Des lunettes de soleil sur le nez, son chat sur les genoux et voilà le rituel journalier du gallois pour les vacances. Pâques était passé et il pouvait profiter de quelques jours avant de reprendre l’année scolaire et plus particulièrement la lourde période d’exams qui arrivait. Balthazar ne se faisait pas vraiment de soucis au sujet de sa réussite à ces derniers, mais il avait un peu plus peur pour ceux de Jude ou même ceux de Hazel. Ca serait vraiment dommage si l’un d’eux échouait, surtout qu’il était hors de question pour lui de redoubler une nouvelle fois, juste pour rester avec ses amis. L’an prochain comme les autres, il devra quitter poudlard, mais pour lui l’école ne s’arrêtera pas puisqu’il rejoindra les bancs de l’université comme la jeune fille qui se tenait à côté de lui, un verre de jus de citrouille à la main. Si Charlotte s’était dirigée vers la médicomagie, lui s’orientait plus en botanique bien qu’il n’est pas vraiment envie de bosser dedans. L’université n’était pour lui qu’un détail, un passage, histoire de ne pas avoir à retourner au Pays de Galles. Si la fin d’année arrivait vite et que tout le monde révisait ses Aspcis, lui profitait un peu du soleil en compagnie de son amie d’enfance qu’il connaissait désormais trop bien.

Bien sûr, il n’approuvait pas les mangemorts, mais pour lui la jeune fille était bien plus que ça. Il la connaissait bien avant qu’elle le soit et se voyait mal se passer de son amitié. Elle était une confidente, une amie et surtout la personne qui le connaissait le plus au monde. Jude le connaissait aussi, mais était loin de pouvoir comprendre ce que c’était de venir d’une famille de sang-pur en Angleterre et surtout vivre avec. Sans parler que Balthazar n’avait pas la moindre envie de parler de sa famille avec son bro, après tout Charlotte était mieux placé pour ça. Comme ils étaient en vacances et qu’elle ne vivait pas très loin de lui, elle pouvait se permettre de passer quelques après-midi ici. « Je sais pas si je t’ai dis, mais l’an prochain je prend botanique à la fac, du coup on se verra. » Bon, après il n’était pas sûr d’être l’élève le plus assidus du monde, mais rien ne l’empêchait de traîner sur le campus sans rien faire. « Au fait, tu croises souvent ton ex ? » L’affaire Benjamin Eddington avait fais des vagues et il était le mieux placé pour savoir que cela avait beaucoup blessé la blonde à l’époque et imaginait bien que cela ne devait pas être simple de le croiser tous les jours.

Lunettes de soleil, jus de citrouille bien frais dans une main, un roman sur les genoux dont elle tournait les pages de sa main libre, Charlotte profitait de quelques instants de liberté entre les cours et ses révisions. Le printemps décidait enfin de pointer le bout de son nez, amenant avec lui un peu de soleil, et la blonde avait beau vouloir réussir et être studieuse, elle avait délaissé ses notes de médicomagie pour passer du temps avec Balthazar. Il lui fallait bien ça pour ne pas faire un burnout, une crise de nerf – ce n'était vraiment pas le bon moment pour ça, et cette pause entre amis était plus que bienvenue.

Elle releva alors les yeux de son livre, jetant un regard au blond par dessus le verre teinté de ses lunettes. Depuis qu'elle avait quitté Poudlard, ils se voyaient certes moins souvent, mais Charlotte appréciait toujours autant son ami d'enfance et presque voisin ; une des rares personnes à qui elle pouvait honnêtement se confier. « Vraiment ? Confiant pour tes ASPICS, j'imagine ? » Elle eut un petit sourire, mais elle ne faisait aucun soucis pour lui – Balthazar était du genre intelligent ans avoir besoin de passer des heures à réviser inlassablement. Charlotte aurait pu en être jalouse mais – surprise! - elle était simplement ravie de voir la facilité qu'il pouvait avoir à réussir. « On se verra sûrement beaucoup plus souvent, si tu arrives à me croiser entre deux révisions de médico ! » glissa-t-elle en gloussant, sirotant une gorgée de son jus de citrouille.

Charlotte releva ses lunettes de soleil sur le haut de sa tête, ramenant en arrière ses cheveux et marqua la page de son roman avant de le refermer et de se tourner vers Balth. Il évoquait un sujet sensible – le sujet « Benjamin Eddington », que Charlotte se gardait bien d'évoquer auprès des autres et du principal intéressé, ou seulement avec beaucoup trop de dédain. Elle soupira. « Eh bien, il travaille au café, alors tu imagines bien que je n'ai pas vraiment choix de le voir de temps en temps. » La mangemorte leva les yeux au ciel. « Mais bon, je suis passé à autre chose depuis. » Elle avait beau garder beaucoup d’amertume par rapport à cette histoire, elle se contentait d'ignorer royalement et d'avancer dans sa vie. Elle avait d'autres soucis, comme un hypothétique mariage, par exemple. Charlotte s'appuya un peu contre le dossier de son siège, déposant son verre sur le côté. « Tu sais qui est à l'université aussi ? Cette grande perche d'Astoria Greengrass ! Heureusement que Daphné n'est pas à la fac non plus, sinon je n'aurais pas supporté devoir croiser Ben, Daphné et Astoria aux détours des couloirs. » Tout le monde savait que Charlotte ne portaient aucune des Greengrass dans son cœur, sans vraiment savoir qui elle détestait le plus – Daphné, pour avoir coucher avec son ex, ou Astoria, pour le simple fait qu'elle existait et qu'elle était l'incarnation vivante de son épouvantard ? « Enfin, tu vois le genre. D'ailleurs, en parlant de Greengrass... J'ai entendu que Daphné était de retour à Poudlard, ça se passe comment là-bas alors ? » Charlotte tendit le bras pour caresser le chat de Balthazar tout en parlant. Elle savait évidemment pourquoi Daphné était à Poudlard, mais ça ne l'empêchait pas d'être curieuse.

Au niveau de Balthazar, la confiance n’avait plus rien à voir avec la réussite de ses exams. En effet, Balthazar n’aurait aucune difficulté à obtenir la note maximum dans toutes les matières, même le vol. Il avait toujours été bon élève et il n’y avait aucune chance qu’il se plante. « Bah disons que si je redouble, je sais pas qui va passer. » Un petit sourire amusé tandis que son chat jouait un peu avec sa main. Il ne le disait pas du tout sur un ton méprisant, mais n’allait pas non plus jouer le mec modeste alors que c’était la simple vérité. Si lui n’arrivait pas à obtenir ses ASPICs, qui le pouvait ? D’ailleurs, beaucoup de ses professeurs lui ont conseillé de en pas aller à l’université, où choisir une matière plus compliquée qui utiliserait ses compétences à leurs justes valeurs, malheureusement son choix était déjà fait. La botanique était une matière qu’il aimait beaucoup et qui lui permettra de continuer le groupe comme il le souhaite. Le groupe avait réveillé quelque chose en lui, et s’il en doutait avant, maintenant il le savait, c’était de la musique qu’il voulait faire sa vie. Néanmoins, il respectait très largement ceux qui se lançaient dans de grandes études, comme Charlotte à qui il lança un regard moqueur. « Comme si tu bossais. » Le blond savait parfaitement qu’elle travaillait, mais trouvait amusant de la charrier en la voyant ainsi installé avec ses lunettes de soleil.

Il se souvenait encore quand elle lui avait vidé son sac sous cet arbre au sujet de Benjamin et d’une certaine manière, cela lui avait fais de la peine. Charlotte n’était certainement pas parfaite, mais n’avait pas mérité ce qu’il lui avait fais -à deux reprises d’ailleurs. « Ouais, tant mieux, il s’est comporté comme un con. » Il n’était pas du genre à casser du sucre sur le dos des gens et ne se permettait pas de juger la personne qu’il était, étant donné qu’il ne le connaissait pas le moins du monde. Finalement, ce qu’il jugeait c’était ses actes et pour la personne il n’écoutait jamais les bruits de couloir. D’ailleurs, il le prouvait justement en s’entendant assez bien avec la moitié des gens que Charlotte détesté, prenant du recul sur ce qu’elle pouvait dire. Il fallait dire qu’elle se disputait souvent avec les gens et que même s’il l’adorait, elle n’en restait pas moins un peu spéciale. « Y a des gens que tu aimes bien à la fac ? » Il rigola un peu, tout en buvant un peu de jus de citrouille.

Le printemps était une saison qu’il aimait beaucoup et pouvoir passer du temps dans le jardin était presque un plaisir en compagnie de Charlotte. Cela faisait maintenant dix-huit ans qu’ils se connaissaient et discuter avec elle était un peu comme parler à une soeur. « Bah écoute, bien. On s’entend bien avec elle, alors je vais pas me plaindre, contrairement à Jude. » Le sujet Daphné était un peu complexe, surtout que la blonde avait de vrais raison de la détester -à commencer pas sa liaison avec Benjamin, mais Balthazar n’allait pas se cacher de l’apprécier. « D’ailleurs, je crois que Elliot aime pas trop quand je lui parle... » Un détail qui ne l’avait pas échappé et qui au fond était un peu gênant. Sa rupture avec la rousse était encore récente et cela lui faisait quand même un peu de peine de la voir triste dans les couloirs de poudlard.

Charlotte eut un petit rire amusé – bien sûr, ça ne faisait aucun doute ; si quelqu'un devait avoir ses ASPICs haut-la-main, c'était Balthazar Owen. « Sans blague. C'est un indice de difficulté : si tu n'arrives pas à faire quelque chose, c'est que c'est impossible à réaliser pour tout être humain. » plaisanta-t-elle. « Enfin, la botanique c'est bien. Tu as pensé à quoi faire après, où tu te laisse le temps de profiter des « meilleures années », comme ils disent ? » Charlotte, comme tout les adolescents qui quittaient les bancs de l'école pour rejoindre la « vraie vie » avait entendu mille fois que les années de fac étaient les meilleures, que c'était là que les réelles amitiés se formaient ou des tas de choses dans ce genre. « Tout de suite ! Tu préfères peut-être que j'y retourne et que je te laisse tout seul ? » Charlotte fit une petite tape amicale sur l'épaule de Balthazar en rigolant. Elle esquissa un petit sourire en prenant une nouvelle gorgée de son verre avec l'air d'une touriste en vacances – bien loin de l'étudiante studieuse, mais elle pouvait bien se le permettre.

Elle fronça un peu les sourcils en repensant à Benjamin ; d'accord, elle avait des défauts (qui n'en avait pas, de toute manières!) et n'était pas forcément aussi innocente qu'un agneau, mais elle n'avait sûrement pas méritée qu'on la traite d'une telle manière. La blonde serra un peu les poings ; « con » était un terme trop faible à ses yeux, mais au moins, Balthazar n'approuvait pas ce qu'il avait fait, c'était déjà ça. « Je ne te le fais pas dire. Mais je suis bien mieux sans lui, tu peux me croire ! Un mal pour un bien, non ? » Elle n'allait pas laisser un garçon l'empêcher de progresser dans sa vie, surtout quand il y avait bien d'autres choses à se soucier. « Bien sûr que oui, il y a Olympe par exemple. Et des gens de ma classe. C'est juste que j'ai plus de choses à dire sur les gens que je n'aime pas. » Pas forcément une manière saine de vivre sa vie – à se concentrer sur le négatif plutôt que sur le positif, mais on ne changerait pas Charlotte de si tôt, alors pourquoi essayer. « Tu t'entends bien avec elle ? Bon, j'imagine qu'elle n'est peut-être pas aussi affreuse que sa sœur. Et puis tu fais ce que tu veux, tant mieux si tu t'entends bien avec !» Charlotte haussa un peu les sourcils, mais au fond, elle préférait ça plutôt qu'il lui annonce que lui et Astoria étaient meilleurs amis. Là, elle se serait étranglée avec son jus de citrouille et aurait frôlé la crise cardiaque.

La suite de la conversation l'intéressait beaucoup plus, et elle croisa les bras, avide des petits détails. « Ah oui ? Tu sais ce que je pense ? Elle doit penser que tu essayes de la replacer par une autre rousse. Je peux comprendre qu'elle n'apprécie pas trop, d'un côté ! » Même si Balth et Elliot n'étaient plus ensemble, Charlotte n'avait aucun problème à s'imaginer la réaction de la rousse en voyant le jeune homme se rapprocher d'une autre fille qui partageait des similarités – aussi banale qu'une couleur de cheveux, ceci dit. « Mais ça fait combien de temps que vous n'êtes plus ensemble ? Je peux comprendre, mais au bout d'un moment, vous n'êtes plus ensemble, même si ça ne lui fait pas plaisir, tu n'as pas à t'empêcher de parler à qui tu veux. » fit-elle dans un semblant de sagesse. Charlotte aurait été la première à se scandaliser si son ex-copain faisait la même chose que Balthazar mais Charlotte n'était pas forcément la meilleure pour écouter ses propres conseils.

Alors qu’il était en train de regarder son verre de jus de citrouille bien frais, un papillon aussi blanc qu’un nuage se posa sur sa chaussure, rappelant alors que le printemps était bel et bien de retour. Pour la plupart des gens, les vacances de pâques sous-entendaient révisions, mais ce n’était pas vraiment le cas pour le blond qui préférait de loin passer ses journée à rien faire -ce qui n’allait pas changer grand chose à la réussite de ses exams. « Ouais, enfin les ASPICs c’est loin d’être insurmontable. » Après, ce n’était pas le genre de truc qu’il disait à ses amis de Poudlard, histoire de ne pas froisser ceux qui avaient plus de difficulté que les autres (#jude). Finalement, l’an prochain ne représentait pas vraiment un gros changement pour lui, puisqu’il se contentera d’aller en cours seulement quand l’envie lui en prendra. La seule différence c’est qu’il n’aura plus à supporter la vie avec une bande de débiles sans cervelle, mais seulement celle en compagnie de Jude. « Non, j’y pense pas trop en fait. Ma mère veut que j’ai un diplôme donc je le fais, mais on verra plus tard pour la suite. » S’il se lançait dans des études, c’était plus parce qu’il était assez terre à terre et jouait la carte de la sécurité, même si au fond il espérait plutôt pouvoir vivre de la musique. Le groupe l’avait bien plus motivé qu’il ne le laissait paraître et il n’était pas prêt d’abandonner.

Il rigola un peu en entend son amie dire qu’elle allait partir, se doutant que ce n’était pas vrai, tout simplement parce qu’elle restait jusqu’au lendemain chez lui. Pour une fois que sa grande chambre servait à quelque chose, cela serait dommage. « Je pense pouvoir survivre seul, surtout que comme ça fait déjà une heure qu’on est dehors, ma mère pourra rien dire si je m’enferme dans ma chambre pour les huit prochaines heures. » Un rapide sourire, avant de terminer son verre de jus de citrouille. Le sujet de son ex-petit-copain semblait un peu moins tabou qu’avant, mais il ne s'éternisa pas pour autant, faisant juste une petite remarque sur celui qu’elle était censée épouser. « Ouais tant mieux, enfin si on oublie que ton prince charmant c’est Charles Rowle quoi. » La famille du blond n’était pas dans le délire mariage arrangé et tout, mais comme tous sangs purs, il connaissait les règles et ne jugeait pas vraiment les choix de Charlotte. Si les amis de cette dernière semblait un peu rare, apprendre que Olympe était de retour était un peu une surprise. Il en avait beaucoup entendu parler à l’époque surtout qu’elle s’entendait bien avec son meilleur ami. « Olympe ? Shafiq ? Elle est de retour ? » Il ne la connaissait pas vraiment et n’avait aucune raison de ne pas l’aimer, même si sa réputation la précédait et que son frère était le meilleur ami de son abruti de cousin.

Charlotte n’aimait pas les Greengrass et cela n’était pas vraiment une nouvelle, néanmoins il ne comptait prendre un parti dans ce combat un peu stupide. « Je m’entend bien avec les deux, mais c’est vrai que Daphné est plutôt sympa. On se comprend bien sans forcément discuter longtemps d’ailleurs. » C’était effectivement un fait, lui et la rousse n’avait pas vraiment besoin de longues conversations pour échanger, ce qui était d’ailleurs très agréables. Pour dire vrai, le blond adorait passer du temps avec cette dernière, mais se passait bien de le dire, surtout à Charlotte. Cela dit, ils étaient trop loin de former un couple et l’idée que quelqu’un puisse le penser était vraiment étrange. « Mais, je sors pas avec Daphné et puis c’est elle qui a voulu rompre y a genre, je sais pas trois mois ? Puis c’est stupide, je parlais déjà à Daphné quand on sortait ensemble. » De sa relation avec Elliot, il ne regrettait absolument rien, mais cela lui avait donné envie de ressentir à nouveau la même chose, mais pas certain que cela soit avec l’autre rousse, même si elle était très jolie.

Elle faisait confiance à Balthazar pour gérer les examens – jamais elle ne se ferait du soucis pour le garçon à ce sujet là, c'était certain. Il n'aurait probablement aucun soucis à s'adapter à la fac, bien loin de tout ces pseudo-génies qui perdent tout leurs moyens une fois hors des murs de Poudlard. Non, Balthazar allait bien s'en sortir, Charlotte en était quasiment certaine. « Tu as bien le temps, tu as raison. » fit-elle en hochant la tête et sirotant son jus. Bien sûr, l'avis des parents était important mais Charlotte se doutait que le blond devait avoir d'autres idées en tête ; la botanique avait peut-être des aspects intéressants, mais elle voyait plutôt mal Balth dédier sa vie entière à des plantes, aussi rares et originales soient-elle.

« Te voilà donc tranquille pour un moment. » dit-elle en rigolant. La blonde soupira un peu – ce fichu mariage, encore, et toujours. Voilà une bonne raison pour laquelle on ne pouvait décidément pas toujours faire confiance à ses parents ! Charlotte n'était pas forcément la fille parfaite sur tout les points, certes, mais elle n'avait jamais rien fait qui puisse mériter une telle punition ; car c'est sous cet angle qu'elle voyait pour l'instant ce mariage, une punition injustifiée. « Oh ne m'en parles pas. Je préférerai finir vieille fille avec des milliers de chats.» Une vie plutôt ennuyeuse, mais si elle ne pouvait pas choisir avec qui finir sa vie, eh bien au temps finir seule. Elle se redressa un peu sur son siège, ramenant ses jambes contre elle. « Oui, c'est bien elle ! Elle est rentrée il n'y a pas si longtemps, je suis tombée sur elle par hasard à la fac. Ça fait du bien de voir des têtes connues. » Au moins, cela lui permettait de passer du temps avec d'autres personnes que son frère ou des filles de la fac qui n'avaient que peu d'importance à ses yeux ; un peu de changement faisait toujours du bien. Et au moins, elle pensait beaucoup moins aux Greengrass lorsqu'elle passait du temps avec Olympe.

Cependant, Charlotte avait laissé tomber l'idée de faire rejoindre à Batlhazar son combat « anti-Greengrass » ; ils n'avaient pas le même point de vue, et c'était ainsi, elle n'allait pas perdre son temps dans un débat inutile pour le convaincre alors qu'ils s'entendaient si bien sur tout les autres sujets. « Oh je vois. C'est pas avec tout le monde qu'on peut se comprendre comme ça. » gloussa la blonde. Elle n'était pas en train de soutenir une relation entre lui et la rousse – plutôt mourir – mais taquiner Balthazar était drôle. « J'ai pas dis ça, j'ai pas dis ça, mais tu sais, elle peut s'imaginer des trucs. » fit-elle en haussant les épaules, l'air de rien. « Elle est jalouse, c'est tout, crois moi. » Parce que niveau jalousie, Charlotte en connaissait un rayon.

Le mariage était quelque chose de parfaitement commun chez les grandes familles de sorciers et même si ses parents se moquaient de cette tradition, il ne la voyait pas spécialement comme quelque chose d'arriérée. Bien sûr, il était très content que cela ne le concerne pas plus et se sentait un peu désolé en pensant à l’idiot qu’elle allait épouser -rien que pour ça, il pourrait demander de prendre la place de Charles. « Je t’imagine bizarrement très bien. » Un léger rire en l’imaginant devenir la folle aux chats du Pays de Galles, alors que leurs verres de jus de citrouilles descendaient. Le printemps était de loin sa saison préférée et il était heureux de pouvoir profiter d’un moment de calme dans sa maison avec sa meilleure amie. Cette dernière n’avait pas beaucoup d’amis, si bien qu’ils se voyaient très souvent durant les vacances. Cela dit, apprendre qu’une de ses anciennes copines de classes était de retour le fit un peu sourire. « Oh bah tant mieux pour toi alors. » Au moins, elle pourra critiquer avec quelqu’un d’autre les Greengrass à son plus grand plaisir.

Il voyait bien qu’elle n’aimait pas Daphné et trouva sa réflexion sur leur relation assez étonnante, si bien qu’il se contenta de hausser les épaules. « Je sais pas, sûrement. » Balthazar ne se posait pas plus de question que cela sur sa relation avec la rousse, à part que c’était sympa de lui parler. Rendre jalouse Elliot n’était en aucun cas le but et il préféra relativiser un peu les choses. « Oh je vois, bon après c’est elle qui m’a quitté. » Il ne doutait pas que Charlotte s’y connaisse en terme de jalousie, mais ce n’était pas utile d’épiloguer sur le sujet. Une fois son verre terminé, il décida de se lever en regardant son amie. « On retourne à l'intérieur ? J’ai envie de faire de la basse. » L’après midi était encore longue et elle pouvait largement réviser en musique.

Charlotte éclata de rire – elle avait évidemment d'autres plans que celui de devenir une folle aux chats, mais cette perspective était toujours plus envisageable que celle d'être mariée de force. Elle enviait son frère ou Balthazar de ne pas se trouver dans une situation pareille, mais c'était son lot puisqu'elle était née une fille et que ne pouvant, aux yeux de ses parents, pas continuer le nom des Travers, il fallait bien lui trouver une utilité – une vision des choses bien trop ancienne pour Charlotte, mais toutes les familles de Sang-Purs ne voyaient pas les choses comme les Owen, malheureusement pour la blonde. « Je devrais abandonner mes études, on a pas besoin de diplômes pour élever des chats .» Aucune chance que Charlotte passe son tour pour devenir médicomage, en réalité. Au moins, être à la fac lui permettait de passer du temps avec Olympe par exemple, et cela la changeait de son quotidien de mangemorte par exemple, lui permettant d'être une fille quasi-normale de temps à autre. « Je sais ce que tu penses. Au moins je pourrais critiquer les gens avec quelqu'un d'autre que toi, c'est ça ? Je te connais. » gloussa-t-elle. Balthazar n'était pas très friand de potins et autres, ce n'était pas difficile à deviner.

La blonde soupira avec un sourire amusé. « Tu sais, c'est pas parce qu'elle t'a quitté qu'elle n'est pas jalouse. Les filles sont parfois très bizarres, je pensais que tu avais remarqué à force de traîner avec moi ! » Elle aurait pu expliquer pendant des heures un soi-disant stratagème féminin pour faire comprendre à Balthazar le pourquoi du comment, mais il changea de sujet et l'ancienne serpentarde n'insista pas, remettant ses lunettes de soleil, attrapant son verre et son livre avant de se lever elle aussi. « Pourquoi pas ! Tu pourras me montrer les nouveaux trucs que tu vas jouer avec ton groupe, tiens. » Charlotte suivit Balthazar vers la maison – ils avaient encore le temps de faire beaucoup et lire des termes médicaux serait sûrement plus agréable en musique.