition pour avoir trahi Basile.
Jessie redécouvre l'espace d'un instant ce qu'est l'espoir et c'est pire que toutes les tortures du monde. Il devrait s'interdire de penser à tous ces scénarios qui ne se réaliseront jamais. Lichuan est là, à cet instant précis, mais il ne reviendra jamais dans sa vie. Il est parti, a claqué la porte bruyamment trop de fois pour que ce ne soit pas définitif – comme Basile, hélas. Alors il tente de se raisonner. Tout ce qui lui reste de l'asiatique c'est les souvenirs qu'il a plein la tête, ceux de leurs missions, de leurs soirées à boire, rire et s'amuser. Plusieurs fois, Jessie a songé à se jeter un sortilège d'oubliettes, supprimer de sa mémoire toutes ces années de sa vie et rentrer chez ses parents pour se laisser bercer par des musiques psychédéliques et l'odeur dérangeante d'un encens indien bon marché comme on en trouve à Fowey. Ce serait plus simple que vivre sans Lichuan ou sans Basile, plus simple que d'aller assumer chacune de ses erreurs devant les autres en priant un dieu auquel il ne croit pas pour qu'ils le pardonnent. Ce serait même trop simple alors il n'y a pas le droit. Il doit vivre de remords, de souvenirs. Sa vie a été une des plus merveilles au monde – il peut l'affirmer sans le moindre problème. Mais tout finit toujours par exploser.
Le bonheur n'existe pas, aujourd'hui Jessie en est persuadé.
— Tais-toi, demande-t-il à son ancien ami dans un soupire. Tu n'as pas le droit de dire ça. Tu n'as même pas le droit d'être là. Son regard se perd au loin, il fixe le vide les yeux humides. Il déteste Lichuan à cet instant, peut-être même plus que jamais, plus que lorsqu'il a croisé le monstre au détour d'une ruelle – celui qui avec de simples mots l'a détruit plus qu'il ne l'était. Tu pensais pas être aussi important ? J'ai voulu mourir pour toi Lichuan. J'ai essayé de me tuer. Pour toi, rappelle-t-il un peu trop calmement. Il n'a plus la force de s'énerver, plus la force de monter la voix, d'être excessif. Il se contente de poser sa tête contre le mur froid. Sans toi, je suis perdu. Il me restait que cette solution avant qu'il ne s'en rende compte. Et mêle à ça, j'ai échoué. Tu imagines à quel point je suis un déchet ? Je peux même pas mourir correctement. Faut pas s'étonner que tu sois partie.
La cigarette s'éteint, Jessie jette le mégot avant d'en rallumer une. Le silence de la ruelle coupée par le son du briquet, le grésillement du tabac qui brûle. Et la fumée revient les séparer – parce que c'est plus simple, qu'il a l'impression que quelque chose le protège encore un peu de son ancien ami. Il n'ose pas le toucher et pourtant qu'est-ce qu'il en meure d'envie – le prendre dans ses bras, lui faire un câlin, le supplier de rester à jamais à ses côtés. Jessie peut apprendre à devenir utile, apprendre à être marrant. Il est capable de tout pour que l'asiatique tolère sa présence à ses côtés, qu'il lui laisse la chance de se sentir à nouveau vivant. Mais il ne le fait pas, sa main reste éloignée du corps de l'ancien mangemort. Il n'a pas le droit, Lichuan est libre. Il lui fait l'honneur de sa présence quelques instants pour lui en rappeler la douceur avant de l'abandonner à nouveau – il aimerait penser autre chose, un scénario plus joyeux, mais il craint une nouvelle chute qui lui serait fatale.
— De qui tu parles ?, lance-t-il à son ami d'un ton détaché. En temps normal, il aurait été curieux, il aurait répété sa question pendant des heures entières pour que l'autre lui dise l'identité de l'individu. Mais Jessie est blasé, et il n'est pas sûr de vouloir savoir qui est cette personne merveilleuse, celle qui parvient à manquer à Lichuan alors que lui ne compte pas.
Retrouver son ami a été une obsession – il y a pensé des jours entiers en relisant sa lettre, en repensant à sa place au sein des mangemorts. Il a eu du mal à se faire à l'idée de le perdre vraiment, parfois plus que Basile, parfois moins, les deux situations sont bien trop différentes. Alors il aurait pensé savoir quoi dire à ce moment. Pour la première fois depuis des années en la présence de l'asiatique, Jessie reste parfaitement silencieux. Il ne sait pas quoi ajouter. Ils ne sont que deux fous dont les chemins se sont séparés.
electric bird.
Joy C. Jackson-Powell
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Sujet: Re: [Anniversaire de Victory] Kids in the dark { Lichuan Mer 30 Déc - 13:35
Résumé car on le terminera pas et pour se le garder en tête :
- Ils se réconcilient à la fin. Jessie aurait genre chopé Lichuan et lui aurait fait "Hého, je suis là. J'existe. PUTAIN J'EXISTE." (texto) Jessie ne lui en veut pas. Voilà. - Lichuan, il dit juste : "Ok, c'est cool. J'ai fait une connerie mais au final je m'en sors bien, comme d'habitude, j'ai aucune raison de m'en vouloir je peux continuer." Voilà.
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Sujet: Re: [Anniversaire de Victory] Kids in the dark { Lichuan
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