La lumière du jour se posait peu à peu sur le lit de la petite villa qu’il avait réservé pour ces petites vacances en amoureux. Parfaitement au hasard, il avait fallut que leur arrivé coïncide parfaitement avec la saint valentin et pour assurer le coup il avait même fait en sorte de réserver un restaurant pour un dîner aux chandelles dès le premier jour en compagnie de la brune. Ils n’avaient pas encore eu le temps de vraiment visiter, mais Basile pouvait déjà dire que cela valait largement les longues et pénibles heures d’avion avant d’arriver, surtout quand ses yeux se posèrent sur le dos encore nu de sa petite amie. Ils avaient passé une nuit plus qu’agréable tous les deux et Basile pouvait encore sentir la chaleur de la jeune femme sur son corps. Les vacances s’annonçaient réellement bien et il avait bien l’intention d’en profiter étant donné qu’il comptait reprendre le travail à son retour en Angleterre.

Victory dormait encore paisiblement, tandis qu’il sorti doucement du lit dans le but de lui préparer un petit déjeuner de princesse sur la terrasse avec vue sur la mer. Il n’avait pas l’habitude de faire ce genre de chose pour une fille, mais il trouvait cela plutôt naturelle de le faire pour la milliardaire. Il pressa les oranges, coupa le pain et prépara du café, avant de poser le tout sur la petite table de la terrasse en face du petit canapé. Une fois le tout terminé, il se posa sur le lit habillé d’un caleçon et peignoire plein, typique du vacancier aisé, et promena doucement ses doigts sur le dos de brune. Au bout de quelques minutes, elle s’éveilla doucement et il lui adressa un sourire. « Salut, ma belle tu as bien dormi ? » Il n’en doutait pas vraiment, mais la question était une petite habitude qu’il avait pris. Il joua avec une mèche de cheveux de la brune, ne la brusquant pas au réveil, même s’il avait hâte de commencer cette journée ensoleillée.

Ce fut un chatouillis qui réveilla finalement Victory. Etendue et partiellement recouverte par les draps, la brune avait passé une nuit on ne peut plus délicieuse – en partie grâce à Basile qui n’avait pas oublié ses coupons de Noël à Londres, choix judicieux. Il fallait dire que l’Auror avait fait très fort pour cette fête des amoureux puisque c’était la première fois que la business-woman se réveillait en Grèce pour la Saint-Valentin.

« Salut toi … » ronronna l’anglaise alors que la voix de l’ex-rouge et or berçait le début de sa journée qui avait le goût de la perfection, elle le pressentait. Ses yeux s’entrouvrirent et un sourire vint étirer doucement ses lèvres alors qu’elle apercevait finalement le visage de l’écossais l’observer. Roulant sur le dos pour lui faire face, Vic’ s’étira avec satisfaction et se redressa, assise au beau milieu du lit déjà bien défait pour venir lui voler un rapide baiser au coin de la bouche.

Le soleil traversait les fenêtres de la chambre, inondant la pièce d’une chaleur agréable. De là où elle était, la jeune femme pouvait même apercevoir la mer étincelante. Un paysage qu’elle n’aurait pas pu imaginer voir et surtout auquel elle ne pensait pas profiter en pareille compagnie. A la question de Basile, la brune reposa son regard sur lui avant de lui sourire à nouveau. « Mieux que jamais. » Elle vint enfouir sa tête dans son cou pour y déposer de courts baisers, s’arrêtant juste pour lui demander un « Et toi ? » dont elle connaissait très certainement déjà la réponse.

L’anglaise semblait déjà prête à débarrasser son petit ami de son peignoir pour le piéger pour un nouveau match mais ce fut toute autre chose qui coupa ses pensées alors qu’elle releva le menton et renifla l’air avant de froncer les sourcils, partiellement amusée. « Me dis pas que t’as fait le café ? » L’odeur du petit-déjeuner venait finalement de se rappeler à elle et ce n’était ni son envie de voir à quel point Basile s’investissait pour elle ni son appétit qui allaient s’en plaindre. « Méfie-toi, tu vas finir par avoir le prix du meilleur petit ami de l’année. » le taquina t-elle tout bas, le ravissement transparaissant malgré tout sur son visage. Victory était bien trop heureuse de cette matinée qui ressemblait à s’y méprendre un petit conte de fées, et c’était bon d’y croire tant que le monde le leur permettait. Avisant son bas de sous-vêtement et le tee-shirt de Basile qui reposait sur une chaise dans le coin, la brune ramena ceux-ci à elle d’un coup de baguette magique qui traînait sur sa table de chevet, histoire de s’habiller pour ce petit-déjeuner surprise.

Tout dans cette matinée était doux et agréable, à commencer par la voix et baiser de sa tendre. Naturellement, quand elle se trouva devant lui, il passa sa main dans le bas de son dos pour l'embrasser tendrement, tandis qu'elle lui retourna sa question. Il pencha un peu la tête sur le côté pour lui abandonner son cou sur lequel, elle déposa une montagne de baisers. « Divinement bien. » Pour dire vrai, la brune prenait pour lui des allures de déesse grecque et il pourrait sans difficulté passer sa journée au lit avec elle -surtout lorsqu'elle ne portait rien sur elle. Néanmoins, ils n'étaient pas partis à trois mille kilomètres de Londres pour rester sous des draps, mais aussi pour profiter d'un peu de soleil. Alléchée par l'odeur, la brune releva la tête un peu étonnée et souriante, surprise d'apprendre qu'il avait préparé le café. « Il se pourrait bien que cela soit le cas. » Il lui adressa un sourire, plutôt fier de lui et ravi de voir qu'une telle attention pouvait lui faire un effet pareil, tellement qu'elle le nomma hypothétiquement dans la catégorie copain de l'année, ce qui le fit un peu rire. « Tu parles encore sous l'effet de cette nuit torride. » Il lui caressa au passage la joue, avant que celle-ci ne décide de s'habiller un peu pour profiter de ce premier petit déjeuner en Grèce.

Il la regarda s'habiller, avant de se lever et de remettre correctement son peignoire et d'attraper ses lunettes de soleil pour sortir dehors et descendre les quelques marches en direction de la terrasses en compagnie de la brune. La mer se dressait à leurs pieds et donnait à la villa des airs de château royale. « La vue est vraiment terrible ! » Le bleu à perte de vue et le blanc des bâtiments changeait radicalement de ce qu'il connaissait dans son pays natale et étrangement, il se voyait très bien vivre toute sa vie dans un endroit pareil -et encore plus avec la brune qui venait de descendre les marches. Il lui tendit une tasse de café, avant de se poser dans le canapé. « Voilà, un petit déjeuner fait avec beaucoup d'amour, pour la mini miss. » Il rigola, attrapant un peu de brioche et de croquer dedans, regardant la brune avec beaucoup de tendresse.

Sans pour autant exagérer, la business woman ne pouvait nier que la nuit qu’elle avait passé influençait pour partie son envie de le couronner meilleur petit ami de l’an 2000. Elle gloussa, prise sur le fait et absolument pas gênée d’avoir l’air sur l’instant d’une adolescente avec son premier amour. « Ahaha peut-être. » Tandis qu’elle s’était extirpée du lit et traversait la chambre pour rejoindre l’Auror, Victory offrit un sourire charmé à Basile avant de le suivre en direction de leur terrasse privée. « Je meurs de faim. » commenta la jeune femme à l’appétit parfaitement stimulé maintenant qu’elle savait à quel point l’écossais était aux petits soins pour elle.

Une fois levée elle se dirigea à l’agréable odeur diffusée par le pain frais et le café chaud, tombant sur une table bien garnie exposée au soleil grec et à une vue imprenable sur l’étendue maritime qui n’attendait qu’eux. Face au panorama grec renversant, la jeune femme n’avait pas de mots – d’ailleurs c’était pour cette seule et unique raison qu’elle laissait son compagnon s’extasier pour elle, qui n’aurait rien pu rajouter de plus approprié. Ce week-end de Saint-Valentin avait des allures de rêve paradisiaque et même s’il y avait un an la brunette s’était sans problèmes contentée d’une petite soirée film et sushis, elle n’était franchement pas mécontente de l’évolution du programme. « Tu crois qu’on peut rallonger le séjour de … disons un mois ou deux ? » minauda la brunette en s’installant à table devant l’étalage de nourriture.

« C’est trop mignon. » L’anglaise dévora du regard la tablée soigneusement dressée avant de poser ses yeux sur le responsable de ce début de journée enchanteur. « Merci. » Elle se pencha par-dessus la table et un baiser plus tard, la jeune femme s’attaquait à son café fumant avec délectation.

Profitant du calme matinal à peine perturbé par les bruits de la nature qui les cernait, ses yeux se noyèrent dans le paysage inhabituel dont les façades immaculées et les reflets aquatiques lui inspiraient une détente complète. « Ca donne presque envie de sauter d’ici pour aller piquer une tête. » La brune pesait ses mots, plus elle contemplait l’eau, plus elle avait fortement envie de dévaler les pentes rocheuses pour aller se réfugier sur une petite crique isolée pour y passer la journée. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir cet après-midi ? » Vic’ voulait lui faire plaisir autant qu’il se démenait pour la satisfaire, après tout c’était la Saint-Valentin pour tout le monde.

Le paysage était à coupé le souffle et sa copine en simple t-shirt l’était aussi, autrement dit tout pour bien commencer la journée. C’était les premières vraies vacances de Basile depuis presque dix ans et il comptait bien en profiter pour le peu que cela durera. « Je ne suis pas sûr que ton emploi du temps de ministre nous le permette. » Victory n’avait pas beaucoup de temps libre à cause de son travail et placer des vacances n’était pas forcément ce qu’il y avait de plus simple d’ailleurs. Heureusement, ils avaient réussi à caler une petite semaine en amoureux, pile pour la saint valentin -ironique pour une homme comme Basile. Cela dit, bien qu’il n’était pas habitué, il se débrouillait plutôt bien et marquait pas mal de bons points ces derniers temps. « Mais de rien ma belle. » Un rapide baiser avant de petit déjeuner tranquillement profitant de la chaleur du soleil et du bruit de l’eau en contre bas de leur terrasse.

On pouvait encore voir quelques cicatrices sur visage datant de son accident, mais il semblait dorénavant en bien meilleure forme. La présence de la brune dans sa vie s'avérait bien plus agréable et bienfaisante pour lui qu’il ne l’aurait imaginé, raison pour laquelle il essayait de la remercier par une multitude de petites attentions. Il termina son jus de fruits en réfléchissant à un programme de la journée et la première idée qui lui venait était sûrement la même que celle de la jeune femme. « Piquer une tête, ça me paraît être un bon programme pour commencer ses vacances ! Puis après on pourra manger sur le port, au soleil. » Basile prenait définitivement goût à la vie au soleil et pourrait largement vivre des matins comme ça tous les jours.

Victory soupira comme une gamine déçue d'apprendre que les vacances avaient une fin, pourtant elle était bien incapable de détromper Basile. Même s’ils étaient tous deux des spécialistes pour passer plus de temps que prévu à travailler, elle le battait à plate couture quand il s’agissait d’avoir un agenda serré. La brune croqua dans sa tartine pour songer à autre chose qu’au retour qui allait déjà la déprimer et il fut facile de se changer les idées – tout autour d’eux les invitait à profiter du moment présent. Une virée à la mer paraissait d’ailleurs une excellente façon de prolonger cette matinée parfaite, l’Auror approuvant la suggestion. Si toute cette semaine se déroulait ainsi, la jeune femme allait avoir d’autant plus de mal à faire ses valises pour quitter ce pays et retourner à leur quotidien londonien. Dégustant son café en songeant à quel point elle avait hâte de se jeter à l’eau qui s’étendait jusqu’à l’horizon méditerranéen, la business woman esquissa un sourire convaincu avant de retourner à son petit-déjeuner. « Parfait ! » conclut-elle, ravie d’avoir droit à un Basile souriant, dévoué et surtout heureux.

Ces derniers temps avaient été compliqués, surtout pour lui et même si l’initiative de ce voyage venait de lui, la brune avait sauté sur l’occasion pour lui permettre de souffler et de prendre un maximum de recul. Il aurait tout le temps de se replonger dans ses affaires quand ils seraient de retour, mais en attendant quelques jours de repos au soleil sur fond de temples antiques et de plages paradisiaques lui feraient le plus grand bien. L’air de la Grèce lui réussissait et c’était tout ce qu’elle pouvait souhaiter.

Finissant sa collation avec appétit et délectation, la jeune femme engloutit les dernières gorgées de son café avant de s’étirer et de repousser son bol maintenant vide. « Juste le temps de me laver et on y va. » Elle quitta la table direction la salle de bains avant de lui adresser une petite moue faussement concernée. « Au fait, j’ai entendu dire qu’ils avaient des problèmes avec l’eau chaude, ils conseillent d’éviter aux gens de prendre leur douche tout seul. » Elle disparut à l’intérieur de la maison non sans un sourire malicieux.

Une petite demi-heure plus tard, chapeau de soleil sur la tête et paire de lunettes sur le bout du nez, la brune quittait la villa en compagnie de son petit ami pour prendre la direction des criques sableuses en contrebas. « Je suis en train de me dire qu’on doit être les seuls fous à aller se baigner en février. » fit remarquer une Victory aussi insouciante qu’hilare – si la mer était sans doute moins froide que celle qui bordait leurs côtes natales, l’hiver restait frais même ici.

Le petit déjeuner avait tout d’une carte postale paradisiaque, à commencer par la jolie fille. Tandis qu’il descendait son café et son jus de fruits, son regard vacillait entre la mer et la milliardaire, qui était terriblement succulente dans ce simple haut. Après avoir pleinement profité du repas, la brune se leva en direction de la salle de bain, histoire de se préparer pour la magnifique journée qui les attendait. « Ok, à tout de suite. » Il la regarda ensuite remonter les petites marches en direction de l’appartement, avant qu’une proposition plus que alléchante lui arriva à l’oreille. Un éclat se dessina sur son visage, avant de répondre avec un air amusé. « Oh vraiment ? Bah attend, on va trouver une solution. » La solution était toute trouvé, il se leva rapidement avant de la rejoindre rapidement le sourire aux lèvres pour une douche plus que complice.

Une fois propre et surtout plus amoureux que jamais, les deux presque trentenaires marchèrent en direction d’une petite crique. Le jeune homme, gentleman dans l’âme portait le sac contenant les serviettes et autres trucs que sa petite amie avait pu mettre dedans. Cette dernière semblait soudainement s’inquiéter pour la température de l’eau, ce qui le fit vaguement sourire. « On s’en fiche, puis si elle est froide, compte sur moi pour te réchauffer. » Une remarque digne d’un Basile Flaversham en forme, tandis qu’il lui passa le bras autour des épaules. L’eau n’allait sûrement pas être à son plus chaud, mais pour l’écossais elle sera sûrement parfaite. Au bout de quelques minutes de marches, ils arrivèrent sur le bord le sable de la petite plage, absolument déserte. « Au moins, on risque pas de ne pas retrouver nos serviettes. » Que demandait de plus qu’une intimité parfaite jusqu’à la plage ? Basile était aux anges et ne tarda pas à étaler les serviettes de plages et de retirer son haut, afin de se retrouver en short de bain. « A l’eau mini miss ? » Un sourire espiègle avant de passer ses bras autour d’elle et de l’embrasser tendrement en souriant, faisant tomber ce chapeau de paille.

Arrivés sur le sable fin, le couple s’arrêta pour déposer les affaires à un point précis. Victory balaya les environs d’un regard approbateur avant de rire doucement à la remarque de Basile. Depuis le temps qu’elle le connaissait, elle aurait presque été déçue s’il n’avait pas fait son petit numéro de dragueur des bacs à sable. « J’en attendais pas moins de toi. »

L’anglaise se débarrassa de la robe de plage qu’elle avait enfilée pour se retrouver en maillot de bain, laissant le vêtement de côté. Avec un sourire faussement victorieux, elle apprécia d’un nouveau coup d’œil l’absence totale d’autres personnes. « Qu’est-ce que tu crois, j’ai fait privatiser la plage bien sûr. Je suis Victory Willard. » C’était évidemment un mensonge, la jeune femme ayant certainement la capacité de réserver des lieux publics pour elle seule si elle l’avait vraiment voulu – mais Dieu merci elle n’en avait ni l’égo ni l’utilité dans un pays comme la Grèce où ils étaient normalement assurés d’être loin des journalistes, des photographes ou de n’importe quel badaud susceptible de gâcher leurs vacances. « Au moins on est tranquille et c’est parfait comme ça ! » savoura à voix haute la jeune femme avant de se retrouver piégée dans les bras de Basile.

« Mon chapeau … » fit-elle semblant de chouiner alors qu’elle s’en moquait complètement. La brune sourit à travers le baiser donné par son petit ami avant de lui donner une petite tape à l’entente du surnom favori que l’Auror lui attribuait. « Gna-gna-gna. » Elle n’aimait toujours pas qu’on lui rappelle sa gloire passée de mini-miss mais de la part de Basile, Victory ne pouvait pas espérer qu’il oublie ce détail aussi hilarant de sa vie – il ne se priverait jamais de le ressortir à tout moment, de toute manière. « Je suis sûre que je nage mieux que toi ! » le provoqua t-elle délibérément, persuadée qu’à partir de cet instant, l’écossais allait tout faire pour lui prouver qu’il était aussi à l’aise dans l’eau qu’un dauphin – ou quelque chose d’un peu plus viril et fort, songea Vic en riant intérieurement. Elle lui adressa un clin d’œil taquin avant de se mettre à courir en direction du bord de l’eau. Se précipiter pour se jeter à la mer n’était pas la chose la plus avisée à faire en plein mois de février mais Victory restait Victory. Elle jeta un regard hilare à Basile alors que ses pieds s’immergeaient dans l’eau claire. « Parce que monsieur, la nage du bouchon de liège n’existe pa-aaaaaaah » La brune poussa un cri, une vague d’eau venant la frapper jusqu’au ventre et lui rappelant que même en Méditerranée, l’eau n’était pas celle d’une piscine chauffée. « Elle est trop froide ! Oh mon dieu mon dieu mon dieu. »

« Je deviens si prévisible. » Le soleil réchauffait un peu son dos, tandis qu’il s’approchait de la jeune femme rigolant à sa blague grivoise. En compagnie de la brune, il s’était toujours surpassé à trouver les meilleurs punchlines, comme un leitmotive personnel -et il fallait croire que cela plaisait à la milliardaire. Surtout qu’elle n’était aucunement en reste quand il s’agissait d’humour et ça, il le savait mieux que personne. « Tu aurais dû demander la ville au passage. » Il n’avait pas la moindre idée de l’étendu des richesses de la famille Willard, mais il supposa que privatiser une ville entière devait réellement revenir à cher. Ses mains entourèrent de le dos de la brune, tandis qu’il la tirait contre lui, plongeant son regard sur son visage. Le sourire de Victory était presque aussi rayonnant que le soleil et cela ne pouvait pas plus ravir l’écossais. L’anglaise râla pour le chapeau, plus par principe qu’autre chose, ce qui amusait un peu l’auror. « Il était pas très beau. » Honnêtement, il s’en fichait vraiment, trouvant que Victory était belle en toutes circonstances et encore plus sans vêtement d’ailleurs.

La provocation de la brune le fit lacher un petit rire, tandis qu’il observa un peu la mer d’huile que se tenait à quelques pas. Basile n’était clairement pas un nageur de compétition, mais se débrouillait plus ou moins bien. Après, comme elle lui avait caché des talents de mini miss, elle aurait très bien pu cacher être une bonne nageuse. « Tu veux nager jusqu’à la bouée pour voir ça ? » Il rigola un peu, avant de voir la jeune femme partir en courant en direction de l’eau. Il adorait la regarder et sur cette plage, elle avait presque des airs d’anges. Il la rattrapa rapidement, surtout que cette dernière se stoppa rapidement à cause de la température. Avec un sourire franchement malicieux, il attrapa la jeune femme pour la porter comme une véritable princesse. « Pauvre chaton. » Un air mutin sur le visage, tandis qu’il s’avançait plus loin, avant de plier les jambes et par la même occasion de la plonger dans l’eau. Quelques années avant, il l’aurait sûrement jeté dans l’eau et rigolé comme une idiot, mais aujourd’hui, un peu de douceur ne faisait pas de mal, déjà qu’elle devait déjà le voir comme un traite à ce moment la. Une fois les épaules dans l’eau, il embrassa tendrement la brune en souriant. « Ca fait du bien d’être là. » Elle n’imaginait même pas à quelque point c’était libérateur de profiter d’un tel moment.

« Non, une ville c’est trop de boulot à entretenir. » objecta la brune d’un ton faussement sérieux avant d’éclater de rire en entendant le commentaire charitable dont se fendit son petit ami au sujet de son couvre-chef. Basile n’était absolument pas connaisseur en matière de vêtements et de style – elle en avait eu la preuve depuis un certain nombre d’années – alors ce genre de remarques de sa part ne l’offusquaient même plus. « Arrête, c’est un cadeau de ma sœur. »

Une fois les pieds dans l’eau, le défi qui semblait le plus logique dans ces conditions était de voir qui serait le premier à arriver jusqu’à la bouée. La brune se fendit d’un rire avant de secouer la tête, chassant l’idée comme si elle était parfaitement inappropriée. « La bouée ! Mais quel manque d’ambition Flaversham ! Je dis qu’on nage jusqu’à l’horizon. » Sa soif d’aventure fut cependant bien vite revue à la baisse ure une fois refroidie par la vague glacée qui lui avait chatouillé le buste et la jeune Willard se raccrocha au cou de Basile, abandonnant toute forme d’indépendance et de dignité – elle penserait à sa fierté plus tard. « Ok, ok, la bouée ça suffira. » lui accorda t-elle non sans grelotter un peu avant de se laisser porter par l’Auror qui lui, n’avait pas l’air de se soucier plus que ça de la température de la mer. Il était plutôt comme un poisson dans l’eau et son élan de confiance ne manqua pas d’inquiéter la brunette, qui connaissait bien l’animal et qui sentait la blague foireuse arriver de très loin. Ils avaient déjà essuyé plusieurs batailles d’eau et à l’époque de Poudlard, Basile n’avait jamais eu aucun scrupule à attraper Victory pour la jeter dans le lac – un vrai gentleman, comme toujours. « Tu me lâches pas hein ! Sinon je te jure que tu le regretteras. » Pas vraiment en position de faire du chantage par la menace, la rentière fut quelques secondes plus tard définitivement mise dans le bain par l’écossais, hilare. Elle se contenta de pousser un nouveau cri mais ne le laissa pas tranquille pour autant : puisqu’il avait dit qu’il la porterait, elle avait décrété que ça serait du début jusqu’à la fin.

Pendant leur traversée de la mer, Victory observa Basile avant de sourire tout simplement. Voir le visage du jeune homme détendu lui faisait tout autant plaisir que cette idée de voyage en amoureux. Vic n’avait plus espéré voir une telle sérénité chez lui ces derniers mois, et l’entendre de sa propre voix lui confirmait ce sentiment de bien-être. « Oui. J’aurais pas dit non à deux ou trois degrés de plus pour l’eau mais en effet, ça fait du bien. »

Si la brune avait joué les dames en annonçant pouvoir nager jusqu’à l’horizon, elle changea rapidement d’avis, ce qui amusa bien l’écossais. « Je me disais bien aussi. » Lancer des petites boutades à la brune lui avait toujours paru infiniment naturel et qu’ils soient en couple ou non n’y changera rien. L’humour était une base dans leur couple et puisque cela semblait fonctionner, il n’allait pas s’en plaindre. Pour lui, tant qu’il pouvait s’amuser tout en profitant de l’amour presque idyllique qu’il vivait, tout lui allait parfaitement. C’était bien plus qu’il ne l’aurait imaginé d’ailleurs, lui qui s’était fait à l’idée de finir seul et de mourir sûrement jeune. Pourtant, quand il tenait la brune dans ses bras, il ne pouvait plus s’imaginer sans, il ne voulait plus retourner à son ancienne vie de célibataire accompli. Il rigola un peu en entendant la belle, la tenant contre lui avec un naturelle déconcertant. « C’est une menace ? » Il n’en pensait pas un mot et quand bien même cela pouvait en être une, il n’avait pas vraiment peur. Non pas que Victory soit une personne faible, loin de là d’ailleurs, il savait qu’elle ne se plaindrait pas pour si peu.

Il la plongea un peu dans l’eau, la gardant dans ses bras comme l’objet précieux qu’elle était, véritable joyaux de sa vie. Il marchait un peu en direction de la bouée, regardant l’horizon au loin. S’il trouvait se voyage agréable, il n’était apparemment pas le seul et il était d’autant plus heureux de savoir que cela été partagé avec elle. « Je vais reprendre le boulot en rentrant et je pense que sans toi, ça serait pas le cas. » Il ne lui en avait pas encore réellement parlé et il trouvait que c’était un bon moment pour, surtout qu’il savait très bien que c’était parfaitement grâce à elle. Tout ce qui était positif dans sa vie, venait d’elle et de ses amis, ce dont il était éternellement reconnaissant d’ailleurs. Il s’arrêta avant de perdre pied et plongea ses yeux dans ceux de la brune, lui caressant un peu les côtes. Il la trouvait sublime sous ce soleil, dans ce maillot de bain et avec ce sourire, si bien qu’il craqua rapidement et l’embrassa tendrement. « Je t’aime. » Trois mots qui était lourd de sens dans la bouche de l’écossais et qu’il ne regrettait pas un instant de dire à la brune.

Bien sûr qu’elle le menaçait. Le jeu, c’était leur toute première forme de lien affectif. « Si je dis oui, qu’est-ce qui va se passer ? » questionna une Victory aventureuse, un petit sourire espiègle illustrant son propos. Elle n’avait aucun doute sur l’issue de ce qui se passerait s’ils commençaient à se chamailler et à se couler comme des gamins – Basile et elle ne pouvaient pas vivre autrement.

Au-delà de leurs taquineries, le calme et la plénitude de la situation eurent tôt fait de leur rappeler qu’ils étaient loin de leurs soucis, loin des inquiétudes et des récents drames de leurs vies. Ces quelques jours retirés du monde anglo-saxon leur allait bien et les déclarations du brun le confirmèrent, réchauffant le cœur et l’espoir de la rentière d’une chaleur nouvelle et douce. Cela faisait un moment qu’elle avait l’impression de se battre contre des chimères invisibles et des entités fortes, beaucoup plus fortes qu’elles, mais finalement elle voyait enfin la victoire briller dans les yeux de Basile. « Je suis sûre que tu en es capable. Et de toute façon tu sais que tu n’es plus seul maintenant. » lui assura la jeune femme en caressant doucement sa nuque. Elle voulait lui témoigner au maximum de son soutien indéfectible et de l’affection réelle et profonde qu’elle éprouvait pour elle. Victory avait confiance en lui et savait que s’il voulait retourner travailler comme avant, c’était qu’il s’en sentait sinon la force, le courage de pouvoir revivre, mieux qu’avant.

Apprendre qu’elle était pour partie responsable de son envie de vaincre ses démons n’était pas pour lui déplaire, mais Vic’ avait le triomphe modeste et surtout elle ne voulait pas lui ôter le fait, évident et pourtant sûr, que c’était lui seul qui avait pu décider de se battre et de se reprendre en main. Elle ne pouvait qu’être fière de lui, et savoura leur étreinte et son baiser avec fougue avant de murmurer, un petit rire dans la voix. « C’était ma réplique. » Sous cet air plaisantin, Victory peinait à cacher le bonheur qui la comblait. Entendre ces mots de la part de l’Auror la touchaient toujours comme si c’était la première fois qu’elle les entendait et qu’elle les croyait. Elle le piégea, ses jambes s’enroulant autour de lui tandis que sa main venait jouer avec quelques gouttes d’eau qui perlaient sur sa joue. « Moi aussi je t’aime. Et je suis vraiment contente d’être là avec toi et de te voir heureux. » Ses doigts achevèrent de dessiner des sillons imaginaires sur sa peau pour retourner effleurer le dos de Basile, son corps restant tout près du sien tandis qu’elle observait l’horizon avec l’ombre d’un sourire serein.

A part les requins, rien ne pouvait ruiner ce moment. Et c’était parfaitement ce qu’il leur fallait. « Maintenant qu’on y est, elle est pas si froide ! » Finalement on pouvait s’habituer à tout. La jeune femme lâcha doucement prise et se retrouva à flotter à un raisonnable mètre de son petit ami, effectuant quelques brasses avant d’esquisser un sourire et de tourner la tête vers l’écossais. « Qu’est-ce que t’en penses ? » Sans attendre, elle lui envoya une petite vague d’eau dans la figure d’un mouvement de bras, l’éclaboussant juste assez pour être sûre de l’avoir provoqué. Et avant qu’il ne tente de répliquer, la jeune femme se mit en tête de s’échapper à la nage – une tâche qui dans l’idée s’avérait plus facile à dire qu’à faire étant donné que Basile était bien plus sportif qu’elle et qu’il allait très facilement la rattraper.

La menace n’en était pas une, mais autant jouer le jeu jusqu’au bout. Si bien qu’il lui lança un sourire taquin avant de lui dire à l’oreille. « Je sais pas, je pourrais accidentellement te perdre ici. » Bien sûr, il n’avait aucune envie de perdre sa jolie brune ici, mais en plus il ne doutait pas une seule seconde qu’elle pourrait se débrouiller toute seule pour revenir à Londres -et au passage se venger. Victory était une fille forte, il l’avait toujours su et finalement c’était ce qui l’avait toujours attiré. Grâce à elle, et à d’autre, il allait reprendre sa route sur le droit chemin laissant en arrière les mauvais moments, comme il l’avait toujours fait. Reprendre le travail était déjà une étape très importante à ses yeux, simplement parce que cela prouvait qu’il s’était repris. « Bien sûr que j’en suis capable ! Tu m’as pris pour l’autre idiot d’irlandais ! En voilà un qui m’a presque manqué. » Son collègue de la brigade, celui qu’il adorait charrier à chaque occasion, il se demandait bien ce qu’il avait pu devenir depuis le temps. Peut-être qu’il avait gagné en grade, ou qu’il se contentait encore de son travail pour manger des beignet et boire des cafés froids. Finalement, jamais il n’aurait jamais pensé dire un jour dans sa vie que revoir Greenberg serait un plaisir -mais tout peut arriver dans la vie.

Ses yeux ne quittaient plus ceux de sa bien aimée, se demandant pourquoi ils n’avaient rien tenté avant. Avec du recul, le caractère ambiguë de leur relation était plus qu’évident. Se voiler la face pendant dix-sept ans était une prouesse, mais finalement les choses rentraient dans l’ordre. Les doigts de la brune sur son torse le fit légèrement frissonner, tandis qu’il l’embrassa tendrement avant de lui sourire avec ce sourire si personnel. « Vicky la sorcière. » Ce surnom venait de sa troisième année à Poudlard, bien qu’il n’en savait plus les raisons, il continuait à le lui attribué, simplement parce que cela faisait remonter de bons souvenirs. Une époque insouciante où tout allait bien. Après quoi, tout à basculé, la mort de sa mère pour commencer, puis celle de son meilleur ami, dans le sens métaphorique bien sûr. Heureusement, ils pouvaient désormais se prélasser au soleil et pensait à rien d’autre que la température de l’eau. Joueuse, elle l’éclaboussa assurant que l’eau n’était pas si froide, sur quoi il réenchérissa de la manière la plus Basilienne qui soit. « Ah oui ? Dommage, j’aurai bien aimé que tu me réchauffes ou inversement. » Un sourire en coin, avant de rattraper la brune. Basile ne changera jamais d’humour, mais au moins il arrivait à prendre vraiment goût à la vie de couple.

La jeune femme esquissa un large sourire, toujours prête à le provoquer. Ses yeux semblaient dire « essaye un peu de me perdre pour voir », et à cet instant elle avait tout l’air d’une enfant. Ca pouvait paraître idiot, mais elle était véritablement heureuse de vivre un moment aussi simple et aussi agréable avec Basile. Alors même s’il avait fallu partir à des milliers de kilomètres de Londres pour avoir du répit et laisser en stand-by leurs boulots respectifs, tout ça en valait bien la peine.

Parlant de travail, voilà que le sujet n’avait pas mis longtemps à revenir sur le tapis. Et plus surprenant, Basile arrivait même à placer le nom de Greenberg au beau milieu de leur voyage en amoureux. Il y avait de quoi rire. « Tu vois, même tes pires collègues te manquent. » Elle gloussa. Ils n’auraient ni l’un ni l’autre jamais pu aller jusqu’à dire que si Nikolaï Bolgarov était peut-être un peu regretté, le sentiment soit le même vis-à-vis de gens comme Barnaby. Leur inimitié ne datait pas d’hier, ils ne pouvaient pas s’entendre sérieusement et même s’ils passaient le plus clair de leur temps à s’envoyer des tacles, ils ne savaient pas non plus s’ignorer et se laisser tranquille. Néanmoins tout cela, tous ces petits rites absurdes faisaient partie de la routine de Basile. Et s’il avait envie de revenir à cette normalité, c’était bon signe.

Le surnom qu’il employa pour la taquiner fit remonter une vague de souvenirs, d’eux et de leurs têtes d’enfants trublions en troisième année, de Jessie, de cette insouciance qu’ils avaient appréciée. Après, les choses s’étaient compliquées, ils avaient grandi. Forcés par le temps et par les événements. Pourtant avec de la chance et quelques efforts, ils s’étaient retrouvés. C’était le principal. « Oh, quelle maturité Flaversham ! On m’avait pas appelé comme ça depuis Poudlard. » Elle explosa de rire comme une gamine de dix-sept ans. La discrétion était toujours son fort d’ailleurs, rien n’avait changé depuis le temps.

Maintenant qu’ils barbottaient et qu’ils s’accomodaient tant bien que mal à la fraîcheur de l’eau, Basile était déjà reparti dans ses petites allusions toutes personnelles, ce qui amusait beaucoup trop Vic pour qu’elle s’en plaigne – au contraire. Elle lui adressa un sourire malicieux, faisant mine de ne pas voir où il voulait en venir. « Ah oui ? » Elle s’approcha en quelques mouvements de lui, le regard espiègle. Elle aimait vraiment trop le faire mariner, même si elle devait avouer qu’elle avait aussi tout autant de peine à ne pas lui céder. « Quel homme insatiable. Très bien, je dis qu’on rejoint le sable et on avisera si tu mérites vraiment un peu de chaleur ! » Et sans lui laisser le temps de réagir, elle fit volte-face pour se jeter à nouveau dans l’eau et nager vers le rebord le plus rapidement possible tout en s’écriant, joueuse jusqu’au bout. « Si t’arrives après moi, ça sera perdu ! »