Un épaisse couche de fumée de cigarettes recouvrait le plafond en bois du pub dans lequel son frère l’avait amené. Trouvant qu’elle ne sortait pas assez depuis son arrivée à Londres, il avait pris l’initiative d’une sortie entre frère soeur et bien que l’idée ne lui avait pas paru mauvaise, elle avait vite déchanté. Sortir avec Noé, aucun problème. Regarder un match de quidditch sur un écran magique, un cauchemar. Ce sport était tout ce qu’elle détestait et ce n’était pas la masse de supporters qui allait lui faire changer d’avis. Une bande de débiles sans cervelles qui s’enthousiasmaient devant des personnes encore plus stupides. Sans parler des hurlements sauvages que certains pouvaient pousser aux quatre coins du bar.

Assise à côté de son grand frère, elle poussa un énorme soupire en regardant sa bière au beurre. Même la boisson était loin d’être bonne, ce qui rendrait sûrement la soirée encore plus longue. Un homme avec un embonpoint plus que remarquable passa près d’elle et manqua de peu de renverser son verre sur elle, ce qu’elle commenta d’un regard sombre avant de se tourner vers son frère qui regardait l’écran.  « Franchement, je préfère quand on va au restaurant. Là c’est nul, regarde cette bande de débiles, il ferait mieux de se mettre au sport plutôt que de le regarder. » Son ton était parfaitement médisant et comme pour accentuer cela, elle posa son coude sur la table, avant de soutenir sa main à l’aide de sa main. « Si tu voulais me punir, tu pouvais le dire tu sais ? » Noé savait très bien que sa soeur détestait le Quidditch et tout ce qui allait avec et se demandait un peu pourquoi il avait opté pour une soirée comme celle-ci.

Malgré tout, elle se décida à boire de nouvelles gorgées de sa bière au beurre, tandis que la foule s'excitait à cause d’un but raté de l’équipe des Chauve-Souris de Ballycastle, équipe supporté par la bonne majorité des habitués de ce bar. « Sérieusement ? On dirait une bande de bonobo. » Elle rigola légèrement à sa blague, avant de croiser les bras sur la table et de déposer doucement sa tête dessus, mettant tout le mépris du monde dans son regard. Heureusement, son frère allait au moins lui payer tous les verres qu’elle voudra et se noyer dans l’alcool semblait une bonne option pour la soirée.

Noé soupire en écoutant les diverses réflexions de sa sœur. Il a beau adoré Olympe – surtout quand elle est loin de lui – vivre à temps plein avec sa cadette est loin d'être une partie de plaisir. Quand ses parents lui ont parlé de lui confier la responsabilité de la plus jeune – pas qu'elle en est vraiment besoin, mais il faut croire que sa mère préférait la savoir avec lui que seule ou chez leur père – il n'a pas pu refuser. Mais l'ancien serpentard fait de son mieux dans cette tâche – il répond naturellement à tous ses caprices, déjà parce qu'il a peur de la contredire, et puis parce qu'Olympe fait moins peur quand elle est de bonne humeur. Il a donc décidé de la forcer à sortir – elle en a cruellement besoin d'après lui – et c'est pour ça qu'ils se retrouvent au Chaudron Baveur devant un match de Quidditch. Noé a toujours été fan du sport sorcier et il suit la saison avec une grande attention. Il était donc hors de question qu'il rate un tel événement – ce qui aurait clairement pu arriver si Olympe avait un peu plus insisté. Mais heureusement pour lui, sa petite sœur s'est montrée gentille et le cuisinier n'aura pas besoin de ruminer toute la soirée sa haine contre le monde et les filles à grand caractère. Il profite donc de la retransmission du match sur l'écran, sa bière à la main – ou du moins, il essaye vu que sa sœur ne semble pas partager ses sentiments vis-à-vis du programme de la soirée.

— Tu vas arrêter de te plaindre Oly ?, demande le plus vieux.C'est assez ironique, car c'est plutôt son rôle de passer la soirée à relever chaque détail qui en fait un moment complètement nul. Mais pour une fois, Noé ne répète pas que la vie est  merdique ce qui est sûrement une première. Je veux pas te punir, mais faut qu'on arrête un peu de passer notre vie au restaurant. J'ai l'impression que t'as grossi. L'aîné esquisse un petit sourire en direction d'Olympe. Il s'agit sûrement de la personne avec qui il est le moins timide sur terre, ce qui est normal vu qu'il a passé quasiment toute sa vie avec elle. En réalité, il est loin de penser ce qu'il vient de dire, mais voulait juste un peu innover. Les deux Bellamy passent leur vie au restaurant, chose un peu redondante vu son métier et il voulait profiter de la soirée pour passer un petit moment plus fraternel avec le démon qui lui sert de sœur. Des bonobos ? Noé pousse un nouveau soupir en tournant la tête pour s'assurer que personne ne l'a entendu. Il n'a pas la moindre envie d'avoir à s'expliquer avec un inconnu vexé par les réflexions de la plus jeune – il lui laissera de toute façon l'honneur de se défendre seule. Tu pourrais faire un effort quand même. C'est pas si nul ici, dit-il sans douter un seul instant que la réponse à sa remarque sera négative.

Si elle comptait passer toute sa soirée à se plaindre, son frère tenta rapidement de lui faire changer d’avis, se doutant que cela serait très agaçant. Malheureusement, il était tombée sur plus fort que lui et Olympe n’allait pas baisser les bras si vite. « Me plaindre ? C’est toi qui m’a traîné ici. » La brune serait bien resté toute la soirée dans sa chambre à faire ses trucs à elle, loin de ce bar miteux et de ces gros bras en déficience mentale. Alors qu’elle regardait d’une manière plus que méprisante les habitués, son frère l’attaqua sur un sujet tabou et elle ne manqua pas de lui coller son poing sur l’épaule. « Eeeh ! J’ai pas grossi, papa a dit que j’étais toujours aussi parfaite ! Tu es juste jaloux. » Un sourire de princesse en citant les belles paroles de son père durant leur dernière rencontre où il lui avait offert une nouvelle paire de chaussures, ainsi qu’une robe noire ravissante. La jeune fille adorait son père, le mettant sur un véritable piédestal et on pouvait même l’entendre dire qu’elle rêvait de devenir comme lui.

La comparaison avec les primates ne semblait pas amuser beaucoup son frère, inquiet de l’opinion publique, qu’elle s’assura de foutre en l’air rapidement. « Parfaitement ! Et encore je suis bien gentille, parce que les singes ont tout de même un cerveau. » Retourner le couteau dans la plaie était une spécialité du la brune, surtout quand cela concernait ce sport sur-médiatisé. Quand Noé lui supposa de faire un effort, présentant la soirée comme pas si mauvaise, ce qu’elle accueillit par un sourire hautain. « Non tu as raison, j’adore l’ambiance de beauf. » D’un geste de la main, elle repoussa ses cheveux en arrière, envoyant quelques messages à Charlotte. Soudainement, une sorte de vague humaine se leva dans un cri animalier pour fêter un nouveau but, ce qu’elle accueillit avec un soupire. « Vu leurs salaires, heureusement qu’ils marquent des but. » Remarque qu’elle ponctua en buvant quelques gorgées de sa bière au beurre.

Sa petite sœur est particulièrement odieuse et Noé ne peut s'empêcher de soupirer. Il ne sait pas pourquoi il a espéré qu'aujourd'hui serait différent, que Olympe pourrait faire un effort pour s'intéresser un minimum au Quidditch et – qui sait – apprécier une soirée tranquille en sa compagnie. De toute façon, il s'est fait à l'idée que la petite princesse qui lui sert de sœur ne voit qu'en lui qu'un serviteur bon qu'à porter ses sacs et à lui préparer des sushis pour son repas du midi. Il soupire en écoutant ses remarques désobligeantes – le cuisinier craint qu'un de ces fans un peu limité ne l'entende et décide de la remettre à sa place. Dans ce genre de situation, il devrait se lever pour prendre sa défense – ce qui sous-entend se battre, chose dont il n'est pas sûr d'être capable.

— C'est parce que tu sors jamais. J'y peux rien si tu as pas d'amis ici. Il a un petit sourire en buvant une gorgée de sa bière alors qu'Olympe lui sort l'argument le plus drôle qu'il n'ait jamais entendu. Papa dit juste ça pour pas que tu pleures. Et puis, je suis pas jaloux de toi. Noé fait une grimace – lui, être jaloux de sa sœur ? Et puis quoi encore. Tu pourrais faire un effort pour apprécier le match quand même.


Elias déteste le Quidditch, les bars remplis de fans hurlant pour soutenir leur équipe préférée, et tout cet engouement pour l'industrie du sport. Et pourtant, il trouve un certain intérêt à venir perdre son temps lors de ces rassemblements inutiles – c'est dans ces moments qu'il écoule son stock avec une rapidité déconcertante, la preuve que fans de sports et corps sains ne font pas spécialement bon ménage. Il se retrouve donc assis, une bière fraîche entre les mains à faire une petite pause. Il a presque vendu tout ce qu'il avait amené et il s'est dit qu'il pouvait bien se boire un verre pour l'occasion. Juste à côté de lui, deux personnes qui semblent être frère et sœur d'après leur conversation débattent sur l'intérêt de ce sport. Il ne peut s'empêcher de rigoler suite à la remarque de la jeune fille, amenant immédiatement l'attention sur lui.

— Ah mais je suis totalement d'accord, dit-il en regardant la brune qui a prononcé ces mots. Je trouve ça complètement insensé qu'on les paye autant pour voler sur des balais comme des gogols. Il a toujours été très critique quand il s'agissait du Quidditch, en grande partie parce que son frère est devenu joueur professionnel dans ce domaine. Comme beaucoup d'enfants, Elias a toujours aimé contredire sa famille sur les choix et leurs goûts, chose qu'on lui reproche encore beaucoup aujourd'hui. Il décale sa chaise pour rejoindre la table d'Olympe, ne prenant pas la peine d'attendre qu'on l'invite. Sérieusement, faut être complètement con pour aimer un sport pareil.

Le commentaire de son frère la fit soupirer, tandis qu’elle lui lança un regard un peu blasé. « J’ai des amies, mais j’ai juste pas envie de les voir. » Boudeuse, elle posa son coude sur la table pour tenir sa tête avec sa main. Parfois, son frère était vraiment désagréable, surtout quand il s’amusait à relever le fait qu’elle n’avait pas beaucoup d’amis à Londres. Pour dire vrai, hormis Charlotte et Sybella, elle ne parlait à personne d’autre, ayant beaucoup de mal à se faire de nouveaux amis. Parfois, elle parlait avec une fille de sa classe, mais elle n’était pas vraiment sûre de pouvoir bien s’entendre avec elle. Si bien que cela s’arrêtait à quelques conversations bateaux. Bien sûr, Olympe n’avait besoin de personne d’autre pour faire sa petite vie, mais elle n’aimait pas spécialement que son frère le lui rappelle. « Je fais des efforts. » Déjà, elle se tenait toujours à cette table, ce qui était déjà un effort monstre, même si elle se demandait déjà comment elle allait bien pouvoir passer les heures restantes.

Alors qu’elle envisageait déjà de rentrer, quelqu’un arriva à côté d’elle, réagissant à ses critiques sur ce sport. Le jeune homme était plutôt mignon et semblait surtout partager son avis ce qui avec Olympe était déjà un bon point. Elle lui adressa un sourire, avant de regarder son frère. « Exactement ! Tu entends Noé ? Enfin quelqu’un de censé dans cette pièce ! » La soirée prenait enfin un tournant sympathique et elle allait finalement profiter un peu de cette sortie pour rencontrer quelqu’un de nouveau. Ce dernier s’installa à sa table et elle se décala pour lui laisser un peu de place, absolument pas gêné par cette approche que certains pourraient trouver envahissante. « Oui, parce qu’admirer des débiles comme eux c’est vraiment ridicule. Et encore, le pire c’est en période de coupe du monde, là c’est limite si c’est pas la mode d’aimer ce sport. » Olympe détestait les coupes du monde, parce qu’elle devait supporter toutes les conversations concernant ce sport. Heureusement, elle n’était pas dans le coin pour la dernière, elle n’aurait pas supporter.

Noé lève les yeux au ciel avant de lancer un regard particulièrement condescendant au nouvel arrivant. Déjà qu'il a du mal à faire entendre raison à sa petite sœur, il n'est pas prêt d'y arriver si un pur inconnu vient s'en mêler. Il avale une gorgée de sa bière, lâchant un soupir alors qu'Olympe lui fait une énième remarque concernant le Quidditch. L'exaspération se lit sur son visage. Il fait son maximum pour faire en sorte que ça sœur aille bien – il lui accepte tous ses caprices, l'accompagne dans les magasins lors de ses séances de shopping, lui prépare chaque jour ce qu'elle a envie de manger. En soi, il fait tout pour qu'elle se sente bien et qu'elle n'ait pas envie de rentrer en Afrique du Sud, d'où la sortie de ce soir qu'il a considéré comme sortant de l'ordinaire. Alors voir un inconnu lui accorder que ce moment est médiocre en rabaissant un sport qui est quand même une fierté nationale, du moins chez les sorciers, c'est un peu gros.

— Enfin quelqu'un de sensé dans cette pièce, répète-t-il avec un air désabusé. Olympe l'insupporte au plus au moins quand elle fait ça – dans ce genre de moment, il la trouve bizarre que d'habitude, et ça bien que ce soit compliqué. Il soupire et reporte son attention vers la retranscription du match où l'équipe qu'il soutient vient de marquer un nouveau but.


Cette fille est sûrement la personne la moins stupide de cette salle remplie de supporters sans cervelle. Du moins, c'est ce que se dit Elias en entendant la réponse de la brune, ce qui dessine sur son visage un grand sourire. Il n'aura finalement peut-être pas à expédier sa bière, ayant une personne pour l'accompagner dans cette critique facile de l'industrie sportive. D'ailleurs la mention de la coupe du monde le fait un peu rire. Comme toujours quand il est question de Quidditch, il est bien placé pour le savoir. C'est à cette période que les gens venaient le plus le solliciter pour avoir un autographe de son grand frère – chose au moins dans le top cinq de ce qui l'énerve le plus au monde, au même niveau que la guerre en Irak et la politique expansionniste américaine.

— Carrément. Je comprends pas. En plus, le sport c'est trop mainstream. Mais eux ils sont tous là, en train de se pavaner avec les drapeaux de leur équipe. Il s'allume d'un geste agacé le tabac qu'il a dans la bouche avant de pointer l'écran du doigt. Sérieusement, qu'est-ce qu'on s'en fiche ? Je veux dire, ils sont tous aussi mauvais les uns que les autres alors. Évidemment, Elias est chiant, mais ce que beaucoup de personnes ignorent c'est que cette haine pour le Quidditch ne l'a jamais empêché de regarder un peu curieux les résultats dès lendemain de match, juste pour voir ce que son frère avait fait la veille et pouvoir se moquer à l'occasion.

Buvant de manière régulière, elle souriait en entendant les parfaites paroles du brun. Bien qu’ils avaient l’air tous deux très différents, leur dégoût pour ce sport se présentait comme un ralliement et pour Olympe c’était une très bonne nouvelle étant donné qu’elle n’avait aucune envie de passer la soirée seule avec son frère et une bande de gorilles sans cervelles. « Totalement ! Je dirais même que ce sont des sauvages. » Les voir s’exciter devant ce pitoyable spectacle la blasait plus qu’autre chose et confirmait au moins une chose, son frère en faisait parti. Olympe adorait charrier son frère sur tout et n’importe quoi, plus par principe que part conviction. Comme tout être humain connaissant le garçon depuis plus de cinq ans et possédant deux yeux, elle avait pu le voir évoluer en mieux autant physiquement que psychologiquement -malheureusement, il restera à jamais l'adolescent un peu trop émo pour elle. Seulement, maintenant qu’elle était à Londres, elle comptait changer un peu les choses et faire de lui un mec cool -du moins autant que ceux de ses meilleures amies anglaises.

Si Noé se contentait largement de ce sport stupide pour la soirée, ce n’était absolument pas le cas de sa petite soeur qui voyait plutôt ça comme un gros attrape nigauds. « La seule raison pour laquelle ils font du quidditch c’est pour l’argent, rien d’autre. » Le joueurs étaient trop payés, les places étaient trop chers et les matchs étaient sûrement une manière de faire de l’argent facile pour quelques personnes bien placées -pour ainsi dire, elle détestait l’industrie du sport et comptait pas changer d’avis. D’ailleurs, cela lui faisait penser que l’autre abrutie de Natali était une grande fan, enfin d’après son père. « Noé, tu sais quoi ? Je peux confirmer que le Quidditch c’est un truc de débiles, Natali est une fan et vit même chez un des joueurs... » Un sourire narquois en parlant de cette fille stupide qui allait peut-être devenir leur demi-soeur si elle ne faisait rien. Elle posa son doigt sur son menton en réfléchissant un peu, avant de regarder son frère contre qui elle était un peu calé, comme s’il était un dossier. « Desa-truc ? » Il s’y connaissait sûrement mieux qu’elle, sans l’ombre d’un doute.

Elias est plutôt content de cette rencontre. Rares sont les personnes dans le monde magique qui haïssent le Quidditch autant que lui, et il n'aurait pas pensé en rencontrer une dans un pub durant une projection d'un match. La brune sort rapidement l'argument monétaire tenter de faire comprendre à celui qui doit être son frère que les joueurs ne sont intéressés que par ça. Si Elias sait très bien que c'est faux pour certains – son frère en est l'exemple même après tout – il est tout de même mieux placé que la plupart des gens pour savoir à quel point ce sport peut permettre de s'enrichir. C'est grâce à ses années en tant que joueur que Nemo a pu se permettre de s'acheter un appartement au Chemin de Traverse et rester au chômage quelques mois. Tout ça prouve qu'ils sont privilégiés, laissant les supporteurs dépensaient des sommes astronomiques sans réelles raisons – une honte vu que d'après lui le sport devrait être beaucoup plus populaire et accessible à tous. Il faudrait faire couler toute l'industrie et là peut-être qu'il tolérerait ces idiots volant sur des balais.

— Exactement, ces mecs ne pensent qu'à l'argent. De vrais connards, dit-il en buvant quelques gorgées de sa bière. Le mexicain a conscience d'insulter son frère au passage, mais c'est loin de le gêner. Après tout, même si Nemo vaut mieux que ça, ce n'est pas une raison pour épargner tous les autres. La suite de la remarque de la jeune fille l'étonne un peu, vu qu'il ne lui fait que quelques secondes pour comprendre qu'elle parle de son amie vivant chez lui – chose qu'il va se passer de dire, vu qu'il n'a pas la moindre envie de se retrouver associé à son frère. Tu connais Natali ?, demande-t-il finalement. Il ne se rappelle pas avoir vu la jeune fille dans les amis que lui a présentés l'Australienne, ce qui n'est pas étonnant vu son style.


— Chez Nemo Desario, répond-il à sa sœur avec un soupir. Il ne peut nier que là, elle marque un point. Leur hypothétique future demi-sœur a loin d'avoir l'air d'une flèche, et elle est fan de Quidditch. Si Noé aime bien le sport, ce n'est quand même pas au point d'aller s'incruster chez des joueurs professionnels – il apprécie plus le fait de boire une bière dans une ambiance conviviale. Tu abuses Oly, je sais que tu as une super mémoire. Tu pourrais au moins retenir ça. C'est peine perdu. Olympe décide toujours de ce qu'elle veut faire ou non et l'aîné se doute qu'il devra encore lui rappeler souvent le nom du mexicain. De toute façon, elle gagne toujours. L'anglais boit tranquillement sa bière, laissant sa sœur se reposer sur lui – il est bien incapable de lui dire non, plus parce qu'il n'en ressent pas l'envie que pour d'autres raisons. Il est déjà bien content qu'elle ait accepté de venir au pub avec lui, alors qu'elle déteste ça.

Alors que son grand frère la fit remarquer qu’elle connaissait très bien le nom du joueur, ce qui était effectivement le cas, elle soupira légèrement. « Ouais, ouais, Desatruc. Monsieur le joueur que mon frère adore. » Parfois, son frère était une vraie plaie, même s’il lui servait actuellement de dossier. Si la remarque de son frère de la fit absolument pas réagir, c’était un peu plus le cas de celle du jeune homme devant elle. Elle ne pensait pas rencontrer une connaissance de Natali dans un endroit pareil, mais fidèle à elle-même, elle ne pesa aucunement ses mots, se fichant de savoir s’ils étaient amis ou pas. « Je la connais ? Pas vraiment, mais disons qu’elle risque de devenir notre demi-soeur et plutôt crever. Elle est folle cette fille, elle m’a presque frappé la dernière fois. » Olympe exagère légèrement, mais pas totalement et se doutait qu’un peu plus et elle se serait pris une baffe en pleine figure.

L’australienne était une plouc, non civilisée qui aurait mieux fait de rester chez elle avec les kangourous. Typiquement le genre personne qui agit avant de réfléchir et qui ne sait pas s’exprimer autrement que par la violence -autrement dit, ce qu’elle méprisait cruellement. « En même temps, en traînant avec des idiots pareils ! » Elle balaya de la main de la salle, mettant aisément tout le monde dans le même sac sans aucune pitié. « Elle me fait penser à l’autre débile de Fletchley, un vrai cas. » Elle soupira un peu avant de descendre sa bière tranquillement.

— En même temps, c'est un super joueur. Noé soupire. Il comprend difficilement pourquoi sa petite sœur déteste le Quidditch à ce point – c'est un véritable mystère pour lui et le reste de son entourage. Il a abandonné depuis longtemps de la cerner, se disant qu'elle fait simplement ce qu'elle réussit le mieux – contredire tout le monde et être particulièrement chiante. Le fait qu'elle ait quand même accepté de passer la soirée avec lui le fait sourire. En plus, il a une carrière impressionnante. Le regard de sa sœur lui fait rapidement comprendre qu'il n'a pas intérêt à s'étendre dessus. Il soupire en buvant, écoutant rapidement la plus jeune parler de leur future demi-sœur – une folle à en écouter Olympe dont il se serait pas passé. Non mais faut que tu en parles à maman. Elle peut pas rester avec un mec pareil si sa fille est folle. Imagine c'est génétique. Il a conscience que sa sœur exagère sûrement, mais il est prêt à prendre son parti et même mentir à sa mère pour que celle-ci change d'avis et quitte cet homme un peu trop con. Les Bellamy devraient être gênés de dire des choses pareilles devant un hypothétique ami de l'australienne, mais Noé n'a pas le moindre problème avec ça – tout comme Olympe de toute façon.


— Oh, c'est toi Olympe alors ?, demande-t-il un peu étonné de se retrouver face à la fille dont Natali lui a parlé dans une de ses lettres. Elle m'a rapidement parlé de toi. En mal, mais il faut croire que c'est réciproque. Il rigole un peu. Il a beau adoré Natali, il ne doute pas que celle-ci abuse un peu quand il est question de la jeune fille venant d'Afrique du Sud. Cette Olympe n'a pas l'air si détestable que ça – surtout qu'elle déteste autant le sport que lui – et les deux filles ont juste dû partir du mauvais pied. Il préfère donc ne rien relever au sujet de la baffe – habituellement, il est plutôt du genre à prendre la défense de ses amis, mais il sait que l'australienne peut se montrer un peu excessive par moments, surtout qu'il est désormais question d'une histoire de famille. Non ! Tu connais mon cousin ? Il aurait dû s'en douter. À croire que toutes les personnes qu'il croise dans ce foutu pays connaissent son cousin. Au début, il refusait de dire qu'il était apparenté à l'anglais homophobe et un brin raciste envers les mexicains, mais maintenant, il a fini par réaliser que les nouvelles vont bien vite dans le monde sorcier et que ça ne sert à rien de les cacher. C'est tellement un abruti. Quand on a débarqué chez lui avec mon frère, il a voulu appeler la police parce qu'on parlait espagnol. L'anecdote le fait toujours autant rire, surtout quand il se remémore cette journée mémorable où il a fait la connaissance de l'ancien Poufsouffle.

L’australienne n’avait pas fini d’entendre parler d'Olympe, qui prévoyait tranquillement un plan diabolique pour mettre fin à la relation de ses parents et cela en la faisant tomber aussi. « Bien sûr que c’est réciproque. Comme le dit mon frère, c’est sûrement génétique. » La haine était sûrement partagée, mais Olympe défendait corps et âme que ce n’était pas elle qui avait commencé les hostilités Néanmoins, inutile d’en dire plus, histoire de ne pas passer pour la méchante de l’histoire. Après tout, se faire croire pour la personne la plus saine d’esprit était toujours la meilleure solution, à moins de vouloir se faire craindre, ce qui n’était pas le cas dans cette conversation. Grâce à son père, Olympe excellait dans l’art de contrôler les gens et les situations, bien qu’elle ne l’utilisait tout comme son père, qu’à des fins personnelles. Bien sûr, ce comportement ne l’aidait pas franchement à se faire des amis à Londres, surtout depuis son retour, même si elle essayait réellement. Et rencontrer quelqu’un de nouveau était l’occasion rêvée de le faire.

C’était réellement étonnant de voir à quel point deux personnes qui n’auraient jamais dû se rencontrer, pouvaient connaître autant de gens en commun -ce qui trahissait à quel point le monde magique était petit. Ici, tout le monde se connaissait. Pourtant, Natali et Justin n’étaient en rien des célébrités et il fallait croire que le hasard n’en n’était pas vraiment un. « Oui, je pense qu’il était amoureux de moi à Poudlard, un vrai idiot. » Olympe n’avait jamais pu expliquer pourquoi l’ancien poufsouffle se comportait toujours exceptionnellement bizarrement quand elle se trouvait dans la pièce et elle n’avait rien trouvé de mieux pour l’expliquer. « Je ne savais pas qu’il avait des cousins espagnols. » C’était assez étonnant de la part de quelqu’un comme lui, qui dans ses souvenirs ne semblait pas trop porter les étrangers dans son coeur.

Elias rigole à la remarque de la brune. Même si celle-ci est clairement méchante envers une de ses meilleures potes, il ne peut pas nier qu'il trouve ça vraiment bien sorti. Il imagine d'ailleurs déjà la tête de l'australienne quand il lui annoncera avoir fait connaissance avec sa demie-sœur – et pire, quand il lui dira la trouver hilarante. Il ne sait pas pourquoi, mais d'après ce qu'il en a lu dans les lettres que celle-ci lui envoie, il est persuadé qu'elle n'appréciera pas cette remarque. Mais peu importe, le canadien n'est pas du genre à s'arrêter à ce genre détail – s'il avait dû ne pas parler à toutes les personnes que ses amis n'appréciaient pas, il ne serait pas rendu et aurait au passage beaucoup moins de clients. En plus, cette fille n'aime pas Justin, elle ne peut donc pas être diabolique que ça.

— Justin amoureux ? Oh c'est bien ça, je pourrais m'en servir. En plus je l'imagine tellement en amoureux transit à envoyer des fleurs et écrire des mots d'amour anonyme parfumés. Il rigole un peu en terminant sa bière. Il visualise parfaitement son cousin essayer de parfumer une lettre afin de l'envoyer à une fille, mais mettre tellement de parfum que ça en devient écœurant. Pas espagnols, lâche-il avec une petite grimace. L'Espagne est loin d'être un de ses pays favoris vu la ligne politique qu'ils ont suivi au cours du siècle dernier. Mexicain et canadien, s'il te plaît. Il sourit. Elias est assez rigoureux quand il s'agit de ses origines, parce qu'il en est plutôt fier – surtout de la partie canadienne à vrai dire, vu qu'il y a vécu les plus belles années de sa vie. Bon c'est pas tout ça mais je vais vous laisser, dit-il en regardant rapidement son téléphone. On m'attend, et je crois que certaines personnes vont s'impatienter. Il attrape son skate et son sac à dos avant d'adresser un sourire à la jeune fille. À une prochaine du coup. Si tu vis dans le coin, on devrait se recroiser.


Noé regarde le garçon partir, son skate à la main avant de lever les yeux au ciel. Son regard se pose ensuite sur sa petite sœur qui va sûrement recommencer à lui faire comprendre qu'elle n'a aucune envie de rester ici. Heureusement pour elle, un véritable tumulte éclate à cet instant dans le bar, suite à la victoire de leur équipe favorite. Alors qu'il regarde la rediffusion de la scène – l'attrapeur attrapant le vif-d'or en passant devant son adversaire – il termine sa bière d'un trait.

— Tu vois Oly, ça c'est un attrapeur. T'as vu comment il l'a attrapé ? C'est un génie, dit-il sans lâcher l'écran des yeux. Quelques minutes plus tard, les choses sont un peu calmé dans le Chaudron Baveur et ils peuvent à nouveau s'entendre sans avoir à trop crier. Oh, arrête de faire la tête. J'aurai vu un bon match et tu te seras fait un ami. Comme quoi, tu as bien fait de m'accompagner. Lui qui en a marre d'entendre sa sœur répétée à longueur de temps qu'elle veut rentrer en Afrique du Sud espère qu'elle reverra ce garçon un peu bizarre – et plutôt con – et qu'elle lui foutra une paix bien méritée. Bon, on peut rentrer si tu veux. À moins que tu veuilles faire un tour, dit-il en se levant pour prendre la direction de la sortie sans vraiment se soucier de savoir si sa sœur le suit – c'est pour lui une évidence, après tout ça fait au moins deux bonnes heures qu'elle a envie de partir.