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 (LICHUKAN) Centuries (FB)


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MessageSujet: (LICHUKAN) Centuries (FB)   (LICHUKAN) Centuries (FB) Icon_minitimeVen 10 Juil - 2:16

centuries
  feat. Lichuan
Some legends untold Some turn to dust or to gold But you will remember me, remember me for centuries


Le regard levé, mes iris de cendres captaient le mouvement de balancement très lent d'un objet miroitant. Il dansait dans l'air, comme animé d'une vie propre. Ma main fine, élégamment hausée devant mon visage, laissait pendre devant mes yeux tels un pendule d'hypnose un collier ancien, d'argent vieilli, dont le médaillon avait sûrement été autrefois coûteux, avant de devenir désuet. Mon corps tout entier était nonchalamment installé dans un canapé, et j'étais aussi immobile que possible - immobile hormis le geste implacable du bijou, comme si le temps était égrené à chaque mouvement de balancier. A me voir ainsi absorbé par l'objet, on aurait pu me croire orfèvre du pendentif. C'était un petit trésor à lui tout seul, ravissant et délicat, typiquement féminin de toute évidence. Il était distingué, et avait sûrement appartenu à une femme de goût, raffinée. Il y avait une espèce de fierté sauvage dans les prunelles, mais cette lueur était régulièrement dépossédée pour devenir perplexe, songeuse. Mon regard était cependant rempli d'admiration, mais également d'une nostalgie et d'une mélancolie qui m'étaient inhabituels. Ce n'était pas exactement des sentiments que je laissais facilement percer à travers ma carapace. Mes yeux suivaient les balancements, captant le moindre tressaillements dans la chaîne aux maillons si fin. L'ovale d'argent et d'opale, couronnée d'une espèce de dentelle scintillante, était magnifique et aurait à elle seule pu expliquer mon admiration. Mais ce n'était pas en l'objet lui-même que je réservais cette nostalgie de l'âme. C'était encore autre chose - un souvenir, attaché à l'objet comme un fantôme s'attache à un lieu, comme on hante un lieu.

Je soupire doucement. Je n'avais pas remarqué la présence de Lichuan, qui était entré dans le salon. J'étais trop absorbé par les lents va-et-vient de l'objet d'argent. Je ne lève pas un regard vers lui. Je ne l'ignore pas vraiment - c'est autre chose. Il est au second plan, comme un fond sous-jacent, à la moindre importance. Son être lui-même était totalement repoussé par une autre présence, plus ancienne, invisible, uniquement là dans ma tête. Sous mon crâne, les pensées s'entrechoquaient avec une colère et une mélancolie subtiles. Des émotions trop confuses, trop sensibles pour moi. Je ne bouge pas le regard, je ne bronche pas. Rien qui ne prouve que je sais qu'il est là. Puis, je me permet un  « Hmmm ? »  songeur vers le jeune homme. Du ton de l'homme qui vient de se réveiller d'un très long rêve. Comme un homme qui n'a pas encore remis les pieds dans une réalité trop dense pour lui. Je ne détourne pas mes prunelles du bijou.
Je l'adore et le détruit de mes lueurs songeuses.
Je le vénère, le haïs, voudrait le brûler, mais je n'en ai pas la force.
Je le caresse de mes clignements de paupières, de mes cils longs et courbés.


Les prunelles d'acier transpercent l'argent et d'opale. Mes jambes pendent dans le vide. Le corps courbé, embourbé dans une position étrange de pantin brisé, les coudes sur les accoudoirs. Je n'ai aucune idée de ce que Lichuan peut voir. De ce qu'il peut penser. De ce qui s'offre à lui, trop perdu, nonchalamment posté dans le fauteuil. Je me fiche de lui, je ne veux pas tourner vers lui mon attention. Une autre personne hante mes pensées. Un être fantômatique, qui fait naître en moi les fleurs pourpres de la haine, les pétales brûlés de la déraison. La folie des fleurs du mal. La démence au coeur. Je suis fasciné. Les éclats comme du verre se succèdent sous la pâle lumière qui tombe dans le salon de musique. Le silence qui étreint plus fort que les cris. Quels mots pourraient être assez puissants pour dénoncer les épines dans mon corps, dans mon coeur ? J'ai un tressaillement dans les doigts. Le pendentif s'immobilise sous mon commandement. Mais je garde le visage tourné vers la chaîne docile. Pourquoi je garde ça ? Pourquoi je me fais du mal ? Non, ce n'est pas ça. C'est une victoire. Un trophée. Stupide. Comme ce fou d'échec, en bois, qui ne me quitte jamais. Cette effigie de lui, comme si j'avais besoin de sentir une présence qui me le rappelle. C'est faux. Tout est faux. Lui, moi. Nous. Tout cela - mascarade hypocrite. Je me refuse à lui donner mon attention.


© Gasmask    
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A. Lichuan Whitelaw
A. Lichuan Whitelaw


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MessageSujet: Re: (LICHUKAN) Centuries (FB)   (LICHUKAN) Centuries (FB) Icon_minitimeLun 20 Juil - 15:35

I thought that you would feel
I never meant for you to fix yourself
Le calme régnait comme une menace silencieuse dans l'antre du fauve. Mais Lichuan n'ignorait pas — il aurait été fou de l'ignorer — que cela n'augurait rien de bon. Ils vivaient en équilibre instable. Les tempêtes s'enchaînaient avec une frénésie impitoyable et ils avaient oublié comment profiter des rares accalmies que leurs caractères frondeurs daignaient leur accorder. Il y avait du venin dans chaque parole qu'ils échangeaient, du fiel dans les vaines promesses qu'ils faisaient, une ombre d'hypocrisie au fond des yeux comme un voile impénétrable qui dissimulait obstinément la vérité. Lichuan avait cru pouvoir s'y habituer. Pour être tout à fait honnête, il avait même provoqué la majorité de la confrontation. L'ennui s'infiltrait sous son armure de verre, le poussant à commettre des actes dont la bêtise était à la hauteur de son inconséquence. Seul un idiot prenait le risque de contrarier Sherkan Rougemont. Seul un miraculé aurait su le faire impunément. Mais les miracles étaient imperméables aux prières muettes de Lichuan — à moins qu'ils ne soient fatigués d'intervenir à force de le voir commettre les mêmes erreurs encore et encore.

Il était rentré tard la veille, sans faire l'effort de taire le bruit que faisait ses semelles mouillées sur le sol impeccable du manoir. L'adrénaline coulait dans ses veines alors qu'il jouait avec sa vie, flirtant dangereusement avec la prison. Être recherché impliquait forcément de changer ses habitudes mais à l'instant même où Sherkan était devenu une certitude dans l'équation, il ne pouvait pas s'empêcher de faire l'imbécile. Cependant, il était forcé d'avouer que pouvoir se lever à midi au cœur d'une bâtisse gigantesque était un privilège dont il aimait abuser. Il avait d'abord cru la maison de Sherkan déserté par son propriétaire tant le silence était pénétrant. Alors il avait enfilé une chemise aux motifs hawaïens — il ne savait pas comment elle avait atterri dans son armoire mais elle était confortable — qu'il n'avait pas pris la peine de déboutonner et déambulait à présent dans les longs couloirs en fredonnant un morceau de musique moldu dont Jessie lui avait vanté les qualités.
Réalisé des actes susceptibles de déclencher la colère de son ancien mentor et amant.

C'était là qu'il l'avait trouvé.
Ses yeux étaient ancrés avec une fixité troublante à un pendentif dont Lichuan n'avait jamais eu la chance de contempler les courbes délicates, précieusement ciselées. Tout son être semblait absorbé dans cette contemplation silencieuse, s'y abîmait, s'y noyait même avec une ferveur presque religieuse. Lichuan ne l'avait encore jamais ainsi, aussi plongé dans ses pensées, au point que le monde extérieur paraissait glisser sur lui comme si sa peau était le plus solide des remparts. Malgré lui, malgré tous ses efforts pour demeurer imperméable au charme étrange qui se dégageait de la scène, il était resté. Combien de temps ? Il l'ignorait, pour être honnête. Des frissons courraient dans ses bras — une crampe. Il s'adossa confortablement au chambranle de la porte. Perdu au milieu du salon, Sherkan était si proche de lui et pourtant si loin à la fois. Dans un autre monde.
« Hmmm ? murmura soudain l'autre homme, l'arrachant à ses pensées. » Il n'eut pas la délicatesse de paraître surpris ou de sursauter. Il se contenta simplement de pencher la tête sur le côté en réalisant que son bref sursaut de lucidité ne signifiait pas qu'il était de nouveau présent. Avec lui.

Ce simple son interrogatif remémora à Lichuan ses traits déformés par la colère. Il secoua la tête. Cet homme-là, apparemment fasciné par les vestiges d'un passé qu'il n'avait pas daigné partager avec lui, cet homme-là, Lichuan ne le connaissait pas.
N'avait pas eu le temps de le connaître, car Sherkan avait bâti des murs entre eux deux.

« J'ai mis le feu à tes rideaux de douche déclara-t-il tout à coup, comme un enfant réclame l'attention de son gardien. Et j'ai découpé les manches de tes chemises. J'ai aussi libéré l'épouvantard que tu avais enfermé dans ton grenier. La dernière fois que je l'ai vu, il avait la forme d'un lapin et pillait tes cuisines. » Un silence. Pesant. Intrigué. « C'est à qui, ce collier ? »
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