Gimme a ticket for an aeroplane

Ain't got time to take a fast train

Felix quitte des yeux le panneau des prochains départs pour les poser sur son meilleur ami debout à côté de lui. Depuis le temps qu'ils parlent de ce voyage à Amsterdam, les voilà enfin à l'aéroport prêt à prendre le prochain vol pour une semaine de défonce totale dans la capitale européenne des coffeeshops. Une expérience qu'il n'aurait pas rêvé de partager avec quelqu'un d'autre que son Roméo adoré, et même si ça l'attriste un peu d'être séparé de sa sœur pendant autant de temps – chose qui n'est pas encore arrivé – il n'est pas prêt de regretter ce voyage. Il pose à ses pieds son sac à dos – celui-ci ne contient pas grand-chose, juste un appareil photo et de quoi écouter de la musique pendant la semaine. Le reste des affaires est partie en soute dans une valise commune où ils ont tous les deux entassé quelques vêtements et autres choses pratiques.

— Bon, j'ai les billets et les passeports, lance fièrement Felix en montrant à l'écossais les papiers qu'il tient à la main. On a de la musique pour le vol, de la monnaie locale, et l'adresse de l'auberge de jeunesse. Il a tout préparé à la perfection, en partie grâce à l'aide de la charmante vendeuse de l'agence de voyages. Rassure-moi Romeo, t'as fait ce que je t'ai dit ? T'as rien mis dans ton sac ? Même s'il a répété plusieurs fois à son ami qu'ils partaient à vide pour acheter sur place, il vaut mieux demander confirmation.

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Les rêves qui les hantent

Au large d'Amsterdam.

Ses yeux se promenèrent sur le livret de voyage qu’ils avaient acheté quelques jours plus tôt afin de préparer au mieux leur voyage dans la capitale hollandaise. « Il paraît que le théâtre est magnifique. » Pour dire vrai, il avait déjà entouré les endroits qu’il souhaitait visité entre leurs moments de défonce totale dans le paradis des coffeeshops. Le voyage promettait déjà d’être génial, surtout qu’il en avait plus que besoin. Il n’en avait pas parlé à son meilleur ami, mais il connaissait actuellement quelques problèmes avec des gens peu fréquentables, heureusement il avait pu compter sur sa soeur pour squatter quelques jours chez elle, histoire que le coquard disparaisse complètement. Roméo préférait épargner le blond, qu’il connaissait depuis trop longtemps pour le décevoir comme il le faisait sûrement avec sa soeur. Néanmoins, le temps d’un week-end, il pouvait prendre le large et partir loin de tout ça en compagnie du mec le plus cool du monde qui était d’ailleurs en train de faire un dernier point avant d’embarquer.

« Bah écoute, Amsterdam, nous voilà. » L’écossais était pour une fois presque clean et avait d’ailleurs hâte d'atterrir pour se rouler un joint et consommer de manière non modéré les fameuses drogues outre-manche. Il rangea le livre dans son sac à dos presque vide, contenant son gilet à capuche pour le voyage et une pièce Hollandaise histoire de se mettre dans le bain directement. En le voyant ouvrir son sac, l’anglais lui posa une question qui quand on connaissait le personnage n’était pas du tout stupide. « Non j’ai rien mis dans le sac. J’ai qu’un pull et un livre en fait. » Comme un enfant, il lui montra l'intérieur rapidement, avant de regarder le tableau. « C’est bon, on peut aller en E. » Motivé comme jamais, il se dirigea d’un pas bizarrement sautillant en direction de la zone de départ.

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Les rêves qui les hantent

Au large d'Amsterdam.

Sa hâte montait peu à peu, au point de devenir aussi grande qu’un enfant qu’on amenait pour la première fois à Disneyland. Ce n’était pas la destination qui lui donnait se sourire un peu simplet sur le visage, mais plutôt le fait de pouvoir partir en vacances avec son meilleur ami, ce qui était finalement plutôt rare. « Oui, ça m’arrive parfois. » Un sourire tandis qu’il marchait déjà en direction de la zone de départ sous le regard de son ami, qui lisait sans difficulté sa hâte. « Oh non, il n’a pas intérêt à partir ! En plus il a notre valise. » Roméo imaginait déjà la scène et trouvait que étrangement, ce genre d’aventures pourraient parfaitement arrivé à leur binôme. Après tout, le libraire était un véritable boulet et des histoires de galères, il pourrait en raconter pendant des heures et des heures.

La remarque du blond aurait sûrement dû le faire réagir, mais malheureusement, il était trop concentré à regarder les panneaux des zones, pour être certain de ne pas louper la bonne. Au bout de quelques minutes, les deux amis arrivèrent devant celle en direction de Amsterdam. « Felix ! C’est pour nous ! » Un sourire de vainqueurs, tandis qu’une petite voix au micro retentit dans la zone d’embarquement. Messieurs Price et Bannerman sont priés de se présenter dans les plus brefs délais auprès d’un membre du personnel. Roméo tourna aussitôt sa tête vers Felix un peu étonné. « On va être en première classe ? » L’écossais avait sûrement vu trop de film dans sa vie.

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Au large d'Amsterdam.

La petite voix de l'hôtesse s’arrêta et celle de Felix lui déchira un peu les oreilles. Sans surprise, le blond estima que c’était sûrement sa faute, comme bien souvent d’ailleurs. Roméo s’en voulait un peu d’être un boulot, même s’il faisait des efforts pour satisfaire un peu ses amis. Sauf que cette fois, il ne savait pas vraiment ce qu’il avait pu faire de mal, ayant écouté toutes les indications de Felix pour se départ en vacances. « Bah rien, j’ai fais comme tu as dis. » Il ferma le petit guide manuscrit faisant un peu de bruit avec tous ses bracelet autour du poignet, avant de regarder le blond qui ne semblait pas très convaincu. Roméo n’était presque jamais stressé et se disait que tout devait aller bien, sans quoi il comprendrait. Soudainement, une réplique de son meilleur ami lui arriva dans les oreilles, connecta ses neurones et une drôle d’expression s’installa sur son visage enfantin. « Tu as dis qu’on pouvait mettre ce qu’on voulait en soute, je pensais que tu disais qu’on pouvait tout mettre. Du coup, il se pourrait qu’on est avec nous quelques trucs... »

Il jouait l’innocent, mais avait déjà comprit de quoi il en ressortissait, si bien qu’il attrapa le bras de son meilleur pote pour partir en direction des toilettes. « Ne panique pas, ils peuvent nous voir. » D’un pas ni trop lent, ni trop rapide, les deux amis gagnèrent les toilettes et entrèrent dans un des cabinets. Rapidement, l’italien transplana à une arrêt de bus pas très loin et se laissa tomber sur le banc. « Okay, désolé… On ira une prochaine fois. » Il savait mieux que personne à quel point son ami tenait à ce voyage et se sentait terriblement coupable d’avoir là encore, ruiné le truc. Il imaginait déjà ses parents lui dire : “On t’avait prévenu, tu es décevant, pour tout le monde.” Il soupira un peu avant de regarder Felix désolé, en espérant qu’il ne lui fera pas la gueule. La vie sans Felix serait trop triste.

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Les rêves qui les hantent

Au large d'Amsterdam.

Sans la moindre difficulté, Roméo pouvait lire la déception sur le visage de son meilleur ami et s’en voulait vraiment d’être un boulet. S’il pouvait revenir en arrière, il enlèverait tout de son sac histoire de grimper dans cet avion direction le pays de la drogue. Seulement, le mal était fais et ils étaient désormais tous les deux à un arrêt de bus, sans valise et sans cannabis pour se rouler un joint. « Ouais j’avoue, bah j’ai un paquet de bonbons dans mon sac à dos si tu veux. » Il se posa sur le banc et sortit un paquet de crocodiles de son sac pour le poser entre eux. Les sucreries étaient sûrement une maigre compensation, mais c’était le mieux qu’il pouvait faire après avoir ruiné leurs vacances pourtant si bien méritées. Sans parler qu’il venait ni plus, ni moins de perdre son salaire du mois -ce qui avec ses problèmes d’argent n’était pas une bonne nouvelle.

Felix avait une manière de vouloir le rassurer qui était finalement presque un peu triste. L’ancien serpentard avait un peu l’impression d’être un poids pour son ami et aimerait bien pour une fois le rendre un peu fier. « Ok… Quand j’aurai de l’argent, je te paye deux semaines. » Ce jour arrivera pas avant des années, s’il était encore vivant à ce moment là. Parce que qui voulait dire fin des vacances, voulait dire retour dans le calvaire Londonien. Après quelques secondes de silence assez pensantes, il se décida à se lever de son banc en regardant Félix. « On peut passer manger un burger en rentrant… Puis va falloir que je me rachète des chemises. » Au moins, ils allaient pas passer leur après-midi devant la télévision ou devant un puzzle, ce qui était déjà pas si mal.

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