Kieran passe la porte de la salle commune en compagnie de son frère jumeau – ils reviennent d'une nouvelle expédition nocturne qui a été un véritable en grande partie grâce à la carte du Maraudeur. Il ne connaît rien de mieux que d'entendre les surveillants les menacer sans jamais réussir à les trouver. Il passe donc sans trop faire de bruit dans la grande pièce vide – rien d'anormal vu l'heure tardive – et s'apprête à rejoindre leur dortoir quand il aperçoit Andy et son énorme chat sur le canapé. Il grimace – ça fait plusieurs jours que le Poufsouffle n'a pas eu de nouvelles de son amie. Depuis cette histoire de baiser, ils s'évitent mutuellement, et ne se parlent que très peu lors des entraînements de Quidditch.

En temps normal, il aurait complètement oublié l'existence du problème ou de la personne – il l'affirme assez souvent, il n'a besoin de personne excepté Killian – mais là les choses sont assez différentes. Il apprécie réellement Andy – en tant qu'ami, dit-il régulièrement à son frère pour tenter d'éviter les moqueries – et il n'a pas envie de la perdre. Il se tourne vers le plus grand, lui faisant signe qu'il le rejoint quand il aura fini de parler. En soi, il n'est pas sûr que cela puisse étonner son frère – celui-ci est bien au courant qu'il a pris la peine d'envoyer une lettre à la petite blonde pour la Saint-Valentin. Lettre à laquelle elle n'a pas répondu d'ailleurs, ce qui a eu pour effet de l'attrister plus qu'il ne l'aurait pensé.

— Eh Andy, dit-il en se posant à côté de sa coéquipière de Quidditch, ce qui a pour conséquence de faire fuir Ulysse. Kieran se rappelle sans trop de difficulté avoir déjà lancé une bombe à eau aux pieds du chat – chose qu'il se passera bien de raconter à son amie. Qu'est-ce que tu fais toute seule ? Question un peu stupide vu que seule, Andy l'est bien souvent – ou alors, elle est accompagnée d'Octavia ou Ei, qui ne sont pas dans leur maison. Je peux te tenir compagnie, ou tu as vraiment pas envie de me voir ? Il espère que la réponse ne sera pas négative – ou alors il se tapera vraiment la honte face à son frère.

Sa main s’enfonçait un peu dans les longs poil de son chat, tandis qu’elle était à moitié allongée dans le canapé de la salle commune des Poufsouffles. Un plaid et un oreiller, la voilà prête à passer la nuit dans ce canapé en compagnie de son énorme chat, ce qui n’était pas vraiment une première pour la petite. Elle et les filles de son dortoir ne s’entendait pas du tout, l’obligeant souvent à quitter son dortoir pour dormir sur ce large canapé. Bien sûr, elle se réveillait toujours très tôt, histoire de ne pas se faire surprendre par tous les gens de sa maison. Son pull en laine blanc trop grand pour elle semblait beaucoup amuser son chat qui faisait tranquillement ses griffes dessus, tandis qu’elle regardait le feu dans la cheminée d’un air un peu lunaire. Soudainement, la porte s’ouvrit dans son dos et elle ne se donna pas vraiment la peine de regarder, se disant que c’était sûrement un elfe de maison. Après tout, ces derniers n’allaient pas arrêter leur travail sous prétexte qu’une troisième année avait décidé de ne pas dormir dans son dortoir. Seulement, après quelques secondes, elle entendit les fameux elfes parler et elle comprit rapidement que ce n’était absolument pas ce qu’elle pensait.

Elle tourna naturellement la tête en direction des deux jumeaux qu’elle avait sans difficulté reconnu et adressa un sourire timide à leur adresse. « Salut les gars. » Son regard évita celui du plus petit, comme elle le faisait depuis leur baiser volé dans un des couleurs de Poudlard. Andy était partie en courant et ne savait pas comment le prendre, surtout après le cadeau du jeune homme pour la Saint Valentin. L'intérêt qu’il lui portait était plus que nouveau pour elle et peureuse comme elle l’était, elle avait un peu peur de la suite. Néanmoins, elle ne pouvait cacher son sourire en voyant le garçon s’approcher d’elle. Passait du temps avec Kieran lui avait plutôt manqué, ce qui prouvait sûrement qu’elle tenait déjà beaucoup à lui. Le gros chat s’échappa en crachant un peu contre le plus vieux. « Eh bien, je suppose que je comptais dormir ici. » Un vague sourire un peu gêné en direction du plus âgé avant de s'asseoir en tailleur, toujours dans le plaid en laine. Le quatrième année se proposa pour lui tenir compagnie et elle se contenta de soulever un peu le plaid, comme pour l’inviter à rester. « Non, tu peux rester un peu si tu veux. » Les joues un peu rose, elle le regarda gentiment avant de voir le deuxième jumeau monter dans son dortoir.

Kieran sourit – il a déjà évité le refus catégorique ce qui est une très bonne chose. Après cette histoire de baiser, il a eu peur définitivement l'amitié de la plus jeune. La fuite de celle-ci l'a rendu un peu triste et il s'est bien passé de s'en vanter. Avec le recul, il suppose qu'il aurait dû se contenter d'aller embrasser une autre fille – une qui ne lui plaît pas du tout, comme cette Ei qui était également dans le couloir mais il n'aurait de toute façon pas pu atteindre ses lèvres. Il l'a d'ailleurs détesté ce jour-là, de donner à la plus petite une raison de s'enfuir alors qu'ils auraient pu s'expliquer simplement – il aurait fait une blague, répété une centaine de fois que c'était amical, qu'elle ne lui plaît pas même si cela est plus éloigné de la vérité qu'il ne l'aurait voulu. Il se faufile sous le plaid à côté d'elle, profitant de la seconde chance qui lui est donnée pour avoir une place dans la vie de sa coéquipière. Il a réfléchi, l'amitié semble être la seule solution possible avec la poufsouffle et il aurait dû s'en contenter.

— Quoi ? Attend, tu vas pas dormir ici quand même. C'est pas confortable, et tu vas avoir froid. L'écossais est assez frileux et il il s'imagine très mal passer une nuit sans sa grosse couette sur un canapé où tout le monde pourrait le trouver au matin. En tout cas c'est gentil de me laisser rester. Surtout après m'avoir évité toute la semaine. Il aimerait pouvoir dire que la phrase est sortie toute seule mais ce n'est pas le cas. Kieran ressent depuis le gage le besoin de s'expliquer avec la plus jeune. Même s'il ne se passe jamais rien après – ce qu'il est prêt à accepter sans le moindre souci, ils ne sont que des adolescents après tout – ça lui paraît logique d'en parler s'il veut conserver une amitié saine avec Andy. Bien sûr, il se doute que cette simple remarque peut la faire fuir à nouveau et il se voit mal lui courir après jusqu'aux dortoirs des filles. Mais pour leurs entraînements de Quidditch en duo qui reprennent la semaine suivante, il est impératif qu'ils aient cette petite discussion – même si elle n'amène à rien, même s'il se prend un second vent.

C'est l'impression qu'il a eue, tout simplement. Kieran n'avait jamais embrassé de fille avant l'écossaise, et on ne peut pas dire que cette première fois soit une réussite. Voir la fille qui nous plaît hypothétiquement partir en courant n'a jamais rien de bon – il n'en parlera jamais à Basile, mais il est sûr que son cousin et maître partagerait son point de vue sur le sujet. Assis en tailleur à côté d'Andy, il n'ose pas trop bouger – de peur de la frôler, d'établir le moindre contact physique qui rendrait la situation encore plus bizarre. Pourtant, ce n'est pas comme s'il n'en avait pas envie – rien de très poussé, juste lui tenir la main, lui faire un câlin et il serait heureux. Mais le batteur reste comme ça, à sourire timidement à son amie en attendant sa réponse, la peur qu'elle ne veuille plus jamais lui parler lui nouant l'estomac.

Le garçon semblait parfaitement outré d’apprendre qu’elle envisager de dormir dans la salle commune, ce qui la fit presque sourire. « J’ai ma couette. C’est pas la première fois que je dors ici. » Elle ne savait pas si c’était le fait qu’il s'inquiète pour elle ou parce qu’elle passait directement pour une fille courageuse, mais elle sentait une certaine force émaner d’elle. Andy n’était pas du genre à se plaindre et elle ne comptait plus le nombre de nuits qu’elle avait pu passer dans ce canapé, avec comme compagnie son chat. Le garçon s’installa à ses côtés et d’une certainement manière, elle trouvait ça réconfortant, peut-être qu’il lui avait manqué finalement. Sans surprise, la conversation dérailla rapidement sur le sujet du silence des derniers jours et elle baissa la tête en direction de ses mains en sentant ses joues changer de couleur. « Je t’ai pas spécialement évité, je vois pas de quoi tu parles. » Sa réponse était rapide et on pouvait sentir le mensonge dans sa voix, parce qu’elle savait très bien que c’était exactement ce qu’elle avait fait depuis ce baiser volé. D’ailleurs, elle n’en avait parlé à personne, bien trop gênée par la conversation qui pourrait suivre.

Un silence aussi pesant que lourd de sens s’installa dans la salle, tandis qu’elle évitait encore une fois le regard du plus âgé. Cependant, elle s’ennuyait un peu sans lui et se doutait bien qu’il faudra bien lui parler un jour. Si bien qu’elle prit son courage à deux main et une grande inspiration avant de lui demander la question qui lui trottait dans la tête. « Tu savais que c’était la Saint Valentin ? » Peut-être que c’était un hasard, peut-être qu’il ne ressentait absolument rien pour elle, peut-être qu’un retour à la normale était possible. Pourtant, au fond elle, une petite voix aimerait bien que non, juste parce que c’était honnêtement très agréable. Un peu déboussolée elle regardait le feu crépiter dans la cheminé tandis que son chat et son furet dormait devant le feu comme deux grands amis.

Apprendre qu'elle passe régulièrement des nuits seule sur ce canapé est loin de le réjouir. Il ne trouve pas ça très correct de la part des filles de son dortoir de s'en prendre à elle, et de la pousser à quitter son lit. C'est typiquement le genre de comportement qu'il n'aime pas chez les gens, et il compte bien parler à Killian d'un moyen de venger leur coéquipière. Kieran apprécie beaucoup la petite blonde – bien plus qu'il ne le devrait – et même si elle a passé la semaine à l'éviter, elle reste à ses yeux une véritable amie. Ou plus, il n'est pas sûr de savoir et c'est d'ailleurs pour ça qu'il est là.

— D'accord, dit-il en grimaçant quand elle lui parle de sa couette. Pour lui, c'est loin d'être suffisant. Jamais il ne quitterait son dortoir à cause de quelqu'un, ça c'est sûr. Il soupire quand elle explique ne pas l'avoir évité. Il sait qu'il n'est scolairement pas la personne la plus intelligente du monde, mais il faut arrêter de le prendre pour un con par rapport. C'est ça oui, tu vois pas de quoi je parle. Son ton est un peu condescendant, bien qu'il ne le fasse pas exprès. Il n'a pas envie de vexer Andy, mais sa remarque le blesse. Il craint vraiment avoir perdu une des personnes qu'il préfère dans ce château pour des conneries.

La question suivante le gène d'autant plus. Kieran fixe la cheminée d'un regard vide, sans trop savoir quoi répondre à ça. Basile dirait sûrement qu'il faut dire la vérité, parce qu'il est la personne la plus courageuse qu'il connaisse. Et comme à chaque fois qu'il ignore quoi faire, il se demande ce que l'auror ferait. Il tourne la tête pour regarder Andy dans les yeux et ne peut s'empêcher de la trouver mignonne. C'est vrai, sa coéquipière représente actuellement tout ce qu'il aime bien chez une fille, ce qui a commencé à rendre les choses plus compliquées dans sa tête depuis quelques semaines.

— Bien sûr que je savais. Ses yeux ne quittent pas ceux de l'écossaise. On voit bien qu'il n'est pas très fier d'annoncer une chose pareille mais il s'interdit de baisser la tête, puissant dans toute sa réserve de courage. Je te l'ai dit, c'était un cadeau de Saint-Valentin. Avant de la rencontrer, il n'aurait jamais pensé offrir quelque chose à une fille pour cette occasion qu'il n'apprécie pas spécialement. Mais c'est Andy, et avec elle tout lui paraît tellement différent. Pourquoi ? Ça te gêne ?, demande-t-il timidement.

Bien sûr qu’elle voyait très bien de quoi il parlait et bien sûr que c’était pour la Saint Valentin, mais la petite refusait de dire qu’elle le savait, préférant pour le coup, jouer les idiotes. Comprendre, c’était devoir affronter la réalité et on ne pouvait pas dire qu’elle débordait de courage. Rien que sentir le plus âgé proche d’elle suffisait pour accélérer les battements de son coeur et comme elle le craignait ça lui plaisait. Andy en avait autant envie qu’elle en avait peur et trouvait difficilement ses mots. « Ok… D’accord. J’étais plus très sûre et tout... » Elle détourna ses yeux de ceux de Kieran et sentit ses joues rougir comme jamais. Personne ne l’avait jamais regardé comme lui et elle avait juste l’impression de ne pas être à sa place. Avoir des amis était déjà nouveau depuis son entrée à Poudlard, mais avoir un amoureux l’était encore plus et peut être un peu trop pour elle. Pourtant, elle n’avait aucune envie de partir, ou même de le laisser partir, si bien que quand il lui demanda la question fatidique, elle reposa enfin ses yeux sur lui.

« Euh… Non ? » Oui, elle était gênée comme jamais, mais si elle pouvait retourner dans le temps, elle ne changerait rien, à commencer pas ce baiser. Andy avait déjà imaginé de recommencer, juste pour essayer pour de vrai, juste parce qu’elle avait trouvé cela agréable. Kieran était drôle, apaisant et plutôt mignon, ce qui n’aidait en rien la blonde à ne pas rougir. « Bah, je sais pas, j’en reçois jamais... Mais… Euh… C’est parce que je te plais ? » De toute sa vie, elle n’avait jamais autant bégayé et dans ce moment précis, elle se sentait parfaitement conne, pire que toutes les cruches de séries télévisées. Cela dit, elle avait réussi à poser la grande question et rien que pour cela, elle s’accordait un petit soupire de réconfort, ne le lâchant plus des yeux.

Kieran est loin d'être très fier à ce moment précis. Il a beau tenté de rester calme, de renvoyer à Andy l'image d'un garçon sûr de lui, son cœur bat la chamade et ses joues commencent à chauffer. Il ne l'avouera sûrement jamais, mais c'est la première fois qu'une situation pareille lui arrive. Il aimerait tellement que ça soit plus simple, semblable à une scène de films et pas aussi gênant que cet instant. L'écossais aime particulièrement cette présence à côté de lui, mais rien n'est aussi simple. Ils sont obligés d'avoir cette conversation qui les plonge tous les deux dans l'embarras, et ça juste parce qu'elle s'est enfuis quand il l'a embrassé. S'il ne tenait pas autant à sa coéquipière, déjà en tant qu'amie, il aurait sûrement abandonné mais la réponse négative qu'elle lui donne à ce moment-là le rassure un peu. Si ça ne la gêne pas de recevoir des cadeaux pour la Saint-Valentin, peut-être qu'elle l'apprécie finalement un peu plus qu'elle n'en donne l'impression. Kieran esquisse un sourire timide à l'attention de la petite blonde.

— Euh... Ouais. Le cœur du garçon rate un battement quand il entend la question d'Andy. Il ne pensait pas qu'elle serait aussi directe. Sa réponse est, quant à elle, des plus stupides. Il a l'impression d'être un handicapé sentimental incapable d'assumer ce qu'il ressent – et dans sa tête d'enfants, c'est une preuve d'immaturité, vu que les adultes devraient être capable de le faire. Oui, tu- Tu me plais, genre euh... Beaucoup, dit-il en bafouillant un peu. Sa tentative de prononcer cette phrase d'un ton assuré est un réel échec. Son regard croise celui d 'Andy, et ses joues prennent une petite teinte rosée alors qu'il hésite à lui retourner la question. Seule la perspective de se prendre un second vent par la batteuse l'arrêter – cela risque d'arriver suffisamment tôt vu ce qu'il vient de lui dire.

Plus la conversation avançait, plus Andy sentait ses joues devenir roses et si cela continuait, elle allait sûrement surchauffer. L’annonce du garçon avait eu l’effet d’une bombe, sans parler du beaucoup qui l’avait carrément achevé. Kieran était amoureux d’elle, c’était maintenant une certitude qu’elle ne pouvait plus nier. Cependant, ça allait plus loin, parce qu’il l’aimait beaucoup, chose qu’elle ne savait pas vraiment qualifier. Bien sûr, elle adorait l’écossais et le trouvait sans surprise très beau, mais peinait à trouver ses mots. « Oh… Euh, cool ? » Honnêtement, elle se bafferait elle-même tellement sa réponse était nulle. Au fond, elle se sentait un peu désolé pour lui, surtout qu’on voyait bien que ce n’était pas un moment super agréable. Si bien, qu’elle regroupa tout le courage en elle pour essayer de rattraper le coup. « Bah c’était bien et je t’aime bien aussi. » La phrase semblait très simple, mais elle était honnête ce qui était finalement le plus important. Alors que la pression était légèrement retombée avec cet aveux, la blonde s’approcha timidement du jeune garçon, avant de poser une question encore plus gênant que l’autre.

« Pourquoi je te plais ? Je veux dire ça fais deux ans qu’on se connaît. » Andy avait le don de dire ce qu’il ne fallait pas et il serait temps qu’elle apprenne à filtrer ses paroles. En effet, si le jeune garçon était mal à l’aise jusqu’ici, il allait sûrement se sentir encore plus seule maintenant. Pourtant, mine de rien, elle lui effleura la main comme pour le rassurer. Andy ne le jugerait pas sur ce qu’il allait répondre, tout simplement parce qu’elle serait sûrement comme lui dans la situation inverse. D'ailleurs, elle ne manquera pas d'en parler à Seamus prochainement, histoire d'avoir des conseils, doutant étrangement de ceux de Jude et encore plus de ceux de Eibhlin.

La réponse de la jeune blonde lui fait en quelque sorte l'effet d'une douche froide. Cool, c'est la réponse de quelqu'un qui s'en fout pour lui, de quelqu'un qui n'a pas la moindre envie d'être là et qui ne vous apprécie pas forcément. Un peu le contraire de ce qu'il ressent en compagnie d'Andy, à croire qu'il s'est trompé. Pour lui, s'ils se sont rapprochés aussi vite au cours de l'année, ce n'est pas par simple amitié – il a pourtant tenté de se convaincre de ça pendant plusieurs jours, cherchant par tous les moyens à éviter ce moment gênant. Maintenant, la réponse de la jeune fille lui donne presque envie de se lever pour courir dans son dortoir, de s'enrouler sous la couette et de ne plus jamais en sortir. Heureusement pour lui, la petite blonde tente vouloir se rattraper – chose le laissant secrètement espéré qu'elle est juste aussi nul que lui pour tout ça et qu'elle ne vient pas de lui foutre un râteau monumental. Elle l'aime bien aussi et c'est suffisant pour que Kieran soit sur un petit nuage. Il esquisse un petit sourire gêné mais plein de tendresse à son attention. Le fait qu'Andy s'approche un peu de lui le rend ridiculement timide, mais il la laisse pourtant approcher comme s'il n'avait pas peur de cette proximité – une tentative de sauver les apparences assez vaines vues la couleur que prennent ses joues quand elle lui pose sa question.

— Pourquoi tu me plais ?, répète-t-il un peu stupidement. Il pourrait trouver qu'Andy abuse à poser ce genre de question, à faire preuve d'un manque de tact sans précédent, mais ce serait hypocrite. C'est tout ça qu'il aime chez la plus jeune – ses petits côtés casse-coup entrecoupés de grands moments de doute, sa manie de mettre les gens mal à l'aise en leur énonçant leur vérité, sans parler de son rire, de ses magnifiques yeux bleus et de ses cheveux couleur soleil. Kieran baisse un peu les yeux, gêné par les pensées qui lui traversent l'esprit – ce moment remplace sans difficulté le jour où il a fait l'erreur de l'embrasser. Pour plein de choses. Tu es drôle, toujours partante pour nous accompagner faire des conneries. Il marque une petite pause en la regardant dans les yeux, avant d'ajouter beaucoup plus bas quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé dire. Et puis, tu es très jolie. Il hésite entre se féliciter pour avoir fait preuve d'un courage extraordinaire, ou se baffer pour avoir vraiment lâcher une chose pareille. L'idée de lui demander s'il lui plaît lui traverse rapidement l'esprit, rapidement balayé par la conclusion que ce n'est pas une bonne idée. À la place, il se contente de caresser maladroitement la main qui a effleuré la sienne, histoire de voir si elle s'apprête à fuir une seconde fois.

Si la question qu’elle venait de poser déstabilisait un peu le plus âgé, la réponse allait faire l’effet d’une bombe. Ses joues étaient rouges et son coeur battait la chamade devant les compliments de Kieran. Aucun garçon ne lui avait fais des compliments pareil et d’une certaine manière elle était heureuse qu’ils puissent venir de lui. Bien sûr, elle ne savait pas quoi répondre, si bien qu’elle tenta à plusieurs reprises une réplique avant d’en sortir une. « ... Jolie ? Mais non, pas du tout. » Andy n’avait rien trouvé de mieux à dire et s’en voulait déjà. C’était un peu stupide de rejeter un tel compliment qui de toute évidence venait du coeur. Elle n’avait pas l’impression d’être désagréable, mais voyait bien dans le regard de l’écossais que c’était pas une franche réussite, si bien qu’elle se rattrapa un peu. « Euh… Mais merci je suppose. » Elle lui aurait bien dit que c’était réciproque, qu’elle ressentait sûrement la même chose pour lui, mais la boule qui lui tenait au ventre l’en empêchait, si bien qu’elle décida de ne rien dire de plus pour le moment, histoire ne ne pas tout détruire.

Un long silence s’installa, tandis que la main du plus âgé caressa doucement la sienne. Elle rougissait de plus en plus et hésita à retirer sa main histoire de fuir encore une fois, mais une petite voix en elle cria de ne pas le faire, si bien qu’elle finit par lui attraper la main et s’approcher encore de lui. Une proximité aussi agréable que gênante, surtout quand elle croisait le regard bleu de Kieran. Alors que le silence devenait un peu lourd, elle décida de prendre son courage à deux mains et de reprendre maladroitement. « Et… Euh… Tu veux qu’on recommence ? » Son coeur s’emballa tandis qu’elle évitait le regard de Kieran, de peur de passer pour une idiote, pour le poser sur le feu qui crépitait devant eux.  

Plus les minutes avancent, plus Kieran se demande ce qu'il fait encore ici. Fuir serait sans le moindre doute une solution beaucoup plus adaptée à son problème, bien que ça veuille dire abandonner toute chance de mettre les choses au clair avec Andy. Le souci, c'est qu'il n'est plus question d'une simple amitié ici, et les deux en ont conscience – mais ce ne sont que des enfants qui doivent apprendre un peu difficilement à faire la part des choses. S'ils fuient à chaque fois qu'ils sont confrontés à des sentiments, ils n'arriveront jamais à rien – pour le plus grand malheur de l'écossais qui rêve que les choses évoluent entre eux. Il ne pourrait pas vraiment dire comment, mais il sait que cette situation ne lui convient pas – cette pseudo amitié qui n'en est pas vraiment une, beaucoup trop ambiguë malgré leurs jeunes âges. Il la regarde du coin de l'œil. Il est un peu agacé qu'elle ne le croit pas dans le fond. Pour lui, elle est vraiment jolie, mignonne et ça malgré son mauvais caractère et sa vulgarité naissante. Alors il ne comprend pas pourquoi elle refuse de le croire, pourquoi elle ne comprend pas qu'il est sincère et qu'il ne dirait pas juste ça pour lui faire plaisir.

— Si, je le pense vraiment, dit-il en fixant un peu le feu. La main de la plus jeune lui donne plus de courage qu'il ne l'aurait pensé. Ce contact inespéré est agréable, doux, mignon et simple. Pour lui, c'est déjà beaucoup. Andy n'a pas fui, elle accepte donc plus qu'il ne l'aurait pensé ce début de quelque chose. Il ne sait pas encore vraiment quoi – ils trouveront plus tard, ensembles – mais c'est là. Le sentiment de chaleur qui s'empare de lui alors qu'elle lui attrape la main en est la preuve même. Qu'on recommence ? Kieran la regarde sans trop comprendre. Il ne sait pas vraiment ce qu'ils ont à recommencer, sauf peut-être ce baiser stupide. Mais Andy ne peut pas parler de ça, elle ne peut pas vouloir une chose pareille. Tu parles de-, demande-t-il avant de s'arrêter. Si ce n'est pas ça, il passera définitivement pour un idiot aux yeux de la plus jeune, et pire, d'un obsédé. Recommencer comme dans le couloir ? La situation est risible. L'espoir se lit sans trop de difficulté alors qu'il regarde Andy un peu timidement. Parce que moi, je veux bien. Il ne sait pas où il a trouvé suffisamment de courage pour dire une chose pareille, mais maintenant il ne lui reste plus qu'à attendre la réponse de la petite écossaise, en priant pour qu'elle soit positive et qu'il ne se prenne pas un second vent.

Objectivement, Andy avait l’impression de patauger dans des sables mouvants et de s’enfoncer à chaque secondes. Elle ne savait absolument pas quoi répondre aux compliments de son ami et sentait sa bouche devenir légèrement pâteuse et sèche à cause de cette angoisse silencieuse. « Bah euh, merci alors. » Dans les films, tout avait toujours l’air plus simple, si bien qu’elle n’avait jamais imaginé se retrouver dans une situation pareille un jour. Il n’y avait pas si longtemps, Andy n’avait aucun véritable ami dans le château et aujourd’hui elle connaissait ses premières histoires de coeur -enfin essayait. La blonde avait l’impression d’être une handicapé tellement elle se sentait ridicule face à Kieran, bien que lui aussi galérait au plus haut point. Sa proposition l’avait sans surprise déstabiliser, il fallait dire qu’elle n’avait pas pris de gants et s’était montrée un poil trop direct. Cela dit, la réponse l’étonna un peu tellement elle était simple et génante. « Ah. » Son coeur s’emballa complètement, tandis qu’elle restait sans rien faire un peu perdue. Elle l’avait bien cherché avec ses questions stupides.

Elle le regarda rapidement dans les yeux, hésitant à partir en courant comme un lapin chassé. Se terrer dans son dortoir et ne plus jamais ressortir. Pourtant, elle n’en avait aucune envie, parce qu’elle se sentait bien avec Kieran. Si bien qu’elle s’approcha un peu de lui en coupant sa respiration pour coller ses lèvres sur celle du jeune homme. Un baiser ni trop long, ni trop court un peu timide mais terriblement doux avant de reculer et de le regarder non sans un léger sourire sur le visage. « C’est mieux que dans le couloir ? » Elle resta proche de lui, guettant sa réaction, vraiment curieuse. Elle avait soudainement peur de se faire rejeter, peut-être qu’elle n’était qu’un jeu pour lui.  

Kieran ne peut s'empêcher d'appréhender la réponse de la blonde. Après tout, peut-être qu'il s'est trompée et qu'elle n'a pas la moindre envie de l'embrasser à nouveau – peut-être qu'elle trouve ça dégoûtant ou qu'elle préfère quelqu'un d'autre comme son frère et cet idiot de Donnie. Il doute d'être capable de bien prendre une nouvelle pareille, et serait sûrement vraiment énervé en rentrant dans son dortoir, même s'il essayerait de ne pas le montrer devant la blonde. Ce serait trop gênant, un deuxième vent qui le pousserait à vraiment renoncer – mais pas à son amitié, il apprécie bien trop la jeune fille pour ne plus lui parler, et ça même s'il l'a fait pendant des années. Heureusement pour lui, il faut croire que le sort est de son côté vu qu'il ne s'est pas trompé, et qu'elle parlait définitivement de l'embrasser à nouveau. Un sourire naît sur son visage alors que Andy recule un peu après ce nouveau baiser. Dans un geste sûrement stupide, l'écossais touche ses lèvres du bout des doigts avant de regarder la blonde un peu tendrement.

— C'était trop cool. Il reste proche d'elle, tout en lui posant sa main sur la sienne pour lui caresser du bout des doigts. Kieran n'est pas sûr de savoir comment se comporter face à ce genre de situation et il veut être sûr de ne pas faire la moindre erreur. Maintenant, il n'a plus la moindre envie de voir Andy partir en courant – ce qui serait de toute façon difficile vu qu'il se trouve là où elle compte dormir. Il rougit un peu à cette idée, se disant qu'il n'a pas la moindre envie de la laisser seule ici. Il fait un peu froid et ce canapé est loin d'être confortable. Enfin, tu trouves pas ? Il la regarde dans les yeux en lui demandant ça, se rapprochant un peu pour poser à son tour ses lèvres sur les siennes, toujours aussi timidement que la première fois. Je-, commence-t-il en cherchant quelque chose de pertinent à dire. Kili va se demander ce que je fais. L'heure passe, et son frère jumeau va sûrement s'inquiéter de ne pas le voir revenir dans le dortoir. En réalité, il a même de la chance que celui-ci n'est pas décidé de débarquer ici pour voir ce qui s'y passe.

Le baiser semblait laisser le jeune garçon sur un petit nuage, si bien que la blonde en conclu que c’était réciproque, ce qui sonnait comme une bonne nouvelle. Ses yeux bleus ne quittaient pas ceux de Kieran et elle ne regrettait absolument pas ce qui était en train de se passer dans leur relation. Peut-être qu’ils étaient sur le point de détruire leur amitié, mais la sensation de chaleur était infiniment plus agréable. Son coeur ne se calmait plus et elle pouvait entendre chaque battement dans sa cage thoracique, surtout quand en sentant la main de ce dernier sur la sienne. Le garçon demanda alors si c’était bien, si c’était à son goût et elle avait presque envie de crier tellement elle était d’accord. Cependant un simple souffle s’extirpa de sa bouche. « Si... » Elle avait été coupé dans son élan, par un nouveau baiser timide de la part du plus âgé. Pour le coup, Andy ne s’y était pas attendu, mais cela n’enlever rien au côté sympathique bien au contraire. La blonde se replaça une mèche de cheveux avant de lui sourire sincèrement.

Alors qu’elle hésitait à lui faire un calin, il lui annonça qu’il devait remonter ce qui la destabilisa légèrement. Soudainement, elle ne savait plus vraiment si elle était importante pour lui ou si c’était un simple jouait. Peut-être qu’elle avait fais une erreur, peut-être qu’elle aurait mieux fais de dire non ? Ou alors, elle était simplement triste qu’il ne reste pas avec lui dans ce canapé, si bien qu’elle en devenait paranoïaque ? Peut-être qu’elle faisait mieux de ne pas se poser trop de question. « Ah, d’accord ? Vas y. » Elle ravala sa deception et s’enroula dans sa couette, comme elle aimait tant le faire avant de poser la tête sur son oreiller, celui sans qui elle ne pouvait dormir. « Bonne nuit. » Sa voix était calme, tandis que ses yeux fixèrent le feu dans la cheminée.

Ses doigts jouent distraitement avec ceux de la blonde alors qu'il l'observe du coin de l'œil. Il aurait pensé que cette proximité le mettrait beaucoup plus mal à l'aise et pourtant il la trouve plus agréable chaque minute. Il serait bien resté avec elle toute la nuit dans ce canapé, à regarder le feu sans rien dire – juste elle et lui, ça lui paraît clairement suffisant. Ils auraient peut-être fini par être moins gêné, faire des blagues et vers trois heures du matin ils seraient parti voler des cookies dans la cuisine. Seulement, les jumeaux ont déjà passé une nuit bien courte la vieille, et Kieran ne cracherait pas sur quelques heures de sommeil, surtout qu'il savait que son frère était en train d'observer tous ses déplacements sur la carte du maraudeur. Sa main ne quitte pas celle de la plus jeune alors qu'il lui annonce remonter dans son dortoir. Sa couette lui manque terriblement et il a hâte de retrouver le confort de son lit. Seulement, la réaction d'Andy à cet instant lui fait réaliser qu'il ne s'y est peut-être pas pris de la meilleure façon au monde. Le plus âgé la regarde tristement, se disant qu'il ne peut définitivement pas la laisser seule sur ce canapé pour la nuit – il serait incapable de dormir en la sachant seule ici.

— Non attend, tu sais quoi ? Viens avec moi. Il a conscience que proposer à une fille de dormir dans son lit revient à outrepasser une bonne dizaine de règles mais il s'en fiche. Son frère et lui passent de toute façon leur temps à briser le règlement intérieur, et ils n'ont jamais regretté. Tu vas pas rester dormir ici toute seule, dit-il en attrapant la couette de la blonde pour l'amener avec lui. Il la regarde sérieusement, lui attrapant la main pour la forcer à se lever. Si les filles de ton dortoir sont des connes, t'as qu'à venir vivre dans le notre. Ça gênera pas Kili, il t'adore. Les choses paraissent tellement logique dit de cette façon qu'il se demande pourquoi il y aurait un problème. Andy est leur amie – une amie qu'il aime peut-être un peu trop mais la question n'est pas là ce soir. Et comme ça, tu seras avec tes amis, c'est quand même mieux non ?, demande-t-il un peu inquiet. Ils viennent de s'embrasser deux fois et il conçoit que cette demande peut paraître étrange. Il lui lance donc un sourire rassurant en la tirant un peu vers les escaliers avant qu'elle n'ait le temps de refuser son offre.

Alors qu’elle le saluait déjà de la main, elle remarqua que le plus âgé ne semblait pas spécialement d’humeur à bouger, ce qui était une bonne chose pour elle puisqu’elle n’avait pas hâte de se retrouver seule. Seulement, la proposition du garçon était plus que inattendue. En effet, ce n’était pas tous les jours qu’un garçon l’invitait dans sa chambre, encore moi après un baiser. Réellement étonnée, Andy se contentait de le regarder avec de grands yeux, en se frottant nerveusement sa joue qu’elle sentait chauffer un peu. « Avec toi ? » Le dire la faisait frissonner, à moins que ce ne soit le froid qui la chatouilla quand l’écossais lui vola la couette sans état d’âme. Kieran prenait les devant, comme pour ne lui laisser aucune chance de refuser, si bien quand moins de quelques secondes, elle se retrouva tirer en direction des escaliers. Elle n’eut que le temps d’attraper son oreiller avant de se retrouver main dans la main sur la troisième marche du petit escalier. « Euh… Mais… On a pas le droit… Imagine Madame Chourave apprend ça ?! » McGildroy qui avait peur d’un prof, c’était bien une première, si bien que cela trahissait largement sa véritable peur. Pourtant, même si l’idée faisait battre son coeur la chamade, elle avait plutôt envie de se laisser faire.

Si bien qu’après un vague soupire, elle haussa les épaules et accepta son sort. « Bon tu sais quoi, cette nuit et après on verra... » Après tout, elle avait déjà dormi avec des amis à Coldingham et c’étaient même de bons souvenirs. Quelques pas plus tard, elle gagna la chambre des garçons et remarqua la masse immobile qui faisait très certainement que semblant de dormir. Néanmoins, dans le doute elle essaya de faire le moins de bruit possible et jeta son oreiller à droite du lit. « Je prend le côté la ! » Un sourire avant de se poser et de se rouler dans la couette trop contente de ne pas être seule. « C’est plus confortable que le canapé. » Andy était aussi joyeuse que stressée, ne sachant pas trop comment se comporter.

Peu importe ce que diront les autres s'ils l'apprennent – les réprimandes des professeurs, les regards étonnés et accusateurs des autres élèves. Peu importe l'air apeuré d'Andy, sa propre hésitation ou les regards moqueurs de son frère – Kieran tire la petite blonde jusqu'à son lit d'un air décidé. Hors de question de la laisser dormir sur ce canapé, de l'abandonner ne serait-ce qu'un soir de plus à ce quotidien de solitude. Andy est pour lui sûrement plus qu'une bonne amie – une coéquipière, une fille qu'il trouve plus jolie que les autres, qu'il apprécie un peu trop – et il tient naïvement à l'avoir prêt de lui pour les jours à venir. Alors bien sûr, il ignore ce qu'il se passera par la suite – et vu l'état de fatigue dans lequel il se trouve, il évite de se poser la question, se contentant de serrer la main de son amie alors qu'ils arrivent à côté du lit. Il lui adresse un petit sourire rassurant – c'est une connerie de plus à ajouter sur la liste de toutes celles que les jumeaux ont fait, et il est persuadé au fond de lui que Basile sera fier qu'il ait réussi à ramener une fille dans son lit avant son frère. Il est l'aîné, il doit faire honneur à la réputation de son cousin.

— D'accord. Par contre laisse-moi un peu de la couette ou je te fous par terre. Il chuchote, un petit air moqueur sur le visage. Elle pourrait faire ce qu'elle voudrait, Kieran ne la jetterait jamais au sol. Le bon côté des choses à avoir toujours vécu avec un frère jumeau, c'est qu'on devient beaucoup plus patient. Bien sûr, personne ne doute que c'est Kilian qui a le plus eu du mal à supporter son frère, et non l'inverse. Le plus grand est plus posé quand l'autre a l'art de vouloir mener à bien toutes les mauvaises idées qui lui traverses l'esprit. Tu m'étonnes. Bonne nuit Dydy. Il lui sourit. Pour lui, les surnoms ont quelques choses de naturel – la preuve, il est presque exceptionnel de l'entendre appeler son frère Kilian. C'est toujours Kili, plus simple, plus personnel, plus affectif. Dors bien, dit-il avant de lui faire un bisous rapide sur le front en se rapprochant un peu d'elle. Le poufsouffle essaye d'agir de façon normale – comme s'il savait ce qu'il faisait – mais ce n'est pas vraiment ça. L'important pour lui à cet instant c'est de se sentir proche de la blonde sans forcément trop la brusquer et ne rendre les choses bizarres. C'est dans cette perspective qu'il ferme les yeux, un sourire heureux aux lèvres.