(Cette lettre arrive après la fête.)

Hey Mini Miss,

Joyeux Anniversaire Mini Miss ! Même si on l'a déjà plutôt bien fêté, je te le redis, parce que je sais bien que tu ne peux plus te passer de ton batman. Sinon, j'espère que la Mini Miss décuves bien de sa soirée, il paraît que c'est plus dur de récupérer avec l'âge, si tu vois ce que je veux dire. Tes grandes années de Mini Miss doivent te paraître vachement loin maintenant, non ? Si ca peut te rassurer, vu ta taille, tu serais toujours dans la même catégorie ! Fait pas cette tête Mini Miss, c'est important de sourire, on ne te l'a pas appris ?!

Alors, pour que tu puisses te souvenir toute ta vie de cette belle époque, je t'ai trouvé un mug absolument parfait. Comme ça, tous les matins, en plus de penser à moi, tu pourras penser à l'époque où tes fesses ne tombaient pas encore. Tu pourras me frapper pour avoir dit ça.

Bonne journée, Mini Miss.

Batman. (le vrai)

Ps1 : Si tu dois te plaindre c'est à Ayrton, parce que c'est lui qui m'a parlé de tes talents de jeunesse.

Ps2 : Tes fesses étaient pas mal dans cette combinaison. Rrrrr.

[La carte postale est en réalité un dessin fait sur un papier un peu rigide et colorié au feutre. Il représente une femme de dos assise au milieu d'un champ de coquelicots. Il est accompagné d'un gros sac poubelle rempli de petits cadeaux : une robe d'été verte, un chapeau en paille, un mug jaune avec marqué en noir Best friend ever., un réveil en forme d'éléphant, un collier pour Graham, un coussin rond tout doux, un cadre doré avec une photo sorcière datant de Poudlard où l'on voit Basile et Victory au premier plan et Jessie courant au loin, une écharpe en satin bleue, une boîte de cigares, un ensemble de verres à whiskey, un tee-shirt avec marqué Super Willard, un exemplaire de L'écume des jours de Boris Vian.]

Je te souhaite un merveilleux anniversaire ma Victory.

Je sais qu'on se voit ce soir, mais j'ai pensé que ça serait plus simple de t'envoyer une lettre que de tout t'amener au Deus. C'est pas grand-chose, mais je suis passé en ville cette semaine en rentrant du boulot – oui, j'ai trouvé le courage d'y retourner et c'est grâce à toi – et j'espère que tout ça te plaira. Tu mérites tous les cadeaux et bonheur du monde ma Victory. Ta soirée sera parfaite, j'ai hâte d'être à ce soir.

Tu es la meilleure. Je te suis éternellement reconnaissant.

Je t'aime énormément.
À ce soir, Jessie.

La lettre est accrochée à un mur. Déroulée, c'est un magnifique parchemin à l'écriture pointue, comme des épines, enfoncé avec une lame dans le plâtre de la cloison. Deux fraises sont déposées, presque amoureusement, sur le meuble juste à côté, d'une couleur bien rouge. A la façon de la pomme de Blanche-neige, avec cette même couleur létale.

Comment va votre famille, chère Victory ?

Votre boulot, votre petit-ami ? J'espère que vous ne vous tuez pas à la tâche. Il serait dommage de m'enlever ce plaisir final. Sachez avec fierté que je n'ai guère chômé depuis la dernière fois. Peut-être devriez-vous faire attention aux gens que fréquentent votre paternel, Bastian, ou Nicholas. Après tout, il n'y a pas que votre soeur qui devrait subir votre surveillance. Oh, à moins que vous ne les ayez cru à l'abri ? Personne ne l'est. Personne n'est jamais à l'abri de la douleur, que ce soit la sienne propre ou un mal qui vient d'autrui.

Vous les verrez souffrir. Vous les verrez mourir, Victory. Vous goûterez leur sang, avant de pouvoir apprécier l'élancement de la mort. Je veux que la dernière chose que vous voyiez soit leurs visages torturés et crispés sous leurs derniers instants. Chaque chose que vous aimez sera détruite à jamais, sans aucune possibilité d'être réparée. Votre vie va s'effondrer, latte après latte. Vous sentirez sous vos pieds le monde s'ouvrir, et l'abîme s'étendre. Le carnage teintera votre vie, et lorsque vous aurez pu observer le corps de votre père brisé sous mes griffes, votre frère morcelé et ensanglanté, votre chère soeur éteinte dans ses derniers cris, les ruines de votre mère ... Alors, seulement, j'accèderai à vos supplications. Je céderai à vos demandes de mort.

Je vous promets des souffrances délicieuses et délectables. Je serai le bourreau de l'esclavage de votre mise à mort.

Peu importe à quel point vous tenterez de vous protéger.
Je vous tuerai.
En êtes-vous consciente ?
Votre mort plane sur vous comme l'ombre d'une tempête.
Les vents charrient de la poussière d'os et l'odeur des charognes.
Sentez-vous l'obscurité régner sur votre dos ? Les mille yeux qui observent vos faits et gestes ?
Je suis patient, et les chimères sont éternelles. Et éternellement cruelles.

Peut-être n'avez-vous aucune idée de pourquoi tant de haine, pourquoi tant de sauvagerie.
Ceci n'est pas de la bestialité, Miss.
C'est une vengeance.

Une émotion ancestrale, qui est la seule qui menace de poindre chez le monstre que je suis.
Et bientôt vous découvrirez l'étendue du cauchemar que j'incarne.
Vos souffrances teindront vos jours de rouge et d'écarlate.
J'écartèlerai chaque morceau de votre vie, j'écorcherai les couches de votre peau, chaque protection, jusqu'à atteindre votre coeur.
Et j'atteindrai votre destruction.

Joyeux Noël mini-miss,

Je sais qu’on ne va pas se voir pendant un moment à cause de fêtes de Noël, enfin garde moi une soirée quand même. Toutefois, je tenais quand même à te faire un cadeau. C’était pas facile de te trouver un truc qui te ferait plaisir. Du coup, j’ai eu une idée, je ne suis pas sûr que cela te plaise et si ce n’est pas le cas, aucun problème. Bref, pour Noël, je t’offre un week-end de trois jours pour deux en Grèce -tu peux amener qui tu veux, ça me vexera pas du tout.

Bisous.

Basile.

[Le paquet contient un nouveau sac en cuir dans lequel on trouve un nouvel agenda pour cette nouvelle année. Il y a également un porte-clef Catwoman et une petite carte couverte de petits cœurs.]

Joyeux Noël Victory.
Tu sais que je te dois tout et je voulais encore une fois te dire merci pour tout. J'espère que les cadeaux te plairont – tu te rends compte que c'est compliqué d'offrir quelque chose à quelqu'un qui a tout ?
Passe de bonnes fêtes, on se voit bientôt.
Jessie.

La lettre, ou plutôt la note, vue sa longueur, est accompagnée d'un mug sur lequel figure une très belle vue du cosmos.

En souvenir de cette pause café pendant les achats de Noël. Je vous aurais bien joint du café mais j'ignore vos goûts.

Joyeux Noël miss Willard.

Natanael Greyjoy.

Le papier porte, sans surprise, l'en-tête de la compagnie Willard.

Chère Victory – pardon, Mrs Willard,

J'ai souvent pensé qu'il fallait que je trouve un moment pour te remercier pour m'avoir offert l'opportunité de travailler dans ton entreprise même si, techniquement, je suis placée sous les ordres de ton frère (plutôt sympa, d'ailleurs). C'était un risque à prendre et tu vas voir comment je vais te montrer que ça en valait la peine – dans dix ans, je suis ton principal concurrent. Je vais faire trembler le marché de la médecine magique. En attendant, je tiens à te dire merci. Merci, même si tu me fais mal lorsque tu me pinces les joues, même si tu cries plus fort qu'un Gryffondor lorsqu'il voit sa maison perdre face aux Serpentards, même si tu t'habilles parfois de façon à donner un torticolis aux grand-mères puritaines du quartier, même si tu te mêles de ma vie privée dès que l'occasion se présente, même si mon salaire de stagiaire est minable (pour Noël, ça te dirait de m'offrir une petite augmentation ? Non ? Tant pis).

Au final, j'aurais pu tomber sur pire donc je suppose qu'il faut que je ravale mon ingratitude et te souhaiter de joyeuses fêtes ? Allez, je vais faire comme ça avant que me mettes à la porte, j'ai besoin de ce travail, après tout.

Veuillez agréez l'expression de mes sentiments les plus sincères, bla bla bla,
Justin.

P.S : Avant que tu ne commences à poser de questions gênantes, oui, je suis toujours célibataire, non, je n'ai pas de problèmes d'ego, oui, la folle blonde vit encore avec moi, non, je ne m'y habitue pas, oui, mon costard est d'occasion, non, il ne me donne vraiment pas l'air d'un gangster mexicain. Aussi, mon cadeau risque de te paraître bien nul comparé à ceux que tu vas recevoir mais je suis désolé, quand on ne donne pas d'augmentation à ses employés préférés, c'est ce qui arrive.

Aux côtés de la lettre se trouve un papier aux allures officielles illustré d'un homme cinquantenaire en costard dont la tête est couverte par la photo de Victory Willard, le sourire éclatant se transformant à la vitesse de l'éclair en grimace contrariée avant de redevenir sourire et ainsi de suite. Des morceaux de colle dépassent de la photo déchiquetée. Il est écrit dessus : « Diplôme du meilleur boss de l'année ! »

La lettre repose innocemment sur le comptoir de la cuisine . L'enveloppe est parcourue d'avertissements rédigés à l'encre rouge – plutôt macabre – qui disent : « Si vous n'êtes pas Victory et que vous ouvrez cette lettre, sachez que vous êtes dorénavant maudits ! » ainsi que « Je suis fauché ! ». Cependant, l'empreinte de rouge à lèvres qui la décore a le don de gâcher cet effet.

Hello Vic~

Je te souhaite un très, très, très beau et sincère joyeux Noël ! J'espère que tu vas bien, que tu n'as pas trop pleuré hier soir parce que Basile ne t'as pas envoyé de courrier (quel salaud, celui-là, il ne te mérite définitivement pas) car ton mascara n'y résistera pas, chérie – non, je plaisante, ne me mets pas à la porte, s'il te plaît. Je suis sûre que ton mascara est waterproof. Basile, en revanche, s'il tombe dans la Tamise, je suis certain qu'il en ressortira mouillé. Cela prouve la supériorité de ton mascara sur Basile. Entre nous, moi, je sais lequel des deux je jette dans la Tamise.

Pour Noël, j'ai décidé de me montrer généreux et de t'offrir le plus génial des cadeaux ! Crois-moi, Vic, tu seras la plus jolie dans cette robe, elle te va à merveille. Ne me demande pas comment j'ai fait pour deviner ta taille, j'ai un œil de lynx et je suis le meilleur, tout simplement. Ne m'attends pas pour manger ce soir, je vais trouver le moyen de me faire inviter (je ferais en sorte de n'apparaître dans aucun journal, ne t'en fais pas pour moi).

Je t'embrasse très fort,
Lichuan.

La robe en question va en effet très bien à Victory pour la simple raison que Lichuan n'est pas allé loin pour la chercher, l'armoire de la jeune femme a très bien fait l'affaire. Pour sa défense, offrir ses propres vêtements à quelqu'un, c'est s'assurer qu'ils lui plaisent – joyeux Noël, Victory !

P.S : Non, je rigole. Je me suis procuré une petite réserve de Polynectar, comme ça, on pourra sortir faire les magasins sans être obligé de raser les murs. Tu râleras moins, de cette façon.

Chère Victory,

Je vais être franche : jusqu'au dernier moment, je me suis demandée si cela valait la peine de t'écrire. Puis je me suis rappelée que je me suis rendue à ton anniversaire même s'il devait bien y avoir une centaine de personnes et que, surtout, on a nettoyé une baignoire pleine de sang ensemble. Bon, peut-être que je ne devrais pas te le rappeler mais – Joyeux Noël tout de même. J'espère que tu passeras de bonnes fêtes et que tu auras les cadeaux dont tu as envie. Je ne me sens pas à l'aise quand il s'agit de deviner tes goûts et tes préférences. Parmi tous les présents que tu vas recevoir, le mien risque de faire pâle figure donc bon. On n'est peut-être pas encore assez proches pour faire ce genre de blagues mais tu as l'air d'être devenue une personne qui est toujours en mouvement alors voici pour toi un pyjama illusion jean afin de pouvoir paresser confortablement sans en avoir l'air. J'espère que ça te fera au moins un peu sourire.
Tu es libre d'ignorer cette lettre, cela dit.

Affectueusement,
Joy.