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 Let me introduce myself | Risenov


Vladimir S. Bolgarov
Vladimir S. Bolgarov


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MessageSujet: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeDim 15 Nov - 15:21

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Vladimir détestait perdre son temps. Cette sensation de ne pouvoir ni accélérer le cours des choses, ni manipuler entièrement et complètement l’univers qui gravitait autour de lui l’agaçait. Ce n’était après tout jamais sa faute si les choses n’abondaient pas dans son sens, et souvent les autres représentaient un obstacle.

Ce matin, une fois de plus, preuve en était la douce, naïve et incroyablement têtue Gloria. Jeune médicomage depuis à peine quelques mois, Vlad l’avait repérée très rapidement. Une cible parfaite, en ce sens que la charmer avait été enfantin. Il avait fallu certes se montrer un peu plus persuasif et blanc comme neige la première fois qu’il lui avait demandé de lui passer en douce ces quelques produits hallucinogènes censés soigner ses crises – à la fois mystérieuses et inventées de toutes pièces. Bien sûr Gloria avait gobé le tout sans broncher et plusieurs fois Vladimir avait ainsi réussi à se procurer en substances festives. Jusqu’à ce jour précis où sa chère et adorable Gloria avait décidé que c’était le coup d’essai de trop. Visiblement il y avait une histoire de « peur de perdre sa place », « je suis jeune et c’est mon premier boulot », « toutes ces études que je risque de gâcher ». Honnêtement, Vladimir se moquait éperdument de savoir qu’elle pouvait être renvoyée tant qu’elle lui obéissait au doigt et à l’œil. D’ailleurs il avait de plus en plus de mal à l’écouter et à faire mine d’être intéressé et compatissant. Si ca ne tenait qu’à lui il lui aurait déjà proposé un petit emploi de secrétaire personnelle au Ministère – mais ce nouveau métier aurait ôté à Gloria son seul intérêt à ses yeux : celui de travailler à Sainte-Mangouste, plus gros réservoir médicamenteux de Londres.

« Personne n’en saura rien. Je vous le promets ! » chouina finalement le Langue-de-plomb en dernier recours. Il sentait que cet argument n’était guère acceptable mais parfois, un petit battement de cil innocent pouvait faire l’affaire. Or, c’était déjà fichu : l’infirmière repoussa l’ordonnance aussi fausse qu’anti-datée vers son expéditeur, signant la fin de leurs négociations. « Monsieur Bolgarov, je vous ai déjà dit la dernière fois que je m’étais fait pincer, je ne peux plus reprendre ce risque et vous redonner tout ça ... »

Le jeune homme baissa le regard qu’il avait accroché dans celui de son interlocutrice vers le bout de papier, avant de s’en saisir et de le replier pour le glisser dans l’intérieur de sa veste. « Vous me faites de la peine, Gloria. Ah oui, vous brisez mon pauvre cœur ! » Et pour appuyer ses dires, il posa sa paume sur son pectoral gauche, faussement meurtri. « Mais bon, tant pis. Vous êtes intraitable et je ne peux pas vous forcer la main davantage. Est-ce que je peux au moins vous demander de m’indiquer où sont les toilettes, s’il vous plaît ? » Face à une telle requête – qui n’avait franchement rien de très suspect –, l’employée, qui ne doutait en aucun cas de la bonne foi de Vladimir, lui désigna le couloir à gauche où était indiqué la fameuse pièce recherchée. D’un hochement de tête accompagné d’un sourire parfaitement serein, le russe rajusta sa veste et s’engouffra dans le corridor … pour y tourner directement à droite et se faufiler, l’air de rien, vers cette porte où un large panneau indiquait plutôt clairement Uniquement réservé au personnel soignant. Le plus sereinement du monde, il poussa le pan de bois et se glissa dans la pièce avant de l’y refermer tout doucement.

Puisqu’on ne voulait pas accéder à ses requêtes par la voie gentille et polie, il allait devoir faire le sale boulot lui-même ! Vlad avait horreur d’enfreindre les règlements de façon si grossière et évidente mais Gloria n’était plius une source sûre pour lui refiler sa petite marchandise personnelle. Il allait falloir retrouver un autre pigeon – enfin, infirmière – pour la remplacer. Voilà qu était gênant et chronophage, songea le brun tandis qu’il observait et analysait les rayonnages de l’espèce de réserve où il se trouvait. Visiblement ses souvenirs demeuraient intacts : c’était bien d’ici qu’il avait vu les Médicomages sortir des médicaments. Il se frotta les mains, satisfait d’avance. « A nous deux. »

Les personnes chargées de l’organisation de ce type d’endroits avaient fait un travail plutôt médiocre. Rien n’était à sa place originelle et certains tiroirs n’étaient même pas étiquetés. Quel merdier ! Vladimir commença à se retrousser les manches, faisant sauter l’un après l’autre les tiroirs d’un coup de baguette magique pour les refermer aussitôt, faute de trouver ce qu’il cherchait.

Il allait s’attaquer à vider consciencieusement un énorme carton rempli de boulettes de polystyrène sur lequel était indiqué « Fragile » quand la poignée de la porte s’enclencha, alertant son ouïe. Décidant qu’il valait mieux se terrer dans un coin et attendre au lieu de jouer le patient amnésique qui cherchait les toilettes, le russe fondit vers un renfoncement entre deux étagères hautes et s’y cacha.

Il entendit quelques bruits de pas – assez éloignés – qui confirmaient qu’un individu venait de rentrer dans la pièce. Un individu aux cheveux longs bruns, lui indiqua sa vue alors qu’il plissait les yeux et se risqua même à pencher un peu la tête. La Médicomage, de dos, avait l’air plutôt mignonne – peut-être qu’il pourrait essayer d’aller la voir après tout ceci – mais à force de vouloir en voir davantage, ce qui devait arriver arriva : Vlad fit tomber un gros paquet au sol. Merde merde merde, se maudit-il avant de voir qu’en plus, l’objet responsable de sa prochaine découverte allait être une boîte de suppositoires.

Et comme si ça ne suffisait pas, la jeune femme alertée par le bruit dévoila son visage vers lui – celui de Jane Risenfield. Il savait qu’il venait précisément de signer son arrêt de mort, connaissant l’américaine … Et malgré tout, il ne pouvait pas s’empêcher d’être aussi heureux qu’un enfant qui avait appris que Noël était avancé d’un mois.
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Jane O. Risenfield
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeDim 15 Nov - 23:22

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Jane regrette sa décision au moment précis où elle pose la main sur la poignée de porte de la réserve. Elle est enfin en pause après une garde qui lui semble avoir duré une éternité. Elle pourrait faire des milliards de choses autres que venir ci pour mettre de l'ordre dans les placards mal rangés – comme boire un de ces cafés infâmes qu'on trouve à la machine de la salle de repos des médicomages, ou encore parler à certains de ses internes qui doivent être en train de faire une partie de cartes en attendant la reprise de leur service. Tout lui semble à cet instant plus intéressant que cette pièce où s'entrepose une bonne partie des ressources en médicaments de l'hôpital. Mais elle n'a pas le choix, elle tient à vérifier par elle-même pourquoi ses derniers internes sont incapables de revenir avec les bons produits à chaque fois qu'elle leur demande d'aller chercher quelque chose rapidement pour un patient. Elle passe tranquillement devant les rayonnages, lançant par moments quelques soupirs lorsqu'elle remarque à quel point cet endroit est dans un bordel monstre depuis le dernier inventaire. Elle envisage d'aller se plaindre aux infirmières responsables de ça mais la perspective d'un énième affrontement avec ces femmes bien trop indispensables au bon fonctionnement de Sainte-Mangouste la convainc de ne rien faire et d'attendre que les choses se règlent d'elles-mêmes – un peu comme tout ici à l'exception des maladies de leurs patients.

Le bruit d'un objet tombant au sol attire son attention. Elle fronce les sourcils avant de se diriger vers l'endroit où elle s'attend à trouver quelqu'un à la recherche d'un produit en particulier – ou pire, une personne en train de craquer à cause de la pression qui règne en ces lieux. La semaine n'a pas été de toute tranquillité – comme toujours, penseraient certains. Jane leur affirmerait sans le moindre tact qu'ils ont tort, il y a des semaines à Sainte-Mangouste où on a l'impression de perdre moins de patients, où le choc émotionnel des médicomages est moins important. C'est peut-être qu'une impression – elle le pense parfois – mais cela n'empêche pas qu'il existe des semaines plus simples que d'autres. Elle regarde sans comprendre la boîte de suppositoires sur le sol – elle ne peut pas être tombée par magie – avant de remarquer le corps qui se trouve entre les deux étagères.

— Vladimir ?, lâche-t-elle en reconnaissant le russe. Il ne manquait plus que ça. S'il y a bien une personne qu'elle n'avait pas envie de croiser ici, c'était bien le benjamin des Bolgarov – à côté, même Isaiah lui paraîtrait être une compagnie acceptable. Mais lui – lui, ce garçon au sourire stupide – ce n'était qu'un petit abruti qui n'avait rien à faire dans les réserves de l'hôpital. Je peux savoir ce que tu fais ici ? Elle ne sait pas pourquoi elle prend encore le temps de lui poser ce genre de question, sachant parfaitement qu'elle n'aura le droit en réponse qu'à une série de mensonges. Elle ne lui fait pas confiance – et beaucoup de personnes lui donneraient raison si elle prononçait son nom de famille. Oh, et puis pas la peine de te fatiguer à inventer une nouvelle excuse bidon. Tu vas vider tes poches et m'accompagner à la sécurité tout de suite. Elle n'a pas vraiment envie de rester plus longtemps en sa compagnie – surtout après l'erreur monumentale qu'elle a commise la dernière fois – et elle préfère balancer ce problème vivant à des personnes plus concernées par un hypothétique vol de médicaments qu'elle.

Elle le savait – elle aurait dû abandonner il y a plusieurs minutes son idée de venir se terrer ici pour rester avec ses collègues. Cela l'aurait préservé de retrouvailles bien plus agaçantes qu'elle accepte de l'avouer. Elle n'est pas stupide, elle se doute que Vladimir ne va pas se contenter de l'écouter bien gentiment et d'aller voir les responsables de la sécurité sans lui adresser la parole plus que nécessaire. Ce serait trop beau, une fin idéale pour ce moment qui n'aurait jamais dû arriver.
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Vladimir S. Bolgarov
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeDim 22 Nov - 16:26

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La voix de la Médicomage le fit aussitôt sortir de sa cachette. Il ne doutait aucunement d’une chose : elle allait très vite remplacer la surprise par la colère dès lors qu’elle comprendrait qui traînait dans les parages.

En attendant, il lui fallait gagner du temps, et si possible ne pas sortir de cet hôpital bredouille. Il était donc grand temps de sortir ses meilleurs atouts afin d’apaiser, par avance, l’américaine. « Ca alors, Jane ! Toi, ici ! » s’exclama t-il, comme ravi de retrouver une très vieille connaissance qu’il pensait perdue depuis des siècles. Cet enthousiasme aurait sans doute pu être bienvenu s’il ne venait pas de la bouche d’un visiteur qui s’était illégalement introduit dans une réserve médicamenteuse de Sainte-Mangouste. Mais au moins il avait le mérite d’être sincère, ce que lui seul savait. Il aurait fallu être complètement inconscient pour ne pas être un tant soit peu heureux de se retrouver en tête à tête dans une pièce exigüe avec Jane.

La raison de sa présence vint rapidement sur le tapis et le jeune homme ne se démonta pas du tout, dégaiant son aplomb tout à fait Vladimiresque. « Eh bien figure-toi que - » La brune le coupa dans son élan, bien qu’au final Vladimir savait d’ores et déjà qu’il n’avait aucun argument convaincant à lui vendre. Toutes les plus belles excuses du monde, toutes les histoires les plus abracadabrantesques ne suffiraient pas à noyer le poisson pour Jane Risenfield. C’était la fille la plus têtue, la plus terre-à-terre et surtout la plus coriace qu’il ait pu rencontrer depuis un bon moment. Et bizarrement, ça n’était pas totalement pour lui déplaire – même si parfois elle avait une fâcheuse tendance à lui compliquer la tâche.

D’ailleurs la jeune femme était en train de lui faire une petite démonstration de force, celles du genre très contraignantes et pas vraiment agréables. « Attends, attends, la sécurité ? Voyons, je suis sûr qu’on peut s’arranger, entre connaissances. Je ne suis pas un criminel enfin ! » Ca, ça restait largement à prouver. Mais son air qui se voulait rassurant et ses mains levées vers le ciel lui donnaient un air si innocent qu’elle ne pouvait pas rester sur sa position initiale, n’est-ce pas ? « Et puis de toute façon je n’ai rien volé, techniquement parlant. » objecta t-il avec un soupçon de confiance tout à coup bien moins anodin. Il lui restait toujours la carte du jeune homme blessé qui venait de se prendre un coup sur la tête et qui avait oublié où il était, ou alors celle du patient qui cherchait juste les toilettes … Sous l’insistance du regard de la jolie brune, le moscovite poursuivit son plaidoyer très calmement. « Si tu me crois pas, tu peux venir me fouiller sans problème. » La proposition fut ponctuée d’un petit sourire tout ce qu’il y avait de plus provocateur et malsain. Un Bolgarov restait après tout un Bolgarov. Et puis ça ne l’avait pas vraiment dérangé la dernière fois, commenta son subconscient – qu’il avait bien fait de ne pas laisser s’exprimer lui-même sur ce coup. « Oh, et je n’ai rien à voir avec ce machin-là. » se défendit-il avec un sérieux tout à fait hors propos, désignant du menton la boîte de suppositoires qui l’avait trahi.

Il s’était maintenant mis entièrement à découvert, face à elle, mains dans les poches. Vlad observa la Médicomage avec intérêt, curieux de savoir comment elle allait procéder cette fois-ci pour l’éloigner d’elle. Elle avait pris l’habitude de le fuir de toutes les manières possibles depuis cette fameuse soirée où elle avait un peu trop bu – et au final, l’occasion était idéale pour en savoir plus à ce sujet. « En tout cas tu tombes bien, je voulais te voir. J’ai comme l’impression que tu m’esquives un peu, ces temps-ci ! » annonça t-il de but en blanc, et ce sans la moindre gêne.
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Jane O. Risenfield
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeSam 28 Nov - 21:37

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Jane ne peut s'empêcher de lâcher un soupir au moment où il se met à parler. Elle a conscience que ce genre de comportement correspond sûrement à ce qu'on peut faire de mieux en matière d'impolitesse mais elle n'y peut rien – la voix de Vladimir, ce petit air ravi qui semble ne pas vouloir quitter son visage et tout ce qui se rapporte de près ou de loin au russe lui donne envie de s'enfuir. Elle donnerait cher pour ne pas se retrouver face à lui à ce moment-là, elle préférerait encore avoir à annoncer à des patients en phase terminale qu'ils vont mourir dans la semaine sans qu'elle ne puisse rien faire. Ce serait moins gênant et elle aurait au moins la certitude d'être capable de rester maître de ses émotions. Là, c'est sa simple présence qui l'énerve. Il n'a définitivement rien à faire ici, ce qui lui rappelle une fois de plus à quel point cet idiot peut être mêlé à des affaires bien trop illégales.

Elle croise ses bras en l'écoutant parler. Comme d'habitude, chaque parole qui sort de la bouche du russe lui semble n'être qu'une série de stupidités et mensonges. Jane ne le supporte pas pour ça – elle aussi a failli se faire avoir au début, elle aussi pensait que ce garçon au sourire angélique n'était pas le petit con à la vie trop sombre. Heureusement, elle s'en est rendu compte bien plus vite que certaines cruches – en partie grâce à l'Ordre où le nom Bolgarov sonne comme une énigme. Si les russes ne font pas partie de la liste de mangemorts supposés, c'est uniquement parce que les recherches n'ont presque rien donné et qu'il a bien fallu parvenir à une conclusion. Celle de la médicomage ne fait aucun doute – Vladimir mériterait tout autant que les mages noirs sa place derrière les barreaux, bien qu'elle ne sache pas à quel point. Sa présence en est une preuve supplémentaire – elle n'ira pas jusqu'à affirmer qu'il est en lien avec un trafic de médicaments, elle lui laisse le bénéfice du doute bien que cela ne l'étonnerait pas une seule seconde.

— Toi, pas un criminel ? Tu ne voudrais pas me faire croire que tu es un ange pendant qu'on y est ?, lance-t-elle avec un regard un peu énervé. Elle n'a pas la moindre envie de s'arranger avec lui – déjà parce qu'elle pourrait avoir des problèmes et qu'elle a suffisamment donné dans sa vie, mais également parce qu'elle n'a la moindre envie d'accorder une faveur à Vladimir Bolgarov. Alors ça, c'est toi qui le dit, et non, il est hors de question que je te fouille. Elle ne le ferait pas même en cas d'extrême nécessité, se dit-elle comme pour se convaincre qu'elle n'a pas la moindre envie de s'approcher un peu plus de cet idiot. Évidemment, c'est faux – si la vie de qui que ce soit en dépendait, Jane s'exécuterait sans la moindre plainte. Mais là c'est loin d'être le cas et il existe un nombre important de personnes au sein de Sainte-Mangouste qui seraient ravies de le faire à sa place, en commençant par toutes les infirmières qui seraient sûrement incapable de résister plus de quelques minutes au russe. Elle lève les yeux au ciel suite à sa dernière remarque. Tu es impossible. Tu crois vraiment que ça change quelque chose à ma vie que tu viennes voler des suppositoires ou des calmants ?

La suite lui plaît beaucoup moins – ce qui semblait pourtant très difficile vu la situation dans laquelle elle se trouvait. Elle n'est pas surprise, elle se doutait bien qu'il finirait par aborder le sujet mais elle avait espoir de s'enfuir avant que cela commence. Et pourtant, elle est toujours là alors qu'elle lui pose précisément la question qu'elle ne voulait pas entendre. Jane soupire à nouveau, en partie parce que la conversation devient beaucoup trop personnel. Elle s'est parfois posée la question – que répondras-tu s'il te demande pourquoi tu le fuis ? – mais elle n'a jamais trouvé de solution qui lui paraissait viable. Ce serait admettre qu'elle a fait une énorme erreur qui la pousse à fuir devant un abruti, admettre qu'elle n'est pas mieux que toutes ses femmes qui lui rendent son sourire stupide quand il leur fait son petit numéro de charmeur. Elle avait bu, se répète-t-elle parfois pour se rassurer bien que ça ne suffisse pas à lui enlever de la tête la certitude qu'elle a été d'une stupidité affligeante.

— Oh, tu crois ?, dit-elle avec un ton sec qui ne lui ressemble pas. Elle a l'impression de nager en plein délire, bien que ça ne l'étonne pas qu'elle soit assez culotté pour lui poser une question pareille. Elle ne s'attendait juste pas à ce que ça arrive au milieu d'une réserve de Sainte-Mangouste. De toute façon, je vois pas où est le problème. Tu as eu ce que tu voulais. Le simple fait de le dire l'énerve un peu, elle s'en voudra encore longtemps d'avoir été assez stupide pour boire autant en sa compagnie, et pour accepter une chose pareille. Alors tu pourrais au moins avoir la décence de me laisser tranquille, ce qui sous-entend, ne plus te pointer sur mon lieu de travail à moins d'avoir le bras en sang. Enfin, je dis ça, mais c'est pas comme si tu étais ici pour me voir.
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Vladimir S. Bolgarov
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeVen 11 Déc - 23:13

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Il pouvait sentir la colère émaner de Jane de là où il se trouvait. Il n’était d’ailleurs pas très difficile de distinguer chaque signe qui trahissait que la Médicomage avait les nerfs à vif, et que cela était en grande partie sa faute. Pourtant ça ne freinait en rien l’envie croissante du moscovite à poursuivre sa discussion avec Jane Risenfield. Il aimait la voir réagir, peu importait le sentiment pourvu qu’il ne s’apparente pas à de l’indifférence. « Je suis sûr que j’y arriverais. » défia t-il sans se départir de son sourire joueur avant de hausser les épaules quant à son refus pour une petite fouille au corps. « Comme tu voudras … Tu te fais du mal pour rien. » chantonna presque Vladimir, réjoui par la finalité de son intrusion.

Et bien que finalement il risquait de sortir de Sainte-Mangouste les poches aussi vides qu’à son arrivée, cette déconvenue lui donnait l’occasion de papoter avec Jane, qui n’avait bien évidemment rien d’autre à faire que de l’écouter déblatérer ses bêtises sur une boîte de suppositoires tombée là par hasard. « Je préfère prendre mes précautions. Les ragots vont vite, ici. » La jeune fille aurait pu se venger en faisant courir toutes sortes de rumeurs à son sujet. C’était généralement une des stratégies les plus prisées par toutes les filles qu’il avait dupées, utilisées puis jetées comme des mouchoirs de papier. Cependant Jane n’était pas ce genre de personnes : elle ne perdait pas son temps avec de telles sottises, et elle n’était pas plus dispensable qu’un kleenex aux yeux du brun. L’admettre lui aurait coûté les yeux de la tête, mais pour qu’il s’acharne à un tel point avec une jeune femme signifiait forcément qu’il y avait plus que de jolis yeux ou une paire de jambes divine à la clé.

Et à chaque fois qu’ils finissaient par rester un peu trop longtemps l’un avec l’autre, la jeune femme finissait par lui remettre toutes les responsabilités sur le dos – ce qui avait le don de lui hérisser le poil. S’il y avait bien une chose dont il pouvait se vanter, c’est qu’il n’avait jamais à forcer qui que ce soit – les gens tombaient toujours d’eux-même dans ses filets. Jane n’y avait pas dérogé, même si ça avait pris beaucoup plus de temps et d’énergie. « Comment ça, ce que je voulais ? » Le jeune homme haussa les sourcils, visiblement sidéré par la mauvaise foi qui étouffait la jeune femme. « Jane. Aie au moins l’honnêteté de reconnaître que je n’étais pas le seul à le vouloir. » Son ton si calme et si moralisateur avait de quoi faire hurler la concernée, mais son cirque était loin d’être terminé. « En effet, je n’étais pas venu pour te voir au départ. Déçue ? » ironisa t-il avec un petit sourire en coin faisant réapparaître ses fossettes. Il savait d’ores et déjà qu’elle allait s’insurger et trouver mille excuses pour lui démontrer que non, elle se fichait de lui comme de sa première paire de chaussettes. C’était faire beaucoup d’efforts pour prouver un détail si futile, en quelque sorte. « C’est dingue comme vous les femmes vous pouvez vous monter la tête. Etre jolie ne fait pas automatiquement de vous mon centre du monde ! » Et un propos issu de la fine fleur du sexisme, un ! Vladimir Bolgarov savait définitivement parler aux femmes, surtout à celles du calibre de Jane.

« En réalité je suis ici pour ma santé. Oui je sais, c’est surprenant n’est-ce pas, qui vient à Sainte-Mangouste pour se faire soigner ? » expliqua t-il, glissant ses mains dans les poches de son pantalon de costard. « J’ai un affreux mal de crâne persistant, ces temps-ci. Quelque chose à me conseiller, docteur Risenfield ? » Il ponctua sa question d’un clin d’œil canaille.
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeDim 13 Déc - 2:56

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Le regard qu'elle lui lance en réponse à ses remarques bien trop joyeuses trahit le sentiment d'énervement qui s'est emparé d'elle depuis quelques minutes. Elle n'en revient pas – cet abruti se permet de venir voler des médicaments dans les réserves de l'hôpital et en plus de se moquer ouvertement d'elle. Elle ne sait pas ce qui l'exaspère le plus – sans rentrer dans les détails, elle dirait sûrement son être tout entier mais elle doute que cela soit suffisant pour expliquer au monde pourquoi la perspective de rester une minute de plus dans la même pièce que Vladimir Bolgarov la rebute.

Elle enfonce ses ongles pourtant courts dans la paume de sa main, cherchant dans ce rappel physique quelque chose à quoi se raccrocher pour ne pas lui foutre une baffe avant de faire demi-tour et sortir de la pièce. Au diable les boîtes qui disparaissent, elle n'a qu'une seule envie – celle de quitter cette pièce pour mettre le plus de distance possible entre le russe et elle. Jane s'énerve très rarement, elle fait habituellement preuve d'un sang-froid assez impressionnant forgé au fil des années grâce à sa profession. Bien sûr, elle reste humaine – voire pire, elle reste une femme ayant ses règles une fois par mois – il lui arrive donc d'être passablement irritée. Mais aujourd'hui ce n'était pas le cas – elle était plutôt joyeuse avant d'apercevoir ce visage angélique derrière lequel se cache un véritable démon.

— C'est vrai, excuse-moi, dit-elle ironiquement. J'avais oublié que les mecs dans ton genre pensent plus à leur réputation qu'au reste du monde. Elle soupire. À quel moment a-t-il pu imaginer qu'elle s'amuserait à faire une chose pareille ? Et puis vu que je suis du genre à passer des heures à piailler avec les infirmières au lieu de bosser, c'est sûr que la nouvelle risquait de faire le tour en quelques heures. Pire qu'énervée, Jane est agacée par ce comportement de gamin. Vladimir est un problème pour elle et elle aurait préféré ne plus le croiser sur son lieu de travail.

Si elle pensait en avoir assez entendu pour aujourd'hui – ce qui était loin d'être le cas – elle n'était pas rendue au bout de ses peines. Elle s'en veut un peu pour le coup. Elle est celle qui a lancé le sujet, celle qui a lancé les reproches sans réellement savoir pourquoi. C'est normal qu'il lui répondre – elle ne s'attendait de toute façon pas à mieux de sa part. Son habituel sourire a définitivement disparu de son visage alors qu'elle se demande ce qui la retient de lui foutre une baffe – c'est peut-être ce qui lui manque, à ce garçon bien trop imbu de lui-même, que quelqu'un le remette enfin à sa place.

— C'est une blague ? Elle ne sait pas ce qui est le pire dans cette situation – qu'il se moque ouvertement d'elle, ou qu'il la force à se remettre en question. Elle a beau passer des heures à se convaincre qu'elle ne voulait pas un seul instant que les événements prennent une tournure pareille, les mots du russe font écho à ceux de son meilleur ami. Je vois pas de quoi tu parles. J'avais bu, c'était une erreur. Une foutue erreur qui n'aurait jamais dû se produire. Et non, je suis loin d'être déçue. Je me porte bien mieux quand tu n'es pas là, lâche-t-elle avec un élan de fierté mal placée.

Jane fait preuve d'une mauvaise foi assez inhabituelle qui ferait rire toute personne la connaissant un peu. Mais ce n'est pas de sa faute, tout allait bien avant l'arrivée du russe dans sa journée – voire dans sa vie. Le fait qu'elle se soit à un moment fait avoir l'énerve, mais qu'il lui rappelle ne fait qu'empirer les choses. Elle qui n'est pourtant pas partisane de ce genre d'histoires – qui les fuit habituellement plutôt bien – elle voit son prénom se rajouter à la longue liste que doit posséder Vladimir de ses conquêtes. La suite n'arrange pas le sentiment de honte qui l'accable depuis quelques minutes, et avant qu'elle n'ait eu le temps de vraiment réfléchir, elle lui. colle une baffe.

— Je te déteste. Dégage de là, dit-elle encore choquée par son geste. Elle n'a qu'une envie, qu'il s'en aille, qu'il arrête de parler. Tu- Quoi ? De mieux en mieux. À chaque fois qu'elle a l'impression qu'il ne pouvait pas faire pire, il en rajoute une couche. À croire que le russe possède un super pouvoir. Tu crois vraiment que j'ai que ça à faire ? Je suis dans ce foutu hôpital depuis plus de dix-huit heures, j'ai pas fermé l'œil de la nuit alors crois-moi, j'ai mieux à faire qu'écouter tes délires de malade imaginaire.
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Vladimir S. Bolgarov
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeDim 13 Déc - 22:05

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Plus ils parlaient, plus elle devenait agressive et colérique, emportée par ses sentiments. Pourtant elle continuait tant bien que mal de garder ce sang-froid, cette dignité qui lui allait étrangement bien. Elle n’était ni aristocrate ni multi-millionnaire et malgré tout elle dégageait plus de défiance et d’assurance que n’importe quel entrepreneur côté en bourse. « Oh non, tu n’es pas vraiment comme ça. » nia t-il, parfaitement serein. Jane avait beau jouer les ulcérées de voir qu’il la pensait futile au point de s’abaisser à cela, mais Vladimir n’était pas idiot. Il ne l’avait d’ailleurs jamais été involontairement – en tout cas pas quand il s’agissait d’analyser les autres et de les cerner. Il adorait observer les gens, tester leurs réactions et leurs limites. Ca avait toujours fait partie intégrante du jeu des relations sociales. Et même si la Médicomage était particulière à ses yeux, elle ne dérogerait pas à cette règle. « Et puis tu n’as pas besoin de t’abaisser à faire des commérages pour te défendre face à moi. » Un compliment à peine voilé et dit de la façon la plus solennelle qui soit, voilà encore une des nombreuses cartes que le moscovite se plaisait à abattre au cours de leur échange – ou plutôt, de leur lutte – avec l’insouciance d’un gamin de six ans. Cela aurait moins le mérite de la calmer un peu, sinon de la désarçonner quelques secondes. C’était suffisant.

Elle revenait toujours indéniablement, cette histoire de coucherie. Vlad ne comprenait pourquoi elle était aussi furieuse envers lui – et envers elle, par la même occasion. Ca n’était pas si dramatique, ils s’étaient d’ailleurs plutôt bien amusés. Lui n’en voyait pas le problème, en revanche il trouvait un malin plaisir à appuyer sur cette corde qui faisait tant réagir l’américaine. « Tu peux tout mettre sur le dos de l’alcool, si ça te fait plaisir. Ca ne changera rien au fait que ce qui s’est passé s’est passé. » voulut clôturer le Langue-de-plomb, non sans révéler une pointe d’amusement. Jane Risenfield aurait très certainement voulu un Retourneur de Temps par tous les moyens pour changer la donne.

Les gouttes s’accumulaient dans le vase déjà bien plein, et ce qui n’allait pas manquer de se produire arriva finalement plus tard qu’il ne se l’était imaginé : la jeune femme, de dépit et de rage, lui en colle une. Ce n’était ni la première ni la dernière gifle qu’encaissait Vladimir Bolgarov, et il aurait pu dire sans mentir qu’il en avait reçu des plus douloureuses. Mais cette claque-là venait d’elle, et comme toutes les claques, elles étaient le signal que la limite avait été franchie. Il porta sa main à sa joue, la frottant sans vraiment y faire attention – le picotement s’atténuait déjà, même si une trace rouge apparut sur son épiderme. Pour autant le jeune homme ne bougea pas d’un cil. Non, il s’approcha même davantage de la jeune femme, faisant un pas – un seul était bien assez –, comme pour la défier. « Non merci, sans façon. Je suis très bien là où je suis. » Si Vlad était jusqu’alors un joyeux empêcheur de tourner en rond, il était d’un coup devenu bien moins rieur. Ses yeux sondèrent avec une gravité presque effrayante ceux de la Médicomage tandis qu’elle vidait le restant de son sac, qui comprenait dix-huit heures de garde éreintante. Cette absence de réaction, voire même du moindre sourire le rendait bien moins jovial, beaucoup plus menaçant. C’était donc à ça que ressemblait le benjamin des Bolgarov dans ses mauvais jours ? Un silence soudain s’abattit après ses derniers mots, jusqu’à ce que le brun croisa les bras et hocha lentement de la tête, chassant aussitôt l’aura obscur qui avait plané pendant quelques fugitives secondes. « C’est vrai. Tu as raison. »

Tout ça pour ça. A la fois incroyablement pertubant par son revirement inexpliqué de caractère et terriblement agaçant par son absence totale de moquerie, Vlad ne lâchait pas du regard Jane. Elle allait peut-être réessayer de frapper l’autre joue – et auquel cas, cette fois-ci, il ne lui laisserait pas de seconde chance et intercepterait directement son joli petit poignet. Jugeant qu’il avait assez soufflé le chaud et le froid avec la jeune femme, il conclut, comme si absolument rien ne s’était passé et qu’ils étaient en pleine consultation. « Mais j’ai vraiment mal au crâne. Et avec la gifle que tu viens de me coller, je crois que j’ai la mâchoire un peu décrochée. Vous n’avez pas un service dentaire à un étage ? »

Il n’avait toujours pas reculé, laissant entre eux ce tout petit espace insignifiant tandis qu’il était encore dans ce périmètre immatériel. Il finit par faire mine de réaliser, et se décala à nouveau, laissant presque respirer la jeune femme. « Oh pardon. J’espère que je ne t’ai pas mise mal à l’aise ! »
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeDim 20 Déc - 20:58

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Elle aimerait pouvoir dire que ce n'est qu'un abruti comme un autre, un petit con comme elle en voit passer des tonnes entre les murs de Sainte Mangouste. Il ne serait pas le premier à venir voler des médicaments, ni le premier à s'intéresser au personnel de l'hôpital suite à une visite. Il serait normal, constant et elle n'aurait pas le moindre mal à le mettre dans une de ces petits boîtes bien rangées qu'il y a dans son cerveau. C'est mal – mettre les gens dans des cases – mais quand on voit passer des centaines de personnes par semaine, il faut savoir le faire pour son propre bien. Apparaissent alors à côté de la catégorie beaucoup plus hétéroclite qu'elle appelle amis, celle de collègues et internes, de patients bénins, de patients en phase terminale auxquels elle ne doit surtout pas s'attacher, puis celle de patients particulièrement chiants, blessants ou méchants dont elle peut se permettre de ne pas tolérer la présence. Vladimir pourrait convenir à cette catégorie, il pourrait même en être l'exemple type. Sauf que le russe a ce genre de moments – un peu plus gentils, un peu moins blessants, ces moments que la médicomage est incapable de comprendre.

— Tu te fiches de moi ?, demande-t-elle un peu étonnée. Après l'avoir mise hors d'elle, voilà que le benjamin des Bolgarov décide de lu faire des compliments. Un changement qu'elle est bien incapable de comprendre – elle a toujours détesté ces personnes changeant de position aussi rapidement, elle les trouve fausses et ils ne lui inspirent pas la moindre confiance. Tu peux garder tes compliments pour toi. Si tu espères te faire pardonner comme ça, tu peux continuer à rêver. Elle lâche un nouveau soupir – elle n'aurait jamais pensé que quelqu'un parviendrait à l'énerver suffisamment pour qu'elle se rabaisse à le baffer. Elle a toujours condamné ce genre de procédé stupide, ce genre de solution de facilité qu'utilisent les femmes incapables de se défendre avec de simples mots. Et aujourd'hui, elle y cède avec une facilité déconcertante. Elle se déteste à cet instant, il ne mérite pas qu'elle renie chacune de ses convictions et elle le sait très bien.

Son dos cogne à l'étagère alors qu'elle se recule pour éviter cette proximité nouvelle imposée par le russe. Elle n'aurait pas pensé que ça puisse la mettre si mal à l'aise. Elle relève les bras pour repousser Vladimir, pour l'obliger à reculer et à la laisser tranquille mais elle abandonne son geste à l'instant où elle croise ses yeux. Elle n'a jamais vu le russe comme ça, elle ne l'aurait jamais pensé aussi terrifiant. Même si elle est persuadée depuis qu'elle le connaît que celui-ci n'est pas aussi gentil que le laisse penser son petit air angélique, avoir la preuve face à elle n'a rien de rassurant. Jane n'est pas stupide, elle a fait assez de choses dans sa vie pour savoir à quel moment il faut vraiment se sentir menacer et c'est pourquoi elle n'ose plus vraiment bouger. Elle a toujours vu le Bolgarov comme un petit con sûrement dangereux, mais elle n'aurait pas pensé qu'elle pourrait l'énerver. La baffe de trop, en réaction à des remarques de trop. Elle trouve ça un peu stupide, mais n'ira pas crier à cet instant que la faute lui revient. Sa main s'apprêtait à prendre la baguette calée dans une des grandes poches de sa blouse quand il conclut. Elle a raison, et il redevient tout de suite moins effrayant. Jane lâche un petit soupir de soulagement qui, elle le sait, n'a aucune chance de passer inaperçu vu la distance qui les sépare.

— Tu es exaspérant, lâche Jane une fois qu'il s'est reculée, ne prenant même pas la peine de relever sa remarque stupide. Elle sait qu'elle n'a plus vraiment le choix – à cause de la baffe, elle se sent stupidement obligée de s'occuper de lui. C'est pour ça qu'elle est devenue médecin, pour soigner les patients et non pour leur casser quelque chose. Bien sûr, dit-il en soupirant. Par contre, la prochaine fois que tu as mal quelque part, tu es prié de ne pas venir te servir toi-même dans les réserves. Elle lui attrape le bras pour se diriger d'un pas décidé vers la sortie avant de se retourner vers lui et de le regarder beaucoup plus sérieusement. Vide tes poches. Je vais être gentille et ne pas t'amener à la sécurité aujourd'hui mais si j'apprends que tu as recommencé, je te promets que je viens moi-même m'occuper de ton cas.
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeMer 23 Déc - 11:12

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Il ne répond même pas à sa question qui relève davantage du rhétorique que de la réelle interrogation : Vladimir se moque en permanence du monde entier. Pourtant, là, il est bien trop heureux. Il a eu ce qu’il voulait – elle s’est presque calmée et consent à un terrain d’entente entre eux deux, ce qui est bien la preuve d’une chose : Jane Risenfield est loin de vouloir réellement se débarrasser du parasite qu’il représente.

Cette nouvelle le réjouit. Déjà, parce qu’il sait qu’il peut encore l’intimider – il n’a pas loupé une miette de la peur, fugace et propre, de la jeune femme quand il s’est montré sous un visage plus austère et fermé. Et puis parce qu’il apprécie indubitablement graviter autour d’elle. Même et surtout si ça l’ennuie, il parvient toujours à retomber plus ou moins sur ses pattes et à ne pas se faire virer de son espace vital à coups de pied. Non pas qu’il doute de la capacité de l’américaine à pouvoir le faire, mais il gage plutôt sur ses talents personnels pour éviter un tel désagrément. « D’accord. » accepte t-il sans même relever ni protester le conseil, qui aurait pu aussi bien s’adresser à un enfant en bas âge. Le benjamin Bolgarov a un sourire bien trop enfantin sur le visage pour ne pas y faire penser, mais au fond c’était peut-être mieux ainsi plutôt que de le revoir dégager cet aura à peine psychopathe d’il y a quelques minutes.

Bien sûr, les choses n’allaient pas se régler sans la moindre petite inspection. Et puisque Jane ne voulait pas l’approcher – pour une mystérieuse raison -, il allait devoir montrer lui-même qu’il n‘avait rien volé. De toute façon il n’en avait guère eu le temps. « Eh bien, la confiance règne ici ! » Il plaisante avec le ton léger de ceux qui ne comprennent jamais pourquoi on leur reproche les pires maux de la Terre, néanmoins une surprenante fois de plus, il se montre docile et extirpe de ses poches le peu de contenu qu’elle regorge. « Tiens. Voilà. » Dans ses mains, une baguette magique – la sienne, espèrerait-on -, les clés de son appartement et une photo de Dimitri et lui beaucoup plus jeunes – et visiblement, une partie de celle-ci a été très minutieusement proprement découpée, ce qui sous-entendrait que le troisième frère avait été volontairement enlevé de l’image parfaite de la fratrie idéale selon Vlad. Sous le regard inquisiteur de la Médicomage, il répond par un petit sourire en coin et une remarque qui pourrait bien être plus sérieuse qu’elle n’en a l’air. « Je doute que tu veuilles garder ça mais bon. J’en ai plein à la maison alors si jamais, tu peux l’avoir pour toi. » Il parle surtout de la photo, même si un double de son duplex peut toujours être laissé à Jane. Des fois qu’elle aurait un remords …

Le moscovite rangea ses biens personnels dans les poches de son costume, lissa du plat de la main un pli imaginaire de celui-ci et fit mine de prendre une posture militaire au garde-à-vous sous le nez de la brune. « On peut y aller maintenant, docteur Quinn femme médecin ? » A certains de ces moments étranges, Vladimir donnait l’impression d’être un jeune homme normalement constitué qui taquinait une amie de longue date. Heureusement pour certains – et malheureusement pour l’aînée Risenfield -, ces instants se faisaient bien rares et aléatoires. « Si ça se trouve, tu m’as fracturé les os de la joue. » fit-il semblant de s’inquiéter sans se départir de son sourire joueur.
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeMar 5 Jan - 9:08

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Parvenir à trouver un terrain d'entente avec Vladimir est presque inespéré – il est à ses yeux bien trop immature pour faire le moindre effort, le sourire enfantin qui ne semble pas vouloir quitter son visage en est d'ailleurs une preuve. Et pourtant, quand il accepte de vider ses poches devant elle, la médicomage se sent soulagée d'un poids. Le russe n'a rien volé – correction, il n'en a pas eu le temps car elle ne doute pas une seule seconde que c'était son but premier. Plutôt contente d'être arrivée à temps – en partie pour des raisons personnelles, elle serait loin d'être dans une bonne situation s'il venait à manquer trop de médicaments dans les réserves – elle lève néanmoins les yeux au ciel en entendant sa remarque. Jane ignore ce qui la blase le plus, la plaisanterie sur la confiance – elle doute qu'il en comprenne réellement le concept – ou sa proposition foireuse. Elle a beau trouver ça touchant qu'il possède dans ses poches une photo de son frère et lui – elle en a des similaires prises avec sa petite sœur et son cousin dans son portefeuille – elle n'a pas la moindre envie de se retrouver avec quelque chose qui lui rappellerait quotidiennement l'existence du russe.

— Non merci, je crois que je vais m'en passer. Jane fait une petite grimace – elle ignore ce qui la pousse à ne pas jeter ce parasite dehors et tente donc de se persuader que c'est uniquement par professionnalisme. Elle ouvre la porte pour regarder rapidement des deux côtés afin de s'assurer qu'elle ne sera pas cernée d'infirmières colporteuses de rumeurs quand elle sortira d'une pièce vide en compagnie de Vladimir Bolgarov. Docteur Quinn femme médecin ? Elle lâche un nouveau soupir. Définitivement blasant. Revois ton humour et suis-moi, dit-elle en le tirant rapidement hors de la pièce. J'ai aucune envie qu'on nous voit ensemble, d'accord ? Cela n'a rien d'étonnant. Jane a toujours mis un point d'honneur à ne pas laisser sa vie professionnelle – et son implication au sein de l'ordre – se mêler à sa vie privée. Elle n'est pas prête à commencer, et encore moins à cause de l'arrivée d'un cas aussi gênant que le russe. Tu crois vraiment que j'ai la force de te fracturer un os ?, lâche l'américaine exaspérée. Elle aura vraiment tout entendu aujourd'hui, et elle n'a plus qu'une hâte – terminer sa garde pour rentrer raconter tout ça à son meilleur ami qui trouvera sûrement la situation hilarante.

Arrivé dans un petit box, elle le force à s'asseoir sur le lit avant de se désinfecter les mains – Jane est loin d'être maniaque mais les médicomages doivent tout de même respecter certaines normes d'hygiène pour leur bien et celui des patients. Elle se retient de soupirer – elle est censée être en pause et pourtant elle est là à s'occuper d'un patient qu'elle n'est pas supposée avoir envie de voir. La bonne blague – ça l'apprendra à être gentille et vouloir s'occuper du rangement des réserves alors qu'elle aurait pu envoyer une interne faire le boulot. Elle se réconforte comme elle peut, se disant que les chances que le russe réussisse à voler quelque chose auraient été multipliées s'il avait été face à une jeune fille pas très sûre d'elle.

— Bon, j'accepte de t'ausculter à condition qu'après, tu disparaisses. Elle aurait bien rajouté de ma vie mais elle sait que le russe est trop têtu – et aime trop l'embêter – pour ça. De toute façon, elle n'est elle-même pas sûr d'en avoir réellement envie, et ça malgré tout ce qu'elle dira. Et je plaisante pas Vladimir. J'ai mieux à faire que m'occuper de tes hallucinations de malades imaginaires, dit-elle en attrapant de quoi faire les relevés de routines.
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeSam 9 Jan - 21:23

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Elle n’était pas encorê prête à accepter la plus petite offrande de sa part – cela viendrait en temps et en heure, il en était persuadé. Vladimir ne baissait pas les bras comme ça, il savait ce qu’il en était de l’état actuel de leur relation et pour lui la difficulté résidait plutôt dans le fait qu’ils aient déjà couché ensemble mais qu’il ne s’en soit pas complètement satisfait. Ca n’était pas dans ses habitudes, et en quelque sorte il avait besoin de comprendre pourquoi il cherchait tant à trouver Jane – même si elle était en colère, surtout quand elle était énervée en fait. Le moscovite aimait ce petit jeu et il le finirait quand il en aurait décidé : ce n’était donc pas de sitôt que Jane Risenfield aurait la paix, et elle finirait par s’y faire – ou bien elle changerait de pays, mais ça n’était sûrement pas une solution viable à long terme.

La blague ne fonctionna évidemment pas et la jeune Médicomage resta de marbre, renvoyant le russe dans ses filets. Il n’aurait pas un seul rire de sa part mais ça aussi, Vladimir s’y attendait un peu. Elle avait encore trop de rancœur, et peut-être pas assez d’excuses pour redevenir gentille envers lui. Il fallait qu’il se montre plus doux et moins enquiquineur, mais c’était compliqué pour lui de ne pas chercher à la provoquer tant elle répondait avec une facilité déconcertante à ses piques. « C’est pas très gentil ça, Jane. » ronchonna le Langue-de-plomb lorsqu’elle lui annonça explicitement qu’elle ne voulait pas qu’on les voit ensemble. Elle n’avait donc pas encore saisi que c’était déjà trop tard ? Vladimir suivit la petite brune, mains dans les poches de son costume, ne manquant pas l’occasion de laisser discrètement traîner ses yeux – autant saisir les opportunités là où elles se cachent, Jane n’ayant pour l’heure pas encore des globes oculaires greffés à l’arrière du crâne, il échapperait à une seconde gifle.

L’américaine avait l’air de sincèrement mettre en doute sa force physique, ce qui fit légèrement rire Vladimir. « La force c’est aussi une part de détermination. J’ai bien l’impression que tu pourrais mettre un géant de deux mètres à terre là, rien qu’avec ton regard ! » fit-il remarquer, sans moquerie ni flagornerie. Elle avait dans ces instants-là une volonté et une tête de tueuse, ce qui franchement aurait pu faire fuir bien des criminels si elle avait fait partie de la mafia. L’idée d’avoir Jane à ses côtés le fit rêvasser quelques secondes, mais il se reprit bien vite en se rappelant qu’elle allait certainement lui sortir le discours sur les principes et les bons sentiments qu’elle portait en haute estime. Tant pis pour elle, elle loupait une grande carrière.

Ils arrivèrent dans une petite salle prévue pour les consultations et le jeune homme se formalisa bien peu des conditions posées par son interlocutrice. De toute façon ce n’était pas comme s’il avait prévu de respecter une seule des clauses qu’elle voulait gentiment lui imposer, n’est-ce pas ? Vladimir restait, au-delà d’un beau-parleur et d’un coureur de jupons, un Bolgarov. Il faisait ce qui lui chantait. « Oui, oui … » acquiesça t-il distraitement avant de s’asseoir sur la banquette de consultation, un sourire enfantin plaqué sur le visage.

« Est-ce que je dois enlever ma chemise ? » demanda t-il ingénument au bout d’un silence trop long pour quelqu’un comme lui. Forcément, il avait fini par dire une nouvelle bêtise, on ne pouvait pas attendre de Vladimir qu’il garde sa bouche fermée autant de temps. « C’était juste une question ! » répliqua le jeune homme avant même qu’elle n’ait le temps de lui donner un coup de stéthoscope ou de l’assommer avec la balance. « Tu es beaucoup trop tendue. Il faut que tu prennes des jours de congés. » acheva t-il, légèrement soucieux.
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeVen 22 Jan - 15:44

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Chaque minute qui passe la rapproche lentement de la libération. Ses yeux viennent parfois se poser sur l'horloge impersonnelle accrochée au mur de la pièce alors qu'elle calcule sans s'en rendre compte le moindre d'heures qui lui restent avant de pouvoir rentrer chez elle – ou chez son meilleur ami qui va devoir subir une soirée Disney afin qu'elle puisse oublier cette dernière heure.

Jane grimace, persuadée que rester plus longtemps en compagnie du russe est une mauvaise idée. Elle a réussi à l'empêcher de pilier les réserves de l'hôpital et ça sans que la situation ne tourne au drame. Peut-être devrait-elle se satisfaire de la chose et le laisser aux bons soins des infirmières stupides qui baveraient littéralement devant son petit jeu de beau parleur. Mais là encore, Jane est incapable d'écouter ce que lui répète sa conscience – sinon, il faut être sûr qu'elle serait partie depuis longtemps. Elle se contente de lever les yeux au ciel devant sa remarque, un soupir vient retranscrire à la perfection le sentiment d'exaspération dans lequel elle se trouve. Vladimir est irrécupérable, c'est un fait. L'américaine en est maintenant à se demander pourquoi elle finit toujours par oublier à quel point il peut lui donner des envies de meurtre.

— Alors tu m'expliques pourquoi j'arrive toujours pas à te dégager de cet hôpital ? Jane a conscience que ce n'est pas le genre de choses qui se disent. Et pourtant, pour une fois, elle laisse de côté ses bonnes manières. La présence de Vladimir la fatigue – et elle lui fait comprendre peut-être plus qu'elle ne le devrait pour que ça soit entièrement sincère. Mais peu importe ce qu'il pense, elle veut juste le voir partir pour pouvoir terminer sa garde en paix. Et je sais pas ce que tu essayes de faire mais je me passerais volontiers de tes pseudos-compliments bizarres.Et toute une liste de choses diverses qu'elle ne citera pas car ça lui prendrait facilement l'heure.

La médicomage lui lance un regard noir alors qu'elle attrape son bras pour prendre sa tension et son rythme cardiaque. Elle est persuadée qu'il n'a rien – et se demande même si sa soi-disant migraine n'est pas inventée de toutes pièces – mais elle ne peut pas refuser de l'ausculter, surtout après la baffe qu'elle a eu l'intelligence de lui mettre. Elle est persuadée que le russe le chercher que de nouveaux moyens de pression pour l'embêter un peu plus longtemps et elle lui en a donné un suffisant. Aucun membre du personnel n'a le droit de commettre ce genre de geste envers un patient.

— Vraiment Vladimir ? Sérieusement ? Jane lui lâche le bras, un air agacé sur le visage. Tu crois que j'ai envie de te voir torse nu ? Tu doutes de rien. Remarque stupide, on parle de Vladimir Bolgarov, le petit con qui semble prendre un malin plaisir à débarquer dans la vie des honnêtes gens. Elle lui lance un regard choqué – elle n'en revient pas qu'il ait osé lui dire une chose pareille, émettre un jugement sur son travail. Il n'en a pas le droit, personne ne le peut. Jane gère sa vie comme elle le souhaite, ça a toujours fonctionné comme ça. Alors non, non ! Je t'interdis de dire des choses comme ça. Ce que je fais de ma vie ne te concerne pas, et te concernera jamais. Alors tu n'as pas le droit de dire des choses pareilles. Je prends pas de jours de congé si je veux. L'américaine prend une grande respiration pour se calmer. Ce n'est pas le moment d'entamer une énième dispute avec lui pour rien alors qu'elle tente par tous les moyens de s'en débarrasser.
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeDim 24 Jan - 11:13

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Aoutch. S’il avait été un être humain normalement constitué, Vladimir aurait sans doute été touché par cette remarque qui venait du fond du cœur de la Médicomage. Pourtant il n’en semblait rien : un rire souleva même son torse et il dévisagea Jane comme si la réponse relevait de l’évidence même.  « Parce que je suis Vladimir Bolgarov ? » Bien sûr. L’égocentrisme typique de cette famille n’avait pas mis bien longtemps à refaire surface. Et comme pour apporter un argument plus sérieux et plus valide, le brun rajouta plus posément. « Et parce que tu n’as pas réellement envie de me sortir de ta vie. » Il n’avait même pas besoin d’imaginer la fureur que cela déclencherait chez l’américaine ; de toute manière, chaque geste, chaque mot, chaque respiration qu’il avait en sa présence avait le don de la rendre chèvre.

Et cette colère, elle n’était pas naturelle. Ou du moins, trop exagérée pour être totalement vraie. Vladimir avait énervé plus d’une femme pour reconnaître les indicateurs d’une vraie rancœur. Il aurait d’ailleurs pu rédiger un ouvrage psychologique traitant de ce sujet – les spécialistes du domaine l’auraient salué pour son sens du détail et sa véracité. Mais dans le cas de sa petite médecin préférée, il n’y avait jamais eu autant de haine. Elle était un concentré de tension et de reproches, et si elle avait réellement voulu le voir loin d’elle, loin de tout, elle aurait vite compris que l’ignorance était la pire faiblesse du jeune moscovite. Or, plutôt que de l’assimiler à un pâle fantôme sans aucune consistance, elle lui accordait tout le crédit possible en le diabolisant. Et pour quelqu’un d’aussi masochiste que lui, c’était ce qu’on pouvait faire de mieux pour l’inciter à rester près de vous.

Sa tension semblait correcte tout comme son pouls et la demoiselle faisait d’ailleurs, en dépit de l’identité de son patient, un travail plutôt correct et professionnel. Ce qui ne surprenait guère Vlad. Il aurait aimé connaître davantage la brune pour voir jusqu’à quel degré de complexité le paradoxe entre la conscience professionnelle et les sentiments personnels était poussé. Mais dommage, elle lui fermait la porte au nez à chaque fois qu’il tentait de s’insérer subtilement dans sa vie.

Là encore, elle s’insurgea, jouant les effarouchées et les scandalisées. Elle n’aurait vraiment pas du parce que c’était plus comique qu’autre chose. « Jane, t’es vraiment drôle. » finit par lâcher le russe. « Tu m’as déjà vu torse nu, arrête un peu … » se permit-il d’objecter sans vraiment rire – parce que pour le coup, elle ne pouvait pas non plus jusqu’à aller nier le passé. Cependant s’il avait pu croire qu’elle avait atteint son quota d’énervement, Vladimir se trompait sur toute la ligne ; Jane explosa sous son nez lorsqu’il eut le malheur de prononcer le mot congés. Sa réaction était aussi disproportionnée que révélatrice d’une chose, elle était vraiment au bord de la crise de nerfs. « Waoh, ok, ok, ça va, calme-toi un peu, pas besoin de jouer les cinglées en chef. C’était juste un conseil. » De la main il lui fit signe d’y aller mollo. « La vache, ce que tu peux être flippante quand tu t’y mets. » marmonna le brun comme un enfant surpris par l’autorité soudaine d’un parent jusque là trop laxiste. L'hôpital se foutait vraisemblablement de la charité.
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MessageSujet: Re: Let me introduce myself | Risenov   Let me introduce myself | Risenov Icon_minitimeMar 2 Fév - 9:27

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Jane lève les yeux au ciel – elle aurait préféré être étonnée par la réponse de Vladimir, elle aurait voulu que celle-ci sorte un peu de l'ordinaire, qu'elle paraisse sincère. Là, elle a juste l'impression d'entendre une réflexion bien trop réchauffée, ce qu'il sort à tout le monde peu importe le contexte. Évidemment qu'il est Vladimir Bolgarov, un petit con qui ne mérite à peine son attention et dont son meilleur ami prend trop souvent plaisir à se moquer – sans parler qu'il possède à cause de son nom de famille tout  un ensemble de défaut lié directement à la famille russe la plus réputée du monde magique. Alors qu'il ose sous-entendre qu'elle n'ait pas envie de le sortir de sa vie, c'est complètement osé. Osé et faux, se répète-t-elle pour se convaincre. Jane n'a nullement besoin d'une personne comme lui – elle se contente très bien de son quotidien posé, ses parents, sa sœur et son cousin, Joshua, Nemo, Willow et les autres membres de l'Ordre. Non, elle n'a définitivement pas besoin de plus.

Elle choisit d'ignorer ses remarques – Vladimir ne mérite pas une seule seconde qu'elle perde du temps pour lui, pour répondre à ses remarques déplacées. Et pourtant, elle est là, avec lui, et ça depuis qu'elle l'a croisé dans le placard. Elle a abandonné le calme de sa pause pour lui tenir tête, elle a repris le boulot plus tôt que prévu pour accepter de l'ausculter. Elle a déjà trop donné de son temps et de sa personne aujourd'hui pour pouvoir nier son désintérêt quant à cette personne soi-disant tant détestée. Jane attrape rapidement un bloc-notes dans l'une des poches de sa blouse pour écrire quelques données – rien d'important, de toute façon le russe est en parfaite santé, comme elle s'en doutait. Elle va pouvoir abandonner ce patient, aller chercher dans son sac son thermos de thé et une barre de céréales et reprendre le travail en attendant l'heure de la libération.

— Oui, dit-elle avec un air agacé. Oui, je t'ai déjà vu torse nu et justement je n'ai pas la moindre envie que ça recommence. Persuadée que Vladimir n'entendra pas dans sa voix toute la mauvaise foi qui en ressort, Jane termine de noter les indications qu'elle s'apprête à donner à l'infirmière qui s'occupera par la suite du russe – il est hors de question que celui-ci ne sorte de l'hôpital sans être passé par les différentes étapes d'admission, ce n'est pas un moulin. Les cinglées en chef ? La remarque la blesse bien plus qu'elle ne l'aurait imaginée. Et pourtant, c'est Vladimir. Elle est censée ne pas prendre en compte ce que peut bien dire le moscovite, il n'en vaut clairement pas la peine. Tu es vraiment méchant Vladimir. Tu comprends, méchant. Sans prendre le temps d'attendre la réponse, elle sort rapidement de la pièce pour attraper la première infirmière qui passe. Celle-ci se retrouve avec la prescription dans les mains, le regard sérieux de Jane posée sur elle. Bon, Sandy, tu lui donnes ce que j'ai noté, et tu fais son admission. Oh, et je t'en pris, arrête de baver, il est tout sauf mignon. Elle lisse rapidement le bas de sa blouse avant de regarder une dernière le russe. Au revoir monsieur Bolgarov. Et je vous conseille de ne pas recommencer vos conneries, vous n'aurez pas toujours autant de chance. L'américaine sort rapidement pour rejoindre sa salle de garde, bien décidée à ne plus croiser le moscovite au moins pour la journée.
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