Jane soupire en contemplant la porte du quartier général. Elle a toujours ce petit sentiment de honte qui ne la quitte pas lorsqu'elle revient après une longue absence. Elle serait bien incapable de dire depuis combien de temps elle n'est pas venue ici à des heures correctes – des heures où elle est susceptible de croiser du monde. Deux mois – peut-être même plus. Comme souvent, son travail la rattrape, l'empêchant de mener à bien ses obligations par rapport à l'Ordre du Phénix. Elle cumule les gardes par obligation, trouvant à peine le temps de se reposer. Les rares moments où elle pourrait passer voir les autres membres de l'organisation – histoire de leur annoncer qu'elle est toujours en vie et des leurs – elle les passe à dormir. Alors oui, il y a toujours ses visites rapides entre deux gardes – souvent aux alentours de quatre à cinq heures du matin – mais cela ne change rien à sa situation de membre fantôme. Alors aujourd'hui, comment assez régulièrement finalement, elle se décide à revenir – ayant enfin retrouvé le temps et la force de supporter à la fois sa vie professionnelle et ses engagements idéologiques.

Elle ouvre la porte, s'attendant à se retrouver face à un couloir vide qu'elle ne connaît que trop bien. Elle n'a pas grand-chose de prévu sauf peut-être discuter des derniers événements avec les personnes présentes qui voudront bien tuer un peu de leur temps pour la mettre à jour. À aucun moment, elle ne s'attendait à se retrouver en face de son ex-petit ami. Nemo Desario se tient devant elle, et elle le regarde choquée – un peu comme si elle avait vu un fantôme. Bien sûr, elle savait qu'il était à Londres – elle lit la presse, comme tout le monde, et puis elle a toujours continué à se tenir au courant des exploits sportifs du mexicain. Elle a été étonnée qu'il débarque dans la même ville qu'elle mais n'a pas cherché à essayer de le contacter – à la fois par manque de temps et par peur de ne pas savoir quoi dire. Leur histoire date maintenant de Salem et ils sont tous les deux naturellement passés à autre chose, elle ne se voyait pas aller le voir sans raison pour parler du bon vieux temps.

— Nemo ? Elle n'arrive pas à s'y faire. Revoir Nemo est une chose, mais le croiser dans le couloir du quartier général de l'ordre c'était plus qu'inattendu. Elle entre pour fermer la porte derrière elle et se précipite sur le loup-garou pour lui faire un câlin. L'impression d'être en train d'halluciner complètement ne la quitte pas – bien qu'elle ne comprenne pas vraiment pourquoi son cerveau associerait l'ancien joueur de Quidditch à l'organisation de lutte contre les mangemorts. Elle finit par le lâcher pour reculer d'un pas. Mais qu'est-ce que tu fais là ?, demande-t-elle finalement. Elle aurait peut-être dû commencer par là d'ailleurs.

Parfois, supporter Isahia s'avérait plus compliqué et s'il ne voulait pas que ses yeux virent au rouge, il valait mieux pour lui prendre la fuite. Après avoir coupé court à la conversation, le brun avait décidé de rentrer chez lui pour pouvoir se calmer un peu et retrouver avec un peu de chance son petit frère. Une soirée tranquille s'annonçait, tandis que le mexicain se dirigeait lentement en direction de la sortie. D'un geste assez lent, il tira la porte d'entrée et la lâcha en réalisant que quelqu'un était justement en train de la pousser. Le brun recula de quelques pas, histoire de laisser le passage libre à la personne qui rentrait avant de bloquer littéralement sur le visage de la jolie brune. « Wouah ! Jane ! Non, mais je dois rêver. »

En voyant la jeune fille, il avait presque l'impression d'être retourné quelques années en arrière et de faire face à un fantôme. Objectivement, il ne s'attendait aucunement à croiser son premier amour dans les couloirs de l'ordre et d'après le visage de la brune c'était un sentiment parfaitement partagé. En même temps c'était de loin la rencontre la plus improbable qu'il avait fait depuis son arrivée. La question de la brune semblait parfaitement logique, mais la réponse l'était sûrement encore plus. « Eh bien, je suis à l'ordre. » Némo la laissa entrer un peu plus et lui souriait réellement content de la revoir. « Wouah ! Ça fait une éternité ! Qu'est ce que tu deviens ?! » Étrangement, elle venait d'illuminer la journée de Némo.

Elle ne quitte pas un seul instant des yeux le visage de son ancien petit-ami, un peu comme si elle avait peur d'un mirage – ou pire, d'une nouvelle blague totalement stupide d'Isaiah. Et pourtant, c'est bien Nemo qui est devant elle – le même qu'elle a connu à Salem, qui a su être un soutien merveilleux et en particulier lors de sa dernière année. Alors si sa présence ici la surprend – surtout avec une réponse aussi évidente – elle n'en est pas moins heureuse. Elle qui se demandait si elle pourrait un jour le revoir maintenant qu'il avait décidé de s'établir sur le sol anglais, elle avait peut-être la meilleure des réponses face à elle.

— Oui, je m'en doute que tu es à l'Ordre, mais comment ? Pourquoi ? C'est peut-être trop de nouvelles d'un coup pour l'américaine qui regrette plus que jamais de ne pas être venu ces derniers temps. Le retour de Nemo dans sa vie est sûrement une des choses qui l'a le plus fait sourire ces derniers mois – encore plus que les lettres de sa petite sœur et l'arrivée de ses nouveaux internes, c'est dire. Mais oui, une éternité, tu as tellement changé depuis la dernière fois mais en même temps j'ai l'impression que tu restes le même. Je suis vraiment trop contente de te voir ici. Alors comme ça monsieur arrête le quidditch pour venir se terrer dans la grisaille londonienne ? Elle lui lance un grand sourire. Je suis médicomage, à Sainte-Mangouste, lui annonce-t-elle avec un peu de fierté. Nemo plus que personne ici sait à quel point elle a toujours été passionnée par la médecine.

Elle ne niera pas que c'est bizarre de le voir ici. Les derniers moments qu'ils ont passés ensemble remontent à une époque où leur relation était bien différente – où ils étaient ensemble en sachant pertinemment que leur couple avait une date de péremption. Alors autant dire que des retrouvailles comme ça, des années plus tard, et totalement amicales, ça pourrait paraître légèrement gênant. Et pourtant, ce côté un peu étrange mis à part, Jane se sent totalement bien en compagnie du mexicain avec qui elle est plus qu'heureuse de pouvoir parler.

Même après avoir entendu sa voix, il avait tout bonnement l'impression d'halluciner en voyant la brune devant ses yeux. Ce n'était pas vraiment le fait de la croiser un l'ordre, après tout il se souvenait des problèmes qu'elle avait eu jeune, mais plutôt de la croiser après autant de temps sans nouvelles. Némo ne regrettait aucun moment avec la jeune fille et était vraiment content de la recroiser, parce qu'il savait mieux que personne à quel point c'était une personne fantastique. Même s'il avait très largement tourné la page depuis, il savait qu'il n'aurait jamais pu réellement l'oublier -après tout, on oublie jamais son premier amour. Un sentiment qui semblait partagé par Jane. « J'ai rencontré Lupin, puis me voilà. Besoin d'être utile je suppose. » Un rapide sourire en direction de la brune qui ne semblait ne pas avoir changé depuis la dernière fois. « Toi tu ne changes pas. »

Il rigola un peu devant les paroles de la brune. « Ouais j'arrête, je suis trop vieux pour tout ça. Puis mes parents ne voulaient pas laisser mon frère au Canada, même avec moi, du coup j'en ai profité pour le suivre. » L'américaine était la mieux placée pour savoir à quel point le brun regrettait d'avoir laissé son petit frère derrière et surtout à quel point il aimait ce dernier, déjà à l'époque de Salem. « Médicomage ? Yeah, j'étais sûr que tu y arriverais. » Némo n'avait jamais douté des capacités de sa copine de l'époque et était vraiment très heureux d'apprendre que tout allait bien pour elle depuis. « Serieux, c'est trop cool ! Faut que tu passes à la maison un de ces jours, ça fera plaisir à Elias je pense. » Il ne pouvait s'empêcher de sourire, en repensant au bon temps, qui semblait bien loin maintenant.

— C'est vraiment génial ça. Son sourire ne quitte pas ses lèvres. Revoir Nemo, c'est quelque chose qu'elle trouve particulièrement cool, mais se dire qu'elle va pouvoir le croiser de temps en temps c'est encore mieux. Elle ajoute la présence de son ex-petit ami comme raison supplémentaire à venir plus souvent au quartier général – et ça même si elle n'en a pas toujours le temps. Même si elle n'envisage pas une seule seconde l'idée d'un retour en arrière concernant le sujet de leur rupture, elle est plus qu'heureuse à l'idée de pouvoir passer du temps avec lui. Ce qu'elle a aimé dans sa relation avec Nemo, c'est que même une fois finie, elle avait l'impression d'avoir quand même pu garder un ami, avant que la masse de boulot et la distance les oblige à couper un peu contact. C'est cool que Lupin travaille pour- Elle s'arrête soudainement. Enfin pour tu sais quoi, tu me comprends.

Elle lui adresse un nouveau sourire avant de l'entraîner dans la cuisine pour se servir un thé. La conversation paraît normale – deux amis qui ne sont pas parlé depuis quelques mois, un an tout au plus. Et pourtant, elle a conscience qu'ils ont tous les deux eu une vie depuis la dernière fois ils se sont croisés. Nemo a bien vécu, est devenu un champion de Quidditch et a pu voir le monde alors qu'elle a pu enfin exercé sa passion. Et pourtant, alors qu'elle est en face de lui, elle ne peut pas s'empêcher de repenser à ces vacances au Mexique qu'ils ont passé et qui font sûrement parti des moments les plus beaux de sa vie.

— Tu vis avec Elias du coup ? Mais c'est génial. Elle termine de se remplir sa tasse d'eau bouillante pour laisser infuser son thé avant de sortir une bouteille de bière qu'elle tend à Nemo. Ça doit vachement vous rapprocher non ? Elle sait que l'idée de vivre avec Hazel lorsque celle-ci sortira de Poudlard ne lui déplairait pas trop. Elle adore le tempérament de sa petite sœur et est persuadée qu'elles s'entendraient à merveille. Merci. D'ailleurs si un jour tu as un problème de santé, n'hésite pas. Je suis là pour ça, surtout si c'est à cause d'une mission de l'Ordre qui a mal tourné. C'est l'avantage à avoir un médicomage infiltré dans l'hôpital, Jane essaye d'aider comme elle peut à défaut de pouvoir être très active question mission. Oh, d'accord mais tu cuisineras ? Ça fait une éternité que j'ai pas mangé mexicain. Jane lui adresse à nouveau un grand sourire. Elle peut dire ce qu'elle veut, mais cette rencontre a égayé sa journée.

Avec un large sourire, il suivit l'américaine jusqu'à la cuisine de l'ordre, histoire de se désaltérer un peu. Cela faisait une eternité qu'ils n'avaient pas bu un verre ensemble et pourtant, il se souvenait comme si c'était hier d'eux, dans la cuisine d'abuela en train de boire de la limonade entre deux sorties au lac. Une époque extrêmement douce, dont il gardait de magnifique souvenir, aussi bien dans sa tête que sur les photos qui ornaient le couloir de leur appartement. Bien que sa relation avec Jane soit parfaitement close, elle restait une des meilleures personnes que la vie lui ait donné l'occasion de connaître et elle gardera éternellement une place spéciale dans son coeur. « Ouais, on vit sur le chemin de traverse, c'est plutôt sympa, même s'il est parfois un peu usant. » Jane ne connaissait pas très bien le plus jeune, surtout que la dernière fois qu'elle l'a vu, il n'était vraiment pas très âgé, seulement elle savait très bien que Némo l'adorait et il pouvait se permettre ce genre de boutade. Pour dire vrai, vivre avec son petit frère l'enthousiasmait vraiment. « Oui, franchement on passe beaucoup de temps ensemble, alors c'est cool. » Objectivement, faire un monopoly avec son petit frère ressemblait à une journée joyeuse pour lui et il espérait que cela soit partagé avec le principal intéressé. « Même s'il n'a qu'une seule envie, retourner à Toronto. » Parfois, ça le blesse d'entendre son frère dire qu'il a hâte de se barrer, simplement par que cela voudrait dire que cela ne le dérangerait pas de vivre sur un autre continent que lui.

« Je note, si je me blesse tu pourras faire médecin et vétérinaire. » Un sourire à son amie, avant de commencer sa bière encore fraîche. La brune accepta son invitation et il n'en fallait pas plus pour combler sa journée qui n'avait pas forcément pas très bien commencé -pour la simple et bonne raison qu'il l'avait passé en compagnie de Isahia. « Avec plaisir ! En plus, je cuisine bien mieux que à l'époque. » Un progrès qui semblait logique, simplement par l'âge qui l'avait amené plus souvent à cuisiner. Sa grand mère n'allait pas lui cuisiner tous les jours des repas. « Tu sais quoi, j'aurai adoré t'avoir en mentor, parce que honnêtement, Isahia m'insupporte un peu. » Un peu était un faible mot.

Jane ne peut retirer de son visage le sourire que le sujet petit frère y a fait naître. Quand elle entend Nemo parler de celui qui semble être un petit monstre de première, elle trouve son ancien copain vraiment adorable. N'importe qui – et elle peut-être plus que les autres – n'aurait aucun mal à voir à quel point l'ancien joueur de Quidditch aime son cadet. Un simple sentiment qui lui rappelle à quel point le mexicain est une des personnes les plus gentilles qu'elle a rencontrées dans sa vie – une personne qui lui a bien plus manqué qu'elle ne l'aurait pensé, surtout quand elle réalise parfois que la personne qu'elle connaît ressemblant le plus à la nouvelle recrue de l'ordre se trouve être son meilleur ami. Elle avale une gorgée de thé brûlant en lâchant un petit rire. Ils ont presque la même situation au final. Elle aussi possède non un mais deux monstres dont elle doit s'occuper bien qu'ils soient actuellement à Poudlard – elle compte évidemment son cousin qui ressemble de plus en plus à son double masculin de sa petite Nutsie.

— C'est cool alors. Elle le regarde avec un petit air amusé quand il parle d'un éventuel retour de son frère à Toronto. Ces gosses, ils nous font toujours la vie dure, et pourtant qu'est-ce qu'on les aime. Jane a toujours été trop maternelle, avec sa famille, ses amis et maintenant ses internes. Elle ne changera sûrement jamais à ce niveau-là. Elle rigole à la remarque de Nemo. Elle avait été surprise quand il lui avait avoué être un loup-garou à l'époque de Poudlard, et elle s'était senti honorée qu'il ait suffisamment confiance en elle pour ça. Exactement, je pense que ça te facilitera la vie en plus. C'était légèrement bizarre de se dire qu'elle allait revoir Nemo régulièrement maintenant – et encore plus de réaliser que rien n'était gênant là-dedans. Elle fait une grimace en l'entendant prononcer le prénom de celui qu'elle supportait sûrement le moins au sein de l'ordre. Non. Ils t'ont donné Isaiah en mentor ? Ça c'était de la coïncidence. C'était le mien aussi. Et tu sais pas c'est quoi le pire ? C'était au moment où je me cherchais un appartement, et depuis j'habite la porte pile en face de lui, dit-elle avec un soupir. Ce type est insupportable, je te plains. Le pire, je pense que c'est son humour. Elle ne le supporte plus depuis longtemps, et pourtant elle doit faire avec.

Il descendit quelques gorgés de sa bière avant de hocher la tête en confirmant les paroles de la brune. « Ouais, de vrais petits monstres. » Finalement, comme ils avaient pu l’être à leur âge -même si Némo était persuadé d’avoir été plus facile vivre que son petit frère. Non parce qu’un adolescent qui est contre tout le système, ce n’est pas forcément pas de tout repos. « Enfin, de toute manière il n’a pas le choix de rester. » Némo était peut-être très gentil, il ne fallait pas en abuser non plus et son frère finira bien par le savoir s’il l'énerve un peu trop. « Puis, je te fais parfaitement confiance pour me sauver la vie. » Un sourire, avant de reprendre une gorgée de sa bière. Némo lui faisait confiance, même après des années sans se voir -bien sûr, il évitera de se blesser.

Quand son amie lui annonça avoir, elle aussi eut Isahia en mentor, il ne put s’empêcher dans rire. Il fallait croire qu’ils étaient fait pour se revoir. « C’est ton voisin ? Je t’envie vraiment pas là, moi ma voisine est super sympa. » Satisfait d’avoir eut un minimum de chance dans cette histoire, il soupira légèrement en repensant à toutes les blagues stupides que l’américain avait pu lui faire en même pas trois mois. « Ne m’en parle pas, c’est un enfer. En plus, entre nous, je le sens pas trop ce type. » Il avait déjà parlé des capacités canine à ressentir les gens et certains autres bonus nons-négligeables, dans le genre. Adosser contre le plan de travail, il regardait son ancienne petite copine, d’un regard doux. Elle avait grandit, mais restait définitivement la même. « Rassure-moi, la formation, ça dur pas une année entière si ? » Une question qui lui traînait déjà en tête depuis quelque temps.

Elle ne peut s'empêcher de rigoler en entendant la remarque de Nemo. Celui-ci ne semble vraiment pas avoir à changer. Salem remonte peut-être à presque une dizaine d'années, mais l'ancien joueur de Quidditch reste fidèle à lui-même, une qualité que la médicomage aime par dessus-tout. Elle se demande ce qu'a pu devenir Elias, s'il est si chiant qu'il peut le dire. Elle s'est arrêtée à l'image du petit frère turbulent en combinaison Spiderman et elle se doute que Nemo imagine toujours Hazel avec son fameux pyjama fraise. Les années ont définitivement passé entre les deux membres de l'Ordre et elle ne peut s'empêcher voir dans cette rencontre inattendue un moyen de renouer les liens. Jane regrette la relation de confiance qu'ils avaient – elle avait à l'époque l'impression de pouvoir tout lui confier, et qu'il serait toujours là pour l'aider. Ce genre de choses lui manque aujourd'hui, ce n'est pas le genre de chose qu'elle s'imagine un jour partager avec quelqu'un comme Isaiah.

— La chance. Tu le connais depuis quoi ? Quatre mois ? Tu es loin d'avoir vu tout son potentiel de matière de blagues pourries. Crois-moi, son grand délire avec moi, c'est me traiter de frigide à chaque fois qu'il me voit. Tu sens l'intelligence. Jane pousse un petit soupir mi-exaspéré, mi-amusé. Bien sûr, elle a désormais l'habitude de ce genre de remarque qui ne la font plus du tout rire, mais elle est persuadée qu'elles peuvent encore trouver un certain public chez son ex-petit ami qui reste la personne la mieux placée dans cette organisation pour dire que c'est faux. Tu le sens pas trop genre... Tu le sens pas ?, demande-t-elle avec une intonation qui laisse clairement sous-entendre qu'elle a compris où il voulait en venir. Nemo lui a déjà parlé de ses facultés canines lorsqu'ils étaient à Salem, et elle n'a rien oublié de tout ce qu'il a pu lui confier. Ça n'a rien d'étonnant. En fait, tu serais pas le seul. Ce mec est vraiment louche, mais il fait partie des meubles ici. Et hélas, juste ça lui donne assez d'importances aux yeux des autres. Désolé Nemo, mais si. Et le pire, c'est que ton instructeur doit décider à l'issue de cette année si ta formation a été optimale, et si tu peux rester à l'Ordre.

Le temps passe, mais les choses ne change pas. Voilà le constat que le mexicain était forcé de se faire, chérissant chacun des souvenirs qu’il avait passé en compagnie de la jeune fille et ceux qu’il pourra sûrement avoir dans le futur. Ils n’étaient peut-être plus le couple le plus populaire de l’école, cela ne les empêcherais pas de pouvoir se voir pour échanger. Jane ne semblait pas avoir changer et cela avait du bon de la recroiser. Certaines personnes étaient faites pour se rencontrer et il ne doutait pas une minute que Jane en faisait partie. Le brun rigola en entendant la jeune fille parler de l’américain. « Si tu veux, je pourrais lui dire que n’est pas du tout frigide, enfin même si je pense qu’il trouvera autre chose. » Némo se demanda un instant si sa remarque pouvait paraître déplacé, avant de se dire que la brune comprendrait sûrement que cela n’avait rien d'ambiguë. Elle le connaissait depuis assez longtemps pour savoir qu’il n’était pas du genre à faire des blagues grivoises.

« Ouais, genre je le sens pas. » Elle connaissait parfaitement ses dons canins et comprendrait sûrement ce que cela pouvait signifier. Surtout qu’il se doutait bien de ne pas être le premier à le dire . « Ouais, j’ai remarqué que la plupart des gens n’étaient pas fans de lui. » A commencer par Willow, qui n’avait pas raté une occasion pour lui casser du sucre sur le dos. Apprendre que la formation durait bel et bien une année entière le blasa et il soupira grandement. « Super, ça va être une grande année. » Un rapide sourire, avant de boire sa bière.

— Oh non, je t'en supplie, va pas lui dire un truc pareil, lui répond l'américaine en rigolant, ne prenant pas un seul instant mal la remarque de son ami. Certaines personnes pourraient trouver ça déplacé mais il faut croire que les deux anciens élèves de Salem ont un humour beaucoup trop similaires pour que l'un ou l'autre prenne pas ce genre de remarque. Un conseil Nemo, ne lui dis jamais – mais genre, vraiment jamais – qu'on est sorti ensemble. Tu imagines pas de quoi il est capable. Elle lève les yeux au ciel en pensant au niveau de blagues nulles d'Isaiah. Elle est passée par tous les stades de réaction le concernant – l'étonnement, la courte période où elle prenait bien ses blagues, l'exaspération pour finir par cette situation où elle est constamment blasée lorsque l'américain fait quelque chose. Tu m'étonnes, les gens ici en ont marre que- Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que le biper au fond de sa veste sonne. La médicomage grimace en le regardant. Ça, c'est Sainte-Mangouste. Je dois filer, on finira cette conversation plus tard Nemo, dit-elle en sortant de son sac un post-it pour y écrire son numéro de téléphone et le coller devant le mexicain. Hésite pas si tu as besoin de quelque chose.

La jeune fille lui fait un dernier sourire avant de lui faire la bise pour partir d'un pas pressé. Il lui arrive régulièrement d'être appelé d'urgence quand le patient admis a été sévèrement empoissonné et qu'aucun autre médecin en ayant fait sa spécialité ne soit présent. Elle a beau être en repos, elle sait très bien qu'elle reste incapable d'échapper à l'hôpital en cas de problème – une situation qui avait beau la fatiguer au début, mais qu'elle accepte maintenant sans le moindre soucis.