Dexter n'est pas passé au terrain depuis une éternité – en grande partie à cause de son petit séjour à Brooklyn – et il a profité du premier petit temps libre pour courir au terrain de basket. Après quelques salutations dans les normes, l'américain se retrouve en train de marquer quelques paniers avec les gars du quartier, un grand sourire aux lèvres. Bien sûr, revoir le terrain de son enfance pendant ces deux petites semaines à Brooklyn lui  a rappelé que celui-ci n'est qu'un lieu de substitution, mais son amour du basket n'a pas la moindre mesure et les mecs rencontrés dans le coin sont vraiment sympa.

— Wesh, c'est quoi ça ?, demande l'américain alors qu'une ferrari se gare à proximité du terrain. Il peut facilement entendre sortant de la voiture la voix de l'un de ses héros sur terre – le grand Notorious Big. Les réponses des gars du terrain l'étonnent pas mal – il ignore totalement qui est ce Léo dont tout le monde parle. Ouais non, connais pas. L'inconnu sort de la voiture et fait le tour du terrain, saluant toutes les personnes présentes. Yo cousin, lâche-t-il quand le mec à la casquette arrive à côté de lui. Bien les chaussures. Les baskets ailés ne passent pas inaperçu, ça c'est sûr, et si beaucoup y verrait une absence totale de bon goût, Dexter ne peut s'empêcher de les trouver particulièrement classe.

Dexter observe rapidement le garçon – il n'est pas du genre à juger, ou du moins, il n'est pas du genre à être méchant envers quelqu'un en s'arrêtant aux simples apparences – surtout ce que sa première impression n'a pas la moindre raison d'être mauvaise. Tout le monde lui a dit que du bien de Léopold, et il veut bien leur faire confiance pour ça.

Dans un ronronnement bestiale, sa ferrari se gara vulgairement juste à côté du terrain de basket du quartier, tandis qu’il écoutait son album préféré de Notorious B.I.G un peu trop fort pour le voisinage. Après avoir replacé correctement sa casquette sur sa tête, il coupa le contact et descendit de sa voiture sous quelques exclamations de potes qu’il n’avait pas croisé depuis déjà quelques temps. Naturellement, il les salua tous, rigolant même avec certains avant de se retrouver devant un garçon qu’il n’avait jamais croisé. Léopold se rendait assez souvent sur le terrain pour connaître tous les habitués et savait reconnaître un nouveau quand il en voyait un, si bien qu’il s’avança pour lui serrer la main pour se présenter. « Yo ! Léo et toi ? » Croiser de nouvelles têtes était toujours un plaisir pour le jeune homme, surtout quand celles-ci appréciaient ses goût en chaussures. « Merci ! Les tiennes sont pas mal, en même temps qui aime pas les Jordans de nos jours. » Sûrement une bonne partie de la population, mais ceci était un détail.

« Alors, tu viens d’où ? » C’était peut-être une vision utopique, mais pour lui chaque personne se retrouvant sur ce terrain avait son histoire et c’était toujours sympa de savoir d’où chacun venait. Après tout, c’était la diversité qui rendait le sport si bon et ce n’était pas le Worsley qu’il était qui allait dire le contraire. Surtout que le jeune homme qui se tenait juste devant lui avait l’air super sympa et qu’après tout, le terrain de basket était un territoire de camaraderie.

Il ne faut pas longtemps à Dexter pour partager l'avis général. En temps normal, il n'a rien contre les personnes qu'il ne connaît pas à condition qu'ils ne viennent pas le chercher, mais là, ce Léo marque clairement des points. Ce n'est pas très difficile avec l'américain – déjà, c'est un habitué du terrain de basket ce qui est peut-être l'une des choses avec le plus de valeurs à ses yeux. Il faut rajouter à ça une certaine ouverture d'esprit – ce qu'il possède d'après ce qu'on lui a dit. Le garçon à la ferrari avait donc l'air très sympathique au premier abord. Mais ça, c'était avant qu'il ne fasse un compliment sur ses chaussures. À partir de cet instant précis, Dexter sait que ce mec est quelqu'un de bien, un gars sûr, et pas un bouffon ou autre chose dans le genre.

— Dexter, dit-il avec son sourire habituel. Il a toujours aimé rencontrer de nouvelles personnes, et c'est peut-être pour ça que cette nouvelle vie à Londres lui plaît tant. C'est entre autres pour ça qu'un des premiers lieux qu'il a cherchés en s'installant avec Armelle et Isaac est un terrain de basket pas trop loin – il a besoin de sa dose de sport et camaraderie s'il ne veut pas s'ennuyer. De Brooklyn. La majorité des personnes à qui il a dit ça depuis qu'il est arrivé ont trouvé ça spécialement cool, surtout que son accent américain atteste sans trop de difficulté de la véracité de cette affirmation. Je suis là que depuis quelques mois en fait. Et tout s'est passé trop vite pendant cette courte période vu qu'il a réussi à trouver son cousin et faire un aller-retour Londres – New York pour le présenter à toute la famille.

« Cool le prénom ! » Les présentations étaient maintenant faites et l’anglais désormais l’appeler comme n’importe quel pote qu’il aurait rencontrer sur ce terrain, hier ou il y a dix ans. C’était l’avantage du terrain, ici pas de courtoisie de bonne famille, juste de bons potes -à l’inverse de sa famille. Venir jouer, c’était un peu le moyen d’échapper aux conditionnement familiale, même si c’était bien moins horrible qu’il aimait le faire croire.

Quand le jeune homme annonça venir d’outre atlantique, il ne put cacher un petit étonnement, avant de sourire sincèrement. « Non ! Un ricain ! Trop bien ! Tu dois gérer au basket du coup ! » Il en fallait peu au garçon pour s’enthousiasmer, mais après tout, c’était pas tous les jours qu’on rencontrer un vrai américain de Brooklyn, sur un terrain de Londres. C’était un peu comme une bénédiction et l’anglais ne pouvait s’empêcher de se dire qu’avec lui dans l’équipe, ils bâteront haut la mains le terrain du quartier voisin. D’ailleurs, il serait temps de les relancer pour un match dans les semaines qui suivront, qui finira bien sûr par un bon pack de bières. Après avoir rapidement discuté, l’anglais retira sa veste, avant de lui lancer le ballon avec un regard de défi. « Bon on joue ? » Une seconde plus tard, des équipes étaient déjà faites et tout le monde jouait en profitant. Léopold en profitait pour admirait le jeu du nouveau, venant après tout du pays du basket.

Après une bonne heure, l’ancien gryffondor regagna sa voiture pour attraper une bouteille d’eau, mais réalisa qu’elle était vide. Il retourna sur le terrain, s’approchant du nouveau. « Eh Dexter ! Je peux t’en prendre, j’ai super soif. » Il s’appuya contre la barrière avant de sourire. « Pas mal le jeu ! » Il retira sa casquette et passa sa main dans ses cheveux, avant de reposer sa casquette et reprendre. « Ca te dis, une bière chez moi ? » Après tout, se faire un pote pouvait être une fin de journée pas mal.

Dexter rigole un peu face aux remarques de ce mec finalement assez sympa. Contrairement à ce qu'il aurait pu penser à cause de l'arrivée en ferrari, il a l'air loin d'être prise de tête, une qualité que l'américain apprécie tout particulièrement, surtout sur le terrain de basket. Ce lieu est un peu comme un endroit sacré international – partout où on va dans le monde, on devrait être capable de s'y trouver accepter comme un membre de la famille, sans qu'il n'y ait le moindre conflit. Le match commence et il en profite naturellement pour se défouler un peu. Il n'a pas joué depuis son départ de Brooklyn à cause de tout ce qu'il avait à régler pour le boulot, et c'est un véritable bonheur de pouvoir courir sur le béton, attraper le ballon et marquer quelques buts. Du coin de l'œil, il se permet d'observer un peu le jeu de Léopold qui n'est définitivement pas mauvais. Une fois ce moment terminé, il attrape sa bouteille d'eau dans son sac pour boire quelques gorgées – un véritable plaisir après l'effort. Il relève la tête en entendant quelqu'un prononçait son prénom, et se retrouve à nouveau face à Léo.

— Ouais, pas de souci cousin. Tiens, dit-il en lui tendant sa bouteille avec un petit sourire, adossé au grillage. Ce mec a l'air plutôt sympa, et de toute façon Dexter n'est pas du genre à refuser une chose aussi basique qu'un peu d'eau à quelqu'un. Ce serait un acte stupide pour l'américain qui de toute façon serait prêt se laisser mourir de déshydratation pour rendre service à un pote. Une bière ? Carrément. Il n'en faut pas beaucoup au new-yorkais pour être heureux, et la promesse d'une bonne bière fraîche est largement suffisante – pas forcément pour l'alcool, mais plus pour ce que le geste représente. Dans la tête de l'américain, boire un verre avec un mec après un match amical est une preuve de convivialité, qu'on s'entende bien et que les choses sont simples. Tout ça faisait partie de son quotidien à Brooklyn et il est content de pouvoir remettre ça ici. Je te suis écoute.

Encore un peu essoufflé, il attrapa la bouteille d’eau que l’américain lui prêta, avant d’en boire de bonnes gorgées et de la lui rendre en souriant. « Merci mec ! » La camaraderie était une chose que Léopold avait toujours aimé dans la vie et c’était d’ailleurs une des raisons qui l’avait poussé à rentrer à la brigade, bien que ça ne soit pas vraiment le cas avec certains collègues. Parfois, il jalousait un peu les aurors et le lien qui semblait les unirent, même si Greenberg passait son temps à les descendre devant la machine à café -une bonne bande d'incompétent des fois. Heureusement, il pouvait profiter du terrain de basket pour décompresser un peu, en compagnie de personne bien moins bizarres. Ici, tout était plus simple comme on pouvait le constater avec cette invitation aussi rapidement acceptée. Léopold lui adressa un sourire avant de ranger ses affaires et de saluer les autres. « Cool ! Allons-y alors. » Il se dirigea en direction de sa voiture et mit les sacs sans le petit coffre, avant de s’installer dans cette dernière.

La musique se lança automatiquement et Notorious B.I.G s’imposa comme toujours, tandis qu’il attacha sa ceinture en regardant l’autre garçon. Ce dernier ne semblait pas très habitué, si bien que Léopold lui fit un large sourire. « Je vis pas très loin, mais comme je reviens du boulot bah je suis venu en voiture. » En réalité, il habitait un peu loin, mais c’était histoire de pas passer pour le gars qui aiment juste afficher ses belles voitures. Bien sûr, l’anglais adorait ses dernières, mais ne serait pas du genre à pleurer en la voyant détruite. La voiture roula quelques minutes, sans aucun embouteillage ce qui était bel et bien une première à cette heure. Ils regagnèrent rapidement les beaux quartiers en papotant de tout et de rien, avant de s’arrêter devant un grillage qu’une clef activa. La porte s’ouvrit devant eux et la voiture remonta l’allée, jusqu’au garage où se trouvait déjà quelques voitures. Il se gara et observa un peu avant de sourire. « Ma soeur est pas là, tant mieux. » Aucune envie de l’avoir dans les pattes, surtout qu’elle risquait de ramener l’autre con de Travers.

L'américain refuse rarement une bière en compagnie d'un mec aussi sympa que Léopold. Après tout, son retour en Angleterre alors qu'il revient de deux semaines à Brooklyn est la preuve même qu'il compte faire sa vie ici – alors autant sympathiser avec les gars du coin quand il en a l'occasion. Déjà, son travail au Chicaneur l'empêche d'avoir réellement des collègues avec lesquels il s'entendrait – sauf Armelle qui est évidemment l'exception qui confirme la règle. Il suit donc l'autre en direction de sa voiture.

— Cool la musique. Notorious B.I.G, la base. Comme tout bon américain venant de Brooklyn, Dexter voue un culte à celui qu'il considère comme un véritable dieu. Il passe d'ailleurs des heures entières à écouter ses vieilles cassettes qu'il a religieusement amenées avec lui lors du début de son aventure. Oh putain, la gueule de la baraque. C'est une blague, tu vis pas vraiment là ?, demande-t-il en regardant un peu choqué l'endroit où ils viennent d'arriver. C'est la première fois depuis qu'il est ici qu'il met le pied dans les beaux quartiers et il ne s'attendait pas à se retrouver devant une véritable maison du style victorien. Comment c'est énorme. Son regard quitte difficilement les autres voitures du garage avant qu'il ne finisse par adresser un sourire sympathique à l'anglais. Ah, sœur chiante ? Je compatis. Même s'il est fils unique, Dexter a suffisamment de cousines ou de potes qui ont des sœurs pour savoir que ça peut facilement devenir compliqué.

Il suit le garçon à l'intérieur de la maison, se permettant d'observer un peu l'intérieur. C'est la première fois de sa vie qu'il met les pieds dans un endroit pareil, jurant totalement avec le petit appartement où il a vécu à Brooklyn. Contrairement à ce que certains pourraient penser, ça ne change rien à ce qu'il pense de l'anglais. Celui-ci est sympa, même s'il semble encore plus riche qu'il le laissait penser au premier abord. Dexter est loin de faire un compte avec ça. Il a plutôt l'habitude de traîner avec des personnes des quartiers populaires, mais est loin de considérer les personnes aisées comme des ennemis à éliminer.

Même si pour lui c’était la normale, il comprenait parfaitement l’étonnement du jeune homme en voyant la grandeur de la maison. « Ouais, mes parents aiment l’architecture victorienne. » Il n’avait pas spécialement envie de dire qu’ils étaient nobles et que leur nom de famille les précédait. Après tout, c’était un pote de basket, il préférait que les choses restent simple et préféra jouer le mec détaché même s’il était parfaitement conscient de ce qu’il possédait et de qui il était. En entendant le mot chiante il rigola légèrement montrant à quel point le mot était faible pour définir Célestine. Cette fille était une vraie plaie et il l’aurait bien échangé avec Rose. « Tu n’imagines même pas à quel point ! » Les disputes entre frangins étaient leurs spécialités et ce depuis leur plus jeune âge, pour le plus grand malheur de leurs parents carrément blasés par la situation.

Après une petite minute de marche, ils arrivèrent dans la cuisine ou se trouvait la cuisinière. Une dame approchant la cinquantaine typée mexicaine qui travaillait depuis très longtemps pour la famille. Léopold l’avait toujours considéré comme sa famille et adorait sa cuisine. « Hey Julietta ! Comment ça se passe ? Toujours aussi jolie ! J’ai ramené un pote, du coup on squatte un peu ton QG. » Cette dernière rigola un peu avant de sortir une assiette de cookies, ses préférés et de les poser sur l’îlot.  « Merci !! Julietta fait les meilleurs cookies du monde ! » Il rigola un peu avant d’ouvrir le frigo et de regarder le jeune homme, tandis que Julietta monta à l’étage pour vaquer à ses occupations. « Bière ou Coca ?! » Il attrapa pour lui une bière et regarda l’américain.

Si Dexter se pose quelques questions durant les premières minutes, ça ne dure finalement pas longtemps. L'américain n'est pas du genre à juger les autres, et surtout pas un mec aussi cool juste parce qu'il a eu la chance de naître dans une bonne famille. Les personnes qui insultent ceux comme Léopold sont simplement jaloux de ne pas en avoir autant. En soi, il peut les comprendre – lui aussi aurait aimé pouvoir vivre dans le luxe sans avoir peur de manquer un jour et bien sûr, lui-même se considère comme pas à plaindre comparé à certaines personnes qu'il connaît. Alors peut-être que l'anglais vit dans la plus belle maison qu'il ait vu de sa vie, mais celui-ci a l'air de rester assez modeste par rapport à ça, et l'américain respecte ce genre de comportements et se retient d'être indiscret, même s'il en meurt d'envie. Il se contente de le suivre dans la cuisine, se permettant quelques blagues sur les sœurs chiantes sans pour autant être méchant – il ne se le permettrait pas, surtout qu'il ne connaît pas cette fille et qu'elle ne lui a rien fait.

— Bière, merci cousin, dit-il en souriant. Léopold monte encore plus dans son estime. Il n'a pas eu l'occasion de connaître beaucoup de personnes possédant une cuisinière – c'est plutôt le contraire, il a rencontré des femmes qui faisaient la cuisine pour des gens et qui n'étaient pas traitées aussi bien. Ce garçon semble avoir le respect des travailleurs de couleur – pour l'américain, c'est peut-être l'une des plus grandes qualités du monde. Ces cookies c'est un truc de malade. Il sourit en terminant d'avaler la bouchée du gâteau qu'il a attrapé. Léo ne s'est pas trompé en parlant des meilleurs cookies du monde. En tout cas, c'est plutôt sympa. Il sourit, se disant que le jour où il amènerait Léopold dans l'appartement qu'il partage avec Armelle et Isaac, ce sera beaucoup moins classe. Et du coup, les gars du terrain m'ont pas dit. Tu bosses dans quoi ?, demande-t-il un peu intéressé. Il se demande ce que cet anglais a encore à lui annoncer comme nouvelle extraordinaire.

La deuxième bière glissa sur le comptoir de cuisine en direction de l’invité, tandis qu’il décapsula tranquillement la sienne. Rien de mieux qu’une bonne bière après le sport, celle qui vous réveille suffisamment pour entamer l’apéro. « De rien ! Il parait que c’est bon pour la récupération. » Cette vieille réplique de sportif pour avoir le droit à une bonne bière, le genre d’excuse qu’il n’allait pas refuser tellement elle était bonne. C’était son rituel après le basket, ça et manger un morceau. Pour son plus grand bonheur, il fallait que ce soir, une assiette de cookies l’attende, il n’en fallait pas plus pour le rendre heureux, ce qui semblait être partagé avec Dexter. « Mais ouais trop ! Je te dis ce sont les meilleurs du monde. » Les meilleurs de très loin et il ne cessera jamais de faire des compliments sur ses derniers, surtout si cela peut lui permettre d’en manger tous les jours de l’année.

L’anglais ne résista pas longtemps aux biscuits et les dévora avec amour. La question de Dexter le fit néanmoins relever la tête avant de sortir le plus naturellement du monde un mensonge. « Je suis chez les flics. » En soi, ce n’était qu’un petit mensonge, étant donné que la brigade était presque la police magique -cela dit, il se voyait mal dire ça à un moldu. « Je sais, j’ai pas la gueule de l’emploi. Et toi ? » Un rapide sourire, alors qu’il venait de parer la réponse que tout le monde lui sortait, surtout quand on le voyait avec sa tenue de tous les jours. Heureusement, le jeune américain ne le verra au grand jamais avec sa tenue pour travailler, celle qui lui donnait un stupide d’aristocrate.

Dexter sourit – ce mec a beau vivre dans une baraque immense, avoir une ferrari et une cuisinière, tout dans son comportement indique qu'il est bien le mec sympa et simple qu'il a rencontré sur le terrain. Ce n'est pas si étonnant, s'il y a des cons partout, l'inverse doit être la même. Léopold a l'air de ne pas vraiment se prendre la tête, et si une bière et un bon cookie représente son idéal après un petit match amical au terrain de basket, les deux garçons sont définitivement fait pour s'entendre. Il croque à nouveau dans son cookie, profitant du goût de celui-ci. Le garçon adore ce genre de gâteau, et c'est pourquoi ils sont bien content d'avoir Armelle à l'appartement par moment – il est prêt sans la moindre hésitation à prendre tous ses jours de ménage pour qu'elle fasse des gâteaux le dimanche après-midi.

— Chez les flics ?, répète-t-il un peu étonné. Il aurait pu trouvé une centaine de métier qui conviendrait mieux à Léopold au premier coup d'œil et il ne peut s'empêcher de rigoler quand celui-ci affirme ne pas avoir la tête de l'emploi. En soi, Dexter est bien placé pour savoir qu'il ne faut pas se fier aux apparences – par exemple, il n'a encore jamais trouvé quelqu'un qui a réussi à deviner son boulot, parce qu'un américain qui vient de Brooklyn ça se lance rarement dans la photographie au point d'en faire son métier. Pas trop non, mais t'inquiète. Je comprends. Il sourit rapidement, buvant une gorgée de sa bière. Contrairement à certaines personnes de son quartier natal, Dexter n'a pas trop de problèmes avec les flics – bien sûr, ce n'est pas ses meilleurs potes mais il sait très bien qu'ils sont nécessaires la plupart du temps, même s'il préfère quand même les éviter. Je suis photographe pour un journal. Niveau gueule de l'emploi, on repassera.

La police moldue et la brigade magique n’était pas totalement semblable, mais c’était tout de même ce qui s’en approchait le plus. Si bien que le jeune anglais avait adopté ce métier et était même persuadé que s’il n’avait pas été un sorcier, ça aurait été le sien, bien qu’il trouvait l’uniforme parfaitement ridicule. Sans surprise l’américain s’étonna de la nouvelle avant d'acquiescer sympathiquement, sans juger. La plupart du temps, quand il parlait boulot, les gens s’adonnaient avec plaisir à un petit commentaire, ce qui avait le don de le blasé. Seulement ce n’était pas le cas de ce gars, si bien que Léopold décida de continuer d’un air faussement fier. « Eh ouais, tu as même un inspecteur devant toi mon gars ! » Un clin d’oeil avant de vider sa bière d’une seule traite et de rigoler un peu en entendant le boulot de son nouveau pote. Le jeune Worsley ne se moquait absolument pas du métier de ce dernier, mais s’amusait juste de voir qu’il n’était pas le seul à pouvoir surprendre. « Photographe ? Tu n’as pas vraiment la gueule de l’emploi. »

Un dernier cookie avant de retirer sa veste et d’attraper deux autre bières. « Bon, une partie de fifa Robert Doisneau. » Ca faisait un moment qu’il n’avait pas joué contre quelqu’un d’autre que Rose et surtout qu’il n’avait pas passer du moment entre mâles bien viriles. Malheureusement, il pourra pas parler meufs étant donné qu’il était désormais casé et aussi qu’il avait un peu peur de Eve si elle l’apprenait.