Can we go back, this is the moment

Tonight is the night, we'll fight 'til it's over.

« Mon équipe va battre la tienne, j'en suis sûr ! » Un regard de compétition en direction de l'ancien de poufsouffle avant de se tourner vers un groupe d'une dizaine d'enfants. Cela faisait déjà quelques jours qu'ils occupaient le poste d'animateurs de colonies de vacances et tout ce passait plutôt bien. Ce jour-là, c'était la fameuse chasse au drapeau, opposant l'équipe de Dean et Sybella, contre celle de Justin et Seamus. Une guerre dans un esprit bon enfant que l'anglais comptait gagner. Il posa ses yeux sur les jeunes, la plupart l'adorait, parce que c'était Dean et qu'il s'entendait toujours à merveille avec les enfants. « Bon on y va, j'ai une idée de stratégie. »

Il prit la tête de la marche en entraînant Sybella avec lui. Au fond, il était plutôt fier de lui, il avait réussi l'impensable en amenant ses trois amis avec lui. Après toutes les disputes, toutes les embrouilles, il était sûr que c'était une très bonne chose à faire, pour recommencer un peu mieux l'année. Surtout avec l'arrivée d'un nouveau colocataire. Ils arrivèrent vers leur base. « Bon. Je pense que Justin va choisir l'attaque, donc il va sûrement foncer vers nous. Du coup, je pense qu'on ferait mieux de rester ici pour protéger notre drapeau. On va se cacher en petit groupe, comme ça on les bloquera. » Il attacha le drapeau au petit mat. « Erwan et Steven, vous êtes les meilleurs coureurs alors quand ils arriveront, vous partirez en courant vers leur drapeau. » Après avoir expliqué la stratégie à tout le monde, il forma des binomes qui allèrent se cacher à proximité. « Léa, toi tu viens avec nous ! Sybella sera là pour te protéger. » Fallait garder une oeil sur la plus jeune, c'était plus intelligent. Il se tourna vers la blonde. « On se cache où chef ? »

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Africa unite

'Cause we're moving right out of Babylon

— Kellin, Godfrey, arrêtez de taper Dylan !, lance un Seamus épuisé. Il regarde en soupirant les deux êtres turbulents qui semblent n'avoir qu'une idée en tête : casser le bras du plus jeune pour le simple plaisir de le voir pleurer. Quels monstres – dignes de futurs mangemorts.

L'irlandais lance un regard de désespoir à son colocataire. Il n'est pas sûr de savoir comment s'occuper d'une bande d'enfants sans Dean à ses côtés pour l'épauler. Ce n'est pas simple, si son meilleur ami a su immédiatement gagner le rôle de grand frère international de tous les gosses présents à la colonie de vacances, lui s'est contenté de rester derrière pour fumer une cigarette à l'abri des regards avec Sybella. Et maintenant qu'il se retrouve seul avec Justin – qui n'est d'après lui pas un modèle non plus en la matière – l'échec lui semble plus proche que jamais. Il soupire en regardant l'ancien Poufsouffle accroché le drapeau qu'ils doivent protéger au mât. Il aurait préféré faire équipe avec Sybella ou même Dean – la tension entre lui et son actuel coéquipier est palpable depuis ce fameux jour sur le canapé.

— Non Justin, s'offusque l'ancien Gryffondor mi-choqué, mi-intéressé par l'idée que vient d'avoir son ami. On va quand même pas mettre de la mousse à raser dans leur lit, c'est pas du jeu. Il n'a surtout pas envie de voir le visage énervé de sa meilleure amie quand elle se lèvera le lendemain matin, les cheveux sales et poisseux à cause de la trouvaille du Poufsouffle. Alors bien sûr, l'idée est attrayante – il y voit d'ailleurs un bon moyen de se débarrasser de Dylan et Kevin, les deux abrutis de la bande qui seraient capables de tout faire foirer. Enfin, on pourrait envoyer les deux gogoles. Je pense que ça nous donnerait un avantage. Pas très digne de leurs anciennes maisons tout ça.

Il contemple de haut les enfants qui se sont mis par groupes pour la prochaine offensive – enfin il croit qu'ils vont attaquer, il n'en est pas vraiment sûr. Il pense à ses deux amis de l'autre côté de la forêt et se demande quel technique ils vont choisir avant d'abandonner en râlant un peu. Il n'a rien contre des vacances avec ses amis, il n'est pas totalement contre l'idée de s'occuper d'enfants, mais ce genre d'activité n'est définitivement pas son fort. Il espère simplement qu'il n'aura pas à courir – ce serait quand même un comble.

— Bon Justin, faut trouver un truc à faire. Je peux rester là à les attendre, et toi tu leur fonces dessus en gueulant pour qu'ils aient peur et qu'ils aillent se cacher ? Il n'a pas la moindre idée de comment faire pour gagner ce genre de jeu – en fait il n'y a même jamais joué. Il craint juste que l'humeur de son colocataire n'empire s'ils perdent, surtout face à Sybella. En fait, tu sais quoi ? Je te laisse choisir, annonce-t-il finalement en s'asseyant par terre – ce qui a pour seule utilité de salir un peu plus son sarouel. Les enfants crient, leur proposant des idées par milliers – qu'ils ont de l'imagination ces petites bêtes. Vous préférez quel plan ?

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Est-ce que tu pars pour les vacances ? ♫

Moi je n'ai pas changé d'adresse ! ♫

Plus occupé à contempler d'un air absurdement fier sa bande de gamins délurés qu'à les canaliser – il avait courageusement laissé cette lourde tâche à Seamus – Justin se demandait par quels moyens forcément spectaculaires il allait voler la victoire juste sous le nez de cette peste de Sybella. À quelques mètres, Seamus semblait peiner à séparer deux de leurs garnements les moins disciplinés et si une étincelle de compassion brilla brièvement dans un coin de son regard, elle céda rapidement la place à une lueur calculatrice. De façon prévisible, on ne passait pas à Poufsouffle sans finir par en connaître un rayon, côté blagues.

« Hé ! s'exclama-t-il soudain. Et si on mettait de la mousse à raser dans leur lit ? » Cette idée lui paraissait superbe – mais Seamus se chargea de balayer son enthousiasme d'une phrase lancée à la volée. « Mais on se moque d'être fair-play !  protesta Justin, une évidence presque aussitôt confirmée par son ami. » Elle fut rapidement suivie d'une proposition que beaucoup aurait jugé irresponsable mais Justin se surprit à hocher vivement la tête – oui, oui, parfaitement, envoyons les deux gogoles. Ils ne seraient pas une grosse perte, sans doute

Il se laissa une seconde pour s'asséner que les Poufsouffles ne devraient pas avoir de telles pensées, puis décida de ne pas s'en faire.

« Je propose qu'on les surprenne par derrière, fit-il tout à coup, cherchant du côté de Seamus un signe d'approbation. » Comme il eut la gentillesse de lui laisser le choix, le jeune homme prit ça pour un oui. D'un geste enthousiaste, il fit signe aux enfants les plus proches de partir devant, sans oublier de leur donner une généreuse poignée de pétards. Le temps qu'il se retourne pour pousser Seamus à accélérer le rythme, ils avaient déjà disparus dans les fourrés.

« Grouille, mec, l'apostropha-t-il d'une voix qu'il tentait de rendre sévère. De manière prévisible, il échoua lamentablement mais au moins l'intention était là. Ou on va perdre les gosses. »
Ce qui était déjà arrivé, d'une certaine manière.

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Can we go back, this is the moment

Tonight is the night, we'll fight 'til it's over.

Sans broncher, il alla derrière la souche d’arbre que venait d’indiquer la jeune blonde. A cause de sa grandeur, il dû se plier pour ne pas se faire voir en cas d’attaque surprise. La petite qui se trouvait avec eux était sûrement la plus calme de tout leur groupe et pour dire vrai, il était content de ne pas devoir rester avec Denis, qui allait sûrement foutre le bordel. Dean offrit un sourire à la petite, avant de rigoler face à la remarque de Sybella -qui n’était finalement en rien une surprise. « Bien sûr que tout est permis ! Tu as cru que Justin allait la jouer fair-play ? Aucune chance. » Il connaissait suffisamment le garçon pour savoir que à la moindre occasion, il trichera si la victoire en dépend. « Des idées ? » A ce niveau là de la compétition, toutes idées étaient bonnes à prendre, surtout si elle faisait perdre l’équipe adverse.

Dean avait vraiment envie de leur donner un gage et y réfléchissait déjà depuis quelques jours, mais pour cela, il fallait absolument gagner la bataille. Il espérait que Seamus pense à leur superbe amitié pour faire perdre Justin, mais il n’était pas sûr que cela soit une assurance fiable. Finalement, il aurait peut-être dû mettre la blonde avec lui, seulement il était peu probable que l’un des deux souhaites jouer de cette manière. « Dans le pire des cas, je prend le drapeau et je me barre avec en courant. Je cours de loin plus vite Justin. » En même temps, il fallait noter qu’il était très sérieux dans ses jogging matinaux, au plus grand plaisir de certains colocataires.

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'Cause we're moving right out of Babylon

— On a déjà perdu les gosses Justin, lance-t-il d'un ton étonnamment calme – enfin calme pour Seamus Finnigan. Il n'a aucun problème avec le fait d'avoir onze enfants trop jeunes pour se débrouiller seuls en forêt avec des pétards sûrement pas très réglementaires. L'irlandais s'arrête pour regarder son coéquipier avant de ramasser deux branches de bois pour lui en tendre une. Vu que tu as armé les gamins, et que l'effet de surprise c'est mort, je te propose qu'on fonce dans le tas. Autrement dit, une technique de guerre bien nulle mais approuvé par le plus flemmard des quatre animateurs. Si les gosses d'en face ont peur, ça nous laisse la voix libre. Arrivé là-bas, je m'occupe de Syb, et toi de Dean. De toute façon, le temps qu'on débarque, Kellin et Godfrey auront déjà attaqué tout le monde. Peut-être même les enfants de sa propre équipe. Allez, je veux être rentré pour l'heure de l'apéro, lance-t-il avant de courir – de la façon la moins classe du monde, mais courir quand même, respectez l'effort s'il vous plaît – comme un débile, agitant son bâton en bois comme une arme indienne.

Merde, se dit l'irlandais alors que ses yeux se posent au fil de son avancé sur le vide intersidéral. Aucun enfant à l'horizon, il semblerait que Justin et lui ont réussi l'exploit de réellement les perdre – à moins que leur équipe soit plus doué qu'eux et qu'ils aient décidé de se rendre à la base ennemie pour leur voler le drapeau. Seamus n'a – contrairement à son partenaire – pas la moindre motivation de gagner mais il ne compte pas non plus avoir des morts sur la conscience. Il accélère donc le rythme – difficilement, aujourd'hui il regrette toutes les cigarettes qu'il peut bien fumer sans se soucier de sa santé – sans prendre la peine d'être discret. On ne le changera pas – il compte débarquer dans le camp adverse en criant dans l'espoir d'effrayer le plus de personnes possible, dont ses deux meilleurs amis si possible.

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Est-ce que tu pars pour les vacances ? ♫

Moi je n'ai pas changé d'adresse ! ♫

D'accord, ils avaient perdu les gosses. Cependant, la perspective d'avoir à se justifier devant une armée de parents en colère ne semblait pas alarmer plus que ça Seamus et Justin choisit prudemment de ne rien ajouter. Le reste de sa tirade acheva de le convaincre. « Foncer dans le tas, répéta-t-il pensivement. Ouais, ça je sais faire. Il me plaît bien ton plan, Seamus. Pour une fois. » Il agrémenta sa réponse d'une vigoureuse tape dans le dos de son ami avant de continuer : « Je vais même faire semblant d'oublier ton esprit défaitiste. Mec, si on perd, Sybella risque de nous en parler pendant des mois et je ne peux pas vivre avec ça. Elle est déjà suffisamment chi... pardon, insupportable comme ça. » Le désavantage d'évoluer au milieu d'une bande de gamins surexcités : ne pas pouvoir recourir à la vulgarité même lorsque la situation l'exigeait.

Justin fut agréablement surprise par la rapide prise de vitesse de Seamus mais ne put s'empêcher de laisser échapper un ricanement quand il devina les premières signes de faiblesse. Bien, il devrait peut-être lui rappeler cet incident avant de lui glisser entre les mains un énième flyer sur les risques de la cigarette... Mais, tout philanthropique qu'il soit, il n'eut pas l'occasion de divaguer davantage. Ils approchaient des abords du camp. Ils demeuraient toutefois trop loin pour deviner la silhouette de qui que ce soit. Se tournant vers Seamus, il chuchota : « Okay, c'est maintenant que tout se joue... On compte sur l'effet de surprise alors – AAAAAAAAH. »
Même si on lui avait soudainement greffé une paire d'ovaires, le cri de Justin n'aurait pas pu être plus aigu. Il s'écroula lamentablement, incapable de voir son agresseur, taclé par quelque chose – quelque chose qui commença presque aussitôt à fouiller un peu trop près du côté des poches arrières de son jean et, oh mon dieu, ils venaient de tomber sur un pervers, il ne voulait pas perdre sa virginité dans ces bois...

« SEAMUS ! glapit-il. Utilise ton bâton ! Assomme-le ! Ne le laisse pas s'échapper ! »

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Tonight is the night, we'll fight 'til it's over.

L’annonce qu’il venait de faire semblait réellement réveiller quelque chose dans les yeux de sybella, qui se transforma rapidement en stratège de guerre. L’anglais laissa la jeune femme décider du plan d’attaque, jugeant que c’était une bonne manière pour elle d’évacuer la pression qu’elle avait accumulé toute l’année, surtout que cela ne manquait pas d’humour. Il la regarda donner des ordres à tous les petits, qui semblaient plutôt heureux d’ailleurs, pour une fois que la blonde semblait à fond dans une activité. « Les filles, si vous trouvez du chocolat, vous partagez ! » Un sourire en coin, se doutant que les deux petites truands s’en garderont en cachette et elles avaient parfaitement raison.  Le plan était plutôt clair et Dean approuva d’un mouvement de tête, avant de chercher à son tour du regard les deux derniers gosses du groupe. « J’espère qu’il fricote pas derrière un arbre. » Les amours de colonies de vacances, le scénario classique, seulement cette fois ça tomber mal, étant donné qu’ils avaient besoin de tous les membres.

Heureusement, il croisa rapidement le joli minois de Dave, qui sortait de derrière un arbre, accompagné comme toujours la plus âgée. « Les gars, vous écoutez un peu ou ça se passe comment. » Aucun doute qu’ils allaient suivre les ordres de la blonde. Soudainement, des cris se fient entendre dans leurs dos et tout le monde s’activa rapidement. Dean attrapa rapidement le drapeau de son équipe, histoire de pouvoir partir rapidement quand il devra le faire. En attendant, il resta avec la blonde et la petite, tandis que les autres enfants agressaient le chef de l’autre équipe qu’on entendait aisément à 500 mètre à la ronde. « Ca doit sûrement être Marine et Marion qui lui font les poches, elles doivent bien rire, parce que je sais qu’elles le trouvent très mignon. »

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'Cause we're moving right out of Babylon

Les choses ne se déroulent jamais comme elle devrait – c'est une certitude qu'a Seamus depuis un certain nombre d'années et qui est confirmée chaque jour depuis son emménagement au sein de cette colocation. Justin est bien trop gaffeur pour qu'un plan, même simple, réussisse alors qu'ils font face à Dean et Sybella – qui sont de loin les stratèges de la bande. Là, ils y étaient presque. Sans les enfants qu'ils doivent garder, certes, mais ils parvenaient enfin aux abords du camp de l'autre équipe quand le cri de son coéquipier l'arrête. Seamus – clairement au bout de sa vie – se retourne, levant immédiatement son bâton au-dessus de sa tête comme pour assommer le psychopathe osant s'en prendre à l'anglais. La scène se déroulant sous ses yeux vaut tous les détours. L'ancien Gryffondor explose de rire, lâchant au passage son arme alors que son ami se tape sûrement l'une des plus grandes peurs de sa vie. Il n'en peut plus – il commence à avoir des crampes à force de rigoler, mais la vision de Justin persuadé de se faire agresser par quelqu'un de potentiellement dangereux est hilarante.

— Trop la côte Justin, lâche-t-il encore hilare en venant attrapant l'une des petites pestes. T'es vraiment une flippette. Marine et Marion n'ont rien d'effrayant, c'est une chose sur laquelle tout le monde s'accorderait – du moins, c'est ce qu'il pense parce qu'il n'y a aucune chance qu'il soit un jour intimidé par des gamines trop actives. Mais la présence des deux gamines seules ici démontre bien une chose – Dean et Sybella sont passés à l'action et leurs chances de gagner viennent de passer de minces à quasi nulles. Ils sont encerclés par des gosses sans pitié et ont définitivement perdu leur armée. Putain de mer- Seamus se rappelle à cet instant de l'interdiction d'utiliser trop de vulgarités devant  les enfants. De merveilleuse coïncidence. Justin, je crois qu'on est cerné. C'est bien son genre, d'évoquer une telle évidence. L'irlandais, abandonnant toute lutte avant que celle-ci ait commencé, s'assoit aux côtés de son ami. T'inquiète, j'ai un plan, dit-il tout bas à l'ancien Pousfsouffle Je me rends, vous pouvez m'amener à votre chef. Il espère que les gamins seront un peu con, et penseront à l'amener au campement.

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Est-ce que tu pars pour les vacances ? ♫

Moi je n'ai pas changé d'adresse ! ♫

Seamus riait. Seamus osait rire devant son embarras, non, son agression. À ce stade de la journée, Justin n’en pouvait tout simplement plus. Il en avait assez des plans tordus de Dean et de Sybella qui impliquaient – évidemment – le détournement de mineurs et l’incapacité de Seamus à prendre la situation au sérieux. Des vies – bon, peut-être pas, mais au moins des choses étaient en jeu. Son honneur, par exemple, réduit en miettes au moment où une gamine à l’allure pourtant inoffensive avait révélé son vrai visage, le prenant par surprise.

Toutefois, sa façade de beau gosse à l’assurance démesurée était sans doute effacée mais Justin le Grand Frère, toujours à l’affût du moindre gros mot qui menaçait d’être prononcé devant des oreilles innocentes, darda un regard venimeux vers Seamus avant d’afficher un sourire appréciateur lorsque l’irlandais se rattrapa au dernier moment. « Bien, fit-il. » Il ne réalisait pas à quel point il n’avait pas l’air crédible, tentant d’impressionner Seamus alors qu’il était écroulé sur le sol, de la terre sur les vêtements et deux gamines déterminées à la recherche de la plus petite trace de sucreries. Tant bien que mal, il les saisit par les bras et tenta de les éloigner mais, déjà, elles revenaient à la charge et Justin se retrouva de nouveau immobilisée sous deux fois trente kilos.

Le fatalisme de Seamus déclencha chez lui une vague d’indignation et il se redressa d’un coup, provoquant un glapissement outragé de la part des enfants. « Quoi ? Et c’est ça qu’on appelle un Gryffon – » Heureusement, Seamus semblait avoir prévu quelque chose. « Ah, je préfère…. PARDON ?! »

Trahi. En moins d’une dizaine de minutes, Justin avait déjà été trahi deux fois par la même personne. C’était plus que son égo ne pouvait en supporter et, poussant un cri de guerre, il se jeta sur Seamus avec la ferme intention de l’empêcher de dire davantage de conne – bêtises. L’idée que cette brouille interne puisse offrir la victoire sur un plateau à l’équipe adverse ne l’effleura même pas, trop absorbé par l’idée de faire payer à son ami son insouciance et sa lâcheté.

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Le chef de clan ennemi était maintenant hors d’état de nuire, grâce à l’attaque surprise. Sybella s’était montrée bonne stratège et ce véritable cheval de Troie les menait vers la victoire. « Tant mieux ! C’était le plus dangereux des deux ! Seamus va sûrement vouloir se rendre. » Dean connaissait Seamus depuis maintenant pas mal d’années et même si c’était un Gryffondor, il n’était pas la personne la plus courageuse du monde. Raison pour laquelle il s’était mis en équipe avec la blonde. Comme ils n’étaient pas encore certains de l’état de Justin, les trois ne s’approchaient pas trop, préférant rester à distance, ce qui faisait gagner du temps pour les coureurs. Un stratégie parfaite que la blonde confirma rapidement avant de reprendre la petite course. « Ouais on fait ça et sinon au pire des cas, je pars en courant pour gagner du temps pendant que Erwan et Steven attrapent le drapeau. » Le pas s’accéléra un peu et sans même s’en rendre compte, Dean avait déjà pris pas mal d’avance sur les deux filles.

Au bout de quelques temps, il s’arrêta et retourna en direction de filles, voyant bien que la blonde commençait déjà à fatiguer et que la petite en avait marre de courir. En même temps, il fallait avouer que leurs petites jambes n’aidaient pas. En voyant les joues déjà rouges de la blonde, il ne manqua pas de sourire. « Je te porterais bien Sybella, mais je pense que Léa en a plus besoin. » Sans attendre, il souleva la petite et la plaça sur ses épaules avant de reprendre la route. Cette dernière semblait se calmer, ce qui n’était pas négligeable. « Les gars doivent plus être loin du drapeau Léa et quand ils l’auront, on aura gagné et on pourra tous rentrer pour le gouter. » Un gouter qui sera bien mérité pour tout le monde.

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