Jingle bells, jingle bells

Jingle all the way

« Quand est-ce qu’ils arrivent ? » chouina Hazel, chargée de vérifier qu’il ne manquait rien sur la table recouverte de rouge, de vert et d’or. C’était une véritable torture d’avoir les cadeaux sous le sapin devant elle et de ne pas pouvoir vérifier lesquels étaient les siens – d’autant plus que sa sœur la surveillait de près. Si elle voulait se venger en mangeant les toasts préparés pour les convives, elle ne le pouvait pas non plus, sous peine d’être très sévèrement rabrouée par miss Guenon-en-chef. « J’ai faiiiim. » geignit-elle, comme pour rappeler à sa famille entière qu’elle était une impatiente finie.

Noël, meilleur jour de l’année – et pire moment pour la faire attendre. Dans son pull de Noël rouge criard, avec son bonnet assorti et ses grandes chaussettes fourrées blanches, Hazel avait des airs de lutin grognon. Elle n’en perdait pas le Nord, ne cessant de regarder l’horloge – et espérant l’arrivée la plus rapide possible de Donovan, son acolyte. Ses yeux croisèrent pour la millième fois le gigantesque et mystérieux cadeau qui trônait sous une des branches du sapin de Noël. Dieu qu’elle mourrait d’envie de savoir s’il était pour elle, celui-là. « Janounette, le gros paquet là-bas c’est pour q- » La sonnette interrompit littéralement ses supplications, et la brune passa de la mignonnerie à l’hystérie pure et simple, faisant perdre au passage la moitié de l’ouïe gauche de sa sœur. « OH MON DIEU C’EST EUX. »

Ni une ni deux, la Gryffondor se rua dans le vestibule, courant pour ouvrir la porte et accueillir son oncle, l’amie de celui-ci et bien évidemment, son cousin favori. « DONNIIIIIIIIIIIIIIIIIE ! » Ne laissant pas en reste de câlins et d’embrassades le restant de la petite famille, la jeune demoiselle se poussa pour les presser à entrer, sautillant presque sur place. « Joyeux Noël à vous ! » lançait-elle à la cantonnade.

electric bird.

Jingle bells, jingle bells

Jingle all the way

La fête pouvait enfin commencer. Tout le monde au chaud et les manteaux rangés dans l’entrée, la salle à manger se remplissait petit à petit et une véritable odeur de cuisine embaumait. Hazel se sentit à cet instant plus que jamais heureuse de passer ce moment avec sa famille. Sa sœur avait d’ailleurs bien cerné son euphorie contaminante et débordante. « Mais non, pas du tout ! » L’accueil à moitié hystérique qu’elle leur avait réservé démentait partiellement ce refus, tout comme le très large sourire enfantin qui ornait son visage depuis qu’ils étaient tous là.

Hazel ne doutait pas l’ombre d’une seconde que les présents achetés par Donnie allaient les satisfaire. S’il était un véritable lutin de Noël, il était aussi doué pour préparer six mois à l’avance les fêtes et avait un talent spécial pour toujours dénicher le cadeau qui allait faire son effet. A croire que Donovan aurait pu réellement descendre de la lignée du Père Noël si ce dernier avait existé.

La brune poussa un petit cri de joie mêlé d’offuscation en songeant qu’il était inconcevable d’oublier de gâter Donnie, surtout à un moment pareil où cela aurait pu déclencher la troisième guerre mondiale. « Evidemment qu’on y a pensé ! Enfin, que le père Noël y a pensé. » corrigea t-elle pour la forme avant de pouffer et de suivre de près son cousin. Comme à chaque fois qu’ils célébraient Noël, la première tâche consistait pour les deux enfants diaboliques d’inspecter ce qui se passait sous le sapin – quitte à évaluer le pourcentage de chances d’avoir des cadeaux géniaux, il fallait donner la main à la patte. La jeune fille se contenta donc d’observer avec les yeux, cherchant des indices comme des noms ou des formes qui auraient pu permettre d’identifier leurs présents potentiels. « Il y en a des énormes ! Je parie que c’est pour moi. » La jeune fille faisait à chaque fois exprès de dire que les plus gros cadeaux étaient pour elle, rien que pour voir la tête déconfite de Donnie durant une seconde et entendre son argumentaire expliquant que plus grand était l’emballage, plus ça lui était destiné.

Comme si l’aînée de la pièce pensait être tranquille, une idée brillante fut lancée et les deux se tournèrent vers elle, l’incitant à approuver largement cette ouverture très précoce des cadeaux. « Oh ouais Jane, s’teuplé ! On peut ? » A la moue de Donnie elle rappliqua avec la même grimace de chaton mouillé, espérant sans pourtant vraiment y croire à la clémence de sa grande sœur, qui était intransigeante sur les traditions de Noël et les timing – on n’ouvre pas ses cadeaux dix secondes après avoir dit bonjour aux invités et aux hôtes.

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Jingle bells, jingle bells

Jingle all the way

La Médicomage ne pouvait jamais leur dire non éternellement. Déjà parce qu’ils étaient respectivement sa petite sœur et son cousin, et puis parce que leurs bouilles d’adorables crapules auraient fait céder n’importe quelle porte blindée émotionnelle.

La plus âgée du trio accepta donc, sous condition de les surveiller pour éviter toute triche ou débordement – elle se souvenait encore sans doute de l’incident du sapin d’il y a trois ans, où sous le coup de l’excitation, les deux plus jeunes avaient complètement renversé l’arbre de Noël – qu’ils déballent leurs cadeaux. Les deux petites furies sautillèrent de joie, Hazel chantonnant même un « Promiiiiiis Janounette ! » avant de s’approcher du tas de papiers cadeaux chatoyants.

Ses yeux cherchaient avec avidité les paquets où son nom serait inscrit – et elle en avait déjà repéré quelques uns. « J’aurais pas mieux dit. » rajouta la petite brune en écho à l’enthousiasme de sa grande sœur. Même adulte, elle restait une Risenfield, et chez eux, les festivités de ce genre étaient des traditions qu’on ne pouvait pas ne pas adorer. Soit parce qu’ils étaient américains et qu’ils faisaient donc tout dans l’extrême le plus kitsch, soit parce qu’ils avaient tous un gène inconnu ancré en eux, celui de l’emballement fanatique pour tout ce qui induisait l’achat et l’offre de cadeaux.

Hazel observa Donnie se déchaîner et déballer ses premiers présents, une joie incommensurable éclatant à chaque fois qu’il découvrait quelque chose – le balai était l’apothéose de son bonheur. « Eh beh ! T’es gâté toi ! » s’exclama avec un grand sourire la septième année. Son petit cousin méritait au moins ça, vu comme il avait été sage cette année. Le rouge et or avisa ensuite un paquet qu’il identifia tout de suite comme celui de son meilleur ami, ce qui fit rire la jeune fille. « Oh non, tu crois que Benny te ferait un cadeau ? » Son sourire espiègle voulait bien dire ce qu’il voulait dire et elle encouragea son cadet. « Allez ouvre-le Donnie de la Jungle ! »

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Jingle bells, jingle bells

Jingle all the way

La jeune fille, un peu lassée d’avoir à attendre pour déballer ses présents, se décida à suivre le mouvement et craqua pour attraper le premier paquet cadeau qu’elle ouvrit avec délectation. Elle en extirpa un vêtement en une seule pièce qui lui arracha une exclamation de joie à la vue des faux bois en tissu greffés sur le onesie. « Oh trop choueeeeeeette ! Merciiiiii ! » Hazel colla une bise sur la joue de Donnie avant d’envoyer bouler le reste du papier cadeau et de tendre le pyjama devant elle pour mieux l’admirer. « Il a l’air trop confortable. »

Elle allait bien évidemment se glisser dedans dès ce soir, ça ne faisait pas un pli – mais le reste des présents les attendait, aussi reposa t-elle finalement son déguisement de renne avant de prendre le cadeau que lui tendait Donnie, qui avait l’air encore plus surexcité et joyeux à l’idée que Benny ait également pensé à elle. La Gryffondor était honnêtement flattée de savoir que son ami avait pensé à elle, même si elle n’avait aucunement besoin de recevoir des cadeaux de Noël de la part du blond pour l’apprécier. Heureusement, en un sens, qu’elle avait pensé à le gâter lui aussi, auquel cas elle se serait sentie vraiment gênée d’être aussi gâtée. « Génial ! » Avec un grand sourire, elle approuva d’un petit signe de tête les paroles de son cousin. « Il faudra vraiment qu’on le remercie, il est adorable. » Loin de se douter de l’ambiguïté que ses paroles provoqueraient sans doute une mini-hystérie chez son cadet, la jeune américaine déballa le présent pour cette fois-ci y trouver un très joli pull – qui lui fit automatiquement penser à Balthazar au vu de l’inscription brodée – et une lettre. Hazel reposa le parchemin pour enfiler le sweat qui lui allait très bien, Benny ayant donc fait du bon travail en tant que lutin du Père Noël.

La brune ouvrit ensuite le courrier qu’il avait joint pour le lire et esquissa un petit sourire tout attendri. Bennett était vraiment trop gentil, elle se promit de lui écrire dès demain pour lui faire part du succès que ses présents avaient eu. Rangeant le reste des cadeaux qui commençaient à former un petit tas honorable, la rouge et or dégota enfin le cadeau que Jane lui avait acheté, un appareil photo Polaroïd. « Merci Jane ! C’est super. » La brunette sauta au cou de son aînée avant de lui demander, très attentive. « Tes cadeaux t’ont plu au moins ? »

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