Mama’s baking turkey

And Dad is making pop-corn balls

Assise en tailleur sur un des fauteuils les plus moelleux de la salle commune, Hazel était plus concentrée que jamais. Armée d’une paire de ciseaux, elle découpait minutieusement un amas de feuilles pliées selon un patron soigneusement dessiné. La plupart des quelques élèves présents dans la pièce vaquaient à d’autres choses bien plus constructives – la révision de leurs examens ou la préparation de leur prochaine sortie à Pré-au-Lard -, mais elle était la seule entourée d’un fouillis de chutes de papiers colorés, de bâtons de glue magique et de sticks de paillettes.

Alors qu’elle achevait de donner les derniers coups de ciseaux à son œuvre, elle entendit au loin la voix de son cousin, reconnaissable entre mille, et releva le nez pour lui décocher un grand sourire réjoui. « Donnie, regarde ce que j’étais en train de faire. Des guirlandes –  » Elle déplia l’objet de papier sous son nez, étalant des dizaines de cristaux blancs dans une ligne qui se balançait joyeusement. « – De NOËL ! » S’empressant de partager sa bonne humeur et son esprit festif, la septième année dévoila le reste de ses décorations étalées autour d’elle. « Celle-ci a des flocons mais j’en ai fait d’autres avec des étoiles, des sapins et même des cœurs … » Chacun pourrait même écrire un petit mot gentil sur les guirlandes ; voilà de quoi donner un léger avant-goût de Noël à sa maison préférée.

« On pourrait les accrocher partout dans la salle commune. Après tout Noël va vite arriver. » L’américaine poussa quelques affaires de travaux manuels pour laisser de la place à Donovan, et se pencha vers la petite table basse près de la cheminée pour piocher une Patacitrouille qu’elle écrasa entre ses doigts avant de l’engloutir toute crue. « C’est triste qu’on ait pas de bal comme l’an dernier. Tu te souviens ? On s’était bien amusés – enfin mis à part … Zahari, et tout ça, quoi. » Cette remarque nostalgique ne lui ressemblait pas vraiment. L'esprit des derniers jours de décembre était toujours propice à la bonne odeur de la cannelle et des biscuits de pain d’épice, aux cadeaux brillants sous les sapins et aux gros pulls en laine, mais aussi aux moments plus cérémonieux, comme le bal de l’an dernier. Un événement mémorable, car même s’il avait été à l’origine d’une grosse dispute au sein du Genius Crew, Hazel voyait maintenant les choses sous un autre angle, se rappelant en quelque sorte de ce premier rite de passage où elle avait été presque une vraie fille, et où Oswald l’avait vue comme tel.

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« Si tu vois Preston dans un couloir, tu l'attrapes pour moi. » Comme bien souvent, Donovan était à la recherche de son chat, où plutôt, il espérait que quelqu'un le trouverait avant de devoir faire tous les couloirs lui-même pour finalement le retrouver sous son lit. Tous le monde à Poudlard connaissait son chat et celui-ci se faisait très souvent raccompagné jusqu'à la salle commune. Alors qu'il était en train de discuter de son chat avec des sixièmes années, il entendit la voix de sa cousine l'interpeller. Cette dernière se tenait sur une des tables de la salle commune à préparer les décorations de Noël, un amour pour cette fête qu'ils partageaient très largement. D'un signe de main il salua ses amis, avant de rejoindre la brune. « Hazelnut Butter, déjà sur les décorations de Noël ? J'espère que tu es aussi à fond sur mon cadeau. » Donovan et sa passion des cadeaux n'était pas un secret et encore moins pour sa chère cousine. « Tu devrais en faire une avec des bonshommes de neige. » Il tira la chaise la plus proche pour s'installer à côté d'elle.

« Ouais carrément, puis comme ça on aura l'impression d'être déjà en vacances. » Sans plus attendre il attrapa du papier pour faire une guirlande aux couleurs de leur maison, il n'était peut-être pas le plus doué en art manuel, mais une guirlande semblait un minimum à son niveau. L'histoire du mal le coupa un peu dans son élan, il se souvenait parfaitement de comment cela avait fini, en particulier pour la petite brune. « Ouais, c'était sympa, mais voilà. Tu y serais allée avec qui cette année ? » Une question assez neutre qui lui permettrait peut-être d'en savoir plus sûr les histoires de coeur de la plus âgée.

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La brunette accueillit son cousin avec un sourire largement chaleureux. « Bonne idée. Tu m’aides ? » La jeune fille poussa vers lui quelques feuilles de papier crépon et diverses fournitures – il y avait au moins assez de paillettes multicolores pour poudrer tout le château et ses tours. C’était toujours plus amusant de refaire la décoration de la salle commune à deux que seule, surtout qu’Elliot n’était pas là pour l’aider – elle devait encore être collée à Balth’.

Elle reprit son activité de découpage avec attention, sans pour autant négliger la discussion que Donovan avait lancée. Cela faisait quelques temps qu’elle n’avait pas pu passer du temps avec son cher petit cousin, et clairement ces opportunités lui manquaient. Aussi était-elle toujours heureuse de pouvoir parler avec lui à cœur ouvert. « J’en sais rien. » La réponse n’était sans doute pas la plus croustillante qui fut, mais elle avait le mérite de respirer l’honnêteté. « Quand je pense que tout le monde autour de moi a un copain ou une copine … Même Balth, qu’on penserait au dessus de tout ça ! » La jeune fille se mordit la joue : est-ce que la nouvelle était devenue à ce point officielle pour qu’elle en parle à Donnie ? Pas sûre d’avoir totalement mis les pieds dans le plat, la jeune fille tenta de se rattraper le plus naturellement possible. « Enfin je veux dire, tu vois, Elliot l’aime bien. C’est presque pareil. »  Tu parles. A moins que son cousin ne soit devenu aussi idiot qu’un Véracrasse, la bourde au sujet d’Owen n’allait pas lui échapper bien longtemps. Elle continua cependant de parler, pensive, ne cherchant pas à filtrer ce qu’elle avait envie de dire – après tout, elle s’adressait à sa famille. Elle pouvait donc tout dire, ou presque. « Je suis pas sûre d’avoir envie d’un cavalier actuellement. Ca n’apporte que des galères. » La plupart des garçons ne l’intéressaient aucunement. Et le seul qui trouvait grâce à ses yeux n’était ni de son âge, ni de son univers. C’était dire. « Et toi alors ? Toujours autant la cote ? » gloussa t-elle, espérant que changer de cible lui permettrait d’effacer de sa mémoire les pensées qui dérivaient inlassablement dans son esprit.

D’ailleurs, un vrai Risenfield ne pouvait pas vivre dans une ambiance aussi festive sans songer aux présents. La septième année pointa un index déterminé vers Donnie, un sourire malicieux aux lèvres. « Et pour ton cadeau, t’inquiète, j’ai tout ce qui faut ! » Comme s’il avait toujours eu six ans et demi, son cadet n’avait jamais cessé de faire des listes de Noël toutes plus longues les unes que les autres. Hazel avait donc chaque année l’embarras du choix. « Mais il faut que tu sois patient. Et ne pense même pas infiltrer le dortoir comme l’an dernier, je ne l’ai pas caché là ! » En matière d’espionnage et d’enquêtes pour savoir ce qu’il aurait le 25 décembre au matin, le jeune Gryffondor s’avérait redoutable.
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« Avec plaisir, cousine. » Déjà un paire de ciseaux à la main, il s'empressa de découper une forme de bonhomme de neige pour en faire une guirlande aux couleurs de leur maison. Le genre d'activités qu'il avait l'habitude de faire, parce que chez les Risenfield, Noël c'est avant tout une manière de vivre. Parler du dernier bal avec la brune était assez amusant, parce que c'était ce même jour qu'il avait appris les sentiments que son meilleur ami éprouvait à l'égard de cette dernière et il était secrètement assez heureux que celle-ci ne soit plus avec son serpentard. Hazel semblait un peu blasée sur le plan romantique et Donovan préféra ne pas trop insisté, histoire de ne pas tout gâcher -de toute manière, il valait mieux qu'elle soit seule que mal accompagné à ses yeux. « Je vois. Tu sais quoi, je t'aurai prêté Bennie pour le bal, comme ça tu aurais un cavalier, mais pas de galère. » La subtilité par Donnie Risenfield, déjà en vente chez votre marchand de journaux. Seulement, qui pourrait lui en vouloir d'essayer de caser les deux meilleures personnes qu'il connaissait sur terre en couple ?

La question de la brune l'amusa un peu. Donovan avait parfaitement conscience de sa popularité et voyait bien que toutes les filles l'adoraient, seulement on ne pouvait pas dire qu'il avait réellement la côte du côté masculin. Bien qu'il assumait parfaitement sa sexualité, ce n'était pas vraiment le cas de tout le monde, surtout à leur âge, cependant il ne se posait pas plus de questions que cela pour le moment. Il aura bien le temps, le moment venu. « Y a des gars vraiment pas mal, mais bon tu comprends. » Le gryffondor avait peut-être assez de courage pour s'assumer, mais risquer de se prendre un râteau par un hétéro en était une autre. Ça ne le gênait pas vraiment de parler de lui, encore moins à sa cousine. « Genre, y a le poursuiveur de poufsouffle qui est vraiment pas mal. » Un garçon un peu plus jeune que lui, qu'il avait remarqué lors de leur dernier match, il faudrait qu'il mène l'enquête.

Quand elle avoua avoir déjà acheté son cadeau Noël, une légère étincelle s'alluma dans ses yeux et il sautilla légèrement sur sa chaise. « Tu gères Hazelnut ! Moi aussi j'ai déjà ton cadeau, tu vas aimer je pense. » Pour dire vrai, il avait déjà acheté les cadeaux de Noël pendant les vacances d'été et ils étaient déjà emballés depuis de mois -on pouvait dire qu'il était prévoyant. « J'ai celui de Jane aussi, ça va être cool le réveillon cette année, non parce que l'année dernière c'était un peu nul sans toi. » Non parce que les repas de quatre heures, ce n'étaient pas la chose la plus amusante sur terre.

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« C’est gentil, ça. » remercia la jeune fille avec un petit sourire. Bennett, le meilleur ami de Donovan, était, il fallait le reconnaître, un garçon adorable et au moins aussi drôle et cool qu’eux. Mais dans la tête d’Hazel, l’évidence était claire comme de l’eau de roche : le blondinet devait être plus intéressé par les garçons que par les filles, et elle était prête à parier qu’il était tombé sous le charme de son cousin. Le pauvre, coincé dans le rôle du meilleur ami attitré d’office, devait ramer à faire comprendre au principal intéressé la chose. Et dire qu’elle, elle s’en était rendue compte … Il y a peu de temps, certes, mais elle avait ouvert les yeux. Et il fallait d’ailleurs qu’elle en profite pour le lui faire comprendre, pour rendre au moins un fier service à Benny. Il méritait un peu d’amour, lui aussi ! Avec la subtilité qu’on lui connaissait, l’américaine commença donc sa propagande pro-Harvey le plus normalement du monde. « Et puis c’est vrai que c’est un peu le cavalier idéal, en quelque sorte. Tu vois ce que je veux dire ? Enfin je suis pas sûre qu’il aurait voulu de moi. » Moins discret, tu meurs.

Malheureusement ses premières tentatives eurent l’effet inverse : Donnie se mit à lui parler d’un Poufsouffle, un type qu’elle ne connaissait que de vue et qui, franchement, sans être hideux, souffrait de la comparaison avec la plupart des garçons qui l’entouraient. En tout cas, c’était le message qu’elle devait faire passer. « Ah ouais, je crois voir qui c’est. Un des jumeaux O’Moore, mh ? » Elle s’appliqua à fignoler ses découpes tout en se renseignant en catimini sur la situation. « T’as été lui parler ? » Pourvu que non, songea la jeune fille. Il ne fallait pas qu’il gagne trop de terrain. « Il est quand même pas si beau que ça, je veux dire, si tu compares avec d’autres … Genre Benny est mieux que lui quand même. » Un petit silence, avant qu’Hazel ne poursuive. « Ou Jude, tu vois. Enfin Jude c’est différent, forcément. » Ben oui, forcément, Jude était légitimement au-dessus des standards et de tous les autres garçons de ce château, pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait de son meilleur ami et qu’il était donc par définition le meilleur en tout.

Parler de Noël et faire des guirlandes de papier, voilà ce qui leur convenait le mieux. Les Risenfield étaient les rois du mois de décembre, personne n’aurait osé prétendre le contraire. « J’ai trop hâte moi aussi ! » Il était vrai que l’an dernier, la jeune fille avait du abandonner son cousin à son sort,  « Oui, désolée. Je l’ai fêté avec Jude, Balth et Elliot. C’était sympa mais bon, j’ai été malade quand même. » La septième année se rappelait parfaitement de la gueule de bois qu’elle avait du essuyer le lendemain, tout comme de la gentillesse de Jude qui lui avait tenu les cheveux et l’avait mise au lit pour son propre bien. « Mais t’en fais pas mon p’tit Donnie de la Jungle, cette année on se rattrape ! » La brune se pencha vers lui pour le chatouiller aux côtes avec un sourire farceur. Parfois, voire même un peu trop souvent ils se comportaient comme des bébés. Et ils adoraient ça.

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Un sourire un peu bête sur son visage se dessina quand il entendait Hazel parler de son meilleur ami. Depuis la bal de Noël et la grande révélation de Benny sur ses sentiments pour sa cousine, il s'était mis en quête de créer un nouveau couple composé des deux personnes les plus cools sur terre. « Le cavalier idéal ? Oui, au moins ça ! » Un regard un peu malicieux en direction de la brune, avant de se concentrer sur sa guirlande de Noël. « Moi, je pense que ça ne le dérangerait pas du tout d'y aller avec toi. En plus, je suis sûr qu'il est bon danseur » Donovan lui adressa un sourire sympathique. Il trouvait réellement que les deux iraient à merveille ensemble et ça lui fera sûrement plus de bien qu'avec Zahari.

C'était la première fois qu'il parlait de sa légère attirance pour l'écossais de l'équipe adverse, l'ennui c'était qu'il était plus jeune que lui et apparemment pas forcément du même bord que lui. « Ouais le grand, mais non je ne suis pas encore allé lui parler. » Il soupira vaguement, avant de sourire et de reprendre l'atelier découpage. « Tu comprends c'est pas simple. » La suite fit sans surprise beaucoup sourire le garçon, parce qu'entendre que Benny était “plus beau” voulait déjà dire beaucoup pour lui. « Non, Benny c'est Benny ! » Parfois, il aimerait tout lui dire, mais il avait vraiment peur que son meilleur ami le prenne mal. « Jude ? Ouais, moyen. » Pas très convaincu, il haussa les épaules avant de passer à son sujet préféré, Noël.

« Ouais, tu m'as abandonné. » Il lui tira la langue et lui donna une petite tape sur l'épaule, bien sûr elle lui avait manqué, mais il était tout de même content qu'elle se soit bien amusé avec ses amis. « Cette année ça va être trop bien ! Et je dors avec toi ! » Il rigola en se tortillant quand elle le chatouilla. « Arrrêteeeeuh ! » Puis il riposta rapidement avant de faire tomber le pot de paillette sur elle -de manière accidentelle. « Mince ! Bon, tu ressembles à la fée clochette maintenant. » Histoire de rendre les choses plus drôles, il attrapa une autre poignée avant de lui souffler au visage. Ensemble ils étaient vraiment un gros gamin.

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Le sujet Bennett Harvey était on ne peut plus d’actualité. Il était curieux de remarquer que d’un commun accord non explicite, son cousin avait soudainement envie et besoin de parler de son meilleur ami. Cette occasion était plutôt bonne puisqu’elle lui permettrait d’en savoir plus sur l’attirance potentielle entre les deux rouge et or. « Tu crois ? » fit-elle mine de s’intriguer quand Donnie lui assura que son ami ne l’aurait pas rejeté loin de là. « Je sais pas, j’ai jamais vu Benny danser en fait. » Un garçon avec d’aussi grandes jambes devait avoir l’air très drôle lorsqu’il dansait – un peu comme une girafe.

L’américaine acheva sa nouvelle guirlande, écoutant d’une oreille semi-attentive la suite concernant Killian. Cette histoire l’intéressait beaucoup moins – d’ailleurs s’il pouvait ne rien y avoir entre les deux ça l’arrangerait. Hors de question que son Benny se fasse voler la vedette par un Poufsouffle venu de nulle part. « Pourquoi ? Il est pas gay ? » Elle allait devoir surveiller ça d’un peu plus près. Hazel voulait le bien de Donovan et elle ne trouvait pas meilleure solution que d’y remédier grâce à un nouveau petit ami parfaitement adapté.

Mais ça ne semblait pas encore tout à fait être logique dans la tête de son interlocuteur. Benny devait encore avoir cette image intouchable qu’on associait nécessairement à ses plus proches amis – Hazel n’aurait par exemple jamais pu s’imaginer sortir avec Balthazar, c’était complètement contre-nature, comme être amoureuse de son frère. « Si tu le dis. » Elle haussa les épaules et reprit du papier crépon.

C’était sans compter sur la riposte de son cadet qui répondit à ses chatouilles après s’être plaint d’avoir été délaissé – pauvre biquet. « Tu vas encore prendre toute la couette ! » fit-elle semblant de bougonner alors qu’en réalité, quand son cousin venait dormir à la maison, c’était généralement la fête à la maison pendant toute la durée de son séjour. « Hiiii non … Ooooh ! » Elle s’agita, cherchant à fuir les chatouilles en vain – jusqu’à se retrouver noyée dans un nuage de paillettes. « Aaargh non pas dans les yeuuux … Tu m’étincelles, Donnie ! » La septième année toussa tout en riant, cherchant à s’épousseter. Peine perdue, toute sa tenue et ses cheveux scintillaient, une vraie princesse. La Gryffondor observa rapidement le matériel qui traînait sur la table basse, avisant un pot de peinture rouge. « Ca manque quand même un peu de … COULEUR ! » Elle saisit le tube de gouache et s’en mit sur les doigts pour tracer des traits sur les joues de Donovan, le transformant ainsi en indien peu crédible.

Elle admira son art, satisfaite. « T’es tout beau comme ça. » La brunette explosa de rire. Ils avaient définitivement fière allure.

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Donovan rigola en imaginant son meilleur ami danser, avant d'avouer qu'il avait peut-être un peu exagéré. « Bon, il ne sait peut-être pas danser, mais il sait fais pleins d'autres trucs ! » faire l'éloge de son ami était une chose qu'il avait l'habitude de faire en présence de la brune, dans l'espoir qu'elle puis réaliser à quel point Benny était un garçon extraordinaire. Ce qu'il pensait vraiment et qu'il pourrait dire à chaque élève de cette épaule. « Il fait des calins trop bien, tu aimerais beaucoup j'en suis sûr. » Un sourire en direction de la brune dans l'espoir que cette dernière comprenne la subtilité de cette phrase.

La sexualité de Killian était une énigme qu'il n'avait pas encore résolue et pour dire vrai, ça ne l'étonnerait pas que ce dernier soit parfaitement hétérosexuel comme la majorité des joueurs de Quidditch. « J'en sais rien justement, faudrait que j'enquête plus attentivement, mais ce n'est pas si facile. » Non seulement, Donnie était capitaine de l'équipe des rouges et ors, mais en plus il avait enfin réussi à se faire accepter avec sa sexualité -pour n'avoir jamais rien tenté avec un autre joueur. Si jamais cela devait s'apprendre et que le garçon devait s'avérer de l'autre bord, il serait sûrement en très mauvaise posture pour la suite de sa scolarité.

« C'est vraiment dommage qu'il ne soit pas là pour Noël, il aurait pu le faire avec nous. » Ce qui se serait sûrement soldé par une franche réussite de son plan diabolique qu'il avait nommé -plan girafe. Plan consistant à les mettre en couple et maintenir ce couple jusqu'à un joyeux mariage. Parfois, Donnie allait trop loin dans ses idées, mais cela faisait après tout son charme. Le plus jeune rigola aux éclats pendant que la brune lui attaquait les côtes. « Ouais, je vais prendre toute la couette !! » Quand les paillettes volèrent, il se libéra enfin de l'emprise de sa cousine, qui avait vraiment fière allure avec toutes ses paillettes sur le visage et dans ses cheveux.

Pour se venger, cette dernière lui colla deux traits de peinture rouge sur les joues, lui donnant ainsi un style de petit indien des plaines. « Je suis un indien ! Toi pas gentille avec cousin, toi devoir manger avec cousin ce soir. » Il imitait vaguement l'accent des indiens dans Peter Pan, tel un enfant de quatre qui jouerait avec sa soeur dans sa chambre, sauf qu'ici, ils étaient pas tout seul et devrait en plus manger dans la salle commune dans leurs nouveaux habilles de lumière.

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Dans son esprit, le couple Bennet et Donovan lui paraissait absolument si prévisible et logique que c’était à se demander pourquoi ils n’étaient déjà pas ensemble. A force d’être tout le temps fourrés l’un avec l’autre et de passer leurs journées en cours à côté, ils avaient nécessairement du passer un cap d’intimité et d’entente. Les joues de la demoiselle devinrent rouge écarlate lorsque Donnie sous-entendit qu’il était très doué pour faire des câlins. L’insinuation était très curieuse mais l’américaine s’entêta à faire comme si de rien n’était. « Des câlins ? » Hazel fit mine de ne pas comprendre, haussant un sourcil avant de faire semblant de s’étonner de « l’aveu » de son cadet – qui était loin d’en être un. « Tu fais des câlins à Benny ? » La jeune fille gloussa comme une poule – un symptôme typique des jeunes filles de son âge.

Entendre parler de ce Killian O’Moore ne lui plaisait pas et il fallait qu’elle intervienne, ce qu’elle s’empressa de faire le plus naïvement et joyeusement du monde. « Oh mais laisse-moi faire. Ca me fait plaisir de t’aider. » Si la jeune fille était en temps normal plutôt sincère, ce coup-ci elle avait bien envie de pouvoir prendre les rennes de cette initiative, rien que pour finaliser sa machination personnelle. Donovan la remercierait plus tard.

Les jérémiades de ce dernier concernant les fêtes de fin d’année l’attendrirent et elle lui pinça gentiment la joue. « On invitera Bennett au prochain Noël, t’en fais pas. » le rassura t-elle gentiment. Ca n’était qu’une question de persuasion pour la cadette des sœurs Risenfield de convaincre leurs parents : ils ne pouvaient pas résister bien longtemps à sa petite moue suppliante. En plus, si ça pouvait faire le bonheur de son cousin, c’était d’une pierre deux coups.

La jeune fille se redressa, poings sur les hanches, et fit mine de prendre une grosse voix. « Hou-ah-ah, chef Apache Donnie pas oser attaquer Sioux Hazel ! Sinon, pas de calumet de la paix ! » Elle fronça exagérément les sourcils, brandissant le rouleau de papier crépon en guise d’arme factice pour menacer son petit cousin.

Une seconde plus tard, Hazel se jeta sur Donnie pour le chatouiller de nouveau. « ATTENTION ! LES COW-BOYS DEBARQUENT ! » beugla t-elle, brisant le calme jusqu’alors paisible de toute la salle commune. Si les autres élèves de Gryffondor avaient choisi d’étudier sagement pour leurs prochains examens, c’était raté. Avec les Risenfield, on ne pouvait jamais espérer la tranquillité très longtemps. « Rendez-vous, Apache Donnie ! »

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« Ouais parfois, mais je suis certain qu'il préférerait les tiens. » Sur l'échelle de la subtilité, Donovan se situait à peu près six pieds sous terre et il ne voyait vraiment pas comment elle pouvait ne pas comprendre le message. Il avait beau lui dire des choses ambiguës, elle semblait toujours éviter le sujet en jouant les ignorantes, parfois, il se demandait si sa cousine deviendra plus perspicace avec le temps -il faudrait peut-être en parler à Jane. Bien sûr, le plus jeune ne voyait absolument pas ce qui pouvait sembler étranger aux yeux de la brune dans le fait de faire des calins à son meilleur ami. Il avait toujours été quelqu'un de tactile et n'était pas vraiment du genre mesurer dans son amour pour une personne, alors bien sûr qu'il faisait des calins à son meilleur ami. « Jude et Balthazar ne te font jamais de calins ? »

Sa cousine lui proposa naturellement son aide et même s'il trouvait cela très gentil, il n'en voulait pas vraiment. Pas qu'il n'avait pas assez confiance en elle, mais plutôt qu'il préférait mener son enquête lui-même dans son coin. « Merci, mais je vais me débrouiller, mais ce n'est pas un sujet d'actualité pour le moment. » Non, le sujet du moment pour Donovan à part l'hypothétique couple qu'elle pourrait former avec Bennett était sans surprise Noël, qu'il attendait avec hâte. « Ouais, on l'invitera et il dormira avec nous. » Pour la bonne cause, il était parfaitement prêt à lui laisser une petite place dans leur lit, surtout si cela permettait un rapprochement avec sa cousine.

La réplique digne de Peter Pan de sa cousine le fit beaucoup rire. « Apache Donnie, plus fort que Sioux Hazelnut butter ! » Il n’en fallu pas plus pour que la brune lui sauta dessus en le chatouillant, sous les regards amusés de certains élèves. Donovan avait réellement une bonne côte de popularité et pouvait aisément se permettre ce genre de choses sans prendre le risque de passer pour un idiot. Il pourrait venir en cours en pyjama en cours, que les autres le trouveraient toujours aussi cool. « Jamais ! » Il contre-attaqua en lui mettant une main pleine de peinture le visage, avant de partir en courant sur le canapé le plus proche, poussant au passage un plus jeune. Il s’excusa rapidement, avant de tirer la langue à sa cousine, comme signe de provocation extrême.

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Comme si cette phrase était une excellent blague, la jeune fille éclata de rire, balayant cette idée d’une main insouciante. « N’importe quoi ! » Donovan devait peut-être croire que Benny était intéressé par les filles. Cela dit pour la brune c’était évident que non ; il ne les regardait jamais vraiment avec attention, ne faisait aucun commentaire sur elle, et les seules avec qui il discutait n’étaient que des amies, rien de plus. Quand elle comparait avec les comportements des garçons qu’elle connaissait le mieux, elle n’arrivait pas à faire l’analogie logique qui expliquerait que Bennet apprécie plus les câlins d’une fille, même comme elle, que ceux de Donnie. Il se rabaissait pour rien, songea Hazel qui décida de remettre à plus tard ce constat. Elle n’avait jamais vu son cousin manquer de confiance, mais s’il avait besoin d’être remotivé, elle s’en chargerait avec joie.

Repenser aux éventuelles fois où les deux membres masculins du Genius Crew lui montraient des signes d’affection amicale la fit sourire. Si Lynch n’était franchement pas avare et aimait même beaucoup montrer au reste du monde qu’Hazel était son amie à lui et à lui seul ou presque, Owen était plutôt sur la réserve – même si parfois il pouvait être très surprenant. « Si, si. Enfin surtout Jude, Balthazar est … Bah c’est Balthazar quoi. Mais c’est eux ! Enfin tu vois ce que je veux dire. » Non, il ne voyait sans doute pas. Tant pis, la discussion sérieuse était de toute façon terminée depuis qu’ils avaient attaqué la paillette et la peinture pour s’en recouvrir l’un et l’autre.

D’ailleurs le sixième année ne voulait pas vraiment qu’elle aille parler au Poufsouffle, ce qui la déçut légèrement, mais elle le cacha du mieux qu’elle put. « Oh d’accord. » L’américaine n’aurait jamais rien mal pris de sa part, mais elle tenait tellement à le savoir heureux qu’elle voulait s’investir à fond pour lui. Ca lui ferait peut-être oublier sa propre solitude amoureuse par la même occasion. « Mais t’hésites pas si t’as besoin que je me renseigne pour toi ! N’est-ce pas ? Tu peux tout demander à ta cousine chérie. » Et il savait que cela était infiniment vrai.

Leurs jeux étaient souvent bien enfantins malgré ces conversations d’adolescents en train de devenir grands. Il n’était jamais rare de les voir faire les clowns avec trois fois rien ou de lancer une partie de cache-cache quand le reste des élèves pensait déjà aux examens, à leur futur métier. Ils étaient en quelque sorte une réplique proche des enfants perdus de Peter Pan. Et avec Benny, ils ne s’arrangeaient pas, loin de là. S’ils l’invitaient chez eux, les possibilités de s’amuser seraient nombreuses. « On pourra faire une cabane de couvertures avec lui, et aussi essayer d’améliorer notre repère secret dans ton jardin. Pourquoi on a pas eu cette idée plus tôt, Donnie ? » s’exclama Hazel.

Elle n’allait pas savoir de si tôt pourquoi ils ne pensaient pas plus souvent à inviter le blondinet à leurs domiciles : la main pleine de gouache de Donnie s’abattit sur sa figure – et elle eut le plaisir de pouvoir goûter à la peinture bleue, qui n’avait, comme prévu, rien de bon. « Aaaaah beeerk, j’ai de la peinture dans la bouche ! Pouah. » Morte de rire, elle s’essaya à enlever de sa figure les traces de gouache pour les étaler sur Donnie, tout en faisant la grimace. « C’est dégueu. » Quand elle eut fini de débarrasser ses mains du surplus de peinture, la brune ne trouva rien de mieux à faire que de se jeter sur son cousin et d’enfouir sa tête dans ses cheveux. « Tiens ! Tiens, des jolies mèches pour toi ! »

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Les amis de Hazel n’avaient définitivement rien à voir avec les siens et il se voyait mal traîner avec cette bande. Lui avait besoin de se sentir aimer, de se sentir indispensable et il voyait mal Balthazar Owen lui donner une impression pareille. « Quand tu parles de Balthazar, on dirait que tu parles du voisin dont tu es amoureux depuis des années. » Il ne le pensait pas vraiment, de toute manière le gallois n’avait aucune chance face à Benny, mais il trouvait sa marrant la manière dont elle parlait du blond, comme si c’était pas un garçon comme les autres. La brune semblait un peu blessée en entendant le refus de son cousin vis-à-vis de son aide, mais il lui offrit immédiatement. « Mais oui ! Et toi aussi tu peux compter sur moi ! C’est juste que je voudrais d’abord voir ça seul. » Comme une quête initiatique qu’il se donnait.

Heureusement, la jeune fille comprit assez vite que ce n’était aucunement contre elle et accepta aisément de changer de sujet, pour un bien plus amusant : Bennett Harvey. L’idée de sa cousine l’enthousiasma grandement et il se demandait bien comment il n’avait pas pu l’avoir lui même. « Ok ! L’an prochain on l’invite !! » Ils ne lui demanderont certainement pas son avis, comme il venait de le faire en collant de la peinture sur le visage de la brune. Debout sur son fauteuil, franchement hilare, il l’observait de loin râler pour la forme. « Tout le monde sait que tu manges de la peinture ! » La maturité n’était pas la plus grande qualité des Risenfield et la plus âgée allait le prouver en contre attaquant directement. C’est ainsi que les sublimes cheveux de Donovan prirent une estivale couleur rouge. « Noooon ! Pas mes cheveux ! Tu es cruel. »

Après quelques mouvement, il se libéra enfin de l’emprise de la jeune fille, pour finalement s’asseoir calmement, décidant de faire une trêve. « Tu pourrais au moins me mettre des paillettes ! » Il rigola, avant de s’enfoncer dans le canapé, sous le regard amusé de toutes les filles qui passaient leurs journées à le suivre partout dans l’école. « Hazel, on va manger ? » Sans vraiment attendre réponse, il se leva et se dirigea vers la sortie, ressemblant à un énorme arc-en-ciel.

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Mama’s baking turkey

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Hazel explosa littéralement de rire dès lors que Donnie eut fini sa phrase sur Balthazar. Que le blondinet gallois puisse être assimilé à une sorte de crush secret pour elle la rendait hilare, tout simplement parce que c’était complètement faux et hautement improbable. Son cousin avait toujours le chic pour pondre ce genre de remarques, qu’elle ne prenait absolument pas au sérieux. Il était normal et compréhensible que Donovan ne soit pas très au fait des amitiés du Genius Crew – il n’était pas vraiment proche de ces derniers. « Oh non ! Tu te fais des idées. Balthazar est un super ami. » répondit-elle une fois qu’elle eut fini de rire et reprit un air plus sérieux. « En plus il est avec Elliot, et ils sont très très amoureux tous les deux. » C’était d’ailleurs un certain bonheur de savoir qu’enfin, ces deux-là s’étaient mis ensemble et avaient concrétisé leur couple après des mois et des mois d’attente.

Son esprit étant dans tous les cas bien trop occupé et en désordre pour penser à sa propre situation amoureuse, la jeune américaine se souciait actuellement bien davantage du goût acre de la gouache qu’elle avait finalement réussi à enlever de ses dents. Elle avait piètre allure mais au moins elle s’amusait, et au final cela comptait bien plus que tout le reste , elle qui accordait très peu de crédit aux apparences et aux jugements. « Je suis plutôt chocolat et patacitrouilles, en fait. » plaisanta à peine Hazel. Elle s’empêcha de lui faire goûter à son tour à la peinture histoire de voir si son petit cousin partageait son avis ; ils en avaient bien assez fait comme ça.

La brune considéra son comparse d’un œil malicieux et lui ébouriffa les cheveux d’une main. « Hahahaha mais tu sais que ça te va bien cette petite couleur express ? » Même avec une coiffure pareille et avec une couleur aussi surnaturelle, il aurait continué à faire craquer les filles qui n’avaient pas encore compris que Donnie Risenfield était aussi intéressé par les filles que par la chasse aux sangliers. La Gryffondor s’empara du pot de paillettes qu’elle blottit dans ses bras, le protégeant de force des assauts éventuels de Donovan. « Pas question ! C’est moi la fée Clochette. » fit-elle semblant de geindre avant de retrouver le sourire et d’approuver la suggestion de son cousin. « Allons-y ! Je meurs de faim. On se débarbouillera sur le chemin. »

Reposant le peu de matériel qu’elle avait chippé sur la table, Hazel sauta hors du canapé pour suivre son cadet direction la Grande Salle. L’amusement creusait l’appétit et de surcroît, ce serait l’occasion de retrouver leur troisième larron en la personne de Benny Harvey – il devait encore être occupé ailleurs à ses photos ou aux prochains voyages qu’il préparait.

electric bird.