Ses lunettes de soleil correctement installées sur son nez, un maquillage parfait et une tenue délicatement choisie, la voilà prête pour allée faire les boutiques et plus précisément les boutiques d’antiquités pour terminer la décoration la salle de bain qu’elle avait terminé la veille avec l’aide de son frère. L’appartement commençait réellement à ressemblait à quelque chose et elle en était extrêmement fière, surtout que ça lui occupait pas mal de temps. Olympe ne s’était pas vraiment fais d’amis ici et ne sortait que très peu étant donné que Charlotte était occupée avec ses études et Sybella avec son boulot de journaliste. Il y avait juste un garçon avec qui elle avait un peu sympathisé et qui l’avait même aider à poser le nouveau carrelage de la cuisine. D’ailleurs, elle espérait un peu qu’il accepte de venir manger chez elle, histoire d’avoir une chance de commencer une relation amicale, sa première et seule dans cette capitale depuis son retour.

Sur le chemin, elle en profitait pour visiter un peu certains quartiers qu’elle n’avait pas revu depuis maintenant presque cinq ans, forcé de contaster que certaines choses ne changeaient jamais vraiment. Au bout de quelques minutes, elle arriva aux abords de l’université ou se trouvait encore quelques élèves pas encore en vacances d’été. Pour la plupart, ils étaient sûrement en train de rattraper le partiels et avec ce soleil, elle ne pouvait que les plaindre. Un garçon faisait un sport qu’elle n’avait jamais vu sur la pelouse et elle s’arrêta quelques minutes pour le regarder, trouvant que c’était un peu dans dangereux de sauter par dessus des murs. Contemplant le spectacle, elle remarqua un peu plus loin un visage qu’elle connaissait, puisque c’était celui de Elias. Contente de croiser une connaissance, elle se dirigea vers lui non sans un petit sourire. Une fois à son niveau, le regard des deux personnes avec qui il parlait se posa sur elle, suivit de celui de elias qui se tourna un peu vers elle. « Salut ! Ca va ? » Olympe lui adressa son sourire le plus sympathique accompagné d’un signe de main un peu stupide qu’elle aurait préféré ne pas rajouter.

Elias allume sa cigarette avant de lâcher un soupir. Il aurait bien aimé être en vacances comme la plupart des élèves de l'université mais il n'a pas pu échapper aux rattrapages. Heureusement pour lui, il vient de terminer le dernier examen d'une longue lignée – étant donné qu'il s'est inscrit au début du second semestre, il a dû passer toutes les matières du premier, ce qui a eu comme conséquences de longues soirées de révision en compagnie de ses amis. Dans ce genre de moment, il se félicite d'avoir pris des matières communes avec ses potes rencontrés dans son groupe syndical. Il a passé la dernière semaine coincé dans l'appartement de May à relire les cours de celle-ci, des bouquins variés et à tenter d'apprendre à l'anglaise les bases de sa langue maternelle. Alors aujourd'hui, il compte bien se détendre du mieux qu'il peut – ils ont prévu de passer au local voir les autres avant d'aller se boire une bière pour commencer ce qui sera sûrement une longue soirée de débauche. Il s'apprête à dire une énième bêtise quand une petite brune arrive à leur niveau, ce qui provoque immédiatement un sentiment d'incompréhension visible dans les yeux de ses deux amis. Elias n'est pas du genre à traîner avec ce genre de personne habituellement et il se voit mal expliquer à May et Tom qu'il l'a aidé à faire les peintures chez elle car elle déteste autant un sport qui n'existe pas à leurs yeux que lui.

— Euh, ouais, dit-il sans sourire. Il jette un regard un peu gêné à May qu'il voit esquisser un petit sourire moqueur. Il ne pensait pas croiser Olympe ici – il sait qu'elle étudie à l'université magique où il passe une certaine partie de son temps pour vendre de la drogue et voir Benjamin. Il regarde la sorcière de haut avant de se retourner vers ses amis. Bon, on y va ? Y'a des gens un peu bizarres dans le coin. Elias a conscience d'être un parfait connard à ce moment-là, surtout que Olympe est plutôt gentille quand on y pense.Il s'entendent plutôt pas mal – bien sûr, il n'aborde pas un millier de sujets qui lui paraissent habituellement être une réelle priorité, ces mêmes sujets qu'ils traitent à longueur de temps avec les deux personnes actuellement présentes à ses côtés. Il se tourne un peu, ignorant la petite brune.

Stupide. C’était absolument le sentiment qu’elle avait en sentant son sourire naïf sur son visage, chose qu’elle n’arborait absolument jamais. Olympe était une fille qui gérait tout dans les moindres détails, à commencer par son apparence. Hors de question de passer pour une cruche dépendante des autres et elle ne comprenait même pas pourquoi elle souriait de cette manière devant ce garçon. En fait, elle savait exactement pourquoi et cela l’énervait au plus haut point. Cela faisait trop longtemps qu’elle était seule à Londres et voir quelqu’un apparaître dans sa vie la rendait joyeuse. Bien sûr, elle ne le connaissait pas et ils n’étaient pas amis, mais c’était une connaissance avec qui elle avait sympathisé, au point de l’inviter chez elle. Cela faisait quelques jours que le brun l’avait aidé à poser le nouveau carrelage de la cuisine et sans qui tout aurait été bien plus compliqué. Pour le remercier, elle l’avait naturellement invité à manger quand il voulait, espérant pouvoir se lier un peu avec lui et pourquoi pas devenir des amis. Le croiser dans la rue apparaissait comme une véritable aubaine pour la petite anglaise, si bien qu’elle s’excusa légèrement ce sourire stupide.

Si elle semblait assez enthousiasme, ce n’était pas vraiment le cas du mexicain qui se contenta d’une phrase un peu froide -chose qu’elle n’avait jamais vu chez lui. Cela dit, elle relativisa un peu, se disant qu’il avait sûrement dû passer une journée de cours difficile, si bien qu’elle garda un sourire ensoleillé, malgré le regard étrange des deux autres individus. La remarque du sorcier l’étonna un peu et comme pour se rassurer, elle regarda autour d’elle, cherchant les fameuses personnes bizarres et sans surprise rien. Son sourire s’effaça rapidement, tandis qu’elle ressentit automatiquement un malaise. Jamais personne ne l’avait ignoré de cette manière et elle ne pouvait s’empêcher de trouver cela extrêmement humiliant, sans parler qu’elle ne savait plus vraiment quoi faire. Olympe regarda les trois étudiants avec un regard d’incompréhension avant de chercher ses mots. « Bah… Elias, c’est moi, Olympe ? » Comment aurait-il pu oublier ? Elle savait très bien que c’était volontaire, ce qu’elle ne comprenait pas le moins du monde. Ce sentiment gênant l’envahissait rapidement et elle sentait sa gorge se serrer, alors qu’elle regardant le brun dans les yeux.

Elias a rarement connu quelque chose d'aussi gênant que le regard de la sorcière à cet instant. Les yeux d'Olympe ne le quittent pas et il y voit sans trop de difficulté un mince espoir. Il envisage l'espace d'un instant de revenir sur sa décision – d'exploser de rire et de l'introduire comme il aurait dû le faire auprès de ses amis, mais ce serait compliqué, bien trop compliqué pour lui. Il se contente donc de passer une main dans ses cheveux pour se décoiffer tout en levant les yeux au ciel. Après cette dure épreuve, il lui faudra au moins deux bonnes bières pour oublier ça. Il observe du coin de l'œil May en pleine contemplation de la brune – connaissant la moldue comme il la connaît, elle doit être mentalement en train de lister toutes les choses qu'elle ne comprend pas chez la jeune fille, à commencer par la présence de vernis à ongles et de cheveux si brillants.

— Ah ouais, Olympe, dit-il d'un ton traînant si peu naturel chez le mexicain qui déblatère habituellement des centaines de mots à la minute. Il fume quelques taffes de sa cigarettes avant de hausser les épaules, s'apprêtant à reprendre son chemin comme s'il n'avait pas croiser la jeune fille. Bon, tu m'excuses mais je suis occupé là. À plus. Faisant un petit signe de la tête à ses deux camarades, il part donc en direction de l'appartement de la seule fille du trio, laissant seule Olympe en plein milieu d'une université qu'elle ne connaît même pas. Il ne faut qu'une minute à peine pour que Tom lance les hostilités, lui demandant d'où il connaît la brune, un air un peu trop intéressé sur le visage. Juste une cliente. Tu sais, les gosses de riches ont rien de mieux à faire que consommer pour oublier à quel point leur vie est difficile quand papa et maman ont de quoi tout leur payer. Son ton est clairement condescendant, ce qui n'a pas l'air d'étonner les deux moldus qui rigolent à sa remarque.

Un air presque triste s’installait sur son visage, même si elle faisait tout pour ne pas paraître faible face à cette situation critique. Seulement c’était le détail de trop, qui rendait sa vie à Londres parfaitement nulle et si elle n’avait pas un orgueil supérieur à la moyenne, elle aurait sûrement déjà craqué. Olympe était blessée au plus profond de son âme et elle ne comprenait tout bonnement pas ce qu’elle avait pu faire pour mériter une telle humiliation. D’une certaine manière, elle le considérait comme son premier nouveau pote sur le continent et se faire ignorer lui donnait l’impression d’être absolument rien. Pourquoi avait-elle cru pouvoir se faire un ami ? Après tout, elle n’en avait jamais vraiment eu et comme les choses avaient la fâcheuses tendance à ne pas changer, elle aurait dû se faire une raison. Mécaniquement, elle se tritura les doigts écoutant les mots aussi douloureux que des balles, sans répliquer, comme une enfant qu’on réprimenderait.

La dernière balle fut tirée et la brune sentait sa gorge un peu sèche et se contentant de baisser les yeux en direction du bitume, pendant que les trois étudiants se digèrent dans une autre direction. Elle serra un peu la sangle de son sac à main avant de partir d’un pas rapide en direction du trottoir d’en face en espérant qu’ils ne la verront pas passer, les larmes aux yeux. Tout en se repassant la scène dans sa tête, elle gagna son appartement, le seul endroit où elle se sentait bien ces derniers temps.