The more, the merrier | Galaad et les 4 Fantastiques

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feat. galaad stomby et les quatre fantastiques

Le noir total et complet. Un confort insoupçonné, la position parfaite, la température idéale, un calme sans précédent … Jusqu’au bruit strident de la sonnette qui l’arracha brusquement à son sommeil et lui fit réaliser le bonheur dans lequel elle était plongée depuis plusieurs heures. Dormir, l’activité qu’elle avait fait passer dans le top 3 de ses hobbys les plus agréables ces derniers temps – un fait révélateur de la tristesse de sa nouvelle vie, soit dit en passant.

Sybella détestait le matin, ça ne datait pas d’hier, et le fait d’avoir changé de lieu de travail n’avait en rien influencé cette tendance. Elle n’était pas de ceux qui pouvaient sauter hors du lit avec un sourire jusqu’aux oreilles – Hannah le faisait très bien à sa place. Elle avait besoin de temps, de tranquillité surtout, et de tout sauf d’être brusquée : une chose assez compliquée quand elle devait se forcer à petit-déjeuner avec Finch-Fletchley à sa gauche, Dean en face d’elle et qu’elle devait partager la même salle de bains qu’eux. Cette sonnette-là allait à l’encontre de ses besoins et tandis que la blonde ouvrait un œil pour constater qu’il était déjà six heures cinquante-cinq, elle rabattit la couette et se roula en boule, choisissant l’option des lâches : faire la sourde oreille. Ce n’était pas totalement par hasard qu’elle avait atterri à Serpentard – et puis quelqu’un allait bien finir par se lever à sa place et ouvrir la porte !

Une minute passa dans le silence avant que la sonnette ne revienne titiller ses oreilles, lancinante. Sybella grogna, se retournant dans son lit. Hannah qui était à côté d’elle ne bougeait pas d’un poil, apparemment plongée dans un répit si profond que même un troupeau d’éléphants ne l’aurait pas fait réagir. Non, non, non, elle n’allait pas bouger, elle allait attendre et – Drrrrrrrrrring.

« Ca a sonnééééé ! » gémit la jeune fille après la troisième tentative de celui qui avait décidé de camper devant leur entrée. Il devait être sacrément têtu, ou alors doté d’une volonté de fer de les tirer de leur lit. Une volonté toute aussi solide que celle de ses autres colocataires à jouer les sourds – et finalement il ne fallut pas plus d’une énième minute d’attente avant que Syb’ abandonne définitivement l’idée de pouvoir se rendormir. Elle envoya paître la couette sur sa voisine, sortit du lit en bougonnant, attrapant un vieux gilet qui devait sans doute appartenir à Seamus pour se couvrir –hors de question d’avoir à subir les regards vicieux d’un livreur de lait. « Bon je vois, j’y vais … » Saloperies de colocataires.

Se diriger jusqu’à la porte au radar ne fut pas compliqué mais plutôt pénible, cela étant ce ne fut que lorsque la jeune fille eut ouvert la porte en rétorquant un faible C’est bon, j’ouvre qu’elle fut pour de bon sortie de sa torpeur matinale. Galaad Stomby attendait sagement sur son paillasson comme une fleur des champs jugeant être parfaitement à sa place. Elle se frotta les yeux une fois avant de bien réaliser qu’il s’agissait de lui et claqua la porte sur son nez sans rien lui dire. Meilleure réaction du monde, salua ironiquement son subconscient. Non mais sérieusement, depuis quand son destin s’acharnait-il à lui faire des coups pareils ? Elle avait brillamment réussi à faire la morte après le désastre de la soirée de l’été dernier où Galaad avait fait imploser leur amitié et celle qui la liait à Gaya, et il réapparaissait sans prévenir à ce moment ? N’importe quel moment aurait été à vrai dire mal choisi, mais là, clairement, Sybella n’avait aucune envie de discuter posément ou non.

Elle rouvrit finalement la porte, mais resta campée face à lui, un regard clairement significatif de son manque de joie braqué sur l’ex-septième année. « C’est une blague ? Qu’est-ce que tu fais là ? » On l’avait connue plus vindicative, mais pas moins chaleureuse. Si sa voix pouvait correspondre à une température, on aurait été plus proche de la banquise que des plages de Copacabana. « Stomby je crois que si tu cherches à t’excuser de ton attitude merdique, c’est le pire timing possible que t’aies choisi. » Elle en aurait presque ri.

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ft. la coloc' de rêve.

La tête lourde. La bouche sèche. Une demi-tonne de regrets. Galaad vivait un début de matinée assez classique. Le seul détail qui détonnait étant que, pour une fois, il n'avait nulle part où dormir et récupérer de sa cuite de la veille. C'était fâcheux. Contrairement à ce qu'il avait espéré, le type qui lui avait payé des coups à boire toute la soirée n'avait pas proposé de l'héberger, et il n'avait pas osé s'imposer - ce qui ne lui ressemblait guère, soit dit en passant. Il soupira. Envisagea de quitter le trottoir sur lequel il était assis depuis quasi une demi-heure. Mais pour aller où ? Il ne connaissait pas cinquante personnes à Pré-au-Lard ...

Quoique, maintenant qu'il y pensait, il se souvenait bien avoir croisé Hannah une ou deux fois, au détour de ses excursions pour aller répéter avec Jude et Balth. Est-ce qu'elle ne lui avait pas parlé d'une colocation, d'ailleurs ? C'était sans doute à la période où il squattait chez Fizz, mais il lui semblait bien qu'elle lui avait proposé de l'héberger. Ce qui n'aurait pas été très étonnant venant d'Hannah. Aux yeux de l'ex-Serpentard, elle faisait partie de ces personnes qui auraient ramassé tous les animaux abandonnés au bord de la route pour les ramener chez elle. Galaad ayant lui-même des petits airs de chien battu, sa proposition n'aurait donc pu surprendre personne.

Tentant de rassembler le peu d'esprit que sa soirée de la veille lui avait laissé, il parvint à se redresser et à quitter le trottoir - sur lequel il aurait probablement fini par s'endormir. Hannah avait dû lui donner l'adresse. Il en était presque sûr ... Il lui fallut cinq bonnes minutes occupées à fixer le vide pour faire remonter ses souvenirs, mais par un miracle inespéré, il finit par se rappeler de l'endroit que l'ex-Poufsouffle lui avait indiqué. Aussi attiré par la perspective d'un lit qu'un zombie par un cerveau, il se mit en route. Il hésita bien une ou deux fois sur la direction à prendre, mais ne mit pas beaucoup de temps à atteindre son objectif - surtout compte tenu de son état. Avant d'appuyer, il vérifia que le nom Abbot était bien inscrit sous la sonnette, mais ne prit pas la peine de lire les autres noms.

Il attendit que quelqu'un réponde à son appel. Patiemment. Pendant environ trois minutes. Après quoi, jugeant qu'il n'avait probablement pas été entendu, il décida de réitérer. Jamais il ne lui vint à l'esprit qu'Hannah puisse être absente - ou simplement que les colocataires qu'elle avait mentionné n'apprécient pas trop d'être réveillé à une heure aussi matinale par un fêtard encore embrumé. Toujours pas de réponse. Galaad posa son regard sur la sonnette, le laissa posé là beaucoup plus longtemps qu'une personne sobre ne l'aurait fait. Est-ce qu'il avait bien appuyé ? Il n'était pas certain d'avoir entendu quoi que ce soit de l'autre côté de la porte ... Bah. Dans le doute, il sonna une troisième fois.

Cette fois, il finit par entendre des pas, annonçant l'ouverture de la porte par ... Sybella Tyrel. L'apparition dura quelques secondes à peine ; Galaad avait à peine eut le temps de cligner des yeux que la porte s'était refermée aussi sec. Abasourdi, il vérifia l'étiquette sous la sonnette. Non non, le nom Abbot y était bien inscrit ... Juste à côté de Tyrel, d'ailleurs. Merde. Indécis sur la conduite à tenir - Sybella était une mauvaise surprise, mais il avait toujours très envie d'un lit - il resta bêtement planté là, jusqu'à ce que la porte se rouvre. « Hem. Salut euh... » réussit-il à marmonner avant que la blonde ne le coupe. S'excuser ? Il se rappelait s'être déjà excusé lors de leur dernière soirée. Et il n'aimait pas particulièrement faire ça, surtout aussi tôt le matin.

« C'est pas du tout ça. Je suis là pour euh ... » Il fronça les sourcils, comme essayant de se rappeler ce qui l'avait amené à Pré-au-Lard. « En fait, je voulais voir Balth et Jude, et ... non, attends. » Mince, il s'emmêlait. A croire qu'il n'avait pas totalement décuvé de la veille. « En fait, Hannah m'a proposé de m'héberger. » Voilà qui était plus clair et plus concis. Son succès lui tira même un sourire - qu'il regretta aussitôt, vu la tête d'enterrement qu'il reçut en réponse.

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Bien sûr qu’il n’était pas là pour présenter ses excuses six mois plus tard. Galaad Stomby n’était pas un imbécile fini, il savait sûrement que ce n’était pas la bonne technique pour se réconcilier avec elle. Mais mine de rien, qu’il repousse cette éventualité sans l’ombre d’une hésitation n’allait pas arranger leurs affaires. La blonde soupira, faussement soulagée, avant d’envoyer une petite dose d’ironie dans la tête du jeune homme. « Ah, parfait. Ca me rassure tout de suite. » Le reste de ses explications suivit mais déjà Syb’ l’écoutait avec un peu moins d’entrain. Pourtant force était de constater qu’il avait du mal à aligner trois mots sans se tromper et se reprendre – si ça ce n’était pas être vraiment fatigué et donc signe qu’il avait réellement besoin de dormir, c’était qu’il y avait une autre explication bien plus crédible. Le silence suivit la fin de sa requête un brin fumeuse. Sybella le regarda d’un air circonspect, le dévisageant de la tête aux pieds sans prononcer un traître mot jusqu’à ce qu’elle ne décide d’approcher son nez de quelques centimètres vers lui et de renifler, inquisitrice. « … T’es bourré ? » Il aurait pu répondre, elle avait déjà perçu le fameux relent caractéristique de celui qui avait passé une très bonne soirée et qui maintenant regrettait de ne pas avoir de pied-à-terre.

Et malheureusement pour lui il n’y avait que Tyrel debout pour décider de son sort. Le laisser roupiller à l’extérieur dans l’humidité et le froid inconfortables du matin ? Pas une idée si déplaisante que ça d’après son côté revanchard. En même temps, elle savait pertinemment que si ce que Galaad lui avait dit était vrai, Sybella allait encore être accusée – bien à tort ! – d’être la méchante de l’histoire. Elle étouffa un bâillement, jeta un coup d’œil à la grosse horloge de l’entrée qui indiquait qu’elle avait déjà perdu trop de temps à réfléchir pour un cas de conscience aussi ridicule et trouva la solution presque aussitôt. « Hannah t’a invité à venir dormir, hein ? » La blondinette se mit à fouiller dans les poches du gilet, dénicha sa baguette magique. « Excuse-moi. »[/b][/color] Mais contrairement à ce qu’aurait pu craindre ou imaginer n’importe quel paranoïaque, ce ne fut pas vers son ancien camarade que la demoiselle pointa sa baguette, mais dans la direction de sa propre gorge. Et un sort d’Amplification informulé plus tard, la journaliste se racla la gorge et fit résonner la puissance de son timbre vibrant de colère dans tout l’appartement.

« JUSTIN FINCH-FLETCHLEY, SEAMUS DARRAGH FINNIGAN, DEAN THOMAS ET HANNAH ABBOT, SI VOUS N’ETES PAS LEVES DANS CINQ MINUTES POUR M’EXPLIQUER CE QUE FOUT STOMBY SUR LE PAILLASSON A CETTE HEURE-CI JE VOUS PROMETS QUE JE VIENS ME CHARGER DE VOUS SORTIR DU LIT. » Elle leva le sort juste après, esquissa un sourire poli de requin à l’adresse de Stomby. « Voilà. Ils devraient pas tarder. »

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Il connaît plus agréable que la voix de sa meilleure amie au réveil. Les petits déjeuners préparés par sa grand-mère par exemple, ou son réveil qui lui chante l'hymne irlandais à quinze heures de l'après-midi histoire qu'il ait le temps de se préparer avant le retour de ses colocataires. Dans cette liste qui pourrait facilement devenir bien longue – il n'est pas difficile Seamus, il faut l'avouer – à aucun moment il ne mettrait Sybella Tyrel en train de crier et de menacer tout l'appartement pour une raison qu'il n'est pas sûr de comprendre. Ignorant Nara qui semble elle aussi intriguée par cette fois familière qui semble à cet instant possédé par la pire des créatures magiques, l'hyperactif saute du lit avant de le regretter vivement. Sa tête tourne, se servir de whiskey comme somnifère n'est pas l'idée du siècle et pourtant, rien ne pourrait supprimer ses habitudes d'irlandais nouvellement adulte et indépendant. Il enfile rapidement un sarouel traînant sur le sol et un pull jeté en boule devant la porte avant de foncer vers la porte d'entrée. Son rôle est simple, arriver avec Justin devant la cause du problème pour pouvoir calmer la blonde avant que l'appartement ne se transforme en champ de bataille pour la troisième fois de la semaine. Même si ça l'amuse de compter les points, il n'est pas sûr que l'heure soit propice à une telle activité de groupe.

— Putain Sybella, c'est quoi le problème encore ? Il n'a jamais été d'une nature extrêmement patiente Seamus, et se faire réveiller avant onze heures alors qu'il pourrait être vautré sous sa couette n'est pas la meilleure chose pour arranger son humeur. Il regarde sa meilleure amie quelques instants en se demandant pourquoi elle porte son gilet disparu depuis une semaine. Un jour, il apprendra à ranger ses affaires. Son attention se pose alors sur l'ancien Serpentard qui attend sur le paillasson. Malgré l'heure bien trop matinale, il n'en reste pas moins enthousiaste à l'idée de recevoir des invités. Oh, bonjour Galaad. Moi c'est Seamus, enchanté. Sybella m'a beaucoup parlé de toi. Un sourire triste se dessine sur ses lèvres quand il repense à la conversation qu'il a eue avec sa meilleure amie en plein hiver devant la Cabane Hurlante. Galaad fait partie de ces personnes qui n'ont pas de chance dans la vie, de ces personnes qui se retrouvent obligées de vivre dans une Irlande dominé par des Anglais incapables de comprendre la grandeur de leur belle nation. Mais ne reste pas comme un con à la porte, rentre.

Il est peut-être là son problème à Seamus, il est toujours trop heureux à l'idée d'avoir des gens à l'appartement. C'est de cette façon que la colocation à la base prévue pour deux personnes – c'est-à-dire Dean et lui – s'est retrouvée un peu surchargée et qu'ils se retrouvent maintenant à cinq à se marcher sur les pieds dans un lieu non prévu pour. Mais qu'importe vu qu'ils vivent dans un bonheur inégalé – si on oublie les disputes constantes entre Sybella et Justin, ou encore la gêne entre ses deux meilleurs amis. De toute façon, il est trop tôt pour réfléchir, ils ne peuvent décemment pas mettre Galaad à la porte, ce serait un manque total de solidarité entre ex-étudiants de Poudlard en galère.

— En fait, qu'est-ce qu'il fait là ? C'est bien son genre à Seamus, de poser les questions importantes après, alors que tout le monde le ferait avant. Il ne doute pas une seule seconde qu'il doit être là pour les bonnes raisons, qu'il n'a pas sonné au hasard à une porte de leur immeuble. Peut-être même que Sybella a oublié de lui expliquer qu'ils étaient à nouveau amis, ça ne l'étonnerait pas de l'ancienne Serpentarde. Et c'est à ce moment-là que ce son cerveau encore embrumé lui rappelle le contenu des hurlements de la blonde. D'accord, il a peut-être atterri ici par magie.
electric bird.

I have a bad feeling about
this.
Ça avait sonné.
Piégé dans les brumes du sommeil, Justin laissa échapper un grognement désapprobateur. Ce n'était, avec un peu de chance, sans doute que la réminiscence d'un rêve duquel il peinait à s'extirper. La sonnerie devait être aussi réelle que les bonnes manières de Sybella — c'est-à-dire, pour ceux qui s'obstinaient à refuser de voir la vérité, qu'elle était littéralement chimérique. Il enfouit son visage dans l'oreiller, presque désireux de fusionner avec son lit et de ne jamais en sortir lorsqu'un cri retentit, chargé de menaces informulées pourtant terriblement explicites. Justin sursauta si violemment qu'il bascula au sol. Sonné, il mit un moment à saisir le sens des paroles que venaient de hurler Sybella — qui d'autre, franchement, pouvait avoir le culot de les réveiller avec tant de délicatesse et d'attention ? — mais ne tarda pas à réaliser ce qu'elles impliquaient.
Stomby. Sur le paillasson. Ils étaient envahis.

Son premier réflexe fut de se précipiter vers l'interrupteur mais il n'y parvint malheureusement sans que son pied heurte quelque chose de presque aussi vicieux que les Légos que les enfants laissaient traîner par terre. « Merde, jura-t-il en sautillant sur place, serrant les dents. » Il ne se souciait même plus de déranger Dean, s'il était encore endormi, à cet instant, alors que ses pensées se bousculaient dans sa tête et qu'il ne réussissait pas à allumer cette putain de lumière à la con. Il se rappela un peu tard de l'existence de sa baguette. Pour être honnête, il s'en rappela à l'exacte seconde où ses doigts pressèrent le bouton magique. Se forçant à respirer calmement, il l'attrapa — elle gisait quelque part entre deux piles de vêtement sale — et marmonna, tout en enfilant un jean à peu près propre : « Accio sabre laser ! » Le jouet, gracieusement offert par Hannah, vint littéralement percuter son front à une vitesse ahurissante.

C'est ainsi que Justin, vêtu d'un pantalon à peine boutonné et d'un T-shirt enfilé à l'envers, débarqua dans le salon au moment précis où Seamus faisait entrer Galaad, comme si ce dernier n'était pas une dangereuse menace pour l'équilibre de leur colocation. Mais à cet instant, avec son front orné d'un bleu magnifique oscillant entre le violet et le jaune, son sabre laser à la main, c'était l'ancien Poufsouffle qui avait plutôt l'air d'un dangereux lunatique. Il écarquilla les yeux si forts en découvrant le Serpentard dans son appartement, gentiment invité par son ami, qu'ils semblaient prêts à s'éjecter de leurs orbites pour visiter le monde extérieur. Il voulut articuler un Seamus, non ! mais ce dernier ne paraissait guère s'en soucier.

« Mais ça va pas de le laisser entrer comme ça chez nous ? s'exclama-t-il en agitant les bras comme pour leur faire prendre conscience de la catastrophe qui allait éclater. « Il pourrait, il pourrait... » Dans la panique, il peina à trouver une raison susceptible d'effrayer ses colocataires. Aussi se contenta-t-il de braquer un sabre laser accusatif en direction de Galaad. « Tu dégages. Tout de suite. » Mais l'effet de sa déclaration fut sans doute atténué par la vision de ses cheveux en bataille et du bleu qui s'étalait sur son front, témoins involontaires de son réveil mouvementé. La scène était joyeusement grotesque, ses imprécations aussi efficaces que celles d'un prestidigitateur sans pouvoir. Il fronça tout à coup les sourcils. « Est-ce qu'il est bourré ou c'est juste son état naturel ? demanda-t-il en ronchonnant. Je n'arrive plus à me souvenir. J'avais heureusement réussi à l'oublier avant qu'il débarque ici sans aucune raison. » Il cracha ces derniers mots en braquant un regard agressif en direction de l'importun mais daigna enfin baisser son arme improvisé, sans doute fatigué de la porter à bout de bras. Il se tourna vers Sybella :

« Je suis sûr que c'est de ta faute, tout ça. »
electric bird.

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Galaad ne prit même pas la peine de se défendre : Sybella avait raison, il était encore bourré. Pour être exact, il parcourait le long et délicat chemin du dégrisement - il cuvait, quoi. Il était même encore assez embrumé pour ne pas frémir en voyant la blonde attraper sa baguette magique. Elle aurait pourtant eu toutes les raisons du monde de s'en servir contre lui. Mais non, elle la pointe sur sa gorge. Galaad ne profita cependant pas bien longtemps de l'accalmie : quand l'ex-Serpentarde rouvrit la bouche, c'était pour déchaîner l'enfer. Trop occupé à tenter de chasser ses derniers mots, qui résonnaient encore entre les parois de son crâne, il mit un moment à réaliser que ses yeux plissés et sa mâchoire crispée devaient être plus qu'explicites. « Merci » grinça-t-il à mi-voix. « Fallait pas. » Mais le sourire carnassier de Sybella signifiait très clairement que la vengeance était un plat plutôt agréable, pour entamer la journée.

Il ne lui restait plus qu'à prier pour qu'Hannah ait entendu ce délicat appel, et pour qu'elle ne tarde pas trop à rappliquer, surtout. Pas qu'il n'appréciait pas ce tête à tête avec Sybella Tyrel, mais bon ... Pas de chance pour lui, la première voix à répondre était incontestablement masculine. Galaad fut tout de même heureux d'entendre l'impatience percer sous son ton, le confortant dans sa conviction qu'autant de bruit à une heure pareille, ça devrait être interdit par le prochain décret magique. Le visage du nouveau venu lui était vaguement familier ; peut-être l'avait-il déjà croisé en cours, une fois ou deux. Son prénom parvint même à ramener un ou deux souvenirs. Seamus. Il fut plus étonné d'apprendre que Sybella l'avait déjà mentionné. Dans sa tête, la blonde l'avait classé dans les "amis morts", juste à côté de Gaya Lalaith. Du coup, il ne savait pas trop comment se comporter face à l'ex-Gryffondor, mais le fait que ce dernier l'invite à rentrer le positionna directement dans le camp des gentils. « Merci mec. Fait froid dehors, et j'ai l'impression d'y être depuis des heures. » Il n'était pas très compliqué Galaad : ses relations se divisaient tout bêtement entre les gens qui lui voulaient du mal et ceux qui lui voulaient du bien. Simple. Binaire.

Par exemple, celui qui fit irruption dans la pièce une demi-seconde après que la porte ait claqué dans son dos faisait indubitablement partie de la première catégorie. Un grommellement échappa aussitôt à l'ancien Serpentard. « Putain, lui aussi il habite ici ? » Aussi surpris que lui de le trouve là, il l'observa hurler, agiter les bras, faire ses mimiques débiles, le tout en parvenant à garder un visage parfaitement impassible. Il regrettait presque tous ses verres de la veille : une petite voix lui murmurait en effet que la scène aurait été encore plus appréciable s'il avait pu formuler des phrases décentes pour y réagir. « Je dégage pas du tout » lâcha-t-il en croisant les bras. Ce n'était pas maintenant qu'il avait enfin échappé à l'humidité du matin anglais qu'il allait ressortir comme un abruti. Surtout pas à cause de Justin Finch-Fletchley. « C'est marrant, tu les aimes brillants tes sextoys ? » rajouta-t-il avec un sourire goguenard, le regard fixé sur l'étrange stick lumineux pointé sur sa poitrine.

Il parvint même à ignorer l'énième remarque concernant son état. Bon certes, il n'avait pas l'air très frais, mais est-ce qu'il paraissait vraiment si perdu, pour que tout le monde devine qu'il était bourré ? Il se rappela que Seamus n'avait pas fait d'allusion à ce sujet, et lui ajouta mentalement un point de plus. Plus que quelques-uns et il parviendrait même à égaler Hannah, qui remportait pour l'instant haut la main le trophée de "personne la plus agréable de la colocation". D'ailleurs, il aurait bien aimé qu'elle rapplique, parce qu'il n'avait pas envie d'expliquer une nouvelle fois ce qu'il faisait ici. L'accusation que Justin lança alors envers Sybella eut le mérite de le réveiller un peu, et il fut le premier à protester : « Alors là, pas du tout. C'est Hannah. » Il se serait bien étendu davantage dans son argumentation mais de une, il avait sommeil, et de deux, Sybella était en pouvoir de se défendre elle-même contre les reproches débiles d'un Finch-Fletchley fraîchement tiré du lit. Sans aucun problème.

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La question de Seamus, qui fut le premier à débarquer avec sa joie coutumière, la fit éclater d’un rire froid. « Le voilà, le problème. » rétorqua la blonde sans se départir de son agacement profond en désignant d’un geste faussement théâtral Galaad Stomby. Oui, elle parlait de lui comme s’il n’était pas là, et non, ça ne lui posait aucun souci de le faire se sentir encore plus intrus qu’il ne l’était déjà.

Le reste de la conversation – ou plutôt du débat – qui suivit se fit sans elle, et c’était tant mieux. Seamus n’eut aucun mal à offrir à Galaad un accueil chaleureux, digne de sa niaiserie habituelle, et même si Sybella se surprenait parfois à chérir cette bonhomie singulière, ce matin elle la haïssait plus que tout. Elle adressa un regard on ne peut plus incrédule et condescendant au Gryffondor quand celui-ci osa sous-entendre qu’elle avait beaucoup parlé de Stomby – non mais sans blagues, qui lui permettait de raconter n’importe quoi devant n’importe qui ? – avant de croiser les bras, la pulsation de son cœur s’accélérant sensiblement tandis que débarquait le pire d’entre tous, sa Némésis par excellence, alias Justin Finch-Fletchley.

Nul ne l’ignorait, ces deux-là se détestaient cordialement et pourtant la matinée leur offrait une excellente raison de s’allier – le pire des scénarii pour tout individu un minimum sensé. Justin, plus qu’elle, n’aimait guère Galaad et ce pour la simplissime raison qu’il était un Serpentard. Plus débile, tu meurs, songea Syb’ avait de se rappeler qu’elle-même avait encore certains principes bien ancrés concernant les préjugés de maisons ; qu’importait. Finch semblait on ne peut plus ulcéré de voir que Seamus autorisait à Galaad de pénétrer leur demeure et en temps normal elle l’aurait approuvé, mais l’irlandaise savait d’ores et déjà qu’un spectacle beaucoup plus hilarant, celui de deux coqs en train de se chamailler, allait se dérouler devant elle si elle gardait le silence. Ce qui se passa exactement.

La réplique de son ancien camarade vert et argent au sujet de l’épée ridiculement phallique qu’il brandissait comme une arme – et qui n’était sans doute qu’un de ces jouets idiots moldus – manqua de la faire s’esclaffer. Cependant, elle se retint en se mordant la lèvre et en produisant un petit bruit de nez qui laissait très clairement comprendre qu’elle trouvait la remarque très bien lancée. C’était la réaction de trop, qui l’impliqua de nouveau dans cette histoire et l’ex-Blaireau l’épingla alors comme fautive. « Quoi ? … Je veux dire, va te faire foutre, Finch. » Elle secoua sa chevelure dans un geste d’indignation proprement Sybellesque avant de le pointer de sa baguette magique. « Parce que non, petit génie, ce n’est pas mon idée, la colocation compte déjà bien assez d’ab- de mecs comme ça à mon goût. Tout ça est la faute de ta charmante Poufsouffle d’amie. » Hannah Abbot, qui répondait encore absente – tout comme Dean, d’ailleurs, quel lâche.

Elle poursuivit. « Moi, j’ai simplement été réveillée parce qu’aucun d’entre vous n’est assez bien élevé pour aller ouvrir cette foutue porte quand elle sonne. Ca n’est pas de mon ressort, mais si vous voulez mon avis – non en fait, que vous le vouliez ou non, on a pas la place d’accueillir quelqu’un en plus ici. » Leur générosité était louable mais elle ne poussait pas les murs de cet appartement, pas plus qu’elle n’ajoutait des lits supplémentaires. La jeune journaliste se tourna enfin vers le nouvel arrivant d’un air qui n’annonçait rien de bon. « Et toi, j’imagine que je rêve éveillée en te demandant ça mais si tu pouvais t’abstenir de mentionner à qui que ce soit que je vis avec … lui, là » Justin Finch-Fletchley fut montré d’un mouvement de menton assez explicite sur son ressentiment vis-à-vis de lui. « ce serait parfait. Chose impossible pour toi, mais on est plus à une trahison près. » Et une petite pique saignante pour la route avant que la blondinette ne leur jette un regard sec. « Sur ce, je vais prendre mon petit-déjeuner. » Elle tourna les talons pour aller dans la cuisine, définitivement de mauvaise humeur.

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Il aime la vie en colocation Seamus – le fait de ne jamais être seul, de toujours croiser quelqu'un dans l'appartement trop petit qu'ils se partagent tous les cinq, d'être entouré de ses amis à longueur de journée, tout ça le rend profondément heureux. Il a l'impression de vivre dans un paradis qui n'appartiendrait qu'à eux, un lieu des plus drôles où la bonne humeur n'est certes pas toujours présente mais où ils peuvent rigoler qu'importe l'heure de la journée. C'est ce qu'il se dit au moment où Justin débarque dans la pièce principale, un sabre laser à la main. Et l'irlandais rit, comme à son habitude. Habituellement, il compte les points dans la guerre qui oppose ses deux colocataires. C'est une occupation des plus passionnantes, il regrette presque ce matin une personne supplémentaire ait débarqué pour contrarier cette routine. L'affrontement s'annonçait épique – une Sybella énervée au réveil et un Justin armé. Il se demande soudainement où sont Dean et Hannah – les pauvres risqueraient de rater une partie du spectacle.

Spectacle qui n'arrivera pas, réalise-t-il soudainement. Ses deux amis semblent s'acharner sur Galaad. Il trouve presque ça triste – n'importe quel abruti verrait que l'ancien Serpentard a besoin d'un peu de repos, d'un irish coffee bien chargé et de vêtements secs. Il se tourne vers Justin. Il a beau adoré le Poufsouffle, il trouve que celui-ci devrait revoir l'ordre de ses priorités dans la vie. Qu'importent les maisons dans lesquels ils ont été réparties à Poudlard, ce n'est qu'un détail qui a peu d'importance pour l'ancien Gryffondor.

— C'est mort, dit-il en regardant l'ancien Poufsouffle droit dans les yeux. Aucun irlandais ne sera jamais viré de cet appartement de mon vivant. Il lance un regard désespéré à sa meilleure amie, réalisant qu'il n'aurait pas le droit à son aide dans cette situation. Il l'engueulera plus tard – elle est censée l'aider à défendre leur cause après tout. Seamus se sent fier de lui à cet instant, il est un valeureux chevalier qui défend les irlandais dans le besoin.

Il regarde la scène qui se déroule sous ses yeux un peu attristés. Il ne sait pas en détail ce qui s'est passé entre les deux Serpentards présents dans l'appartement mais ça ne semble pas être une bonne chose. Dans ses souvenirs, ces deux-là étaient amis, et Sybella parle aujourd'hui de trahison – la pire des conclusions au monde d'après lui. Même à lui, elle ne lui reproche pas des choses. Et pourtant il ne fait pas toujours figure d'amis parfaits Seamus. Il n'y a qu'à se rappeler de son comportement à l'anniversaire du frère de Dean pour comprendre que l'irlandaise sait tout de même faire preuve de patience. Son regard va de Galaad à Justin alors que sa meilleure amie quitte la salle pour aller prendre son petit-déjeuner. Il la rejoindrait bien s'il n'avait pas peur que les deux garçons s'entretuent une fois seuls.

— Oui le petit-déjeuner ! Il est trop enthousiaste pour son bien Seamus, il finira par se faire tuer par ses colocataires à cause de ça, il en est certain. Il attrape donc le bras du Poufsouffle pour le tirer vers la cuisine, avant de faire signe à Galaad de les suivre. Tu veux boire quelque chose Galaad ? Fais pas attention aux deux autres, ils sont toujours de mauvaise humeur de toute façon. Il se tourne vers son colocataire en souriant. Justin, tu crois qu'il reste des pancakes pour ce matin ?

Il cherche du regard son meilleur ami qui devrait normalement être réveillé par le boucan anormalement matinal. Aucune trace de Dean. Et pourtant qu'est-ce qu'il aimerait voir l'ancien Gryffondor débarqué avec Hannah. Ils sont les seuls avec une once de bon sens dans cet appartement, ils n'auraient pas la cruauté de jeter Galaad dehors de si bonne heure – surtout si c'est la gentille Poufsouffle qui lui a proposé, il sait qu'elle s'opposera immédiatement à cette idée. L'honneur sera sauf, les irlandais vivant entre ces murs auront respecté leurs obligations – qui d'après le plus chauvin des deux se caractérisent par offrir le gîte et le couvert à leurs confrères de passage.
electric bird.

Allez venez et entrez dans la danse,
Allez venez, laissez faire l'insouciance.
« Au revoir Juliet et merci pour le pain au chocolat gratuit ! » Il salua la dame avant de traverser les petites ruelles qui séparaient la boulangerie de l'appartement le plus bruyant de Pré-au-lard. Ce chemin, il l'empruntait à chaque fois qu'il rentrait de son jogging matinal, si bien qu'il appelait désormais la boulangère par son prénom. Vêtu de son habituel débardeur à l'effigie de maître Yoda, ainsi que ses très chères baskets fluorescentes, Dean grimpa au pas de course les escaliers en direction de la porte d'entrée. Apporter le petit déjeuner ne le dérangeait absolument pas, pour l'anglais c'était même une chose parfaitement normale. Il commença à enfoncer la clef dans la serrure quand il réalisa que la porte d'entrée était déjà ouverte, ce qui sous-entendait que les autres étaient déjà levés, ce qui pendant les vacances relevait presque de l'incroyable.

Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas vu autant d'animation dès le réveil dans l'appartement et il se demandait bien que ce qui pouvait en être la cause. Il ne savait pas vraiment ce qui était le plus étrange entre le fait que Seamus soit déjà levé, que Justin se balade avec un sabre laser en plastique ou que Galaad Stomby soit tout simplement chez eux. Dean n'était pas dans la pièce depuis une minute qu'il sentait déjà l'ambiance électrique qui s'y trouvait. D'un naturel bienveillant et surtout ayant envie de bien rire, il décida de s'inviter à la petite fête s'approchant de la joyeuse petite bande. « Salut ! Bah alors, on m'attend pas ? » Il lança un regard sympathique en direction de Galaad. « Hey ! Tu viens pour le petit déj ? Tu as de la chance, j'ai un pain au chocolat en plus. » Il posa le sac en papier sur la table et tira une chaise, celle entre Sybella et Justin, en face de son meilleur ami.

La scène était plutôt amusante et Dean était content de ne pas avoir décidé de courir plus longtemps ce matin. « Justin ? Pourquoi tu as ton sabre laser ? » Le fait que ce soit la seule question qui lui venait à l'esprit était parfaitement affligeant, même de la part de l'anglais. « Seamus, moi je veux bien un thé. » Puis sans rien dire, il attrapa une des viennoiseries qui se trouvait toujours au centre de la table, comme une invitation à papoter.
electric bird.

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