« Le Ministère est corrompu. » Voilà ce que le monde magique répète depuis l'arrivée au pouvoir de Philéas Folengrain il y a quatre ans. Les arguments sont nombreux : de ses liens ambigus avec les mangemorts qui auraient joué un rôle dans son accès au pouvoir à sa relation secrète avec Celui-qui-sait. Beaucoup de points dans sa politique sont discutables. Il a fait preuve durant son mandat d'un certain manque de logique et d'une absence flagrante de ligne directrice dans sa façon de gouverner. Sa décision la plus contestable reste évidemment la création de la SEPPOM, cellule de crise qui s'est avéré être un ralliement de mangemorts. Celle-ci a été démantelé au cours de l'année grâce au travail d'investigation de Basile Flaversham, et l'interview qu'il a donnée pour prévenir la population a eu des conséquences bien plus importantes qu'on l'aurait pensé. Au bout de quelques mois, et suite aux diverses enquêtes menées en interne, c'est une épuration quasi totale qui a lieu au sein du gouvernement. La situation est exceptionnelle : plusieurs directeurs de départements sont envoyé à Azkaban, de nombreuses preuves ont été apportés quant à leur appartenance au mouvement mangemort, ce qui a provoqué un véritable scandale au sein du ministère. Philéas Folengrain se voit dans l'obligation de démissionner, conseillé par le Magenmagot, et alors qu'on s'attend à de nouvelles élections organisées dans la hâte, le ministère prend une décision inattendue, celle de créer un conseil des ministres qui remplacera Folengrain, un groupe comprenant tous les directeurs de département et qui possède désormais le pouvoir exécutif du monde magique.

Un nouveau gouvernement moins corrompu, c'est la promesse que le ministère nous fait avec la création de cette nouvelle institution politique. Les avantages paraissent nombreux : le simple fait que décision finale n'appartienne plus à un seul homme comme durant le gouvernement de Folengrain fait sûrement rêver les plus grands défenseurs de la démocratie. Les quelques changements votés donnent l'impression que les choses vont s'arranger. Le collège a décidé de revenir sur la loi obligeant les nés-moldus à se recenser, une décision très importante saluée par les défenseurs de la cause. Cette volonté du ministère de rompre avec la politique précédente, jugée trop étouffante et agressive envers une partie de la population, vient pourtant se heurter à des réticences. C'est sûrement pour ces raisons que les aurors restent autorisés à utiliser deux sortilèges interdits alors que cela avait été violemment critiqué par l'opinion publique. On en vient à se demander comment sont prises les décisions : est-ce qu'un véritable débat est ouvert par chaque membre dans la salle du conseil ou s'agit-il d'un simple vote rapide à main levée avant que chacun retourne à ses occupations sans réellement se soucier des conséquences de leurs actes.

Toutes les attentes de la population sont portées vers ce conseil et son aspect novateur. La fin de la corruption ? L'illusion disparaît quand on regarde individuellement ces personnes qui sont désormais à la tête du gouvernement. La moitié des directeurs de département ont été envoyé en prison et ceux qui restent sont loin d'avoir les capacités nécessaires pour un tel travail. On peut prendre l'exemple de Sebastian Chen, actuel directeur du département des accidents magiques, qui n'a pas la moindre formation politique et qui doit sa place à un coup de chance. Dans la même situation, on a le cas de Dimitri Bolgarov. Le ministre a beau très bien géré les affaires du département des jeux et sports magiques, on doute qu'il ait les capacités de prendre des décisions opportunes, sans chercher en priorité à tirer des avantages personnels. La preuve, certains choix sont déjà plus que contestables.

Il faut être aveugle pour ne voir qu'un hasard dans la nomination de Nikolaï Bolgarov au rôle de coministre de la justice à titre provisoire. Son lien de parenté avec le ministre a sans le moindre doute joué un rôle dans cette ascension hiérarchique, laissant penser que même après une refonte ministérielle, il ne suffit pour réussir que d'avoir des contacts bien placés. Ce genre de procédés semble finalement assez courant et cas le plus flagrant reste sans aucun doute la réhabilitation de Lichuan Whitelaw à son poste. L'ancien langue-de-plomb, recherché à cause de son implication au sein des mangemorts, est désormais blanchi grâce au soutien de Basile Flaversham et suite à une décision unanime du conseil. Si on peut comprendre que l'appui de l'auror puisse aider auprès de l'opinion publique, il est néanmoins impensable que tous les membres du collège acceptent de voir revenir l'ancien criminel sans la moindre réserve. Toute décision possède une explication  et cela paraît tout de suite moins étonnant quand on regarde la proximité de l'accusé avec les ministres. Tout le monde le sait extrêmement proche de Dimitri Bolgarov, en bon terme avec Diane Cormier et ayant même des liens de parenté avec Sebastian Chen. Le conseil est accusé d'avoir manqué d'objectivité sur cette affaire, et même d'avoir été corrompu par certains ministres pour faciliter la réhabilitation de l'ancien employé. Face à cette démarche, on craint pour l'avenir du ministère qui, même s'il a réussi à se débarrasser des mangemorts hauts placés, baigne encore de façon permanente dans la corruption.