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tu vas bientôt toucher le fond, c’est bien.

Sa mère enceinte était plus chiante qu'un Blueberry et après un mois à la supporter dans le manoir familiale, Balthazar avait tout bonnement fuit. Au début, il voulait aller chez son cousin, jugeant que cela ne le dérangerait pas, mais il avait entendu dire que ce dernier partait en très prochainement en France et jugea donc inutile de faire le voyage pour rien. Ensuite, il avait naturellement pensé à se rendre chez Elliot, sa petite amie, mais il n'était pas vraiment sûr que ses parents apprécient une arrivée à l'imprévu. C'est ainsi que Balthazar Owen c'était retrouvé sur le canapé des Lynch, à regarder des films absolument pas passionnant, mais qui avaient le méritent de passer le temps. Le fait que son bro ne soit pas là ne le gênait pas spécialement et de toute manière on ne pouvait pas dire que le père et l'oncle de Jude étaient des personnes très encombrantes et le laissaient occuper leur poste de télévision en attendant que l'autre rentre d'Écosse.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le blond était tombé amoureux de la télévision pendant son séjour de presque une semaine, bien sûr, il se passera bien de le dire aux autres pour ne pas passer pour un idiot. « The Breakfast Club ? Cool, tu vas voir. Attend je vais faire du chocolat chaud. » Il regarda l'homme disparaître dans la cuisine, il ne savait plus si c'était le père ou l'oncle de Balthazar, mais il le trouvait vraiment trop cool, contrairement à ses parents qui le traitaient comme un bébé, le forçant à passer au moins vingt minutes par jour en dehors du manoir, histoire de prendre l'air, comme ils disent. Pour dire vrai, il se voyait bien rester tout l'été sur ce canapé.

Au même moment, quelqu'un qu'il ne connaissait que trop bien débarqua dans le salon en transplanant, Jude Lynch. « Salut Bro. » Plus blasé et nonchalant que jamais, comme si tout était parfaitement normal, comme s'il avait toujours été là. Il ne le regarda même pas, bien concentré à regarder la télévision et tentant tant bien que mal à suivre le film. Seulement, l'asiatique se trouvait en plein devant la télévision et ce n'était pas très pratique.  « Tu peux te pousser, y a The Breakfast Truc à la télévision ? »  Balthazar Owen était devenu en quatre jours sur un canapé, un véritable zombie.

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Without a friend, there's no denying

Après une semaine passée en Écosse, il rentre enfin chez lui Jude. Sa planche sous le bras, son sac sur les épaules, il salue Andy en lui promettant de lui faire faire des centaines de bêtises à la rentrée – qu'elle est mignonne cette petite créature innocente. Il transplane dans son salon, persuadé de retrouver cette routine ennuyeuse à mourir qu'il a pendant les vacances. Il aimerait que ses mois d'été se passent légèrement autrement, pouvoir se permettre de faire comme Balthazar et ne pas travailler. Il pourrait passer la journée à l'eau, et ses soirs de l'autre côté du bar à vider des pintes avec son oncle. Mais ce n'est pas le cas, et ce soir il n'a plus qu'à enfiler une chemise et un jean pour servir les habitués du coin en leur racontant comment les vagues écossaises sont moins bien que celles du pays.

La voix qu'il entend dans son salon est la première chose qui le surprend. Il se demande ce que son meilleur ami fait là, complètement affalé dans son canapé, à regarder sa télévision avec son père qui débarque un plateau à la main. La scène lui paraît irréelle, peut-être parce que son père ne lui a jamais fait de chocolat chaud aux marshmallows à lui. Il préfère la bière, c'est un fait avéré et son oncle en ramène souvent des bien fraîches quand le moment vient de se reposer devant la télévision. Il regarde presque bouche bée le gallois qui ne semble pas être gêné lui et son père qui le salue comme si sa présence était tout ce qu'il y a de plus normal.

— Putain mais bro, qu'est-ce que tu fous là ? Grande question, et ça même s'il pense connaître les raisons de la présence de son meilleur ami ici. Ce n'est pas nouveau, Balthazar n'aime pas supporter plus d'un certain temps ses parents pendant les vacances. Et Balthazar est un petit con qui ne comprend pas que les gens travaillent et donc ont une vie pendant l'été. Alors oui, il est capable de débarquer à l'improviste sans s'imaginer que ça puisse déranger. Une autre question lui vient en tête du coup. Une dont la réponse l'inquiète beaucoup plus. Attend, t'es là depuis combien de temps ? Il finit par poser sa planche contre un mur avant de venir s'affaler à côté de son ami, lançant un regard méchant à son père. Et je peux savoir pourquoi tu lui fais à boire toi ? La réponse ne se fait pas attendre. Un film sans chocolat chaud, c'est d'une tristesse. Jude soupire, exténué. Il marmonne. Mais putain bien sûr, c'est pour ça que j'ai toujours eu le droit de me démerder. Il repense à Balthazar dans une cuisine. Pour leur appartement, c'est sûrement plus sûr que son ami ne mette pas un pied dans la cuisine. Mais merde.

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La surprise de son ami en le découvrant dans le canapé était parfaitement légitime et n'importe qui aurait réagi de la même manière. Seulement, Balthazar n'était définitivement pas comme tout le monde et ne voyait pas vraiment le problème à regarder un film chez un ami, puis ce n'était pas chez n'importe qui, mais chez Jude, pas de quoi en faire tout un fromage.  « Ma mère est enceinte. » La désinvolture et la nonchalance du gallois était plus blasante qu'autre chose et Jude devait certainement se demander ce qu'il avait fait pour mériter un ami pareil. Objectivement, il était parti pour se rendre chez son cousin, mais il avait réalisé en route que ce dernier bossait sûrement et qu'il n'avait aucune envie de passer ses journées dans un appartement sans canapé et sans télévision, pour ce prix là, autant rester dans sa chambre.

La deuxième question de Jude était encore plus juste que la première et la réponse était encore pire.  « Je ne sais pas, on est quel jour ? » Cela faisait déjà quatre jours qu'il se trouvait dans ce canapé, sans avoir bougé d'un centimètre sauf pour se laver, aller au petit coin, pour dire vrai, il attendait même que la bouffe vienne à lui. Une véritable épave à seulement dix sept ans. Sûrement trop blasé par le bassiste, l'irlandais le rejoint dans le canapé tandis qu'au même moment, le père -à moins que cela ne soit l'oncle- débarqua dans le salon avec deux tasses à la main. Balthazar écouta vaguement la petite dispute familiale, bien trop concentré sur le film, se permettant même de monter le son.  « Bon je vous laisse entre gars. » L'homme déposa une des tasses sur la table basse et disparut avec l'autre dans une autre pièce de l'appartement.  « C'est parce que je lui ai dit que j'avais une entorse qu'il me fait du chocolat. » Balthazar ne ressentait absolument aucune gêne d'avoir menti au père de son meilleur ami et encore moins d'avoir légèrement abusé de l’hospitalité de ce dernier. Peut-être parce que sa mère lui faisait naturellement toutes ses choses.

« Tu foutais quoi en Écosse ?  » Aux dernières nouvelles, Jude détestait ce pays, ainsi que ses habitants et sa boisson, alors ne voyait pas vraiment ce qu'il avait pu y faire pendant plus de quatre jours. Balthazar se releva légèrement, histoire de pouvoir boire posément ce chocolat chaud fait avec amour.  Remarquant seulement maintenant que le père de Jude était parti avec l'autre tasse, il la tendit à l'asiatique. « Tu en veux ?  »  Les histoires de famille des autres ne l'intéressait pas vraiment et il préférait en rester le plus loin possible, cependant, il trouvait que la vie chez les Lynch avait tout d'un paradis. Ici, il pouvait ce qu'il voulait, même pas d'heure en extérieur obligatoire.

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Alors lui, les vacances l'arrangent vraiment pas. C'est la conclusion à laquelle il parvient, quand il entend l'excuse que lui sort son meilleur ami pour justifier sa présence ici. Quand il disait à Andy que Balthazar était le mec le plus drôle qu'il connaissait, il était bien loin du compte. La flemme naturelle de son bro semble inaltérable, et ça malgré bien des efforts. Une personne normale ne se serait pas privé de réflexion. Après tout, il débarque sans prévenir et reste squatté malgré l'absence de son meilleur ami. Il n'est pas sûr qu'il existe dans ce monde une autre personne aussi sans gêne que le gallois – il l'espère même.Et pourtant, Jude ne dit rien. Parce que les discours de ce genre, ce n'est pas bon pour eux. Ils sont au-dessus de ça surtout qu'en réalité, l'asiatique comprend. Il n'a jamais eu l'occasion de voir sa mère enceinte – heureusement – mais il pète déjà un câble au bout d'une heure passée dans la même pièce que la vietnamienne. Il hait ces moments au point de chercher n'importe quel moyen pour y échapper, quitte à se servir du boulot et de ses soi-disant obligations de vacances pour ne pas se voir offrir un aller-retour direction Vietnam.

— Ah, je comprends. La question de son ami l'inquiète. Il aimerait penser que Balthazar n'est arrivé que la veille, qu'il n'a passé qu'une nuit chez son père qui lui a annoncé qu'il rentrait le lendemain. Mais il doute déjà que son père ait pu retenir la date exacte de son retour – pour la simple raison qu'il doute lui avoir dite. Et vu comment son arriéré de meilleur pote ressemble à un zombie, il doute également que le blond n'ait passé que vingt-quatre heures devant l'écran. On est jeudi. Le père quitte la pièce suite à sa réflexion. Jude soupire, c'est leur façon de bien s'entendre. Plus similaires à celles de vieux potes qu'à une relation paternelle. Putain bro, t'abuses. La prochaine fois, évite de prendre mon père pour ton chien. Il trouve cette situation inattendue, lui qui s'apprêtait à rentrer pour retrouver une maison vide.

La question de Balthazar l'étonne, peut-être parce qu'il ne s'attendait pas à que son ami se souvienne d'où il partait. Il connaît assez le gallois pour savoir qu'il est capable d'oublier bien plus. Toujours plus. Tout ce qui ne l'intéresse pas en fait.

— J'étais chez Andy, on s'est fait quatre jours de session surf, c'était sympa. Par contre, ses parents sont super bizarres. Il n'a pas l'impression d'être entouré de personnes au contexte familial stable. Il n'a pas encore rencontré les parents du gallois, mais il se doute que ce ne soit pas des exemples de normalité. Non c'est bon, je vais me chercher une bière, dit-il en se levant d'un coup pour se rendre dans la cuisine. Le frigidaire est toujours plein de bières bien fraîches, il se sent de retour à la maison. Il en prend une, la décapsule avec un briquet qui traîne sur la table avant de revenir dans le salon, s'affalait à côté de son bro toujours en train de boire cette chose ignoble digne d'un gosse. D'ailleurs, tu devineras jamais quoi. Ses parents la laissent partir en France avec le libraire de Fleury & Bott. Tu sais, celui qui a des tatouages et la trentaine. Il doute que Balthazar ne se rappelle d'une personne comme ça – son bro ne se rappelle jamais de grandes choses après tout. Il tente néanmoins à partager son incompréhension avec quelqu'un – sa pauvre petite sœur va mourir violée par un psychopathe après tout.

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Le Gallois se fichait parfaitement de savoir si cela se faisait ou pas de squatter chez un pote ou pas, alors que ce dernier était absent, mais il était parfaitement hors de question qu'il passe un jour de plus avec sa mère sur le dos. Toujours en train de lui demander s'il à besoin de quelque chose et depuis qu'elle était enceinte, c'était encore pire. Balthazar était certainement un enfant plutôt ingrat qui ne se rendait pas du tout compte de la chance qu'il avait de vivre dans un manoir avec des parents qu'ils l'aimes, beaucoup de gens tueraient pour avoir le quart de ce qu'il avait. Seulement, lui voulait simplement regarder un film dans un canapé, sans personne pour le faire chier. « Jeudi ? Ça fait quatre jours alors. » Le blond ne semblait même pas surpris et continuait de regarder paisiblement le film qu'il trouvait pour le moment, plutôt bon. « Ça va, je ne lui ai pas non plus lancé un imperium. » Comme si cela arrangeait tout, comme si cela rendait la situation parfaitement normale.

Il écoutait d'une oreille -presque- attentive ce que son ami racontait. « Andy ? La petite blonde ? » Même s'il restait parfaitement impassible, il trouvait ça marrant d'apprendre -même si ce n'était pas la première fois qu'il en attendait parler- que son meilleur ami passait ses vacances avec des gamines. « Je ne savais pas que tu faisais dans le jardin d'enfant maintenant. » Une boutade pour la forme, même s'il restait les yeux rivés sur le petit écran, tellement qu'il ne remarqua même pas que Jude s'absenta pour récupérer une bière dans le frigo et continua comme si de rien était. « S'ils t'ont laissé entrer, ils sont bizarres effectivement. » La suite de l'histoire de Jude devenait un poil plus intéressante et surtout amusante. L'homme dont parlait son bro, n'était ni plus, ni moins son cousin. « Charlie ? » Balthazar ne connaissait jamais personne, alors il se doutait bien que l'asiatique allait réagir. « C'est mon cousin. »

Le blond bu quelques gorgées de son chocolat, écoutant vaguement la réaction de son ami. Pour dire vrai, il était totalement plongé dans le film, se demandant ce qu'il pourrait bien répondre à la fameuse question de M. Vernon - “qui pensez-vous être ?” Au bout de quelques minutes, il se tourna vers son ami. « Tu penses être qui toi ? » Il était certainement temps pour le jeune gallois d'arrêter la télévision et de dormir. En effet ses cernes sous ses yeux trahissaient les quatre jours passés devant la télévision en sacrifiant pas mal d'heures de sommeil.

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Petit con, se dit-il alors qu'il entend son meilleur ami parler de lancer un imperium à son père. Il n'est qu'à moitié étonné à vrai dire, Balthazar n'est pas le mec le plus flemmard qu'il connaît pour rien. Ce garçon est une véritable plaie – et pourtant il continue à passer tout son temps avec lui, à croire qu'il a un côté un peu masochiste. Mais quand même, quatre jours sans qu'il ne pense à lui envoyer le moindre message. Quatre jours qu'il se fait servir comme si c'était normal alors que lui n'a jamais eu le droit à ce privilège. Il est chanceux que Jude s'en fiche pas mal finalement, de ce que peut faire son père de sa vie. Il connaît le potentiel gaga de son géniteur et il est content que celui-ci prépare des chocolats chauds à son bro et pas à lui – ce serait trop gênant.

— T'abuses bro. C'est la seule chose qu'il trouve le courage de répondre à Balthazar. Il sait que les longs discours ne servent à rien. Il ne pense même pas que le gallois serait capable de comprendre. Et si certains mettent ça sur son côté sorcier, Jude pense depuis des années que c'est parce qu'il est pourri gâté par sa famille qui ne lui demande jamais rien. Qu'on n'ait pas à travailler durant les vacances lui semble impensable, et bien qu'il aimerait que ça soit le cas pour lui, il doit se contenter d'enchaîner les petits boulots tout l'été. Ta gueule mec, c'est ma petite sœur, dit-il en savourant une gorgée de sa bière bien fraîche – qu'est-ce qu'elle lui faisait envie. En plus, même si elle avait mon âge, ça serait loin d'être mon style. J'aime pas les blondes. Il se sent intelligent à dire ça comme ça alors que tout le monde sait que, même s'il a bien une préférence pour les brunes et les rousses, Jude serait capable de sortir avec n'importe quel être humain à condition qu'il possède une paire de seins et un vagin. Attend quoi ? Il est choqué Jude, d'apprendre ce genre de nouvelle. Il hallucine, il connaît son meilleur ami depuis des années et celui-ci n'a jamais trouvé important de le mettre au courant de ce genre de chose, alors qu'il se moque sans arrêt des bouquins qu'il reçoit dudit cousin. Le mec grave tatoué, qui fait toujours super stone et tout. Ton cousin ? Pourquoi tu me l'as jamais dit ? Une autre question importante lui vient à l'esprit. Et il est dangereux ? Ou c'est bon, Andy craint rien ?

Son attention se porte un instant sur le film que son bro regarde à la télé. Il connaît The Breakfast Club pour l'avoir déjà vu en compagnie de son père et son oncle un soir de tempête où ils n'avaient rien de mieux à faire. Il soupire en entendant la question du gallois. Il n'a pas la moindre idée de ce qu'il faudrait répondre – après tout, c'est toute l'intrigue de ce film, preuve qu'il est bien fait. Il se doute que pour la plupart des gens, il rentre dans un cliché à Poudlard, et ça bien qu'il a la chance d'éviter ceux qui sont réservés au Serpentards vu le traitement qu'il réserve aux élèves de sa maison.

— Je sais pas trop. Le leader du Genius Crew, ça passe comme réponse ?, demande-t-il avec un peu d'humour. Il sait très bien que non, que la question est beaucoup plus profonde que ça. Et toi bro ? Il n'avouera jamais que la réponse de son ami l'intéresse particulièrement.

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Dans son manoir, le blond avait absolument tout ce qu'il voulait et même ce qu'il ne pensait même pas pouvoir avoir besoin, sans parler de l'amour de ses parents qui était sans limites. Pourtant, Balthazar échangerait bien ses parents contre les deux hommes avec qui vivait l'asiatique -l'herbe semble toujours plus vertes ailleurs. Bien sûr, il était loin de tout savoir sur la famille de son ami et si le père était au petit soin avec lui cela ne semblait pas vraiment être le cas avec son propre fils. Objectivement, le bassiste ne pourrait sûrement pas vivre dans cette famille, mais ce petit séjour était de loin ce qui ressemblait les plus à de vraies vacances pour lui. Alors non, il n'avait aucune honte et scrupule a abuser comme son bro le disait si bien. La réaction de Jude au sujet de la petite était amusante, surtout que le gallois se doutait bien que son ami ne se tapait pas encore des enfants -sans quoi ça ne serait d'ailleurs plus son ami. « Dommage, tu irais bien avec elle. » Un sourire moqueur alors que son regard se posa de nouveau sur le téléviseur.

Le sujet Charlie semblait choquer Jude et le blond ne comprenait absolument pas en quoi c'était une information importante. « Oui, Charlie, le libraire c'est mon cousin, je ne vois pas en quoi c'est choquant. Parce que ça t'intéresse de savoir que mon cousin est libraire ? » D'un geste lent, il apporta son mug à ses lèvres pour en boire le contenu qui était désormais à température parfaite. Le chocolat chaud n'était pas vraiment une boisson estivale, mais elle s'accordait avec tous les films et rien que pour ça elle méritait le titre de meilleure boisson au monde -surtout que le père de Jude en faisait de très bons. « Tu devrais demander à ton père d'en faire des aussi bons, ça pourrait te servir à l'avenir. »Il ne savait pas vraiment pourquoi il disait ça, mais il avait le pressentiment qu'il faisait bien de le dire à son ami. « Non, aucun risque Charlie ne ferait pas de mal à une mouche. » Charlie était-il d'ailleurs capable de violence ? Il en doutait fortement.

La réponse de Jude à sa question ne l'étonnait pas vraiment, mais quand l'asiatique lui retourna cette dernière il lui lança un regard surpris. Pour dire vrai, il ne pensait pas que son ami allait vraiment lui répondre et encore moins s'intéresser à sa réponse. Si bien qu'il s'enfonça dans le canapé, réfléchissant à une réponse correcte. « Balthazar Owen ? Fils de la famille Owen, un des gars du Genius crew… J'en sais rien en fait. » Le blond ne savait aucunement comment se décrire, tout simplement qu'il n'avait jamais vraiment existé par lui-même, mais toujours par les autres -une idée qui ne l'enthousiasmait pas vraiment, si bien qu'il se replongea dans son chocolat chaud.

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Les remarques de Balthazar l'étonneront toujours. Il ne comprend pas un instant comment son bro arrive à penser qu'il irait bien avec une gamine de treize ans. C'est vrai, il ne peut naturellement voir Andy que comme une petite sœur et même en considérant que celle-ci grandira un jour – il espère pour elle qu'elle ne restera pas bloquée à un mètre trente – il sait que cela n'est pas prêt de changer. Il l'aura vu grandir – il aura même participé au développement de sa capacité à accumuler les heures de colle, ça il en est sûr. Il dévisage donc son meilleur ami sans comprendre – il n'a pas besoin de lui rappeler qu'en plus, il n'aime pas spécialement les blondes, ça serait totalement inutile, elle n'est même pas de leur tranche d'âge.

— Des fois, je me demande si tu t'écoutes parler ou si tu sors des trucs random comme ça, juste pour le fun. Il ne plaisante qu'à moitié en disant ça. Personne ne sait comment fonctionne le grand Balthazar Grayson Owen. Pour la plupart des gens, ce n'est qu'un mec qui ne parle jamais, souvent peu coopératif et qui donne l'impression de détester la moitié de Poudlard sans raison. Lui sait depuis longtemps que c'est faux – son meilleur ami est un mec hilarant, il ne le dira jamais devant lui mais il est capable de le répéter pendant des heures aux autres. Il ne réfléchit juste pas comme tout le monde, et Jude tente de se persuader que ça ne fait pas de lui un génie. Je sais pas. Si j'avais un cousin, et qu'on le croiserait, je pense que je te le dirais. Peut-être pas finalement, peut-être que Balthazar a raison mais il n'est pas prêt de l'avouer. Lui n'a pas de cousins ici – il est fils unique, son oncle n'a aucun enfant et le reste de sa famille est à des milliers de kilomètres au Vietnam. Il tire la gueule en entendant la remarque de son bro. Que je lui demande, à lui, de m'apprendre à faire du chocolat chaud ? Non mais t'as rêvé là. Et pourquoi ça me servirait ? Tu comptes sur moi pour t'en faire tous les matins ? Il pense rarement à l'avenir Jude, mais quand il le fait ça lui semble logique qu'il ne quittera pas Balthazar après Poudlard. Il ne compte pas vivre chez son père éternellement, et il se doute que le gallois ne supportera pas de vivre à l'année au manoir familial. Je vois, articule-t-il finalement rassuré au sujet de Charlie.

Il regarde Balthazar étonné par sa réponse. Elle n'est pas mieux que la sienne mais ce genre de formulation n'est pas évident. C'est toute l'intrigue du film après tout, et la réponse qui est donnée est peut-être belle, elle n'en est pas vraiment une aux yeux de l'asiatique – enfin si, mais elle n'est pas évidente, pas adaptable à toutes les situations.

— Le bassiste et chanteur des Green Brothers aussi. La qualification vient compléter la réponse de son bro bien qu'il ne soit pas sûr que ça change grand-chose. Ils ne peuvent pas s'arrêter qu'à ça, c'est clairement réducteur. Jude soupire, préfère ne plus y penser. Tu penses que pour les répet, Galaad acceptera de rentrer en douce dans Poudlard ? J'ai cru comprendre que Natali connaît un passage secret. Jude est moyennement sûr que le gallois voit de qui il s'agit – l'Australienne passe difficilement inaperçue mais son meilleur ami est capable du pire.

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Le gallois ne mesurait absolument pas la grandeur de la bizarrerie qu’il venait de dire à Jude, mais après réflexion -aussi brève que intense- il s’en fichait parfaitement.  « Un pressentiment, rien de plus. » Bien que personne ne le croyait jamais, le blond était du genre à pressentir des choses sans réellement pouvoir les expliquer, mais il décida que ce n’était ni le jour, ni le moment pour creuser la question autour d’un chocolat avec son bro. Il n’avait pas non plus envie de lui dire que son pressentiment sur le chocolat chaud était sûrement lié à celui de la petite de treize ans et ce contenta alors d’un long silence, les yeux rivés sur l’écran du petit téléviseur. Si son sixième sens ne semblait pas vraiment intéresser l’asiatique, le sujet du cousin semblait néanmoins le rassurer un minimum et Balthazar s’en félicita presque.  «  Tu sais que c’est le frère de Alice ? » Balthazar connaissait parfaitement le fantasme que pouvait éprouver Jude à l’égard de sa cousine et pourtant sans jamais lui préciser le fait que c’était sa cousine. Un détail qu’il sera sûrement heureux d’apprendre de cette manière, en toute simplicité comme tout chez le bassiste.

Tandis qu'il terminait tranquillement son chocolat devant la scène la plus intense du film, il écouta tout de même la réponse de Jude à sa définition de lui-même. Un rapide sourire, avant de poser sa tasse vide sur la table basse du salon et de se concentrer un peu sur l'avenir du groupe, une question qui lui trottait déjà dans la tête depuis un petit moment.  « J'y pensais justement y a pas longtemps et je me disais qu'on pourrait voir avec un bar. En proposant des concerts gratuits contre une pièce pour répéter. » Contrairement à ce qu'il pouvait laisser paraître, le gallois était totalement à fond dans l'idée d'un groupe avec ses potes, surtout que ça lui donnerait une bonne excuse pour arrêter les cours après Poudlard. Le film toucha à sa fin et Balthazar décrocha enfin son regard de l'écran pour le poser sur son meilleur ami.  « On devrait faire cette chanson, elle est cool et le film aussi. »

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Il préfère ne même pas répondre à la provocation – son bro a toujours poussé cette histoire de pressentiment un peu trop loin d'après lui, il trouve ça trop gros pour que ça soit vrai. Surtout que là, le cerveau de Balthazar a carrément viré au malsain. Jude n'est pas du genre à se projeter dans un avenir lointain – sauf quand il les imagine déjà rock star, enchaînant les dates et les albums – mais imaginer une gamine de treize ans assez vieille pour pouvoir se la taper, il refuse. Il n'a pas encore atteint ce stade la connerie, ce qui ne semble pas être le cas de son meilleur ami.

— Attend, quoi ? Jude regarde son meilleur choqué le temps que l'information parvienne à monter au cerveau. Il n'est pas sûr de comprendre – si Alice est la sœur de Charlie, et Charlie le cousin de Balthazar, cela fait officiellement d'Alice la cousine du gallois. T'es en train de me dire qu'Alice Daniels, la meuf que j'essaye de me taper depuis des années, c'est quelqu'un de ta famille ? Il termine sa bière, choqué. T'es vraiment un fils de pute de garder ça pour toi, bro. Mais c'est pas grave, pour me pardonner tu vas m'arranger un coup. Il ne perd pas ni espoir ni sa motivation. Le fait que Alice fasse partie de la famille de son meilleur ami en découragerait beaucoup, simplement par principe. Il paraît que ça ne se fait pas, de toucher à la famille de ses potes. Mais il s'arrête aux sœurs et n'a rien contre le fait de tenter sa chance avec les cousines – une fois de plus sans que ça fonctionne, diraient certains.

Le film se termine enfin – Jude est pressé de pouvoir bouger de devant cette télé, il a des milliers de choses à faire et il est persuadé que c'est déjà l'heure de commencer son service dans le bar où il travaille. Heureusement que ses patrons sont des membres de sa famille, sinon il n'est pas sûr qu'il supporterait d'y passer tous ses étés depuis des années. Et puis, il compte bien amener Balthazar avec lui quitte à le faire dormir de son côté du bar. Il est hors de question que le plus jeune passe encore une soirée entière devant la télévision à ne rien faire. Il écoute malgré ça ce qu'il a à lui dire concernant l'avenir des Green Brothers. Au départ, Jude était plutôt étonné de voir que l'autre Serpentard pouvait être autant motivé pour ce projet qui paraissait parfois voué à l'échec.

— Ah mais carrément. Tu sais quoi ? He vais me renseigner à la rentrée. Parce que bon, si on doit compter sur Galaad pour ça, on y est encore l'année prochaine, et toi ça va te faire chier. Il le connaît trop bien, il sait qu'il ne faut pas confier ce genre de taches à Balthazar. Il ne doute pas qu'il serait capable de bien les mener, mais cela n'arriverait qu'une fois sur dix et il est pas prêt à courir ce risque. Elle est grave cool, va pour celle-là, dit-il en se levant pour déposer la vaisselle dans la cuisine et sortir de quoi préparer des sandwichs pour la nuit qui s'annonce un peu longue. Par contre, bro, tu vas et bouger le cul. On part dans dix minutes, sinon je vais être en retard au boulot, et tu es obligé de venir avec moi. Il repasse la tête par la porte de sa chambre pour regarder la réaction du blond. Et boude pas, je te fais des sandwichs.

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Le gallois savait bien que la nouvelle ferait de l'effet auprès de son ami qui était persuadé de pouvoir se taper sa cousine. S'il ne lui avait jamais dit, c'était avant tout parce qu'il n'en voyait pas vraiment l'utilité. « Ouais, Alice et Charlie sont mes cousins, mais ce n'est pas tellement un secret. » La plupart des sorciers qui s'intéressaient un peu aux grandes familles, savait que la plupart étaient liées les unes aux autres et que certaines allaient de paires. Balthazar semblait amusé par la remarque de son ami, il se demandait si ce dernier réalisait à quel point ce qu'il venait de dire était stupide ou s'il était assez con pour ne pas le réaliser. « Jude, tu arriveras jamais à te taper Alice. Je ne la connais pas beaucoup, mais je sais que tu n'as aucune chance avec elle. » De toute manière, il n'était même pas sûre que Jude puisse réellement s'entendre avec elle, même pour une simple partie de jambes en l'air.

« Okay, faudrait que tu trouves avant Noël quoi. » Donner des ordres à Jude ne semblait pas être un problème pour le bassiste qui était bien plus enthousiaste qu'il ne l'avouera jamais à l'idée de jouer dans un groupe de musique. Pourtant, il avait de plus en plus de mal à cacher son excitation à ce sujet comme par exemple, ce sourire enfantin qui s'affichait sur son visage du plus jeune -de quelques mois- tandis que l'asiatique acceptait de jouer la chanson du film. Le brun s'était déjà levé, tandis qu'il réfléchissait déjà aux différents arrangements qu'ils pourraient bien faire pour le groupe, une réflexion rapidement coupé par Jude. Le gallois souffla un peu agacé, avant de se lever. « Ça va je ne boude pas… Par contre je veux des feuilles et un crayon, je vais bosser sur les arrangements, vu que j'ai pas le droit de profiter de mes vacances. » Un rapidement sourire moqueur en direction de la tête qui sortait de la cuisine, avant d'enfiler son pull et ses chaussures, déjà prêt à partir.

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