— Mais quel temps de merde, lâche Benny après un énième soupire en regardant les épais nuages gris à travers les vitres du bus à double étage. Il a attendu avec impatience ce jour précis où il avait prévu de visiter la capitale anglaise avec son meilleur ami – chose qu'ils ont fait malgré la pluie qui a menacé de leur tomber dessus depuis le matin. Ils sont partis tôt de chez Donnie chez qui il squatte depuis le début de la semaine pour pouvoir en voir le plus possible. Tout y est passé – le Palais de Buckingham, le Tower Bridge, Trafalgar Square et d'autres monuments sans importance. Même le musée de Madame Tussauds y était passé – c'était le moment le plus drôle de leur journée d'ailleurs. Ils profitent maintenant de la soi-disant éclaircie de l'après-midi pour faire un tour au si célèbre zoo de Londres – une blague, il ne voit pas vraiment la différence avec le matin mis à part qu'il ne pleut plus. Oh, je crois que c'est notre arrêt Donnie. Il se lève pour descendre rapidement les escaliers du bus, au risque de se vautrer en beauté.

L'américain ne peut s'empêcher de grimacer alors qu'ils arrivent à l'entrée du zoo. Celui-ci semble minuscule vu de l'extérieur – lui qui a l'habitude du zoo de Los Angeles qui est au moins trois fois plus grand, il a peur d'être déçu. Mais la brochure annonce qu'il y a des girafes et Benny adore ces animaux en particulier alors il se dit que ça ne doit pas être si nul. Il sort de sa poche un appareil photo jetable – le deuxième qu'il utilise depuis ce matin – pour prendre en photo son meilleur ami. Il compte bien remplir plusieurs pages de son journal surtout que c'est la première fois qu'il peut visiter un endroit en compagnie d'un ami et non de ses parents.

— Bon, du coup, on commence par quoi ?, demande-t-il une fois qu'ils sont à l'intérieur. Ils ont eu cette conversation durant tout le trajet en bus – ce qui n'a été en réalité qu'une énumération des animaux qu'ils voulaient absolument voir. Tu choisis tant qu'on va voir l'enclos Afrique à un moment.

« Tu n’imagines même pas à quel point le soleil américain me manque. » Une petite dans le dos de son ami pour lui montrer qu’il partageait son avis et cela même s’il vivait déjà depuis un moment en Angleterre. « Je ne te parle même pas de l’Ecosse. » Dans moins d’une semaine, ils feront leur rentrée à Poudlard, un lieu finalement très sympathique aux yeux de Donovan -un peu humide, mais sympa. Seulement, cette année, il aura la joie d’y rentrer avec son meilleur ami, qui avait traversé l’atlantique pour le retrouver. Il avait vraiment hâte de le présenter à tous ses amis et de pouvoir passer de nouveau tout son temps avec lui -en espérant que ce dernier serait lui aussi dans les rangs des rouges et ors.

En attendant, le plus petit en profitait pour traîner son meilleur ami dans toute la capitale anglaise et ne lui laissait pas une seconde de répit. Ce jour-là, il avait décidé de l'amener au célèbre zoo de Londres en se disant que ça ne pouvait être que drôle entre amis. Le bus arriva au niveau du zoo et les deux garçons descendirent, en évitant de trébucher dans l'escalier. Le nouveau venu dans la capitale ne semblait pas vraiment enthousiasmé et Donovan ne pouvait pas réellement lui en vouloir -après tout, en Angleterre tout semblait plus petit que chez eux. « Fais pas la tête, tu vas voir il n'est pas si mal. J'étais comme toi le jour où Hazel m'a traîné ici. » Une gentille cousine qui comme lui, ne lui avait pas laissé une minute pour lui à son arrivée au pays et franchement, il la remerciait vraiment.

« On va tout voir, mais si tu veux on peut commencer par l'afrique. » Du bout du doigt, il pointa un chemin qui d'après ses souvenirs devait mener tout droit vers l'afrique -enfin l'enclos. « C'est vraiment trop cool que tes parents aient accepté un truc pareil. » Objectivement, quand son ami lui avait annoncé la nouvelle par lettre, en plus de sauté partout, il avait été vraiment surpris que ses parents acceptent. Ils marchèrent sur le chemin et arrivèrent devant les zèbres. « Bon Benny, pour toi, ils sont blancs avec des rayures noirs ou noirs avec des rayures blanches. » La réponse en elle-même ne l'intéressait pas, mais celle de son ami oui.

— Mais c'est minuscule, dit-il d'une voix traînante en prenant une photo de la devanture du zoo. Il finit quand même par sourire en écoutant son meilleur ami lui expliquait que lui aussi était assez sceptique au début – en même temps, il y a de quoi. Il a beau se plaindre, c'est lui qui a demandé à se retrouver ici alors qu'il pourrait être quelque part en Amérique Latine. Il n'avait pas la force de passer une année supplémentaire loin de lui. Il a aussi hâte de rencontrer ceux dont l'américain lui parle depuis qu'il est en Angleterre – et plus particulièrement la cousine dont il entend les exploits depuis leur première année. C'est vrai ? Trop cool, j'adore l'Afrique, lâche-t-il tout simplement en s'approchant de l'enclos des zèbres.

Il réalise à ce moment-là qu'il n'a jamais pris le temps d'expliquer à son meilleur ami qu'il a énormément voyagé. Il ne s'en cache pas, mais il ne voit pas l'utilité d'en parler même maintenant que ça lui a permis de déménager. Il se pose contre la barrière pour prendre une nouvelle photo avant de se tourner vers Donnie pour répondre à sa question. Il n'hésite pas un seul instant avant de répondre – ils ont déjà eu cette discussion régulièrement avec sa mère lors de safaris.

— Facile. Noirs avec rayures blanches. Il choisit toujours le côté un peu sombre des choses – et même si ce côté un peu pessimiste a tendance a fatigué ses proches, il n'y fait pas vraiment attention. C'est comme le verre – toujours à moitié vide, il n'en démordra pas. Ils sont trop cool en vrai. Ça court super vite un zèbre, ça peut facilement échapper à certains prédateurs, c'est génial à voir. Une personne qui ne connaît pas Bennie serait incapable de voir la différence mais ceux qui ont l'habitude remarquent facilement qu'il a comme un éclat dans les yeux en parlant de ces animaux. T'en penses quoi, toi ? Oh, vas-y Donnie, je te prends une photo devant.

Donnie était grimpé sur une marche pour mieux voir l’enclos des zèbres. Il était clairement plus petit que son ami et ne se doutait pas que cela resterait ainsi pour l’éternité. Les bras croisés sur la barrière, il contemplait les mammifères qui broutaient tranquillement. « Tu es déjà allé en Afrique ? Il doit faire chaud là-bas. » Pour accentuer ses paroles, il attrapa sa veste dans son sac à dos avant de l’enfiler et se reposer sur la barrière. Son meilleur ami proposa son point de vue sur la couleur des zèbres, avec un naturel navrant qui fit sourire le gryffondor. « Pour moi, ils sont blancs avec des rayures noires. »

Bien que Benny pouvait paraître un peu bizarre parfois, le plus petit adorait l’écouter parler. Il le trouvait toujours intéressant et se demandait où il avait pu apprendre ce genre de petits détails que le commun des mortels laisseraient largement de côté. Puis il devait avouer que voir son ami si passionné pour des zèbres l’enchantait, au point de lui donner le sourire. « J’en pense que je veux carrément une photo avec les zèbres et une avec toi !!! » Sans plus tarder, il chercha une pose amusante à prendre pour rendre cette photo amusante. « Tu veux voir quoi maintenant ? »

— En fait, j'ai vécu plusieurs années en Afrique. Bennett regarde son appareil photo pour regarder le nombre restant, observant du coin de l'œil la réaction de son meilleur ami qui devait se dire qu'il n'avait jamais vraiment quitté la Californie. Une chose sans la moindre importance après tout – voyager beaucoup c'est ce qui lui permettait maintenant d'être ici et il ne s'en plaindra pas. Il fait grave chaud, pire que chez nous, mais on s'habitue.

Il sourit en voyant Donnie mettre sa veste – le plus petit est toujours aussi frileux mais ça lui fait plaisir de voir que certaines choses ne changent pas, un peu comme le fait qu'il voit l'animal de façon beaucoup plus optimiste que lui. Benny a besoin de quelqu'un comme ça dans sa vie pour avancer – une personne plus optimiste que lui qui prend tout avec le sourire. Il lève son appareil pour capturer le moment magnifique où l'américain prend la pose – il adore ça chez Donnie, sa capacité à toujours avoir l'air drôle sur les photos. Pour le coup, ils se sont bien trouvés – l'un qui aime prendre des photos et l'autre qui adore être dessus.

— Les girafes. C'est clairement mon animal préféré. Elles ont la langue bleue, c'est grave classe. Il pourrait les regarder pendant des heures tellement elles sont impressionnantes mais en même temps totalement adorables. Et on prendra le selfie là-bas ?

Un léger arrêt en regardant son ami dans les yeux -histoire de savoir si ce dernier blaguait ou pas, avant de sourire. « C'est vrai ? Trop bien, je ne savais pas ! » Donovan n'était pas vraiment du genre à en vouloir à son meilleur ami pour avoir oublié de lui dire ce genre de choses, puis après tout cela expliquait beaucoup de choses. « Ça doit être cool, tu peux te balader en short et en débardeur toute l'année, le rêve ! » Il semblait presque y croire, même s'il se doutait que ce n'était sûrement pas totalement vrai. Le gryffondor était frileux et rêvait d'un pays chaud, un pays où ça serait tous les jours les vacances d'été.

Après quelques minutes à chercher la pose la plus amusante, Donnie était enfin prêt pour cette fameuse photo. Il avait toujours aimé les photos et il semblait que cela satisfaisait largement son ami, qui adorait en prendre. Autrement dit, ils s'étaient tous deux très bien trouvés. Une fois l'instant capturé dans le petit appareil jetable, le plus grand des deux annonça son envie de voir les girafes, précisant que c'était son animal préféré. L'attrapeur pointa du doigt une direction, avant de se remettre à marcher. « Ce n'est pas loin normalement ! » Ce qui était plutôt logique pour une section sur les animaux de l'Afrique. « Ouais, on fera un Selfirafe ! » Les mots inventés était une spécialité du garçon et il ne manquait jamais une occasion pour en créer de nouveaux.

— C'est normal, j'en parle pas souvent. Je trouve pas ça très utile. Et pourtant, il pourrait facilement passer des heures à raconter des anecdotes stupides sur ces lieux où il a vécu, en agrémentant les explications de photos la plupart du temps prises à la va-vite. Mais Bennett ne le fait pas, si bien que même son meilleur ami n'en sait rien. Heureusement pour lui, Donnie est la personne la plus cool qu'il connaisse – assez pour qu'il ait eu envie de le suivre à l'autre bout de la planète – et il prend comme à son habitude la nouvelle à la plaisanterie. Il ne faut pas s'étonner que Benny le trouve extraordinaire. Ouais c'est plutôt cool, mais te connaissant tu trouverais le moyen d'avoir froid et de sortir avec une doudoune. Il a toujours aimé se moquer de son ami, n'étant lui pas vraiment frileux. Il a d'ailleurs hâte de le voir en plein hiver dans le Nord de l’Écosse.

Il suit Donnie sans faire d'histoire – c'est un peu toute l'histoire de sa vie, du moins depuis qu'il est à Salem. Lui qui n'a jamais été du genre à se faire des amis – n'en ayant pas eu l'occasion vu qu'il recevait les cours à la maison – il s'est contenté de suivre la boule d'énergie qu'est l'autre américain en se persuadant qu'il ferait toujours les bons choix. Bien sûr, ils ont grandi et maintenant, il n'est plus aussi sûr que Donnie puisse prendre des décisions convenables. Heureusement pour eux, les girafes se voient au loin – peut-être parce qu'il s'agit de l'animal le plus haut au monde.

— Un selfirage ?, répète Benny à moitié déprimé par les conneries de son ami. Un an loin de son ami, il a oublié à quel point son humour pouvait être parfois de mauvais goût – même s'il ne l'avouera jamais, mais les jeux de mots foireux du plus petit lui ont pas mal manqué. Tu as pas osé, rassure-moi. Il arrive devant les grands animaux et Benny a un sourire un peu béat sur le visage – du jamais vu mais les animaux africains lui manquent particulièrement. Il se rapproche de son meilleur ami en tendant l'appareil photo pour prendre un selfie. Il n'a pas besoin de le regarder pour savoir que celui-ci va faire une grimace – il le connaît mieux qu'il ne le réalise parfois.

« Je vois. » Donovan ne releva pas, se disant que c'était finalement pas très surprenant que cela collait même plutôt bien à son ami de rester aussi secret sur sa vie. Finalement, c'était peut-être ça qui le rendait si différent des autres. Benny avait toujours été un peu différent, le genre de gars un peu mystérieux qui pouvait même paraître bizarre au premier abord, pourtant c'était lui que la pile électrique avait choisi comme ami et il en était aujourd'hui très heureux -tout le monde n'aurait pas accepté de quitter son pays pour rejoindre son meilleur ami dans un pays aussi gris. « Je serais le premier à porter des pulls de Noël à Johannesburg. » Il n'était pas le meilleur en géographie, mais il lui semblait effectivement que cette ville se trouvait en afrique du sud, même s'il n'avait absolument aucune idée de la tête qu'elle pouvait bien avoir.

Rapidement, ils arrivèrent devant l'enclos des girafes, tandis que son ami soupira en attendant sa blague absolument nulle. « Arrête, tu as cligné des yeux, je sais que tu la trouves hilarantes. » Un clin d'oeil moqueur en direction du plus grand avant de venir se poser contre la barrière de ce nouvel enclos. L'animal est vraiment imposant, mais ce qui le fait le plus sourire c'est le regard admirateur de son ami devant le mammifère. « En fait, tu voulais juste me faire comprendre que j'étais petit ? » Un sourire, avant de se tourner vers l'appareil en faisant une jolie grimace que Benny pourra par la suite regarder en se disant qu'il avait tout de même trouvé un sacré gamin en guise de meilleur ami. « On va voir quoi maintenant ? Là bas, y a les suricates, c'est trop drôle comme animal ! » Il pointa du doigt une direction, mais attendit l'accord de son ami cette fois pour s'y rendre.

Bennett regarde son meilleur ami avec un petit sourire – il ne doute pas que même des températures extrêmes n'empêcheront pas Donnie de porter des pulls de Noël une fois la période des fêtes arrivée. Heureusement pour les petits lutins de Laponie, avec quelqu'un comme l'américain, le marché des cadeaux ne sera jamais en faillite. Donnie préférerait sûrement mourir plutôt que de renoncer à des paquets joliment emballé – ou du moins c'est ce que pense le plus grand des deux qui a fini par apprendre à vivre avec. L'histoire des pulls est à part – il se doute que pour Donovan se fiche de savoir que là-bas, les hivers sont inversés et que le moment où on risque le plus de voir de la neige est le mois de juillet. Une chose qui l'avait un peu marqué au début mais qui à force de voyager ne lui posait plus le moindre problème.

— En fait, c'est la période la plus chaude de l'année, dit-il d'un ton détaché. Mais je suis sûr que ça t'empêchera pas de porter ton super pull. Tu as encore celui que Salem ? Son meilleur ami a toujours été une star, déjà aux États-Unis il faisait partie des personnes populaires et il ne doute pas qu'à Poudlard, ce schéma a recommencé. Le Quidditch joue beaucoup – il espère d'ailleurs pouvoir réintégrer l'équipe, plus pour se défouler qu'autre chose. Et oui, c'est la vie Donnie ! Son ami est petit, c'est un fait. Il le remarque assez souvent quand ils marchent tous les deux. Enfin, j'avais pas besoin de t'amener voir des girafes pour le faire comprendre. Tu as pas rétrécie depuis la dernière fois ? En fait, Donnie aurait plutôt pris des centimètres, mais forcément moins que lui ce qui amène quelques blagues assez drôles. Oh ouais, viens, on y va, dit-il en se précipitant vers l'enclos avec son meilleur ami. Les suricates c'est hilarant.

« Je suis sûr que même pendant leur période froide, il fait plus chaud qu’en été ici. Évidement que j’ai encore celui de Salem, tu crois quoi ? » En même pas quelques jours à Poudlard, Donovan était déjà devenu un des plus populaire de sa promotion. Parce qu’il était américain, parce qu’il venait de Salem, parce qu’il était le cousin de Hazel et un autre tas de raisons qui le rendaient aux yeux des autres attirants. Les filles adoraient le suivre partout et rirent à chacune de ses blagues, puis les autres garçons le trouvaient plutôt cool, surtout qu’il avait été promu capitaine de l’équipe en même pas un an -en même temps, depuis le départ de Harry Potter, ce n’était pas trop ça l’équipe de Gryffondor. D’ailleurs, en tant que nouveau capitaine pour l’année qui suivait, il comptait bien faire entrer son meilleur ami et si possible à son poste habituel.

« Eh ! J’ai grandi en plus, c’est toi qui est devenu une vraie girafe. » Il tira la langue à son ami, histoire de lui faire comprendre que sa petite taille ne l’empêchait pas d’avoir un peu de répondant. Bien sûr, si quelqu’un menaçait physiquement Donovan, il sera bien content d’avoir comme meilleur ami un géant qui compensait sa carrure de moustique. « Okay ! Allons-y ! » En moins de temps qu’il en faut pour dire Quidditch, ils arrivèrent aux abords de l’enclos où se trouvaient ses amusantes bestioles. Le plus petit souriait en les regardant courir partout, c’était réellement le genre d’animal qui l’amusait, bien plus que les girafes, bien qu’elles soient très belles.