I dream that you won't leave

And I have a question : What is love ?

Il sort du cinéma avec ce même sourire heureux qu'il a toujours après avoir visionné Chat noir, chat blanc. Le film est une œuvre d'art, la musique également. Le tout le transporte loin, dans un univers qu'il a côtoyé à une époque et qu'il a appris à préférer à sa propre culture. Il pourrait le regarder une centaine de fois qu'il ne se lasserait pas, qu'il continuerait à rire, pleurer devant la beauté des scènes. Mais il s'est retenu cette fois – difficilement, les souvenirs sont nombreux, ils s'insinuent dans son esprit, le rendant tristement nostalgique. Mais aujourd'hui il n'est pas seul. Il regarde du coin de l'œil la française à côté de lui. L'invitation l'a surpris, il ne le niera pas. Il ne savait pas trop comment la prendre en fait. Est-ce normal d'aller au cinéma avec un ami lorsqu'on est fiancée – ou mariée. Charlie ne sait pas, il n'a jamais été confronté à ce genre de situation. Il se trouve ridicule, trop inadapté pour savoir quoi faire. Alors il accepte, en parle à Joan – il est l'une des seules personnes avec qui il va au ciné après tout.

Automne est magnifique – c'est ce qu'il se dit quand il la voit, quand elle a ouvert la porte de son appartement quelques heures plus tôt, quand elle s'est assise à côté de lui. Mais à c'est ce moment précis qu'il se rappelle qu'elle est avec Hippolyte. Il n'a jamais vraiment connu ça Charlie. Les rares fois où il était confronté au concept d'amour à sens unique, il n'était que celui devant donner des conseils autour d'une pinte dans un bar. Un marin tombe amoureux de la serveuse, il lui conseille de tenter sa chance. L'amour est comme une aurore boréale, pense Charlie. Quelque chose de beau, de magnifique. Quelque chose de grisant.

— Ce film est définitivement un chef d'œuvre, lui dit-il en souriant calmement. Je sais qu'on a déjà eu cette conversation la semaine dernière mais il est toujours aussi bien même au bout d'une dizaine de fois. Il s'allume un tabac roulé une fois la porte passée. Je suis très content qu'on soit allé le voir ensemble. Et d'avoir pu passer une soirée avec elle aussi mais ça il ne le dira pas.

Charlie restera sagement à la place d'ami qu'elle veut bien lui donner. C'est bien assez, il n'a pas besoin de plus – c'est ce qu'il se répète pour se convaincre. Elle est en couple, il accepte cette vérité comme une fatalité. Il sait au fond de lui que ça le rassure un peu. Mais elle était célibataire, il devrait trouver le courage de lui parler, de tenter quelque chose alors qu'il en serait tout bonnement incapable. Là, il se complaît en quelque sorte dans la facilité. Fuir comme dirait Alice, c'est sûrement ce qu'il fait de mieux.

— Tu veux aller boire un verre ou tu dois rentrer ? Ils ont cette habitude avec Joan, de trouver un bar pas trop loin, de rester encore un peu ensemble avant de repartir vers leur solitude quotidienne. Enfin, si tu veux pas, c'est pas grave. Je proposais juste ça comme ça, rajoute-t-il calmement comme pour se protéger.

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Une petite marche lente sur la moquette rouge du cinéma en direction de la sortie. La plupart des gens sortant de la salle avaient le parfait look de bons bourgeois anglais ou d'élitiste intellectuel -ce dont il fallait s'attendre à la sortie de la projection du pas si célèbre Chat Blanc, Chat Noir. Ce genre de projection, Automne les affectionnait et s'en accommodait au moins une fois par mois, mais cette fois c'était en tout point différent. Elle ne se souvenait pas vraiment à quel moment elle l'idée d'inviter Charlie lui était venue à l'esprit, mais une chose était sûre, elle était ravie de l'avoir fait. Au premier abord, le brun et elle n'avait absolument rien à faire ensemble, pourtant ils partageaient énormément de points communs. Depuis leur réconciliation, Automne avait découvert un certain goût à discuter avec l'anglais, si bien  que ses visites à la librairie se faisaient de plus en plus nombreuses. Même si elle avait encore du mal à se l'avouer, Charlie lui plaisait peut-être un peu plus qu'un simple ami, mais elle ne savait vraiment pas comment le lui faire comprendre.

« Oui, le film est sublime, je ne m'en lasse vraiment pas. » Un sourire en direction de l'anglais avant de sortir dehors, dans le froid naissant que l'automne apporte avec elle chaque année. Elle aimait apprendre que Charlie appréciait passer la soirée avec elle, surtout que c'était un sentiment partagé. « Moi aussi, pas que je n'aime pas venir avec Hippolyte, mais ça change un peu. » Sans réfléchir et plus par réflexe elle sorti son paquet de cigarette de son sac, en alluma une et la cala entre ses lèvres. « Le moins prochain ils passent Rushmore de Wes Anderson, tu voudras venir avec moi ? » Automne espérait vraiment qu'il acceptera, parce que ça voudrait dire qu'il avait réellement envie de passer du temps avec elle et qui ne le faisait pas seulement par politesse -enfin elle espérait.

Comme à son habitude, Automne recracha sa fumée dans le visage de son interlocuteur avant de réaliser ce qu'elle venait de faire. « Pardon... Excuse, ce n'était pas volontaire... » En s'excusant, elle remarqua elle-même la gaffe monumentale qu'elle venait de faire en s'allumant une cigarette, parce qu'elle avait effectivement fait croire qu'elle avait arrêté de fumer à l'anglais. « J'ai recommencé à fumer, je sais ça n'aura pas duré très longtemps. » Si son meilleur ami se tenait là, il serait sûrement mort de rire en écoutant cette tentative de rattrapage, pour ne pas passer pour la plus grande idiote du monde. Heureusement pour elle, l'anglais passa rapidement à autre chose. L'invitation à boire un verre la fit sourire, comme une adolescente devant son crush du moment. « Avec plaisir, Charlie. Tu connais un café sympa dans le coin ? » Dans le cas contraire, ça ne serait pas très compliqué d'en trouver un.  

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Il ne sait pas trop quoi penser de la situation Charlie. Il est heureux qu'elle soit ici avec lui, qu'elle partage ses avis – bien qu'il n'ait pas douté un seul instant que ça sera le cas, lui et Automne ont des goûts beaucoup trop similaires et ça depuis leur scolarité à Poudlard – mais il ne comprend pas trop ce qui l'a poussé à vouloir passer une soirée entière avec lui. Quand elle mentionne le prénom d'Hippolyte, il soupire intérieurement. Bien sûr qu'elle aime venir avec l'autre anglais, venir voir un film aussi parfait avec son copain. Ça lui semble logique, et il n'en revient pas de la chance qu'il a, avoir le droit à quelque chose comme ça. Charlie aimerait qu'elle dure plus longtemps – quelques heures de plus, ça lui suffira, il n'est pas difficile – mais il se doute qu'elle ne doit pas trop tarder, que son copain risque de ne pas apprécier qu'elle passe la soirée en sa compagnie. Et puis, il ne veut pas avoir l'impression de trahir un ami à lui – Hippolyte l'est, il ne veut pas profiter de sa confiance pour passer du temps avec sa copine, ce ne serait pas correct.

— Oui, je comprends, dit-il calmement. C'est un peu le cas. Cette soirée le change de celles qu'il passent avec Joan, en partie parce que la personne qu'il a en face de lui est la première fille qui lui a autant plu de toute sa vie. Avec plaisir. J'avais bien aimé la première fois, il est vraiment génial. D'ailleurs, j'ai hâte de voir si Wes Anderson sortira de nouveaux films. Il se rappelle encore du film qu'il était parti voir seul un an auparavant, quittant son appartement et ses lectures dominicales pour aller s'exiler dans un cinéma sombre, avec comme seul but de changer son quotidien si ennuyant.

Il la regarde fumer sans vraiment comprendre. Pour lui, Automne a arrêté de fumer il y a pas mal de temps – avant de débarquer dans son appartement il y a quelques mois. Une chose que Charlie ne peut qu'encourager. Il apprécie voir les gens prendre des décisions qui leur semblent importantes, surtout que lui serait bien incapable d'essayer d'arrêter de fumer. Ses paquets de tabac se succèdent peut-être moins rapidement que ceux de certaines personnes qu'il connaît – il faut dire qu'il ne fume rarement que ça – mais il ne se voit pas s'en passer. Ça fait trop longtemps qu'il a commencé, trop longtemps qu'il a abandonné l'espoir de changer. Alors peu importe ce que diront les autres, Charlie fume sans s'en préoccuper. Par contre, la reprise de la bobo le dérange plus. Elle lui semblait motivée, et il ne peut être que triste qu'elle n'ait pas réussi à parvenir à son but.

— Ah, c'est dommage. Tu semblais vraiment bien parti pourtant, j'espérais pour toi que tu y arriverais. Je suis vraiment désolé pour toi. Il la regarde un peu attristé par la nouvelle. Il aurait aimé pouvoir l'aider, la soutenir un peu plus dans cette tentative comme un véritable ami le ferait. Mais Charlie a été absent, inutile. Et il s'en veut un peu. Il y a un café au coin de la rue, il me semble. Il lui montre l'établissement et commence à se diriger vers lui d'un pas assez rapide. En fait, un client a vu le marque page que tu m'as envoyé ce matin. Il m'a dit que la photo était vraiment magnifique, et il a pas tort. Il lui sourit – le cadeau de la française quand elle est partie en voyage avec son copain à Florence l'a beaucoup touché. Il a trouvé ça mignon, aussi bien le livre que le marque page. Je me sers que de lui depuis que tu me l'as envoyé.

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Passer la soirée avec Charlie était en tout point différent d'une soirée en compagnie d'un de ses meilleurs amis et elle y trouvait une certaine magie. Automne était vraiment contente que le brun acceptait de passer une soirée avec elle, malgré ce qu'elle avait pu lui faire dans le passé -peut être la preuve d'un hypothétique pardon. Si dans un premier temps ses visites à la boutique avaient pour but premier de rattraper ses erreurs de jeunesse, c'était devenu avec le temps un plus. Elle aimait discuter avec l'anglais, l'écouter parler littérature et tout simplement sa présence. D'après Hippolyte, elle était très certainement tombée sous le charme du libraire -même si elle refusait platement de l'admettre, du moins à son meilleur ami. Parce qu'elle commençait sérieusement à se poser des questions sur la suite de leur relation, se demandant quelles étaient ses possibilités -et une deuxième invitation au cinéma lui paraissait un minimum logique. Charlie accepta, au plus grand plaisir de Automne qui lui offrit joli sourire sur ses lèvres rosées. « J'ai trouvé les choix de mise en scène, vraiment judicieux, je pense que les prochains seront encore meilleurs. » Un réalisateur qu'elle suivra sûrement -avec ou sans Charlie.

Le regard presque triste de l'ancien Serdaigle en entendant parler d'une fantasmagorique tentative d'arrêt et d'un hypothétique échec, la gêna un peu. La française n'était pas vraiment du genre à mentir, mais elle avait un peu honte d'avouer que c'était finalement simplement parce qu'elle était légèrement névrosée et complètement paniquée ce jour là. Un jour, quand ils pourront en rire, elle lui racontera peut-être la vérité. « Ce n'est pas grave du tout Charlie, j'étais peut-être pas si motivée. » Quand Hippolyte avait entendu parler de cette histoire, il avait tout simplement explosé de rire, il connaissait assez bien sa meilleur amie pour savoir qu'elle était très loin de vouloir ou même de pouvoir arrêter la cigarette -une amitié qui durait depuis déjà un certain temps. Un peu honteuse, elle accepta largement le changement de sujet pour se diriger dans la direction du café que Charlie venait d'indiquer. « Parfait, allons-y. » Un petit mot en français, sans même s'en rendre compte, une de ses manies qui faisaient clairement de la résistance.

Quand l'anglais lui parla du cadeau elle lui avait offert durant son voyage à florence, elle ne put s'empêcher de rosir légèrement -ce qu'elle tenta de cacher en baissant un peu la tête vers les pavés de la ruelle. « Merci Charlie, j'aimais bien cette photo, alors j'ai supposé que cela pourrait être ton cas.» Cette photo n'était pas forcément sa meilleure et peut-être pas digne de se retrouver dans une exposition en plein Londres, mais Automne trouvait l'idée de la mettre dans une boîte assez triste et préférait qu'elle puisse servir à quelqu'un. D'ailleurs, quand le brun avoua encore s'en servir, un large sourire se dessina sur son visage -telle une adolescente à qui son crush aurait enfin fait la bise. « Tant mieux s'il est utile à quelqu'un. » Souriante, elle poussa la porte du petit café et s'installa à une table dans un coin, du coté banquette.

Soudain, une question qui lui trottait dans la tête depuis un moment, mais qu'elle avait oublié de poser à chaque lui sauta aux yeux. « Au fait, j'avais complètement oublié de te demander, mais le livre que tu as acheté à Cancale, c'était dans la librairie avec la devanture bleue et le libraire blond, sûrement avec un pull en laine d'ailleurs ? » Techniquement, il n'y avait pas une foule de librairie dans ce petit village côtier et c'était très certainement la même. Ce qui voudrait dire que le brun dans un hasard des plus complet, lui aurait acheté un livre dans la boutique de son oncle -et anciennement de son père- où petite elle passait la moitié de son temps. Finalement, Automne ne lui avait jamais dit d'où elle venait vraiment, même quand il lui avait écrit depuis sa région natale. « Non, parce que en fait, je suis de Cancale. » Elle ne s'avança pas trop sur le sujet de la boutique, préférant être sûre que cela soit le cas.

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Charlie regarde la française à côté de lui. Si il y a quelques mois on lui avait dit que ce genre de scène prendrait un jour vie, il n'y aurait pas cru une seule seconde. Il a beau trouvé son amie toujours un peu odieuse par moment, il se rend désormais compte que c'est tous ces petits détails qui pourraient sembler sans importance qui font son charme – comme le fait de lâcher des mots en français de temps en temps, chose que Charlie apprécie particulièrement. Elle lui donne toujours l'impression que c'est naturel, sorti de souvenirs un peu vieux, et il trouve à cette manie un côté bien trop mignon pour son bien. En fait, il trouve simplement Automne parfaite – rien à voir avec sa seule ex petite amie dont le comportement mêlé à des problèmes plus personnels l'a presque fait tomber en dépression.

— Tu ne t'es pas trompé, dit-il simplement au sujet de la photo. À la seconde où il l'a vu, il l'a trouvé magnifique et artistique. C'est quelque chose de très subjectif et il sait que ce ne sera peut-être pas le cas de tout le monde, mais il lui trouve un certain cachet, et presque l'envie d'aller se balader dans les rues de Florence – et ça bien que cette région de l'Italie ne soit pas sa préférée. En plus, je trouve ça sympa des photos en marque pages. Pour moi, les laisser mourir dans une boîte c'est d'une tristesse. Ceci explique pourquoi ses murs sont couverts de photos de voyages en tout genre, des souvenirs pris sur le fait qui le font maintenant plonger dans une certaine nostalgie.

Il la regarde un peu étonné quand elle lui donne la description exacte de la librairie où il a acheté le livre à Cancale. Il sait le monde magique un peu petit, mais il n'aurait jamais pensé que c'était à ce point. Il se traite mentalement d'idiot. Il a toujours su qu'Automne était française, mais durant Poudlard ou toutes ces années où elle le détestait, il n'a jamais pu lui demander d'où elle venait exactement. Et aujourd'hui, il apprend qu'elle est bretonne alors qu'il se disait simplement qu'elle devait n'être qu'une de ses bobos parisiennes qu'on croise à Montmartre. Au final, il trouve que ça lui va mieux – ça explique le caractère.

— Si, c'est ça. Tu la connais ? Le libraire est un ancien ami de mon oncle du coup je vais le voir quand je passe en France. C'était drôle parce qu'ils s'appelaient tous les deux Arthur. Charlie regarde Automne en souriant, heureux d'apprendre de nouvelles choses sur elle. Il l'a toujours trouvé intéressante, et il trouve ça génial de pouvoir la connaître un peu mieux. Oh, je savais pas. Je pensais que tu venais de Paris ou... J'en savais rien en fait. Tu connais la boutique alors ?, demande-t-il au moment où le serveur arrive pour prendre leur commande. Les deux commandes une bière et l'étonnement de Charlie est lisible sur son visage. Je pensais pas que tu étais du genre à boire de la bière. Il lui sourit. Automne lui paraît ce soir-là plus imprévisible que jamais – chose qui lui plaît particulièrement, peut-être un peu trop. Il se sent un peu bizarre – un peu trop attiré par elle – alors il se concentre sur le verre qu'on vient de lui apporter.

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« Je suis totalement d'accord, des photos dans une boite c'est un peu triste. Malheureusement, j'en ai tellement que je suis bien obligée de le faire. » Elle repensait à la pile de carton entassés dans un des placards du couloir, contenant des tirages de photos. Parfois, elle se demande si elle leur trouvera une utilité dans l'avenir -et même si la réponse est sûrement non, elle se voyait mal les jeter à la poubelle. Dans chacun des livres rangé dans ses nombreuses étagères, s'y trouve une photographie et quand elle trouve qu'une photo pourrait correspondre à une connaissance, elle lui offrait en espérant que ce dernier ne la jette pas. Étrangement, la française faisait parfaitement confiance au brun pour ce genre de chose -même si elle était loin de réellement le connaître. « Si elle tu l'as aimé, c'est le plus important. »

Automne retira son long manteau, histoire de s'installer plus confortablement dans la banquette. Un manteau qui lui donnait un style de parfaite petite bobo du centre ville, mais qu'elle adorait pour son confort et sa chaleur. La française avait des goûts assez marqué, mais savait faire la différence entre luxure et plaisir -et si les gens n'aimaient pas son style, elle s'en fichait. Beaucoup serait étonné de voir qu'une femme comme elle, succombait aux charmes d'un homme comme Charlie. Ses tatouages pourraient pour beaucoup faire mauvais genre, mais la photographe y voyait quelque chose de plus poétique et ne voyait de toute manière pas en quoi Charlie pourrait être une mauvaise fréquentation. Automne avait rarement rencontré quelqu'un d'aussi compréhensif et calme, dans le bon sens du terme et elle voyait une certaine douceur et poésie dans les conversations avec le libraire.

Un semblant d'étincelle s'alluma dans les yeux de la française quand elle réalisa qu'ils parlaient bien de la même librairie -celle de son cœur. « Oui, exactement Arthur Kervel. Le monde est petit. » La française était réellement étonné par la nouvelle, comme si une sorte de destiné jouait un rôle dans leur relation -peut-être qu'ils étaient réellement fait pour se retrouver la autour d'un verre. Automne n'était pas vraiment du genre à croire à ce genre de choses, mais elle devait avouer que pour une fois le hasard faisait bien les choses. Un serveur arriva pour prendre la commande et Automne commanda une bière, ce qui semblait vraiment étonné le brun. « J'aime bien de temps en temps, c'est si surprenant ? » Elle savait très bien que beaucoup la voyait comme une sorte de bourgeoise endimanchée, mais elle espérant que ce n'était pas trop le cas de Charlie. « Du coup, la boutique c'est celle de mon oncle. Avant que je déménage il la tenait avec mon père. Je passais tout mon temps là-bas, à lire des livres derrière le comptoir avec Dagobert. » Elle marqua une pause avant de tombé dans une nostalgie, avant de reprendre. « C'est amusant que tu sois rentrée dans cette boutique et pas dans une autre. » Un sourire, avant voir apparaître les deux bière sur leur table et d'en profiter pour se rapprocher légèrement de l'anglais.

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— C'est vrai qu'avec le boulot tu dois prendre beaucoup de photos. Il a toujours trouvé ça intéressant Charlie, le travail de photographe. Lui qui est totalement nul pour cadrer, choisir un point de vue et un angle adapté respecte énormément ceux qui en sont capables. Automne en fait définitivement partie vu la photo qu'elle lui a envoyé et celles qu'il peut voir dans la Gazette. D'ailleurs, j'adore les photos que tu prends pour la Gazette. Elles sont souvent plus cool que les articles, lui dit-il en souriant calmement. Et je le pense vraiment. Je ne dis pas juste parce que tu es devant moi si tu te posais la question. Il a beau ne pas connaître énormément la française, il sait que c'est son genre de penser ce genre de choses – elle est bien trop bizarre, accro aux formalités pour lui.

Il y a beaucoup de raisons qui pousseraient en réalité Charlie à ne pas tenter sa chance avec Automne – autre que le fait qu'elle sorte avec Hippolyte. En fait, il est bien heureux qu'elle ne soit pas célibataire. Il serait bien incapable de faire quelque chose pour qu'elle s'intéresse à lui. Dans sa tête, Automne est bien trop parfaite. Elle est magnifique, intéressante et gentille – même son caractère lui plaît, ses rares sourires sont la chose la plus touchante qu'il a vu depuis des années et les conversations qu'il peut avoir avec elle surpasse toutes les autres. Alors forcément, elle est trop bien pour lui. Il ne se pose même pas la question, il le sait. Une fille comme elle ne sortirait jamais avec quelqu'un comme lui – elle a beau être gentille et lui proposer d'aller au ciné de temps en temps comme ami, ça n'ira jamais plus loin. Le fait qu'elle soit célibataire lui enlève d'office ce genre de déception. Il ne s'attend à rien, et il arrive à être plus ou moins heureux comme ça.

— Qu'est-ce que tu as dit ?, demande-t-il en entendant la phrase en français. Il a beau aimé quand Automne se perd dans sa langue maternelle, il aimerait bien pouvoir comprendre ce qu'elle dit en plein milieu d'une conversation. Je trouve ça vraiment mignon quand tu parles français. Il réalise ce qu'il vient de dire et regrette immédiatement ses propos. Il ne devrait pas penser ce genre de chose, il n'en a pas le droit. Mais je comprends pas. Il essaye de se rattraper, de dévier la conversation sur un autre sujet, bien que ça soit un peu compliqué. Il attrape sa bière en boit une gorgée en haussant les épaules face à la question d'Automne. Il ne sait pas si c'est vraiment surprenant qu'elle boive de la bière. Cette boisson est pour Charlie une des meilleures au monde – pas simplement par rapport à son goût mais surtout grâce à son côté convivial. Il ne pourrait pas dire le nombre de choses qu'il a partagé autour d'une bière – des souvenirs, des anecdotes, des promesses en l'air qui prennent tout leur sens lorsqu'elles sont respectés. C'est pas vraiment amusant. Enfin peut-être, si. En fait, je passais le voir à chaque fois lorsque mon oncle était toujours vivant vu qu'ils correspondaient beaucoup, et j'ai continué. Il sourit à Automne en buvant un peu de sa bière. La française se rapproche un peu de lui à ce moment-là, ce qui l'étonne assez, et il se décale un peu plus pour lui laisser la place, rétablissant entre eux une certaine distance.

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« Une montagne de photos même. » Elle ne les comptait plus depuis déjà bien longtemps et se demandait si elle sera un jour obligé de s'acheter un local pour entreposer les cartons, ou si son placard suffira -ce dont elle doutait fortement. Le compliment sur ses photographie la fit vaguement sourire, à moins que ce ne soit la suite de la phrase. Il fallait croire que Charlie commençait déjà à la connaître un peu et se doutait de ce qu'elle allait lui répondre, si bien qu'elle décida de la jouer un peu plus simple. « Merci beaucoup. » Automne exposait depuis déjà plusieurs années dans une galerie dans le vieux Londres, mais elle ne jugeait pas utile de le signaler, ne souhaitant pas passer pour une personne imbus d'elle-même, puis elle espérait au fond pouvoir le lui dire plus tard -puisque cela voudrait dire qu'ils se fréquenteraient sûrement encore. La française avait un peu honte, d'être en train d'espérer avoir la chance de passer encore plus de temps avec l'anglais, comme une simple adolescente.

La remarque du brun la fit rapidement rougir, avant de se dire que c'était sûrement une manière de parler -surtout qu'il se rattrapa rapidement par la suite. Automne ne réalisait même plus quand elle passait d'une langue à une autre et se doutait parfaitement que ne pas pouvoir tout comprendre dans un phrase pouvait s'avérer agaçant. « Oh, pardon. Je ne réalise même pas quand je le fais... » Elle baissa un peu les yeux avant de reprendre. « Je disais simplement que le monde était petit. » C'était sûrement le constat de beaucoup de sorcier dans le monde et peut-être même plus en ce qui concernait l’Angleterre. Autrement dit, tout le monde connaissait tout le monde. Bien qu'elle ne connaissait pas le moins du monde l'oncle de Charlie, elle ne trouvait en rien surprenant le fait que son oncle soit du genre à fréquenter les marins de passages dans la région et encore plus si ceux-ci était des sorciers. Son oncle était du genre à penser que les gens n'étaient pas si éloigné des livres et que chacun avait sa petit histoire -une image que la française trouvait très jolie et qui prenait tout son sens en compagnie du libraire.

« Je suis sûre que cela lui fait plaisir, surtout si tu en profites pour lui raconter tes voyages. » Automne aimait sa ville natale, d'une manière particulière et à chaque fois qu'elle en parlait, on pouvait entendre un certain joie dans sa voix. Elle revoyait parfaitement les journées dans le jardin avec sa cousine ou les après midi sur la houle à regarder les pécheurs avec son père et même si elle appréciait sa vie d'aujourd'hui, elle ne pouvait s'empêcher de se souvenir à quel point elle aurait aimé pouvoir grandir là-bas, dans son petit paradis à elle. « Tu as aimé Cancale ? » Tandis qu'elle avait tenté une approche subtile, le brun s'écarta un peu d'elle, comme pour lui laisser un peu plus de place. Elle se sentait un peu stupide de faire ça, mais elle tenta une deuxième approche, pour voir si l'anglais y était un minimum sensible. Si bien qu'elle se décala de nouveau vers l'ancien serdaigle.

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Il apprécie énormément ces moments où Automne se contente d'être simple. De façon générale, c'est vers ce genre de personnes que se dirigent naturellement Charlie quand il sort – celles qui ne se prennent pas la tête pour tout et n'importe quoi, qui ne placent pas les formalités au centre de leur vie. Il a alors été agréablement surpris quand il s'est rendu compte que la française pouvait faire partie de ce genre de personnes. Il a mis un peu de temps à le réaliser – toute cette histoire datant de Poudlard l'avait nourri d'à priori envers la brune, mais n'étant pas du genre rancunier, il a voulu profiter de la nouvelle chance qu'elle lui donnait en passant à la librairie de façon régulière. Il la trouvais intéressante, et il est bien heureux de pouvoir maintenant la considérer comme une amie – ou du moins, il espère que cette idée n'est pas présente uniquement dans sa tête mais que la française pense la même chose que lui.

— C'est pas grave tu sais, je suppose que c'est ce qui fait ton charme, lâche-t-il sans réfléchir. Charlie n'a pas l'habitude de cacher au monde ce qu'il pense, et même s'il regrette un peu ce qu'il vient de dire, il espère qu'elle ne le prendra pas mal – qu'elle ne le prendra pas comme une avance. C'est vrai qu'on a cette impression dans le monde sorcier. Tout le monde connaît tout le monde, à quelques exceptions près. La proximité qui naît entre des personnes qui n'ont rien à voir lors des années passés à Poudlard joue énormément là-dedans. C'est pour ça que je préfère le monde moldu. C'est plus rare, plus étonnant. Il se doute que beaucoup de personne chez les sorciers pensent qu'il n'est qu'une personne perdue sans beaucoup d'amis. Et pourtant Charlie connaît des gens au quatre coins du monde, des personnes sur qui il sait pouvoir compter en cas de soucis dans une zone géographique délimitée, et surtout des personnes heureuses de le voir quand il revient, et pour lui c'est le plus important. J'espère alors, je voudrais pas déranger ton oncle, dit-il en lui souriant. Et oui, j'ai adoré Cancale. C'est vraiment un village magnifique, mon oncle aussi l'aimait beaucoup. Il disait que c'était le plus beau coin de France.

Automne se rapproche de lui une nouvelle fois et il ne sait pas trop comment le prendre Charlie, pas certain que ce genre de comportement soit très normal avec un ami. Il réfléchit rapidement aux raisons qui pourraient pousser la photographe à agir de cette façon – le froid est la seule qu'il trouve mais cet argument est rapidement considéré comme stupide vu la chaleur de la pièce. Ces rapprochements le dérange, par rapport à Hippolyte. Il ne voudrait pas avoir l'impression de profiter un peu trop de ces moments passés avec la copine de son ami, ce ne serait pas correct. Et si Charlie nage dans l'inconnu quand il s'agit de respecter les formalités, il sait très bien que ce genre de choses ne se fait pas – il a vu des gens se battre pour moins que ça dans des pays où la femme est bien moins émancipée qu'ici. Il se décale alors encore un peu, pour laisser plus de place à la française.

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« Mon charme ? Euh, peut-être. Merci je suppose. » Automne ne savait pas vraiment si c'était un simple compliment amicale ou si c'était un peu plus et si elle pouvait lui plaire ? Cette idée lui paraissait presque impossible, pas après ce qu'elle lui avait fait et pourtant elle se plaisait à croire que c'était possible. Pour elle, ça valait déjà beaucoup et montrait qu'il éprouvait pour elle au moins une certaine sympathie. Le brun ne semblait pas être du genre à faire des avances et pour ne pas s'emballer trop vite, elle tenta de rester la plus sereine possible, se contentant de recaler une mèche de cheveux derrière son oreille et de lui sourire discrètement. La française aimait tout les moments qu'elle passait en compagnie du jeune homme et elle était heureuse d'avoir présenté ses excuses plutôt que d'être restée dans sa paranoïa stupide d’adolescente.

« Oui, tu as sûrement raison, mais c'est la première fois que quelqu'un m'offre quelque chose venant de la librairie de mon oncle sans le savoir. » Et Charlie sera sûrement le seul à le faire, pour la simple et bonne raison que très peu de personnes connaissaient cette région -surtout en Angleterre. L'idée que le brun puisse connaître son oncle et qu'il se soit rendu à plusieurs reprises dans cette librairie le rendait intimant plus proche, moins étranger. Étrangement, elle se sentait soudainement désireuse d'une promenade sur le port en compagnie de l'anglais et se demandait si un jour elle pourrait le voir en dehors de la librairie ou d'une sortie culturelle. « Tu ne le dérange sûrement pas, il adore voir des gens. S'il t'a offert un thé, tu peux être sûre qu'il t'adore. » Au même moment, elle réalisa que cela faisait déjà un petit moment qu'elle n'était pas retournée en France, pour passer un séjour en famille à l'écart du monde magique et de tous les problèmes qui s'y trouvaient. Automne n'avait parlé à personne de la véritable nature de Jessie et se sentait infiniment triste quand elle pensait à lui. Ce garçon qu'elle voyait comme son adorable petit frère chéri, avec qui elle jouait pendant des heures dans le jardin à Foway, semblait bien différent maintenant et cela malgré l'amour qu'elle pouvait encore lui porter. Elle n'était pas vraiment sûre de lui avoir pardonné et espérait que le temps l'aidera à retrouver son petit frère.

Cependant, elle jugea que ce n'était pas le moment d'y penser, mais plutôt de profiter de la compagnie du brun. Une compagnie qui fuyait pour la deuxième fois en établissant une sorte de distance de sécurité. Automne regarda l'espace vide entre eux, d'un regard un peu triste, se demandant pourquoi il reculait après lui avoir dit qu'elle possédait un certain charme. Finalement, elle aurait dû se douter que le libraire n'avait aucune envie d'une telle relation avec la française, mais cette idée la rendait un peu triste. Dans son questionnement intérieur, elle croisa le regard de Charlie, avant de le fuir en balayant la salle du regard. La photographe n'avait jamais eu à vraiment faire ce genre de chose et n'en avait d'ailleurs jamais ressentie le besoin, mais cette fois, en compagnie du jeune brun, elle en avait réellement envie et était prête à prendre le risque en s'approchant de nouveau et de manière bien plus direct, les joues un peu roses. Après tout, c'était le moment ou jamais de savoir si elle avait ses chances avec le libraire ou s'il serait à jamais un simple ami.

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— J'espère que tu as raison, et qu'il ne fait pas ça simplement par rapport à mon oncle, dit-il calmement. Il sait que beaucoup de personnes respectait son oncle au point de ne pas changer de comportement avec lui maintenant que le chercheur est mort. Ce genre de chose ne l'a jamais attristé – au contraire, il trouve ça génial que son oncle ait suffisamment marqué à ce point, et cela lui confirme l'idée qu'il a passé un tiers de sa vie auprès d'une personne extraordinaire. Mais ton oncle est vraiment génial, j'aime beaucoup passer le voir. Il lui sourit. Cette conversation lui donne envie de retourner à Cancale pour quelques jours, mais à la place d'une enfant, c'est plutôt avec Automne qu'il aimerait avoir avec lui cette fois-ci.

Jamais deux sans trois, se dit-il alors qu'elle se rapproche encore. Beaucoup plus brutalement cette fois-ci. Charlie la regarde incapable de comprendre le but de la manœuvre. Il hésite à s'éloigner pour la troisième fois mais l'absence de subtilité de la part d'Automne lui prouve qu'il n'était pas en train d'halluciner et qu'elle cherche bien à se coller à lui. Il ne sait pas trop quoi dire, déjà tout simplement parce qu'il ne s'attendait pas à ce genre de comportement de la part d'Automne. Pour lui, la française n'était pas du genre à tromper son copain, encore moins avec quelqu'un comme lui. C'est le genre de fille fidèle, qui ont une relation tout ce qu'il y a de plus normale. Alors ces tentatives trop peu subtiles l'étonne. Charlie prend une grande inspiration. Le plus simple reste de lui dire clairement, pour être sûr qu'il n'y ait aucune ambiguïté entre eux. Et si cela doit mettre fin à leur amitié, il l'acceptera sans se plaindre. Il aura fait ce qu'il pense être la bonne solution – il sacrifie encore une fois ce qu'il voudrait pour la bonne cause, mais elle ne lui laisse pas le choix.

— Euh, écoute Automne. C'est pas contre toi mais- Il se rend compte qu'il a très mal commencé sa phrase, que c'est de cette façon qu'on accuse quelqu'un en cherchant à se faire passer pour le gentil de l'histoire. Pourtant, c'est loin d'être son but, à Charlie. Il veut juste que son amitié avec Automne ait de bonnes bases, et l'idée qu'elle puisse vouloir tromper son copain avec lui le met vraiment mal à l'aise. Je pense vraiment pas que ça soit une bonne idée tout ça. Il baisse les yeux et regarde son verre. Il sent à côté de lui la présence de la française qui le déstabilise un peu trop. Cette fille est géniale et il ne doute pas que beaucoup aurait répondu à ses avances sans penser au reste. Je veux dire qu'Hippolyte est mon ami, et je peux pas lui faire ça tu comprends ? Surtout que c'est pas du tout mon genre, alors je préférerais que tu arrêtes... Il ressent une sorte de pointe au cœur, laissant partir la seule fille qui lui plaît vraiment. Ce sont des choses qui arrivent, se dit-il pour se rassurer. Il n'a qu'à continuer à vivre sa vie comme il l'a toujours fait.

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« Non, ce n'est vraiment pas son genre, s'il le fait c'est uniquement par plaisir. » Automne connaissait suffisamment son oncle pour savoir qu'il aimait autant boire un verre avec Charlie qu'elle. Le brun était typiquement le genre de personne que sa famille appréciait pour son calme et sa poésie. Elle imaginait très bien Charlie dans le jardin de la maison jaune avec le chien, un pull en laine en train de boire une bière en compagnie de son père et de son oncle. Le fait qu'elle puisse imaginer un truc pareil la rendait un peu mal à l'aise pour la simple et bonne raison que cela n'arrivera jamais. Charlie ne voulait pas d'elle, enfin pas de cette manière et ils n'iront jamais ensemble à Cancale -surtout après ce troisième refus.

Automne se sentait affreusement mal quand le brun la rejeta pour la troisième fois, surtout que cette fois son refus était tout aussi direct que son approche. Elle regretta aussitôt cette tentative et avait envie de mourir tellement elle avait honte. Non seulement elle venait de se prendre son premier râteau, mais en plus elle venait de ruiner le peu d'amitié qu'ils avaient construit en quelque mois. Ses yeux se baissèrent, fuyant ceux de l'anglais pour se réfugier dans son verre. La française sentait sa gorge se serrer et ressentait une envie de fuir pour aller pleurer dans les bras de son meilleur ami qui allait sûrement pas comprendre cette histoire. Pourtant, Automne ne bougea pas écoutant l'anglais lui dire que c'était une mauvaise idée. L'espace d'un instant, elle se demandait si Basile Flaversham ressentait ce genre de choses quand elle l'envoyait valser et elle se sentait légèrement désolée si c'était le cas -personne ne devrait se retrouver dans ce genre de situation tellement c'était douloureux.

Alors qu'elle hésitait entre partir et mourir sur sa banquette, l'anglais fit une dernière déclaration qui la fit réagir presque automatiquement. Automne releva rapidement la tête en entendant le prénom de son meilleur ami et ne voyait définitivement pas en quoi ce dernier pouvait avoir quelque chose à faire dans cette conversation. Elle plongea son regard dans celui de l'anglais sans comprendre. « Pourquoi tu me parles de Hippolyte ? » On pouvait entendre un ton moins aimable dans sa voix, comme celui d'une personne vexée, mais la vérité était qu'elle se sentait plutôt blessé, surtout quand Charlie lui demandait d'arrêter. Même si elle ne comprenait pas pourquoi l'anglais lui parlait du blond, elle était sûre que cela ne changerait rien et si un jour il avait envisagé de la voir comme une amie, elle venait de tout détruire.

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L'impression d'avoir tout gâché ne le quitte pas. Charlie n'ose plus regarder la française tellement il est gêné par la situation. Il n'a jamais été confronté à ce type de problèmes, il est plus le genre de mec qui reste sur le côté à regarder les autres vivre leur histoire amoureuse et à les encourager si besoin. Sa seule relation n'a rien de comparable à ce qui est en train de se dérouler et il doute qu'elle aide à comprendre ce qui se passe autour de cette table. Il fuit le regard d'Automne quand celle-ci lui répond, regrettant immédiatement que leur sortie ait pris cette tournure. Il aurait préféré que ça reste normal, quelque chose de sympathiques entre amis. Pas qu'il n'apprécie pas ces tentatives de rapprochement – c'est plutôt le contraire, il a peur de trop les aimer – mais il sait qu'il n'a pas le droit de la laisser faire, qu'il doit refuser. Il a juste peur qu'en agissant de la sorte, il ait gâché toute leur amitié – ce qui est sûrement le cas, il ne serait pas étonné qu'après tout ça, Automne se remette à être totalement odieuse avec lui et qu'elle refuse à nouveau de lui parler. Il est même surpris qu'elle ne soit pas encore partie, surtout vu le ton vexé qu'elle vient d'employer.

Il jette un coup d'œil rapide à la photographe. Il ne sait pas trop quoi faire Charlie – peut-être que c'est à lui de partir finalement, de quitter le bar pour ne plus jamais attendre de ces nouvelles. Il nage en plein inconnu, et s'il pouvait rentrer pour envoyer directement une lettre à Joan pour lui demander quoi faire dans ce genre de situation, il serait déjà chez lui en train d'attendre. Et pourtant, il reste là, Automne toujours un peu trop proche de lui. Il n'ose même plus de décaler de peur de l'énerver encore plus – chose qu'il souhaite à tout prix éviter, sachant comment la française peut être dans ce genre de situation.

— Ben, parce que tu sors avec Hippolyte, dit-il en regardant la française gênée. Il est là le gros problème, Charlie malgré tout ce qu'il a vu, reste contre l'adultère – et s'il ne va pas juger ceux qui s'y plaisent parce que ce n'est pas son genre, il refuse de participer de près ou de loin à une affaire du genre. Ou vous êtes mariés, personne sait exactement d'ailleurs. Il a beau s'être renseigné auprès des rares personnes qu'il connaît, personne n'avait de réelles certitudes concernant le couple de bobo, mis à part que c'est une histoire qui daterait au moins du retour d'Hippolyte. Il baisse les yeux vers son verre. Je suis désolé si je t'ai vexé Automne. C'est pas que tu me plais pas, au contraire, mais je pense que tu devrais pas faire ça à Hippo. C'est vraiment quelqu'un de gentil, il serait détruit s'il apprenait ça le pauvre. Il réalise soudainement ce qu'il vient d'avouer et se dit qu'il n'a de toute façon rien à perdre. Il y a finalement peu de chance qu'ils aillent de nouveaux au cinéma ensemble, pour son plus grand malheur. Il vide la moitié de sa pinte en la regardant, un air définitivement trop gêné affiché sur le visage.

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Une certaine déception mélangé à une honte de plus en plus grande face au silence du brun. La française se sentait terriblement mal et se demandait bien pourquoi elle avait fait ça, alors que c'était parfaitement évident qu'elle n'était pas du tout son genre -du moins pour une relation hypothétiquement amoureuse. Charlie avait sûrement mieux à faire que de sortir avec l'odieuse bobo française qu'elle faisait et elle ne pouvait pas réellement lui en vouloir. Le cœur serré elle se retrouvait en train d'espérer que le brun change d'avis, qu'il ne la laisse pas partir comme ça et étrangement que le sujet Hippolyte soit finalement une bonne nouvelle -enfin une qui voudrait pas dire qu'elle n'a aucune chance.

Quand l'anglais lui avoua la raison qui le poussait à la rejeter, elle ne put s'empêcher de rigoler. Un rire nerveux entre le soulagement et la panique. Elle n'avait aucune idée de comment cette idée avait bien pu entrer dans la tête du libraire, mais cela rendait étrangement la situation moins dramatique. « Hippolyte et moi ? Marié ? » Automne rigolait franchement, se disant qu'elle pourra très certainement en rire avec son meilleur ami autours d'une bonne tasse de thé, enfin seulement si sa soirée avec le libraire n'était pas totalement ruiné. Néanmoins, un détail de la phrase de l'anglais lui indiqua que tout n'était peut-être pas perdu et qu'elle avait peut-être encore un semblant de chance avec lui. « C'est vrai ? Je te plais ? » En posant la question, elle réalisa elle-même que ce n'était pas très correcte, surtout qu'elle n'avait encore rien expliqué au jeune homme qui se tenait seulement à quelques centimètres.

« Charlie, je ne suis pas du tout en couple avec Hippo. Déjà, c'est mon meilleur ami et en plus il a un copain, presque tout le monde le sait maintenant, c'était dans le sorcière hebdo. » L'ancienne rouge et or se souvenait encore de sa tête en voyant l'article dans le magazine populaire et aurait tout donné pour voir celle de son meilleur ami en le découvrant. Non seulement tout le monde découvrait son homosexualité, mais en plus qu'il était l'heureux -ou plutôt malheureux d'après elle- petit copain de Dimitri Pavel Bolgarov. « Je sais que je passe beaucoup de temps avec lui, mais c'est uniquement amicale. » La française se justifiait comme elle pouvait, comme pour rendre la situation moins gênante, même si ses joues étaient toujours aussi roses. 

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Il ne sait plus trop quoi penser de tout ça Charlie. Le rire de la française le stresse – en plus de le mettre totalement mal à l'aise, il se demande si elle ne fait pas simplement ça pour se moquer de lui. Peu importe, la situation lui donne de plus en plus envie de rentrer chez lui pour retrouver le réconfort de son appartement et de Éole qui attend fidèlement son retour sur le canapé. Alors quand elle lui annonce ne pas être en couple avec Hippolyte Nemours, il ne peut s'empêcher de relever les yeux. Il a un peu de mal à le croire après tout – tout le monde s'accorde pour dire que ces deux-là sont ensemble et filent le parfait amour. Ou du moins c'est ce qu'on lui a dit il y a quelques mois. Il doute que la française irait lui mentir ouvertement sur ce genre de sujet – bien que la possibilité que le journaliste soit réellement en couple avec quelqu'un d'autre l'étonne un peu. Celui-ci passe régulièrement à la boutique et n'a jamais été accompagné par qui que ce soit – surtout qu'il ne comprend pas vraiment ce que ce genre d'information ferait dans le Sorcière Hebdo.

— Je- Bien sûr que tu me plais, dit-il en baissant la tête. S'il était du genre à rougir, il ne douterait pas que ses joues auraient atteint une couleur proche de celles de tomates. Heureusement pour lui, ce n'est pas le cas et celles-ci se content de rosir un peu alors qu'il avoue à Automne l'impensable. Il y a quelques heures – voire quelques minutes – il n'aurait jamais imaginé lui avouer une telle vérité. Pour lui, elle était avec Hippolyte et il devait simplement rester à sa place. Je savais pas, je pensais vraiment que vous étiez ensemble. Je m'étais un peu renseigné et- Il soupire en fuyant le regard de la française. C'est un peu ridicule, je me sens con. L'idée qu'il aurait pu savoir la vérité en lisant simplement un magazine qu'il n'apprécie pas habituellement le met un peu mal à l'aise. Bien sûr, même face au Sorcière Hebdo, il aurait douté de la véracité de l'information – on écrit ce qu'on veut dans un journal après tout. Du coup, Hippolyte a un copain ? Et pas toi ?

Il a légèrement conscience de ne pas être tout à fait subtile – et même complètement con. Mais il se dit qu'après les trois rapprochements un peu directes d'Automne, et la confirmation qu'elle n'était pas mariée à Hippolyte, il n'avait plus grand-chose à perdre. Alors bien sûr, elle pourrait toujours se vexer à cause de cette question – il craint d'entendre à nouveau le ton odieux qui l'a traumatisé toutes ces années – mais il se dit qu'il n'est plus à ça près. Il vient quand même de l'accuser à tort de chercher à trouver un copain imaginaire alors qu'elle est simplement proche de son meilleur ami. À ce moment précis, Charlie se sent stupide. Il a tendance à oublier que certaines amitiés peuvent être plus fusionnelles que d'autres – lui n'en ayant quasiment aucune, il ne devrait pas juger ce qu'il n'a pas la chance de connaître.

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La réponse du brun à sa question était sûrement la meilleure chose qu'elle avait entendu depuis des mois et elle ne pouvait effacer son sourire en coin un peu trop satisfait. Automne ne s'attendait pas à une telle réponse et encore moins dite avec autant de simplicité, si bien qu'elle venait de passer du rose au rouge en moins de temps qu'il en faut pour dire Quidditch. Il y avait de forte chance pour que l'anglais le remarque, mais elle s'en fichait un peu pour le moment. En effet, si elle avait imaginé prendre la fuite quelques secondes plus tôt, ce n'était définitivement plus le cas maintenant -pas après avoir appris qu'elle avait parfaitement ses chances. La joie intérieure de la française contrastait largement avec la gène que dégageait le brun, qui semblait s'en vouloir pour une raison qu'elle ne comprenait pas vraiment. « Pourquoi ? Tu n'as aucune raison de te sentir odieux. Ce n'est vraiment pas le cas d'ailleurs, tu ne savais pas et puis si ça peut te rassurer, ma voisine est persuadée que c'est mon petit ami. » Elle n'était pas vraiment sûre que cela pouvait le rassurer en quoique ce soit.

La question de l'anglais était assez surprenante par son manque de subtilité certain, mais Automne était finalement assez contente de voir que Charlie s’intéressait un peu de savoir si elle était célibataire ou pas. « Oui, il sort avec Dimitri Bolgarov et non, je n'ai pas de copain. » Un sourire sympathique en direction de l'anglais pour lui montrer qu'elle ne lui en voulait pas du tout, même si son rejet avait bien faillit la faire pleurer ce qui aurait été une première dans la vie amoureuse de la cancalaise. « Tu me plais aussi. » La photographe ne se souvenait pas avoir déjà dit quelque chose d'aussi gênant à quelqu'un de toute sa vie, ce qui expliquait la fuite de son regard, avant de descendre une bonne partie de sa bière.

« Je suis désolée d'avoir rigolé, ce n'était pas pour me moquer... En fait, c'était plus nerveux qu'autre chose. » Automne se découvrait une spécialité en excuse aux côtés de Charlie et se demandait bien pourquoi elle se sentait obligée de lui dire un truc pareil. Maintenant, l'anglais savait qu'elle avait été largement déboussolée par son refus et par définition qu'elle était totalement sérieuse lorsqu'elle tentait un rapprochement. C'était d'ailleurs la seule chose qui avait fonctionné, puisqu'elle se tenait toujours proche de lui, et pouvait même sentir la chaleur de la cuisse de l'anglais non loin de la sienne. « Du coup... Ça veut dire qu'on pourra se revoir ? De manière plus … Officielle ? » La française se décernait le prix de l'invitation à un rendez-vous la plus nulle du monde, en espérant que Charlie ne lui en tiendra pas vraiment rigueur.

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Cette conversation commençait à prendre une tournure de plus en plus bizarre. Ces derniers mois avaient beau être riches en rebondissement, rien ne l'avait pas préparé à une telle situation. Il n'avait jamais imaginé la possibilité de plaire à quelqu'un comme Automne Pilcher – il n'est pas totalement stupide, il sait qu'elle plaît à énormément de garçons, et cette simple raison l'aurait en temps normal suffisamment découragé pour qu'il envisage de tenter sa chance. Il devrait être heureux, presque sauter de joies face à la nouvelle mais il reste comme un con à se repasser les explications de la photographe. Tout lui semble un peu bizarre dans cette histoire – Hippolyte qui sort avec quelqu'un d'aussi extravagant que Dimitri Bolgarov, le mec tellement bizarre que même l'ordre l'a soupçonné d'être un mangemort. Et puis Automne qui est finalement célibataire et à qui il plaît. Lui, plaire à quelqu'un.Il ne pensait pas que ça arriverait un jour.

— Ah d'accord, je vois, très bien... Charlie finit sa bière, les joues un peu roses à cause de l'annonce d'Automne. C'est trop d'informations d'un coup pour lui, il est incapable d'en gérer autant. Sa vie sentimentale a toujours été un vide intergalactique. Il ne sait pas trop ce que ça sous-entend de plaire à quelqu'un comme la photographe. Content de l'apprendre... Enfin je crois. Il la regarde dans les yeux. Je suis désolé, je sais pas trop quoi te dire en fait. C'est vrai – il ignore ce qu'il faut dire dans ce genre de situation. Heureusement qu'elle prend les choses en main finalement, qu'elle a le courage de parler alors que lui resterait silencieux s'il le pouvait. Euh, oui. Ça serait cool. De façon plus officielle, c'est bien. Genre, un vrai rendez-vous ?, demande-t-il avec un peu d'espoir.

Il aimerait bien que les choses soient aussi simples – vraiment simples – que la conversation reprennent son cours normale et qu'elle ne le juge pas pour son incapacité à mener à bien une relation. En fait, il n'est même pas sûr que ce soit une bonne idée – le souvenir de sa dernière petite copine lui revient en mémoire et il n'est pas sûr de vouloir revivre une chose pareille. Mais c'est Automne qui est face à lui – elle est gentille malgré son côté odieux et il espère que ça pourra fonctionner un peu plus.

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La française ne savait pas vraiment si elle devait se sentir soulagé ou encore plus gênée face à cette conversation totalement improbable entre ces deux individus qui n'auraient jamais pu imaginer se retrouver dans une telle situation -et encore moins ensemble. Le compliment de la photographe semblait avoir légèrement perdu le brun, qui peinait à trouver ses mots. La française ne pouvait aucunement lui en vouloir, il n'avait jamais dû envisager cette possibilité avec une personne qu'il n'y a pas si longtemps l'accusait encore d'être un idiot voleur de livre, né seulement dans le but de la déranger. Depuis cette dernière dispute, beaucoup d'eau avait coulée sous les ponts et elle ne se voyait plus laisser Charlie quitter sa vie sans même avoir tenté sa chance. Parce qu'Automne le savait, ce n'était pas du tout une relation amicale qu'elle souhaitait avec lui, mais bien plus.

L’aveu du brun la fit vaguement sourire, parce que cela lui donnait un petit côté mignon. « Je suppose qu'il n'y a pas grand chose à dire. » Pas vraiment plus à l'aise que lui, elle préféra ne pas en dire plus et espérait secrètement qu'il ne s'enfuira pas devant son invitation à se revoir. A son plus grand bonheur il se tenait toujours en face d'elle et ne semblait pas prêt à fuir, au contraire, il semblait même enthousiaste à cette idée, ce qui redonna pour de bon le sourire à la française. Le mot rendez-vous résonnait encore dans la tête de la française et rien que de l'entendre dans la bouche de Charlie lui rendait les joues roses. « Un rendez-vous, oui voilà exactement. Bonne idée. » Faire passer cette invitation pour une idée du libraire était sa manière de souffler, ne prenant pas l'entière responsabilité des événements qui pourront suivre à l'avenir.

Ses yeux évitaient un peu ceux du presque trentenaire, se concentrant plutôt sur le reste de la salle. De loin, ils devaient ressembler à deux adolescents lors de leur premier rendez-vous amoureux, mais le pire dans cette histoire c'était que cela n'en était même pas un. Un silence s'installa légèrement avant que la française reprenne en soufflant un peu et en s'enfonçant un peu dans son fauteuil. « Tu vas rire, mais j'en ai mal au ventre... Je ne m'étais jamais pris de râteau. » Une déclaration bien plus bonne enfant qui allait sûrement détendre l'atmosphère.

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— Une bonne idée, répète-t-il sans vraiment comprendre ce qui est en train de se passer à leur table. J'ai vraiment hâte. Charlie réalise vaguement qu'il vient d'obtenir un rendez-vous avec Automne Pilcher – la meuf qu'il a détesté tant d'années sans jamais envisager de lui pardonner. Les choses lui paraissent alors naturellement étonnantes. C'est le genre de scènes qu'il ne pensait jamais vivre dans sa vie après tout. C'est vrai ? Ça m'étonne pas. Il la regarde calmement. Qu'elle ne se soit jamais pris de râteau n'a rien d'extraordinaire aux yeux du brun – il la trouve magnifique et il se doute qu'il n'est pas le seul à être sous le charme de la française. Je suis vraiment désolé pour ça Automne. Je voulais pas paraître méchant, ou te rejeter mais... Enfin tu vois quoi. C'était pas intentionnel.

Il réalise à quel point il faudrait être stupide pour refuser une sortie avec la photographe – maintenant qu'il a la certitude qu'elle est célibataire. Il n'en revient pas d'ailleurs – sa relation avec Hippolyte est tellement fusionnelle qu'ils donnent vraiment l'impression aux autres d'être des âmes sœurs. Le reste des informations en mains, il se dit qu'on peut peut-être associer leur comportement à celui d'un frère et d'une sœur passant du temps ensemble. Charlie n'a jamais eu cette chance, lui. Il m'a pas d'amis avec qui partager autant, et ce n'est pas avec sa sœur qu'il aura la chance de vivre aussi sereinement. Mais ce n'est pas le moment de penser à Alice, se dit-il alors qu'il pose son regard sur le visage de la française. Elle et ses mauvaises nouvelles – dont le mariage – prennent assez de places dans son quotidien sans que cela l'obsède dans les rares moments qu'il peut passer en compagnie d'une personne qu'il apprécie. Il ne peut pas s'empêcher de soupirer quand même – pourquoi faut-il que ses problèmes avec Alice viennent toujours tout gâcher, tous ses moments de bonheur. Il se rappelle alors qu'Automne la connaît, qu'elle est amie avec la plus jeune des Daniels et se demande si elle est au courant pour la future cérémonie.

— En fait Automne, je pourrais te poser une petite question qui n'a rien à voir ? Charlie baisse les yeux. Les rares fois où il a abordé l'existence de sa sœur avec la française, ça ne s'est pas exactement bien fini. Il craint de tout faire exploser. Tu es au courant pour Alice ? Elle va se marier avec son meilleur ami et... Il fait une courte pause, ayant des difficultés à trouver les bons mots. Je suis inquiet pour elle. Je comprends rien à leur relation et j'ai peur pour elle.

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Maintenant que les choses étaient mises au clair, la française se projetait déjà un peu dans l'avenir en se demandant ce qu'ils pourront bien faire, hormis une sortie au cinéma. En tout cas, elle était réellement heureuse d'apprendre que l'idée d'avoir un rendez-vous avec elle, s'apparentait à une bonne idée et encore plus d'apprendre qu'il en avait hâte. Automne dressait déjà dans sa tête une liste des choses qu'ils pourront faire dans un futur plus ou moins proche, en s'allumant au passage une cigarette. Même si la pression venait de descendre d'un cran, elle n'était pas encore très à l'aise et se détendait comme elle pouvait en s'enfonçant légèrement dans sa banquette sans se décaler de l'anglais. D'où elle était, elle pouvait sentir une certaine chaleur se dégager de lui, une sensation bien plus agréable qu'elle aurait pu l'imaginer. « C'est pas grave Charlie, au fond ça montre que tu es quelqu'un de vraiment honnête. » La française n'en doutait de toute manière pas vraiment. Après tout, Charlie est génial, un symbole de gentillesse et de compassion. Elle est tout ce qu'il y a de plus heureuse de l'avoir aujourd'hui dans sa vie et se promet mentalement de ne pas trop le faire chier dans les mois qui suivront, et ça malgré tout ce qui pourra arriver — Daria Aoustin.

La française termina sa bière et retira son pull en laine à cause de la chaleur ambiante du bar, se contentant de son chemisier en mousseline qui lui allait divinement bien, comme tous ses vêtements. La question de l'anglais l'intrigua grandement, si bien qu'elle plongea ses yeux dans ceux de Charlie. « Bien sûr ? » Automne ne voyait vraiment pas ce qu'il pourrait bien lui demander et s'attendait étrangement au pire. La photographe n'avait absolument pas envisagé qu'il pourrait lui parler de Alice et encore moins du mariage de cette dernière. Automne avait plus ou moins accepté d'être la témoin de la brune et se doutait que étrangement que le jeune homme n'était pas du tout au courant. « Euh... Oui, elle me l'a dit... A vrai dire, elle m'a demander d'être son témoin. » Elle baissa automatiquement les yeux et ressentait une légère tension dans cette situation. « Je suis vraiment désolée Charlie, je me doute que c'est compliqué. »

Être désolée était sûrement la seule chose qu'elle pouvait réellement faire pour le brun -surtout en connaissant le mari de la jeune fille. La photographe espérait pouvoir lui changer les idées en passant du temps avec lui, même si elle se doutait que ce n'était sûrement pas à la hauteur. Néanmoins, comme pour faire diversion, elle lui offrit le sourire le plus réconfortant qu'elle pouvait, le même genre de sourire que lui faisait son meilleur ami quand elle pleurait à cause de Jessie -son petit frère spirituel. Soudainement, alors qu'elle terminait sa cigarette, une question se faufila dans son esprit et elle se demandait si c'était déplacer de la poser ou pas. Cependant, elle était plus que certaine que cela changerait un peu les idées du brun. « Charlie ? Je peux te poser une question ? » Sans même attendre une réponse, se doutant qu'il ne pouvait pas dire non de toute manière. « Est-ce que cela veut dire qu'on est … en couple ? » Ce mot dans sa bouche en ce qui concerne le brun et elle se demandait bien ce que son blond de meilleur ami dira en apprenant la nouvelle.

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— Tu as pas à être désolé Automne. Il a beau dire ça Charlie, il ne peut pas s'empêcher de ressentir une sorte de pointe au cœur en entendant les mots de la française. Il sait très bien que ce n'est pas de sa faute, qu'elle n'a rien demandé, mais il se sent tout de même un peu blessé de savoir qu'elle sera le témoin au mariage de sa sœur. Il sait qu'Alice ne lui aurait jamais demandé de prendre cette place importante, et il est quand même assez heureux que ça soit la photographe qui s'en charge, mais l'idée qu'une personne puisse le remplacer dans le cœur de sa sœur lui donnerait en temps normal envie de pleurer. Mais pour une fois, il se contente de prendre un air détaché face à cette situation. Il n'a pas envie de gâcher son rendez-vous avec Automne qui prend une tournure plus qu'inattendu. Je suis content que tu sois là pour Alice. Enfin, qu'elle te laisse être là pour elle. Elle n'est pas facile tous les jours mais ça reste un petit ange. Il a conscience que son amour pour sa sœur a tendance à être un peu aveugle – il est prêt à lui pardonner tout et n'importe quoi à condition qu'elle lui semble heureuse, et c'est loin d'être une façon de parvenir à une relation saine et équilibrée.

Il sort de sa poche intérieure son paquet de tabac. La proximité avec la française aurait tendance à le gêner en temps normal mais il décide de profiter un peu – ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance d'avoir une personne comme Automne Pilcher à ses côtés. Même si Charlie est loin d'être un grand adorateur des contacts physiques – pour la simple raison qu'il n'en a pas l'habitude – il n'est pas suffisamment stupide pour s'éloigner. Il aurait de toute façon peur de la vexer – il a conscience que malgré ce qu'elle dit, son comportement n'était vraiment pas gentil. Il avait beau pensé agir correctement – et finalement, il ne regrette pas, surtout que finalement, il a sa chance avec elle. Il lui lance des petits regards timides – un rendez-vous avec la française, c'était au delà de ses idées. Il sait qu'elle lui plaît bien trop – elle a un charme fou auquel il serait bien incapable de résister, et elle a des goûts bien trop similaires aux siens sans pour autant que ça devienne ennuyant. Les rares fois où il a eu l'occasion de lui parler – alors qu'elle venait à la boutique – il a toujours été passionné par leurs conversations, au point de ne plus vouloir qu'elle parte. Face à ces vérités qui lui ont un peu explosé au visage, il est bien heureux de ne pas avoir à se résigner de n'être qu'un ami pour elle.

— Je suppose que oui. Enfin j'espère. La question de la française l'étonne un peu. Charlie ne sait pas trop quoi y répondre. Il n'a eu qu'une seule fois une copine et ce n'était en rien comparable à cette situation un peu gênante. Lui aimerait qu'ils le soient – il trouverait ça plutôt cool d'être officiellement en couple avec la photographe. À moins que tu veuilles pas, et que tu préfères attendre d'être sûre. Je comprendrais tu sais. Il n'est pas certain de vouloir de cette situation – lui est plutôt sûr de vouloir sortir avec la bobo – mais il ne peut que respecter les choix de la fille assise à côté de lui. Il allume son tabac – qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour être chez lui à fumer un bon joint à ce moment-là. Mais il se voit très mal partir maintenant – Automne lui donne envie de rester, de passer du temps en compagnie d'autres personnes que les membres de l'Ordre avec qui il travaille. Il espère soudainement qu'ils se verront maintenant plus souvent qu'avant, et que ça ne s'arrêtera plus à une petite visite de courtoisie à la librairie.

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What did you ever do ?

La photographe voyait bien que le brun était un peu touché par la nouvelle et elle se disait qu'il devait sûrement très mal le prendre. Automne était presque au courant de la situation entre les deux frères et soeurs, et elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela un peu triste. Bien qu'elle avait toujours eu la version de la plus jeune, elle voyait bien que le libraire se faisait beaucoup de soucis pour elle et surtout qu'il l'aimait énormément. Grâce ou à cause de Jessie, elle connaissait ce sentiment, ce vide dans le coeur et elle ne pouvait que partager la peine de Charlie. Pour le réconforter, elle lui attrapa la main et la serra un peu dans la sienne en la caressant avec le pouce, ce genre de tendresse, elle l'aurait fait à n'importe quel ami, mais elle avait conscience qu'envers Charlie c'était un peu plus. « Alice finira bien par réaliser que tu es quelqu'un de bien, regarde moi je l'ai fais. » Un rapide sourire en direction de l'anglais avant de s'allumer elle aussi une cigarette, histoire de se détendre un peu. Sa relation avec le brun était plus que nouvelle et elle avait hâte de l'annoncer à son meilleur ami.

Sa question était sûrement aussi gênante pour elle que pour lui et elle commençait déjà à la regretter. Pendant un instant, elle se demanda comment elle pourrait réagir si ce dernier lui avouait ne pas vouloir d'une telle étiquette pour leur relation et s'il préférait que cela ne soit pas vraiment sérieux. Automne savait qu'elle serait blessée s'il lui disait un truc du genre et elle se disait qu'elle aurait mieux fait de ne pas demander si elle n'était pas prête à entendre la réponse. Heureusement pour elle, ce dernier semblait sur la même longueur d'onde et elle ne put s'empêcher de lui sourire. « Attendre d'être sûre ? Non, mais je suis sûre, c'est juste que j'avais peur de précipiter les choses pour toi. » Automne ne voulait vraiment pas forcer Charlie et l'ayant déjà sûrement bousculé un peu avec sa demande inattendue, elle le ménageait un peu.

electric bird.

I dream that you won't leave

And I have a question : What is love ?

Les paroles de la française ont quelque chose de réconfortant – presque autant que cette main qui tient la sienne. Charlie n'est pas habitué aux contacts physiques – et la photographe s'en rendra compte bien assez tôt – mais il ne niera pas que cette main qui attrape la sienne a quelque chose de salvateur à ce moment précis. Comme dans tous les moments où il pense à sa sœur, il n'a plus qu'une envie, fuir cette ville, fuir cette société et s'enfoncer à nouveau dans al simplicité que sont ces voyages qu'il a fait durant un tiers de sa vie. Ne plus croiser Alice, ne plus voir ce regard accusateur que lui lance la plus jeune. Et pourtant aujourd'hui, quelque chose change, quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé possible. Il est en compagnie d'une personne qu'il aime – il n'ira pas lui dire, ni aujourd'hui ni demain, sachant pertinemment ce que ce genre de choses n'est pas évidente pour tout le monde. Si lui ne ressent pas forcément de besoins physiques, il a au moins la chance d'être clair vis-à-vis de ses émotions. Il n'aurait de toute façon pas accepté de sortir avec elle dans le cas contraire – il a fait l'erreur une fois, et il n'est pas prêt de recommencer.

Il hoche la tête quand elle lui parle d'Alice. Il espère qu'elle ait raison, que sa petite sœur finisse par lui pardonner, ce qui l'étonnerait quand même. Il a appris il y a peu de temps le mariage de celle-ci, mais il ne s'en est toujours pas réellement remis. Et pourtant il est prêt à tout accepter – toutes les erreurs qu'elle est capable de commettre – juste parce que c'est son rôle de grand frère. Il n'est pas sûr qu'Automne puisse comprendre ça – en fait il n'en sait rien, mais il lui semble que la française soit fille unique. Mais la question n'est pas là, il n'a aucune envie de gâcher la soirée avec ça. À la place, il lui sourit un peu timidement. Si ça marche, peut-être acceptera-t-elle de l'écouter ? Peut-être qu'une autre personne que Joan sera au courant de toute cette histoire, que les raisons qui poussent sa sœur à ne pas vouloir lui adresser la parole. Il sait qu'elle a eu le droit à la version d'Alice, peut-être qu'il finira par lui donner la sienne.

— Tu es sûre ?, répète-t-il un petit sourire aux lèvres. Charlie hallucine, il ne se rappelle pas d'avoir été aussi heureux depuis un certain temps. Habituellement, il évolue dans un état très stable de bonheur paradoxal – tout va bien, rien n'est horrible depuis la mort de Clément, mais il sait que cela peut chuter vers le bas à tout moment, qu'il peut rapidement retomber au plus bas s'il se passe un truc mauvais à l'Ordre, ou que sa sœur lui annonce une énième mauvaise nouvelle. Il lui arrive aussi d'être plutôt joyeux – quand il s'est préparé un plat qu'il aime beaucoup, qu'il mange avec Joan, ou qu'il regarde un film qu'il apprécie avec son chien. Mais là, c'est différent. Là c'est plus que ça – du vrai bonheur, il a l'impression de ne plus être tout à fait seul, d'entrevoir un mieux durable qui le fera sortir de sa monotonie. C'est parfait alors. Enfin, je veux dire que non, tu précipites pas les choses. Enfin, je pense pas ? C'est normal, non ? Il baisse les yeux, un peu gêné par ce qu'il s'apprête à annoncer. J'ai pas beaucoup d'expériences dans tout ça, ce qui est relation officielle, c'est pas trop mon domaine tu comprends. Il ne peut pas s'empêcher de serrer légèrement la main d'Automne dans la sienne alors qu'il termine son tabac roulé et qu'il l'écrase dans le cendrier.

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I saved latin

What did you ever do ?

La française caressait doucement la main du brun pour lui donner un peu de réconfort, après tout c'était la seule chose qu'elle pouvait encore faire pour lui. Toutes ces histoires de famille ne devaient pas être simple à gérer et elle trouvait une certaine tristesse dans Charlie qu'elle aimerait pouvoir remplacer par de la joie et du bonheur. La chose qu'elle détestait le plus au monde était sûrement la tristesse des gens, c'était peut-être son œil de photographe qui faisait cela, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'être touchée par la mélancolie des autres -peut-être bien que pour la sienne. Le sourire timide du libraire lui suffit amplement pour le moment, si bien qu'elle lui en offrit un en retour, un sourire d'une extrême gentillesse qu'on ne voyait pas tous les jours sur le visage de la jeune femme.

Automne ne comprenait pas vraiment le doute du plus âgé, mais elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela mignon dans un sens. Charlie avait l'air un peu maladroit en relation humaine, ce qui leur faisait de toutes évidences un point commun de plus. « Oui Charlie, j'y ai déjà beaucoup réfléchie. » Presque tous les jours depuis quelques temps déjà, l'anglais était quasiment devenu une obsession dans la vie de la photographe. Étrangement, elle avait l'impression de ne plus pouvoir se passer de sa présence ou même de sa voix calme et rassurante. « Oui, je suppose que c'est normal. » Automne avait beau avoir déjà eu des petits copains, elle n'était pas sûre de pouvoir attribuer le mot normal à leur relation.

Aveux qui suivit de la part du libraire fit vaguement sourire la française. Elle ne se moquait absolument pas de lui et elle lui trouvait même un côté adorable, le genre à qui on a envie de faire une multitude de câlin. L'idée d'avoir envie de se blottir dans les bras de l'anglais faisait virer ses joues du blanc au rouge, si bien qu'elle détourna un peu le regard en direction du reste du café. « Ce n'est pas grave Charlie, tu es très bien comme tu es. » Elle lui adressa encore une fois un sourire, en ne lâchant pas une seconde la main du brun.

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I dream that you won't leave

And I have a question : What is love ?

Il termine sa cigarette avec la certitude de ne jamais s'être retrouvé dans une situation aussi gênante. Il n'aurait jamais pensé que se mettre en couple avec quelqu'un pouvait paraître aussi dérangeant – et si ça avait été le cas, il n'aurait peut-être pas sauté le pas. Mais quand il voit le sourire qu'Automne lui adresse – le genre bien trop gentil, qu'il n'est même pas sûr d'avoir vu une fois sur le visage de la française – il se dit qu'il a bien fait, qu'il ne regrette pas un seul instant de pouvoir considérer la bretonne comme sa petite amie. C'est une chose inespérée pour le libraire – lui qui a l'habitude de la solitude – et il compte bien essayer de ne pas tout faire foirer pour une fois.

— Ah, tant mieux je suppose, dit le libraire avec un petit sourire. Il est plutôt heureux de savoir que la bretonne a parfois envisagé avant cette soirée la possibilité sortir avec lui. Lui s'interdisait à y penser, pensant qu'elle était en couple avec celui qui est finalement son meilleur ami, et il se dit que si elle n'avait pas pensé à ce genre de choses, ils seraient tous les deux sortis du café uniquement en tant qu'amis – et il doit avouer que maintenant, l'idée le dérange un peu. Euh, merci Automne ? Il rigole un peu face à la remarque de la photographe – personne ne lui a jamais dit qu'il était très bien comme il est, et encore moins une amie de sa sœur. En fait, désolé de te demander ça mais ça serait bien je pense si on pouvait éviter d'en parler à Alice au début. Il baisse les yeux vers leurs mains jointes avant de les reposer sur la française. C'est pas contre toi, pas du tout. Mais la connaissant elle va s'énerver. Puis, c'est pas vraiment pressé, et ça la regarde pas surtout. Il a conscience que ce genre de demande peut paraître bizarre après qu'il lui ait affirmé qu'ils sont officiellement un couple.

Il lui fait donc un petit sourire gêné – il a hâte d'être à leur prochain rendez-vous où les choses paraîtront peut-être moins gênantes. Il ignore si ça sera réellement le cas mais il peut toujours espérer. Mais pour l'instant, il se contente de profiter de la présence d'Automne, persuadé d'avoir réglé tous les points un peu compliqués de leur relation.

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