Take off your desguise

I know the underneath it's me.

Après ces quelques jours passés à l’hôpital, Némo avait enfin ramené la rousse chez elle et pouvait se préparer à sa future rentrée comme professeur. Un nouveau poste qu’il le stressait un peu et qu’il espérait pouvoir dignement tenir. Bien sûr, avant d’accepter cette proposition, il avait demandé quelques compromis, comme le fait de pouvoir rentrer chez lui le soir, ce qui était en fait pour lui une priorité. Il était hors de question de laisser Elias seul, alors qu’ils avaient enfin la chance de vivre ensemble. D’ailleurs, maintenant qu’il rentrait à la maison, il allait pouvoir avoir cette fameuse conversation avec son frère sur ses activités illégales que leur cousin avait eu la bonne idée d’annoncer dans un courrier. Natali n’étant pas à la maison, Némo décida de faire irruption dans la chambre de son frère ce qu’il ne faisait en temps normal jamais, par respect.

« Salut, on peut parler un peu ? » Pour dire vrai, il avait entendu toute la journée le moment où ils seraient tous les deux et ne laissera pas le plus jeune s’échapper aussi rapidement que ça. Bien sûr, le mexicain s’était toujours douté que son frère faisait des trucs pas net, mais l’apprendre ne le faisait bien sûr pas vraiment rire. Cependant, il n’était pas vraiment là pour l’engueuler, il savait bien que cela datait sûrement déjà et qu’il était trop tard. « Je viens de te parler de ton job, tu m’expliques un peu ? » Il referma la porte derrière lui et s’adossa au mur ne quittant pas son petit frère des yeux.

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La nonchalance mal placée de son petit frère avait un peu le don de l’agacer, mais heureusement pour le plus jeune, Némo savait se montrer calme. Sans quoi il se serait déjà pris un bon savon et une bonne punition -bien qu’il ne soit pas certain que cela soit efficace avec le brun. « Commence par la vérité déjà. » Il croisa les bras avant de se poser contre le mur, ne quittant pas du regard son petit frère. Alors qu’il n’avait pas encore commencé, l’ancien joueur de quidditch savait déjà que la suite n’allait pas du tout lui plaire, surtout qu’il voyait déjà que l’autre allait jouer les petits malins, ce qui ne l’amusait pas vraiment. Cela se vérifia rapidement, puisqu’il annonça sur un ton parfaitement détaché toute la vérité, se payant même le luxe d’une blague. « Elias, je ne suis pas d’humeur à faire de l’humour. » Après avoir passé quelques jours stressant, il n’avait aucune envie de rire au sujet d’un truc aussi grave et il était temps de mettre les pendules à l’heure.

« Du coup, tu as arrêté les études pour ça ? » Sa voix était assez calme, tandis qu’il écoutait discrètement les battements de coeur de son petit frère, essayant ainsi de le sonder. Fut un temps, Némo était une sorte de dieu pour le plus jeune et connaissait presque tout de lui, mais de l’eau avait coulé sous les ponts et il avait parfois l’impression de vivre avec un parfait inconnu. « Je suppose que si je parle des risques tu vas me sortir une théorie foireuse ? » Le problème c’était que Némo n’avait aucun moyen de pression et que le plus jeune n’était pas vraiment le genre de garçon à écouter les autres -un de ses plus grands défauts d’ailleurs.

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Le brun qui se tenait comme si de rien n’était sur sa chaise était de loin la personne que Némo aimait le plus au monde, mais sûrement celle qui l’agaçait le plus de l’univers. Elias avait le don de le mettre hors de lui, ce qui était une prouesse quand on voyait le calme olympien dont il faisait preuve à longueur de journée. Némo n’aimait pas le ton avec lequel le plus jeune s’adressait à lui et encore moi son comportement de petit prince qui vivait comme dans un hôtel. « Bah j’espère bien oui, manquerait plus que ça ! » Il haussa un peu le ton, restant cependant assez neutre de visage, comme s’il essayait de rester le plus calme possible. Après tout, un loup-garou énervé n’était pas une chose sympathique dans une conversation entre frères. « Elias, personne ne te demandait d’aller à la fac, mais juste de passer tes ASPICs. » Némo n’avait jamais pensé que les longues études étaient indispensables, cependant pour lui, il y avait un minimum à faire, passer ses examens, simplement pour remercier ses parents de payer les frais de scolarité exorbitants. Seulement, il fallait croire que leur éducation n’était définitivement pas la même.

Il croisa les bras, écoutant la suite avec un air plus que sceptique à l’annonce du plus jeune. « L’université ? Pourquoi maintenant ? Je demande on sait jamais, mais je suppose que niveau faux papiers, ça se passe bien ? » L’ancien joueur de quidditch était plus que partagé entre l’idée d’encourager son frère à rentrer à la fac et celle de lui faire bouffer son dossier d’inscription. Non seulement il trouvait que c’était déplacé de lui annoncer aussi tard la nouvelle, mais surtout une petite voix lui soufflait qu’il n’y allait sûrement pas pour suivre les cours studieusement. Elias abusait comme toujours et Némo se retenait fortement de lui coller une claque -ce qui lui ferait sûrement le plus grand bien. « Bon, arrête de te foutre de ma gueule, okay ? » Sans surprise, le brun envoyait valser les risques, se croyant invisible parce qu’il avait toujours vécu dans son petit confort. Parce qu’il avait beau jouer les jeunes hommes contre la société de consommation, il était bien loin du compte.

Némo soupira, gardant le plus de calme possible, avant de reprendre un peu agacé, mais avec retenue. « Tu es franchement irresponsable et immature des fois. Je suppose que les gens qui s'inquiètent pour toi, c’est pas important ? » Elias était à ses yeux, un garçon bien égoïste à ses yeux, ne comprenant pas qu’il n’était pas que son colocataire, mais aussi son petit frère qu’il essayait de protéger, comme tout grand frère. Il ne voulait que le meilleur pour lui, mais Elias n’en faisait qu’à sa tête. Bien qu’il adorait sincèrement son frère, il trouvait que vivre avec lui s’avérait plus compliqué que prévu -il aurait dû croire ses parents, quand ils lui disaient que Elias était devenu turbulent.

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Le problème de Elias, c’était qu’il était un sale gosse comme on en fait plus, dosant rarement ses paroles et se fichant bien d’être blessant ou pas. Par chance, Némo était quelqu’un de très patient et savait garder son calme, si bien qu’il se contenta de lever les yeux au ciel se demandant comment son frère était passé aussi vite de l’adorable porcinet au mégalo Iron Man. « Me fait pas passer pour le méchant, j’ai pas besoin d’une fac pour être fier de toi, mais tu pourrais arrêter d’en faire qu’à ta tête. » Si le brun pouvait comprendre l’espace de quelques minutes qu’il ne souhaitait que son bien, la conversation pourrait peut-être aboutir à quelque chose de sérieux, mais l’ennui c’était qu’il semblait rejeter cela. Némo un jour, avait eu vingt ans et avait comme tout le monde fait une crise d’adolescence, mais c’était bien loin de celle de son frère qui durait depuis déjà au moins trois ou quatre ans.

Le comportement hautain de son frère l’agaçait de plus en plus, si bien que ses yeux commençait doucement à prendre une teinte plus foncé, ce qu’il essayait tant bien que mal à contrôler. « Je pense juste que tu es un peu insouciant et que tu t’en rends pas compte, mais je suppose qu’on mon avis tu t’en tapes. » Il soupira un peu en croisant les bras, ne quittant pas des yeux son petit frère. Malgré le comportement parfaitement détestable du brun, il ne pouvait cesser de l’aimer plus que tout du monde, même si cela n’avait pas l’air réciproque. Némo se souvenait de l’époque ou son frère lui sautait encore dans les bras et où il l’adulait littéralement, mais aujourd’hui cela paraissait très loin. La suite l’étonna un peu et on pouvait voir un petit air offusqué dans sa réponse. « De ma faute ? Si tu veux de l’argent, tu peux me demander. Parce que je suis pas que ton colocataire en fait, mais ton frère aussi. » Ses yeux n’arrêtaient pas de changer de teinte, tandis qu’il fixait son frère, réclamant une explication, mais le tout en restant calme. Il n’était définitivement pas d’humeur à se disputer.

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Le problème chez les Desario c’est qu’on avait l’impression permanente que chacun vivait sa petite vie de son côté, sans vraiment s'accommoder de celle des autres. Leurs parents changeait régulièrement de lieu de travail, Némo avait passé plus de temps dans des hôtels que chez lui et Elias jouait désormais les petits chimistes en toute illégalité. Alors qu’il essayait de faire comprendre à Elias qu’il était temps d’écouter un peu, de se ranger dans le droit chemin, celui-ci lui balança à la figure que c’était simple justice si on le laissait faire ce qu’il voulait. Une manière de penser qui ne s’accordait en aucune teinte avec celle du plus âgé qui croisa les bras en soupirant. « Je me suis pas barré du jour au lendemain, j’ai demandé et longuement discuté avec les parents. » L’écart d’âge entre les deux garçons jouait clairement dans la perception de leur enfance et si pour le plus jeune, la vie de Némo avait toujours été pleine de privilèges vis-à-vis des parents, ce n’était pas totalement vrai. Bien sûr, Némo avait été très couvé enfant, surtout après qu’on ai apprit que les meurtres de la ville était dû à sa lycanthropie. Néanmoins, le jour où il avait voulu partir du nid, ses parents ne l’avait pas du tout laissé faire. Il avait dû argumenter longuement et surtout faire ses preuves avant avec un bulletin de notes et un comportement exemplaire -sans parler que Némo ne s’engueulait jamais avec ses parents, possédant un caractère bien plus posé que celui de Elias.

Ce dernier affirmait justement prendre en compte l’avis de son frère, ce qui fit lever les yeux au ciel à Némo. Pour lui, son frère se fichait bien de ses conseils, de son avis, comme s’il n’était qu’un idiot trop vieux pour comprendre ce qu’un adolescent comme lui pouvait vivre. Bien qu’il n’avait absolument pas la même vie, Némo avait déjà eu vingt ans et savait très bien ce qui était mauvais ou pas pour son frère. « Alors tu devrais comprendre que ce que je te dis, c’est simplement pour ton bien. » Jamais le jeune professeur empêchera Elias à s’épanouir dans la vie, d’ailleurs pour lui les études étaient une bonne nouvelle, mais très loin d’éclipser le détail de la drogue. Le problème, c’était que l’autre se braquait toujours face aux conseils, détestant qu’on lui fasse la morale. Malheureusement pour lui, Némo n’allait pas le lacher pour autant, même si pour cela, il allait devoir jouer les flics.

La suite le fit soupirer et ses yeux se recalèrent sur leur couleur originale, avant de se posé dans ceux du plus jeune. « Elias, je t’ai déjà dis de ne pas t’occuper de ça. Gâche pas ta vie pour moi. » Le problème avec cette historie de loup-garou, c’était que Elias était à la fois trop lié à cela et en même temps toujours mis à l’écart pour sa sécurité. Némo lui demandait parfois de l’attacher à un arbre quand il ne sentait pas la nuit, mais d’un autre côté, ne lui avait jamais parlé du avant. Personne n’avait jamais raconté à Elias ce qui s’était passé avant sa naissance, ce qui empêchait encore Némo de dormir certaines nuits. L’ancien joueur de Quidditch était certes touché par la volonté de son frère à l’aider, il ne pouvait cependant pas accepter cela. Il devait vivre sa vie, sans se soucier de pleines lunes et autres conneries dans le genre. L’heure tournait et Némo n’avait aucunement envie de se chamailler avec le plus jeune, surtout que celui-ci en profiterait pour sortir dehors. « Bon, je vais faire des courses, tu veux manger quoi ce soir ? Parce qu’il est évident que ce soir tu sors pas. » Une sorte de punition qui était plutôt un moyen de garder un oeil sur lui, tout en passer un moment en sa compagnie.

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